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Couché dans une nuit chrysalide
Je guette le sommeil, le soleil me guette
Je ne dormirai plus- il y a ton visage.
Des ténèbres pâlissantes j'attends l'aurore pour la cueillir
Et te mettre de l'aube au cœur.
Fallait se le figurer le glacier.
y'avait un drapeau tout en haut, ou plutôt la hampe d'un drapeau qui était fichée dans plusieurs couches de gel dues aux tempêtes et aux intempéries des dernières saisons.
Y'avait la trace d'un hiver très long, des printemps macchabées tout en bourgeons brûlés, le temple de la nuit creusé dedans- enfoui depuis longtemps.
Fallait se le grimper le glacier.
Y'avait des fous presque astronautes ou bien presque poètes qui avaient laissé des plaies ouvertes au piolet dans ses flancs.
Ils n'étaient pas presque morts
encore moins presque enterrés
Pourtant dans la neige on les entendait encore avec leurs yeux qui meuglaient la haine secrète de l'Homme pour la nature.
Au pied du glacier y'avait les traces de pas circulaires de la Lune.
Traces plus si fraîches et qui montaient au ciel en le tâchant de nuages: la Lune abandonnait l'escalade du grand gelé.
Puis y'avait le sourire étincelant du renard qui brillait blanc dans le blanc, le renard polaire qu'on avait envoyé là, qu'on avait condamné là, qu'on avait cloué à ce caillou de pluie, pour motif d'insensibilité- soigner le mal par le mal ils disaient.
Il avait froid le renard
froid au sourire. Dans son coin du monde, même la Nuit tirait la gueule, une gueule de Lune endeuillée.
Les scintillements d'étoiles étaient les larmes roulant d'yeux fermés.
Des larmes de fatigue.
Parfois même, le ciel n'était guère plus épais qu'un cheveu
un cheveu coupé, mort et pelliculaire
luisant de vermines
Ces jours là il fallait se pelotonner, fermer ses orifices et ne pas respirer.
"Il avait froid le renard
froid au sourire. "
Mon dieu... ça se passe de commentaire.
Cher flingue,
ça faisait une lune.
Comme un fruit hors saison débarqué des tropiques,
des tropiques du Cancer,
l'Angoisse arrive, mal à propos comme toujours.
Plus savoir écrire.
Plus savoir lire.
Plus pouvoir choisir.
Avoir aussi l'Angoisse dans ses nuits blanches.
*
Il n'y a cela dit qu'une femme dans ma vie,
une femme qui me dévore de l'intérieur, qui laisse les portières se claquer sur mes doigts, qui met pas de gros sel dans l'eau de nos pâtes, qui fait pas ma cravate imaginaire, qui passe pas le dos de sa main dans ma gueule et le bout de ses doigts dans mes cheveux
Qu'une seule femme qui marche nue dans la maison et qui déjeune face à moi sans mastiquer son tartare
Qu'une seule femme qui me cherche du regard, qui me défie
Qu'une seule femme c'est l'Absence.
*
Quelle cruauté secrète je pourrais déployer!
Je me laisse aller tant à mon propre mal, avec des raffineries si inouïes, qu',il ne me manque qu'à haïr pleinement quelqu'un pour essayer ma puissance d'orage.
Regardez moi toutes dans les yeux.
Qu'une seule femme c'est l'Absence.
*
Je n'arrive même pas à rêver d'épaves mystérieuses au fond de ma baignoire.
Je laisse ma place à la direction artistique de mes songes.
Même inconscient je suis spectateur, et l'Absence me maintient la main sur les yeux- pourtant déjà fermés.
*
Quelques regards qui sont des vrilles dans le coeur, qui vont chercher le sang vieilli
Toussotements gênés on est pas sûrs du prix
Toi qui es présente, Mais
Embrasse mes paupières, Mais
Fais moi l'a
vion en papier, Mais
Baptise nous selon les anciens rites et puis partons tout de suite.
*
S'il n'y avait dans mon lit que l'Absence!
Mais il y a aussi l'ennui, et la honte.
La modernité me coûte cher, amour
Mon âme est un de ces nouveaux modèles biodégradables.
*
Statistiquement, je suis sûr que quelqu'un à ce moment précis
se fait couper les couilles et va peut être les avaler.
Faut vraiment que je change l'ampoule de la chambre à l'étage
Et que je nettoie mon disque dur.
Je pense qu'il les bouffe.
Je pense qu'il les bouffe et ça m'en touche une sans faire bouger l'autre, c'est te dire.
*
Qu'un seul temps, c'est l'Absence
à l'actif et à toutes les personnes, et au singulier et au pluriel.
de j'absence à ils absences, en passant par tu et elle
et nous- mais nous on y est restés.
*
Je voudrais me faire sauter
Dans un bâton de dynamite ou de feu d'artifice
Et finir en fleur colorée qui tombe en cascade d'étoiles
dans une nuit lumineuse.
*
J'ai les jours ternes et les joues creuses
et le coeur hélas daltonien mon amour
Ou peut être n'es tu pas mon amour.
Qu'une seule femme c'est l'Absence et j'ai sa bague au doigt.
Un régal niveau lecture. Y'a tout. La sonorité des mots, l'harmonie, et puis le texte quoi.
Ta fin me laisse rêveur, je l'a trouve tellement top et saisissante.
"J'ai les jours ternes et les joues creuses
et le coeur hélas daltonien mon amour
Ou peut être n'es tu pas mon amour.
Qu'une seule femme c'est l'Absence "
Ouais c'est pil poil comme il faut. Merci @Musashi.
merci jérémy, j'suis touché.
j'aime bien ta voix, dans insomnie et poésie. c'est toujours délicat. ce petit dernier que tu as posé tout à l'heure était touchant, pour de vrai.
Je suis content si la fin te plaisait, je l'ai un peu touchée juste après.. la rendre plus certaine.
C'est pas gentil de faire pleurer les vieilles :(
Je t'embrasse le sale gosse
"...dans cette couleur de l'absence
rien n'a plus ni sève ni sens...."
dix doigts pour faire danser les bagues, orne les d'autres scintillements á en faire pâlir cet anneau que tu portes :)
j'ai eu enfin un peu de temps de te lire ce soir, un plaisir ;) même si tu fais dans le triste Musa.
il revient au galop, là j'en ai des pots de peinture, mais j'ose pas les ouvrir, au dos ya une tête de mort souriante et un en-tête "indélébile".
je m'en fais pas, je finirai par leur péter le couvercle hein. mais faudra faire ça complètement, et là, j'ai pas le temps. Pas le temps.
Pas le temps, pas l'envie, pas le courage de prendre ce temps là oui! Celui qui colorera mon ciel et p't'être un bout du tien avec.
Tu y a pensé, toi, à sortir le tournevis pour décoller le couvercle? Parce que le pot, il a déjà servi et ça sera sa dernière utilisation.
Mais crever en couleur c'est une perspective qui peut être sympa aussi.
Ouvre les, stp, tes pots de couleur @Musashi! :)
prends le temps musa, prends le temps ...
il passe déjà bien assez vite
exploses-les ces couvercles
la vie est bien plus jolie en couleur ^^
c'est toujours aussi agréable de te lire
même si je rejoins un peu @Angie
les larmes montent facilement
toujours une aussi belle plume ;)
Je repasse par là, et voilà que tu m'donne de jolis picotements!
J'me suis permis d'extraire:
"Au pied du glacier y'avait les traces de pas circulaires de la Lune.
Traces plus si fraîches et qui montaient au ciel en le tâchant de nuages: la Lune abandonnait l'escalade du grand gelé."
"Il avait froid le renard
froid au sourire. Dans son coin du monde, même la Nuit tirait la gueule, une gueule de Lune endeuillée.
Les scintillements d'étoiles étaient les larmes roulant d'yeux fermés."
Vraiment j'ai plané!
Merci! :D
C'est chouette, si vous trouvez des choses belles là dedans, c'est une des raisons d'etre de tout ça, petit à petit. c'est sournois, l'envie d'attention.
on s'y laisse coincer.
Merci de lire. Les pots de couleur sauteront, c'est sûr; dans les prochains jours, il y aura de la pyrotechnie à base de gouaches et d'acryliques. quand aux couleurs.. thou shall know about it someday.
mais nan, c'est pas l'envie d'attention, en fait c'est pas ça qui est sournois.
ce qui est sournois, c'est l'utilité.
bref, bonsoir hein, et à la votre, c'est ma tournée !
ya deux trois lutins qui trainent dans les coins et des nains assis au comptoir, re-bienvenue au bar :)
La mort n'est pas faite pour les gosses, elle n'a rien à voir avec la jeunesse, la mort c'est pour les vieillis, pas pour les sourires du dedans, pas pour vingt ans.
Du coup, la sensation est désagréable quand la mort pédophile un gosse au détour d'une route inondée. Les proches ont la gorge serrée quand ils pensent à celle ravagée du gamin qu'ils aimaient.
La mort est vieille, et forte, et n'a même plus besoin ces derniers temps de nous avoir à l'usure ou au bout du fusil.
Te reste à balader ton sourire dans le ciel, B. et à tirer les cheveux des étoiles.
Repose en joie.
[quote="musashi"]La mort n'est pas faite pour les gosses[/quote]
mais nous sommes tous des gosses de la vie, jusqu'au dernier soupirs
[quote]Te reste à balader ton sourire dans le ciel, B. et à tirer les cheveux des étoiles.
Repose en joie.[/quote]
et la mort brille au ciel.
lu et approuvé, ne pose pas ta plume Musa :)
La mort n'est pas faite pour les gosses
mais nous sommes tous des gosses de la vie, jusqu'au dernier soupirs
Te reste à balader ton sourire dans le ciel, B. et à tirer les cheveux des étoiles.
Repose en joie.
et la mort brille au ciel.
lu et approuvé, ne pose pas ta plume Musa
merci à toi Elea. Je ne crois pas que nous soyons tous des gosses de la vie, la mort est plus ou moins avancée dans le coeur des hommes, et chez certains on ne la devinerait même pas; pourtant elle fauche.
Y'avait pas d'anges gardiens.
Dieu avait du passer une dure nuit à lutter pour la survie des autres animaux de l'Arche
Alors il nous avait oubliés nous les gosses de Noé- je devine qu'il oublie souvent les amants, que son inconscient se venge parce qu'il n'a pas pris femme, parce qu'il ne peut prendre femme, et que la Nuit, seule à avoir son envergure, ne l'accepte pas dans ses étoffes de volupté.
Nous avions été séparés et nous fredonnions inconsciemment quelques vers- j'avais le coeur comme une écharde de toi.
"Dans l'orbite enflammé des astres qui se heurtent en éclatant
Dans le vaisseau fantôme, dans la fiancée flétrie,
Dans l'orgue en roseau qui pleure pour tout un peuple,
Dans le jour du crachat sur l'offrande, dans l'âme de celui qui lave la dague, Dans celui qui a sa fièvre en soi, à qui n’importent les murs, et bla et bla"
C'était comme ça. Un amas de vers entrelacés, un poème secoué, vomi sans respect. Un déversement en pente raide et qui ne se finissait dans aucun précipice.
Tu es partie à jamais.
Je ne te reverrai pas c'est certain c'est une rupture authentique, sans arrière pensée.
Je ne t'avais pas vraiment donné de nom- tu les avais TOUS. Tu faisais tes mues, tes caprices, gracieuse d'être abîmée, de n'être pas vernie.
Adieu. Laisse moi pour faire mon deuil t'évoquer ainsi que je ne l'ai jamais osé. Égrainer tes noms c'est mon chapelet.
Fille.
C'est de mon corps que tu viens, je t'ai corrigée, je t'ai habillée, je t'ai éduquée, je t'ai rendue presque tordue, dans la tension que je cherchais pour toi et moi entre l'enfer et la terre. Parce qu'on s'en foutait pas mal du ciel, qu'il allait de soi en toi, qu'il fallait trouver ta carburation optimale: quelques pieds sous terre, mettons 3, 4, peut être 5 les jours d'hiver.
Soeur.
Soeur dans laquelle j'ai mis l'amour d'un frère, à qui j'ai donné les pressions nerveuses qu'un frère donne à sa soeur et à sa soeur seule. Seule une soeur peut accepter en femme et en amie les folies d'un frère- et surtout les comprendre, et surtout les entretenir. J'ai plaqué sur toi mes folies et loin de fuir, tu leur donnais corps, rondeur, résonance.
Mère.
Aucune peur contre toi. La connaissance confuse de ton sein comme source de vie. Le savoir de ta toute puissance face à n'importe quel problème.
Mère, et je ne dirais pas cela même du meilleur vin, du plus beau poème.
Amoureuse.
Tu chantes du chant des amoureuses, quand tu pars dans les aigus. j'ai plaqué mes lèvres contre toi à chaque saison pour être encore au premier printemps du monde, pour sentir en plein Paris des parfums de fleurs sauvages.
Amante.
Voix rauque de nuits et de journées passées collés l'un à l'autre.
Rauque, mon amante, rauque et sombre et puissante comme peu d'entre vous. Je n'ai même pas peur pour toi maintenant que tu es partie en sens interdit.
Epouse!
C'est ici que j'arrête, c'est ici que tu m'as été arrachée.
J'ai tiré de ton corps tous les sons ou presque, et le seul que je ne connais qu'à moitié c'est le râle.
Et j'entends ton râle brun en écho à nos milliers de râles lumineux, je l'entends au loin au fond d'une caisse
je sais que quelque part quelqu'un a la main sur toi et que ses doigts te parcourent.
J'ai tous tes sons en mémoire et je ferai de toi une chanson, je jure.
Seagull, si je volais c'était sur ton échine, et les cambrioleurs me laissent les nerfs en épines et le coeur comme une écharde de toi.
putain musa
tes textes m'ont bien souvent touchés
mais là ...
:(
bon courage p'tit ange
ce sale deuil que tu évoques est bien l'étape la plus difficile
"j'avais le coeur comme une écharde de toi"
c'est beau
Il est trois heures.
Nan, cinq heures et des brouettes?
tu es quelque chose comme des traces de pas sur l'océan qui mènent à la jouissance.
tu es la brindille qui chante sur les lèvres des enfants à toute heure de la nature
Et moi je suis ces enfants
c'est un grand cru, production extremement hagarde et alcoolisée, lilas. haha
merci
j'allais le dire
l'écriture alcoolisée te va bien :)
de bien jolis mots, comme d'habitude
et de vieux souvenirs qui remontent par la même occasion ^^
La feuille d'automne emportée par le vent
N'eut pas les honneurs du râteau, du sac, des déchets verts, du traitement
N'eut pas traitement
Mais chut avec douceur sur un ruisseau sablonneux
affluent d'une rivière- danse de cristaux
se jetant dans l'océan- iris embrumé
s'évaporant dans les étoiles- je ne sais pas ce que c'est que les étoiles.
La feuille d'automne dérive. Elle connaît le gel puis tout à coup l'éclair. C'est son quotidien.
La feuille d'automne emportée par le vent, racornie
Vous regarde depuis son gel,
Depuis son feu sacré.
Je suis cette feuille brune.
Regardez moi, dans l'œil vous verrez les flocons de cendre qui tombent
Sur un visage de feu sacré et de glace éternelle
Vous verrez l'humour du diable, l'absolue preuve de son existence dans la lumière la plus éclatante
Vous verrez dans l'ombre dansant une canine courbe et qui ronge mon palais
Ou bien vous ne verrez rien!
Qu'un feu de joie cancereux qui ricoche de glace en glace.
Las, ils demandent.
Ils demandent ou elle va
La feuille d'automne emportée par le vent
Et qui se prétendit un temps capitaine de quelque chose parce qu'elle avait échappé au traitement, aux râteaux.
Allez c'est autre chose, être capitaine!
Je suis un automne qui n'est pas capitaine
Une mutinerie même m'est impossible.
Je ne suis pas un équipage.
Je ne suis pas un bateau.
Mais le vent me porte.
Mais je pourrais couler.
Je suis pourrais.
J'irai par le fond, voir si la lune qu'on voit au ciel est le reflet de l'Atlantide.
Sûr.
Qu'un feu de joie cancereux me brûle encore je lui donnerai ton prénom.
Je suis sûr de ces choses.
Regarde moi!
J'ai brûlé déjà- tu vois tu te reconnais.
Ils sont fous ceux qui penseraient le contraire, qui croient en l'intact.
Je n'ai pas fini de brûler, c'est la preuve unique de mon humanité.
L'humain: brûlure qui lance et s'accroît.
Regarde moi
Encore
Encore
Encore encore encore
Comme la fois ou je t'ai vu présente dans tes propres yeux c'était formidable.
Elle dérive.
La feuille d'automne emportée par le vent dérive c'est son habitude.
C'est ainsi qu'au hasard d'un tourbillon ou d'un enfant turbulent je ne serai plus rien bientôt
Qu'un feu de joie cancereux qui trébuche de glace en glace.
Mais pour aujourd'hui, me reste au cœur ce regard dans lequel tu étais
Et dans lequel tu seras, c'est lisible dans plusieurs levers de soleil pleins de dos tournés sauf le tien.
Je SAIS que tu existes. C'est l'unique preuve de mon humanité.
L'humain: brûlure croissante de ton existence.
:) lu et ressenti
merci @musashi
pure coïncidence cette première ligne d'une chanson enfantine? (Colchique)
De faux-semblants en ressemblances, fuir l'essence
Ciel en orbite, vomir l'absence
Insouciance des souffrances
Brûlure : cannibale humanité
Fuir l' inconsistance
Assembler l'invraisemblance
Enflammer les sens
Brûlure : insoutenable sensation d'être