Le forum SaezLive est définitivement fermé, les archives restent accessibles en lecture seulement.
Contente de te revoir dans les parages @musashi :)
[quote="musashi"]La jungle est là, qui les a tous saisis dans son étreinte fourbe. Ici et là, une goutte de pluie quitte le séjour d'une semaine pour s'abattre avec fracas sur la visière des aventuriers, provoquant invariablement les exclamations des Espagnols.
Parfois c'est d'une orchidée que s'échappe, dans un bond, une grenouille aux couleurs impensées. Les mulets se font alors coquets, et la Danoise étudie l'animal d'un regard qui semble avoir compris. Compris quoi?
Le soir venu, la pénombre envahit la jungle. De la clairière, il semble à Paul qu'un léopard agace ses moustaches dans les rhododendrons. Les guides, l'air tendu, ont un fusil chargé à portée de main. Ils sont mutiques. C'est de ces allées et venues grotesques qu'ils vivent: pour eux, affreuse banalité, pour leurs protégés, ravissement complet. Leur vigilance est pour le léopard, pas pour les fleurs écarlates de la jungle. Ils savent, par-delà leur propre mémoire, que la jungle est la plus cruelle sirène. L'oublier, c'est se perdre. [/quote]
Quand je te lis j'ai toujours l'impression que tu mets de la magie entre les mots.
Et quand je te relis, je me dis "mais oui, ce mot là est vraiment le mot parfait à cet endroit précis". C'est agaçant !!! ;) mais tellement agréable !
La jungle est là, qui les a tous saisis dans son étreinte fourbe. Ici et là, une goutte de pluie quitte le séjour d'une semaine pour s'abattre avec fracas sur la visière des aventuriers, provoquant invariablement les exclamations des Espagnols.
Parfois c'est d'une orchidée que s'échappe, dans un bond, une grenouille aux couleurs impensées. Les mulets se font alors coquets, et la Danoise étudie l'animal d'un regard qui semble avoir compris. Compris quoi?
Le soir venu, la pénombre envahit la jungle. De la clairière, il semble à Paul qu'un léopard agace ses moustaches dans les rhododendrons. Les guides, l'air tendu, ont un fusil chargé à portée de main. Ils sont mutiques. C'est de ces allées et venues grotesques qu'ils vivent: pour eux, affreuse banalité, pour leurs protégés, ravissement complet. Leur vigilance est pour le léopard, pas pour les fleurs écarlates de la jungle. Ils savent, par-delà leur propre mémoire, que la jungle est la plus cruelle sirène. L'oublier, c'est se perdre.
Quand je te lis j'ai toujours l'impression que tu mets de la magie entre les mots.
Et quand je te relis, je me dis "mais oui, ce mot là est vraiment le mot parfait à cet endroit précis". C'est agaçant !!! mais tellement agréable !
Tu es bonne pour moi 😊 Je ne sais pas encore où va aller ce type mais il est en chemin.
La magie... c'est de passer par Djibouti ou par le Sri Lanka! On cherche la magie là où elle est! Jusque dans le bush australien s'il le faut.
Et je suis content de repasse par ici @idem: je me suis tenu à l'écart, ces derniers temps, vus le momentum artistique et le bazar politique..
Je suis incontestablement fan de ta plume (en tout bien tout honneur bien sûr ;) )
Edit : je viens de voir que @Meduse avait dit mot pour mot la même chose dans un autre topic, va falloir qu'on organise un fan club ou quelque chose dans le genre ;)
Merci idem ! 😊 Ce sont là quelques lignes tombées des Pyrénées, peut être un peu dénuées de relief.. tranquilles. Bon dimanche! Je retourne à la pluie incessante, et à la marche.
PS: je suis fan des fans, je vous rejoindrai dans votre club 😊
La grappe des années pourrit mais ne peut disparaître
Pour y sentir un âge que j’aimais, je fouis, je malaxe, j’épuise
Je trouble l’épais silence du vinaigre de mes souvenirs
Mais sous mon cuir c'est encore le cuir, et jusqu'à l'os
Expédiez, expédiez…
Il a fallu bien des intranquillités
Bien des rêves sans sous- d’ailleurs il faut choisir: le rêve sans le sou, ou le sou sans le rêve !
Bien des rêves, donc… bien des rêves et des mirages et des migraines pour en arriver là
Sur le pas d’une porte ouverte et enfoncée
Qu’on appellera poème par convention
Par espérance
Par milliers
Intranquille et figé sur le pas du poème
A dévider la pelote de l’avenir, et y nouer des nœuds de chaise
Comme c'est bien commode, s'y asseoir- et tant pis pour les passants de l'Histoire
Evoquer Marc-Aurèle
Chroniquer des guerres de coléoptères
Pour un futur où ils sauraient lire, un futur glorieux
"Le gouvernement des élytres"
Divaguer n’est rien, c’est un coup de pied dans l’eau
J’ai passé la porte et je nage en eaux sombres
Je n’ose me risquer au beau que par à-coups
La décence l’oblige, et plus j’en sais, moins j’en puis parler
Après tout foutons-nous la paix
La République, dit Fouquier-Tainville à Chénier, n’a pas besoin de poète
Ni de ses rêves ni de sa tête
Au fait, mon ami, au fait ! elle n’a besoin de personne
Et quant à moi je rêve d’une trêve avec mon relevé bancaire
Avec mon cœur mon calendrier mon estomac
Avec l’apnée dont j’ai fait une spécialité comme beaucoup en ces lieux
Nel mezzo del cammin di nostra vita j’appelle après le petit Poucet
Qui ne vient pas
Tout occupé qu'il est à picoler avec Dante et Virgile
Je suis bien fatigué de revenir à la ville à la fin d'un été
Et je suis bien fatigué de revenir à la ligne à la fin d’une idée
Ou au milieu d’elle
La touche Entrée est ma respiration
Mon recours au silence
Respirez-y amis âmes casseroles cantines de campagne quoi que vous soyez ne vous laissez pas submerger le verbe parfois s’emballe il faut en réchapper
On ne peut que réchapper au poème
On ne peut que survivre à la beauté
Pour moi, qui ai formé voeu de survivre en la beauté- ce qui me conduit à faire des tas de bêtises, naturellement
J’ai pris hier la bagnole, et je suis allé me ramasser sur le bord de l’avenir, où je traînais fort inopportunément
L'espèce humaine y prétend s'en tirer
Cartes ou couteaux y sortent des manches selon que l’on soit crédule ou sceptique à l'endroit du progrès de l'espèce- hélas! j'en ai trop vu déjà
Je sais deux ou trois choses à propos de l'Homme, de ses débuts dans cette affaire, que je peux bien vous confier
Il était prévu qu'il entrât en gare à l’aube et à l’aube il entra. Dans la fumée du matin, dans les décombres de la nuit, dans la précarité du jour et ses lumières qui n’y connaissaient encore rien, il entra- vivant, à la vie comme un ongle fendu, à la vie tout entier, insoutenable de vie.
Passé le quai, il entreprit de retrouver son frère.
Si nous perdons des membres de nous même, des effilochés de la corde de notre famille, de notre chair commune, de notre humanité, ce n'est que d'égarer les âmes de nos frères, ne feignons pas l'absence et ses impressions de vides.
Des pas de géant séparent ta fuite en avant et l'inexorable du temps. La gare fût ouverte sans aucune connaissance de ses architectures, aucun plan disponible, aucun prospectus coloré vendant le confort des trajets ou des passages par des sourires de marchandise.
Pas de tableau ni de craie ou un employé, ni même un des trois juges pour venir plaider et nous orienter sur les quais en partance.
Les arrivées semblent détournées, avant d'atteindre la ligne, la fin de cette idée.
Cette éternelle correspondance de l'invitation au voyage.
[quote="musashi"]La grappe des années pourrit mais ne peut disparaître
Pour y sentir un âge que j’aimais, je fouis, je malaxe, j’épuise
Je trouble l’épais silence du vinaigre de mes souvenirs
Mais sous mon cuir c'est encore le cuir, et jusqu'à l'os
Expédiez, expédiez…
Il a fallu bien des intranquillités
Bien des rêves sans sous- d’ailleurs il faut choisir: le rêve sans le sou, ou le sou sans le rêve !
Bien des rêves, donc… bien des rêves et des mirages et des migraines pour en arriver là
Sur le pas d’une porte ouverte et enfoncée
Qu’on appellera poème par convention
Par espérance
Par milliers
Intranquille et figé sur le pas du poème
A dévider la pelote de l’avenir, et y nouer des nœuds de chaise
Comme c'est bien commode, s'y asseoir- et tant pis pour les passants de l'Histoire
Evoquer Marc-Aurèle
Chroniquer des guerres de coléoptères
Pour un futur où ils sauraient lire, un futur glorieux
"Le gouvernement des élytres"
Divaguer n’est rien, c’est un coup de pied dans l’eau
J’ai passé la porte et je nage en eaux sombres
Je n’ose me risquer au beau que par à-coups
La décence l’oblige, et plus j’en sais, moins j’en puis parler
Après tout foutons-nous la paix
La République, dit Fouquier-Tainville à Chénier, n’a pas besoin de poète
Ni de ses rêves ni de sa tête
Au fait, mon ami, au fait ! elle n’a besoin de personne
Et quant à moi je rêve d’une trêve avec mon relevé bancaire
Avec mon cœur mon calendrier mon estomac
Avec l’apnée dont j’ai fait une spécialité comme beaucoup en ces lieux
Nel mezzo del cammin di nostra vita j’appelle après le petit Poucet
Qui ne vient pas
Tout occupé qu'il est à picoler avec Dante et Virgile
Je suis bien fatigué de revenir à la ville à la fin d'un été
Et je suis bien fatigué de revenir à la ligne à la fin d’une idée
Ou au milieu d’elle
La touche Entrée est ma respiration
Mon recours au silence
Respirez-y amis âmes casseroles cantines de campagne quoi que vous soyez ne vous laissez pas submerger le verbe parfois s’emballe il faut en réchapper
On ne peut que réchapper au poème
On ne peut que survivre à la beauté
Pour moi, qui ai formé voeu de survivre en la beauté- ce qui me conduit à faire des tas de bêtises, naturellement
J’ai pris hier la bagnole, et je suis allé me ramasser sur le bord de l’avenir, où je traînais fort inopportunément
L'espèce humaine y prétend s'en tirer
Cartes ou couteaux y sortent des manches selon que l’on soit crédule ou sceptique à l'endroit du progrès de l'espèce- hélas! j'en ai trop vu déjà
Je sais deux ou trois choses à propos de l'Homme, de ses débuts dans cette affaire, que je peux bien vous confier
Il était prévu qu'il entrât en gare à l’aube et à l’aube il entra. Dans la fumée du matin, dans les décombres de la nuit, dans la précarité du jour et ses lumières qui n’y connaissaient encore rien, il entra- vivant, à la vie comme un ongle fendu, à la vie tout entier, insoutenable de vie.
Passé le quai, il entreprit de retrouver son frère.[/quote]
[quote="Churinga"]Si nous perdons des membres de nous même, des effilochés de la corde de notre famille, de notre chair commune, de notre humanité, ce n'est que d'égarer les âmes de nos frères, ne feignons pas l'absence et ses impressions de vides.
Des pas de géant séparent ta fuite en avant et l'inexorable du temps. La gare fût ouverte sans aucune connaissance de ses architectures, aucun plan disponible, aucun prospectus coloré vendant le confort des trajets ou des passages par des sourires de marchandise.
Pas de tableau ni de craie ou un employé, ni même un des trois juges pour venir plaider et nous orienter sur les quais en partance.
Les arrivées semblent détournées, avant d'atteindre la ligne, la fin de cette idée.
Cette éternelle correspondance de l'invitation au voyage.[/quote]
<3
épique!
Le cerveau est une boîte à lettres,
suivre la correspondance des poètes c'est retrouver le parchemin et ne plus se perdre dans l'alphabet :)
exit les prospectus, observe la calligraphie des sages,
contemple les mots,
la boîtes aux lettres devient un temple,
un temple sous les tempes.
La grappe des années pourrit mais ne peut disparaître
Pour y sentir un âge que j’aimais, je fouis, je malaxe, j’épuise
Je trouble l’épais silence du vinaigre de mes souvenirs
Mais sous mon cuir c'est encore le cuir, et jusqu'à l'os
Expédiez, expédiez…
Il a fallu bien des intranquillités
Bien des rêves sans sous- d’ailleurs il faut choisir: le rêve sans le sou, ou le sou sans le rêve !
Bien des rêves, donc… bien des rêves et des mirages et des migraines pour en arriver là
Sur le pas d’une porte ouverte et enfoncée
Qu’on appellera poème par convention
Par espérance
Par milliers
Intranquille et figé sur le pas du poème
A dévider la pelote de l’avenir, et y nouer des nœuds de chaise
Comme c'est bien commode, s'y asseoir- et tant pis pour les passants de l'Histoire
Evoquer Marc-Aurèle
Chroniquer des guerres de coléoptères
Pour un futur où ils sauraient lire, un futur glorieux
"Le gouvernement des élytres"
Divaguer n’est rien, c’est un coup de pied dans l’eau
J’ai passé la porte et je nage en eaux sombres
Je n’ose me risquer au beau que par à-coups
La décence l’oblige, et plus j’en sais, moins j’en puis parler
Après tout foutons-nous la paix
La République, dit Fouquier-Tainville à Chénier, n’a pas besoin de poète
Ni de ses rêves ni de sa tête
Au fait, mon ami, au fait ! elle n’a besoin de personne
Et quant à moi je rêve d’une trêve avec mon relevé bancaire
Avec mon cœur mon calendrier mon estomac
Avec l’apnée dont j’ai fait une spécialité comme beaucoup en ces lieux
Nel mezzo del cammin di nostra vita j’appelle après le petit Poucet
Qui ne vient pas
Tout occupé qu'il est à picoler avec Dante et Virgile
Je suis bien fatigué de revenir à la ville à la fin d'un été
Et je suis bien fatigué de revenir à la ligne à la fin d’une idée
Ou au milieu d’elle
La touche Entrée est ma respiration
Mon recours au silence
Respirez-y amis âmes casseroles cantines de campagne quoi que vous soyez ne vous laissez pas submerger le verbe parfois s’emballe il faut en réchapper
On ne peut que réchapper au poème
On ne peut que survivre à la beauté
Pour moi, qui ai formé voeu de survivre en la beauté- ce qui me conduit à faire des tas de bêtises, naturellement
J’ai pris hier la bagnole, et je suis allé me ramasser sur le bord de l’avenir, où je traînais fort inopportunément
L'espèce humaine y prétend s'en tirer
Cartes ou couteaux y sortent des manches selon que l’on soit crédule ou sceptique à l'endroit du progrès de l'espèce- hélas! j'en ai trop vu déjà
Je sais deux ou trois choses à propos de l'Homme, de ses débuts dans cette affaire, que je peux bien vous confier
Il était prévu qu'il entrât en gare à l’aube et à l’aube il entra. Dans la fumée du matin, dans les décombres de la nuit, dans la précarité du jour et ses lumières qui n’y connaissaient encore rien, il entra- vivant, à la vie comme un ongle fendu, à la vie tout entier, insoutenable de vie.
Passé le quai, il entreprit de retrouver son frère.
Si nous perdons des membres de nous même, des effilochés de la corde de notre famille, de notre chair commune, de notre humanité, ce n'est que d'égarer les âmes de nos frères, ne feignons pas l'absence et ses impressions de vides.
Des pas de géant séparent ta fuite en avant et l'inexorable du temps. La gare fût ouverte sans aucune connaissance de ses architectures, aucun plan disponible, aucun prospectus coloré vendant le confort des trajets ou des passages par des sourires de marchandise.
Pas de tableau ni de craie ou un employé, ni même un des trois juges pour venir plaider et nous orienter sur les quais en partance.
Les arrivées semblent détournées, avant d'atteindre la ligne, la fin de cette idée.
Cette éternelle correspondance de l'invitation au voyage.
<3
épique!
Le cerveau est une boîte à lettres,
suivre la correspondance des poètes c'est retrouver le parchemin et ne plus se perdre dans l'alphabet
exit les prospectus, observe la calligraphie des sages,
contemple les mots,
la boîtes aux lettres devient un temple,
un temple sous les tempes.
Moi je veux frissonner avec vous tous c'est ça le fin mot de l'histoire: le frisson :)
bons baisers!
Le Churinga nous fait ses offrandes de sagesse, la sufragette met l'affaire en cohérence, tout ça fait bien plaisir!
Jour et nuit friables, je ne sais où ils commencent et se terminent
Voilà je crois dix jours que
Je mâche les clous des illusions perdues
Une phrase, un détour, une inflexion résolue
Coup de marteau sur la porcelaine de mon coeur
Et moi qui suis bien maladroit je ne le recolle pas.
Le glas sonne dans mes campagnes intérieures
Et, retranché en moi, je l'écoute, tantôt recueilli, aussitôt abruti de chimères
Toutes ces chimères qui ont tes yeux tes griffes
Qui ne passeront jamais sur mon torse
Ton souffle que je ne sentirai pas sur mes paupières
Ton cœur qui n'entendra jamais le mien
*
Je suis debout dans mon silence
Immobile je n'attends même pas, rien, rien
Les jours sont rassis
Je ne veut plus rien dire
Il est pourtant tout ce qui reste
La fleur fait la fleur, les rues font les rues, les heures font les heures, je fais diversion
Pour semer ce que j'ai de fantômes qui me poursuivent ou qui m'attendent
Je ne voulais plus courir.
Je ne voulais plus semer les fantômes, filer des souvenirs, sucer des mots creux, donner tout seul le change au caissier du Temps
Je n'avais plus rien d'autre qu'une idée toute simple, et qui me plaisait tant
Lisse et pleine, comme une voile gonflée de souffles
Un joli rêve bien tenu, c'est-à-dire libre, ondoyant, une silhouette qui peut-être s'approche ou s'éloigne
Un rêve impeccable, trempé de lumière, qui avait le bon goût de n'avoir pas de fin
Oh je sais bien
Le bon goût n'est pas l'affaire du destin
Mais est-ce bien le destin qui vient faucher mon rêve?
D'où viens-tu, avorteur de miracles?
*
D'un coup le sang se fige
L'espoir tombe comme une dent
Vous ne pouvez que la regarder bêtement
Vous lui dites cent mots qui n'en valent pas Un, quand vous voudriez l'attirer à vous et la plonger dans votre âme toute entière
Lui faire voir votre cœur, qui bat la mesure au rythme de ses paupières quand vous la voyez
Lui montrer tout ce que vous jetez, tout ce que vous êtes prêt à construire, lui montrer la force délirante qui vous habite
Lui faire toucher en une fois, sans le voile révoltant des mots, l'étoile qu'elle allume en vous
Etendre sous son regard la trame de vos pensées, qui finissent toutes par la couronner
Vous lui dites il ne faut pas vous dites ce n'est rien, rien
Dans le métro vous jetez votre reflet sous les trains
Autour de vous les hommes et les femmes sont un paquet d'aiguilles qui vous rentrent sous l'ongle
Les voir, voir leurs visages, contrefaçons d'Homme
Pourtant ils n'ont rien fait sans doute sont-ils humains aimables et même beaux en liberté
Mais qu'y faire? Aujourd'hui vous ne pouviez vous ne vouliez voir qu'elle et elle
Ne vous verra jamais plus
*
Je marche à côté du présent, je lui rends ses saluts, je lui rends ses transports, je me déguise en mégot
J'ai troqué ma place pour celle de mon ombre
Je truque le hasard pour qu'il retombe sur la tranche
Tous mes bouquets quittent ma manche
Chaque instant que j'égare s'envole vers toi
Dans un hoquet de douleur stupéfiant
La gouache sèche, le tableau qui le voudrait? Tu n'y es pas, je l'apprêtais pour toi
J'avais déjà bien travaillé le brouillon de cette vie
Qui ne sera pas ma vie
Et qui est si belle pourtant
Les sourires me tiennent chaud
Un homme qui n'avait même plus de regard derrière la vitre de ses yeux a pris mon pain
Que je lui ai donné avec soulagement
Que je lui ai donné avec gratitude
Comme je donnerais mon cœur, quand cela serait juste
*
C'est beau et je partage avec toi ce vide qui comble l'écho de notre voix qui parfois ne sait nous revenir...
Merci pour ton écho, précieux Churinga. Parmi les étoiles entre les strophes, il en est une pour toi.
Le déguisement en mégot ? :")
Tu sais comment sont les dames parfois... Puis comment nos cœurs sont, attachés aux impossibles concordances.
Y'a des tours dans le ciel, les astres, même notre terre... C'est la grande roue et parfois le tour n'est pas pour nous. :)
Et arrive le jour où on décroche une étoile et le pompon et là le manège redémarre de plus belle avec ses harmonies fabuleuses et le regard des enfants épanouis.
Et de rien pour l'écho, ça ricoche sur ma pierre baptisée p'tit beau n'homme
@musashi : plaisir coupable de s'émerveiller sur des bouts de peine, mais que c'est beau...
@idem: pas de culpabilité, au contraire!
Et pour moi, de la reconnaissance :)
[quote="musashi"]Jour et nuit friables, je ne sais où ils commencent et se terminent
Voilà je crois dix jours que
Je mâche les clous des illusions perdues
Une phrase, un détour, une inflexion résolue
Coup de marteau sur la porcelaine de mon coeur
Et moi qui suis bien maladroit je ne le recolle pas.
Le glas sonne dans mes campagnes intérieures
Et, retranché en moi, je l'écoute, tantôt recueilli, aussitôt abruti de chimères
Toutes ces chimères qui ont tes yeux tes griffes
Qui ne passeront jamais sur mon torse
Ton souffle que je ne sentirai pas sur mes paupières
Ton cœur qui n'entendra jamais le mien
*
Je suis debout dans mon silence
Immobile je n'attends même pas, rien, rien
Les jours sont rassis
Je ne veut plus rien dire
Il est pourtant tout ce qui reste
La fleur fait la fleur, les rues font les rues, les heures font les heures, je fais diversion
Pour semer ce que j'ai de fantômes qui me poursuivent ou qui m'attendent
Je ne voulais plus courir.
Je ne voulais plus semer les fantômes, filer des souvenirs, sucer des mots creux, donner tout seul le change au caissier du Temps
Je n'avais plus rien d'autre qu'une idée toute simple, et qui me plaisait tant
Lisse et pleine, comme une voile gonflée de souffles
Un joli rêve bien tenu, c'est-à-dire libre, ondoyant, une silhouette qui peut-être s'approche ou s'éloigne
Un rêve impeccable, trempé de lumière, qui avait le bon goût de n'avoir pas de fin
Oh je sais bien
Le bon goût n'est pas l'affaire du destin
Mais est-ce bien le destin qui vient faucher mon rêve?
D'où viens-tu, avorteur de miracles?
*
D'un coup le sang se fige
L'espoir tombe comme une dent
Vous ne pouvez que la regarder bêtement
Vous lui dites cent mots qui n'en valent pas Un, quand vous voudriez l'attirer à vous et la plonger dans votre âme toute entière
Lui faire voir votre cœur, qui bat la mesure au rythme de ses paupières quand vous la voyez
Lui montrer tout ce que vous jetez, tout ce que vous êtes prêt à construire, lui montrer la force délirante qui vous habite
Lui faire toucher en une fois, sans le voile révoltant des mots, l'étoile qu'elle allume en vous
Etendre sous son regard la trame de vos pensées, qui finissent toutes par la couronner
Vous lui dites il ne faut pas vous dites ce n'est rien, rien
Dans le métro vous jetez votre reflet sous les trains
Autour de vous les hommes et les femmes sont un paquet d'aiguilles qui vous rentrent sous l'ongle
Les voir, voir leurs visages, contrefaçons d'Homme
Pourtant ils n'ont rien fait sans doute sont-ils humains aimables et même beaux en liberté
Mais qu'y faire? Aujourd'hui vous ne pouviez vous ne vouliez voir qu'elle et elle
Ne vous verra jamais plus
*
Je marche à côté du présent, je lui rends ses saluts, je lui rends ses transports, je me déguise en mégot
J'ai troqué ma place pour celle de mon ombre
Je truque le hasard pour qu'il retombe sur la tranche
Tous mes bouquets quittent ma manche
Chaque instant que j'égare s'envole vers toi
Dans un hoquet de douleur stupéfiant
La gouache sèche, le tableau qui le voudrait? Tu n'y es pas, je l'apprêtais pour toi
J'avais déjà bien travaillé le brouillon de cette vie
Qui ne sera pas ma vie
Et qui est si belle pourtant
Les sourires me tiennent chaud
Un homme qui n'avait même plus de regard derrière la vitre de ses yeux a pris mon pain
Que je lui ai donné avec soulagement
Que je lui ai donné avec gratitude
Comme je donnerais mon cœur, quand cela serait juste
*[/quote]
Je lis et relis
et <3
Jour et nuit friables, je ne sais où ils commencent et se terminent
Voilà je crois dix jours que
Je mâche les clous des illusions perdues
Une phrase, un détour, une inflexion résolue
Coup de marteau sur la porcelaine de mon coeur
Et moi qui suis bien maladroit je ne le recolle pas.
Le glas sonne dans mes campagnes intérieures
Et, retranché en moi, je l'écoute, tantôt recueilli, aussitôt abruti de chimères
Toutes ces chimères qui ont tes yeux tes griffes
Qui ne passeront jamais sur mon torse
Ton souffle que je ne sentirai pas sur mes paupières
Ton cœur qui n'entendra jamais le mien
*
Je suis debout dans mon silence
Immobile je n'attends même pas, rien, rien
Les jours sont rassis
Je ne veut plus rien dire
Il est pourtant tout ce qui reste
La fleur fait la fleur, les rues font les rues, les heures font les heures, je fais diversion
Pour semer ce que j'ai de fantômes qui me poursuivent ou qui m'attendent
Je ne voulais plus courir.
Je ne voulais plus semer les fantômes, filer des souvenirs, sucer des mots creux, donner tout seul le change au caissier du Temps
Je n'avais plus rien d'autre qu'une idée toute simple, et qui me plaisait tant
Lisse et pleine, comme une voile gonflée de souffles
Un joli rêve bien tenu, c'est-à-dire libre, ondoyant, une silhouette qui peut-être s'approche ou s'éloigne
Un rêve impeccable, trempé de lumière, qui avait le bon goût de n'avoir pas de fin
Oh je sais bien
Le bon goût n'est pas l'affaire du destin
Mais est-ce bien le destin qui vient faucher mon rêve?
D'où viens-tu, avorteur de miracles?
*
D'un coup le sang se fige
L'espoir tombe comme une dent
Vous ne pouvez que la regarder bêtement
Vous lui dites cent mots qui n'en valent pas Un, quand vous voudriez l'attirer à vous et la plonger dans votre âme toute entière
Lui faire voir votre cœur, qui bat la mesure au rythme de ses paupières quand vous la voyez
Lui montrer tout ce que vous jetez, tout ce que vous êtes prêt à construire, lui montrer la force délirante qui vous habite
Lui faire toucher en une fois, sans le voile révoltant des mots, l'étoile qu'elle allume en vous
Etendre sous son regard la trame de vos pensées, qui finissent toutes par la couronner
Vous lui dites il ne faut pas vous dites ce n'est rien, rien
Dans le métro vous jetez votre reflet sous les trains
Autour de vous les hommes et les femmes sont un paquet d'aiguilles qui vous rentrent sous l'ongle
Les voir, voir leurs visages, contrefaçons d'Homme
Pourtant ils n'ont rien fait sans doute sont-ils humains aimables et même beaux en liberté
Mais qu'y faire? Aujourd'hui vous ne pouviez vous ne vouliez voir qu'elle et elle
Ne vous verra jamais plus
*
Je marche à côté du présent, je lui rends ses saluts, je lui rends ses transports, je me déguise en mégot
J'ai troqué ma place pour celle de mon ombre
Je truque le hasard pour qu'il retombe sur la tranche
Tous mes bouquets quittent ma manche
Chaque instant que j'égare s'envole vers toi
Dans un hoquet de douleur stupéfiant
La gouache sèche, le tableau qui le voudrait? Tu n'y es pas, je l'apprêtais pour toi
J'avais déjà bien travaillé le brouillon de cette vie
Qui ne sera pas ma vie
Et qui est si belle pourtant
Les sourires me tiennent chaud
Un homme qui n'avait même plus de regard derrière la vitre de ses yeux a pris mon pain
Que je lui ai donné avec soulagement
Que je lui ai donné avec gratitude
Comme je donnerais mon cœur, quand cela serait juste
*
Je lis et relis
et <3
je l'ai déjà en partie remanié, mais je suis content que le 1er jet plaise :) à la deuxième lecture toutes les faiblesses me sautent à la figure. C'est tout de même un morceau de sincérité.
Bonne soirée chez toi :)
[quote="musashi"]...
La fleur fait la fleur, les rues font les rues, les heures font les heures, je fais diversion
...
Dans le métro vous jetez votre reflet sous les trains
...[/quote]<3
La spontanéité vaut bien des faiblesses.
Merci pour ce morceau de sincérité.
...<3
La fleur fait la fleur, les rues font les rues, les heures font les heures, je fais diversion
...
Dans le métro vous jetez votre reflet sous les trains
...
La spontanéité vaut bien des faiblesses.
Merci pour ce morceau de sincérité.
J’aime particulièrement ce passage ;)[quote="musashi"]Je ne veut plus rien dire[/quote]
Je ne veut plus rien dire
[quote="Maitre Kaio"][quote="musashi"]...
La fleur fait la fleur, les rues font les rues, les heures font les heures, je fais diversion
...
Dans le métro vous jetez votre reflet sous les trains
...[/quote]<3
La spontanéité vaut bien des faiblesses.
Merci pour ce morceau de sincérité.[/quote]
Merci Maitre! bonne semaine :)
[quote="X"]J’aime particulièrement ce passage ;)[quote="musashi"]Je ne veut plus rien dire[/quote][/quote]
ça m'a échappé, c'est un peu facile, je suppose que ça a déjà été fait, mais ça m'est tombé sous la main sur le moment :) Merci
...<3
La fleur fait la fleur, les rues font les rues, les heures font les heures, je fais diversion
...
Dans le métro vous jetez votre reflet sous les trains
...
La spontanéité vaut bien des faiblesses.
Merci pour ce morceau de sincérité.
Merci Maitre! bonne semaine
J’aime particulièrement ce passageJe ne veut plus rien dire
ça m'a échappé, c'est un peu facile, je suppose que ça a déjà été fait, mais ça m'est tombé sous la main sur le moment Merci
[quote="musashi"][quote="X"]J’aime particulièrement ce passage ;)[quote="musashi"]Je ne veut plus rien dire[/quote][/quote]
ça m'a échappé, c'est un peu facile, je suppose que ça a déjà été fait, mais ça m'est tombé sous la main sur le moment :) Merci[/quote]Comme si vous ignoriez que j’étais une fille facile !
Comme si vous ignoriez que j’étais une fille facile !J’aime particulièrement ce passageJe ne veut plus rien dire
ça m'a échappé, c'est un peu facile, je suppose que ça a déjà été fait, mais ça m'est tombé sous la main sur le moment Merci
Perdu dans l'instant
Impuissant et immobile
Le temps qui coule autant que les larmes
Qu'est-ce qui est vraiment important ?
Moi et rien d'autre que moi
Mais moi, si je suis vraiment important, qu'est-ce que je fou là ?
Je suis là à ne savoir que faire, à ne plus savoir quoi faire.
Je n'ai plus la force, plus l'envie.
Mon cerveau ne répond plus et pourtant il y a toujours cette petite flamme en moi.
Ce renouveau qui doit s'accomplir, un truc dont je n'imagine pas la force. L'envie du "on stop tout et on recommence". C'est comme un train qui s'arrête dans une gare. Les gens du passé sorte et que de nouveaux passagers prennent place. Mais le train est toujours dans la gare. Il attend que les wagons soient bien remplis pour pouvoir repartir.
Et là c'est ça, c'est l'attente.
Là, c'est le moment où le train reste bloqué en gare.
Mais le moment propice arrive à grand pas et putain que ça fout les boules.
Ça donne le vertige.
Quand je me vois dans cette maison, je me dis que je n'ai pas besoin de tout ça. C'est trop, beaucoup trop.
Ça ne vaut rien. Que du temps.
Alors que le temps n'existe pas.
On a inventé le temps.
Le temps c'est de l'argent.
Tu donne ton temps pour de l'argent.
Pas pour vivre, mais pour de l'argent.
Moi, mon temps, je voudrais bien l'échanger pour me connaître.
Savoir qui je suis et qu'est ce que je fais là...
Entre tes peurs et tes vertiges, tu me redonnes foi en l'humanité, il y a d'autres gens sur Terre et qui vivent des tristesses qui complètent les notres..
Je vous partage à mon tour le début, ou la fin, une partie du moins, d'un conte sans prétention que j'ai appelé Tonnerres du déluge :
A peine étouffés, les astres grandissants,
Se dressèrent à perte de vue sur la plaine ambrée;
Par-delà la quiétude des montagnes les étincelles ne voulurent cesser de s'amonceler
tandis que l'incandescent et infraliminal orage s’abattit sur les champs,
Sur les coeurs désespérés,
des âmes mortes et désarmées
Des villes éteintes;
L’incroyable théâtre ne voulait cesser
Plus rien ne se mettait en ordre
Tout s'affaissait,
Aucun soupçon les Hommes n’avaient eu
Tout était perdu,
La vie sombrait dans le naufrage noir des océans
nous laissant les bras ballants devant
ce spectacle du désastre.
L’insurrection n’eût pu s’organiser
le Printemps est endormi depuis fort longtemps
les idylles disparues
et les croissants de lune déjà bien loin
Un peuple d’ancêtres accablés, voilà ce qu’il nous reste
Violence subreptice dans l’air depuis longtemps
a saccagé les corps, a saccagé l’amour, a saccagé les heures.