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Si tout était à refaire
Il faudrait aux rossignols des lèvres
Aux femmes de la force
Et pour moi, discernement, mon Dieu, pitié.
si c'est de toi, et il semble que c'est de toi, je dois te tirer mon chapeau. ciel en orbite, entre autres, me satellise.
D'@Angie ou pas j'aime beaucoup moi ce petit poème.
va falloir prié ton Dieu très fort @musashi, pour que la force des femmes ne te satellise pas en d'infimes particules de poussière.
c'est meugnon ce rattrapage de post, la nuit a dú porter conseil :)
Les gens d'ici sont très gentils.
Ils m'ont donné leurs sourires
Ils m'ont donné leurs accents tortueux
Ils m'ont donné leurs histoires étonnantes
Ils m'ont donné leur musique, leur bière, leur viande, leur gouaille...
J'ai les mains qui tremblent un peu parce qu'elles sont bien pataudes
Tout de même ils m'ont donné beaucoup, et je ne suis pas exceptionnel
Ils ont donné beaucoup à beaucoup et recommenceront.
Les gens d'ici ne m'ont pas dit grand chose d'inutile
Parce qu'ici chaque mot m'est utile
J'essaie de le faire à mon palais
J'essaie d'en faire mon palais.
Chaque mot ici m'est utile et les gens d'ici m'en font des chapelets!
Les gens d'ici prient encore
Surtout leurs anciens bien sûr
Je suis convaincu que c'est bon signe, parce que priant
Ils utilisent des mots pour atteindre l'insensible, l'invisible, l'infiniment autre
Parce que priant ils sont poètes et hôtes.
Les gens d'ici sont très gentils
Même s'ils sont démunis.
Ils m'ont donné une guitare
Ils m'ont donné leur ville
Ils m'ont donné leur origine.
C'est ainsi que vont les choses ces temps-ci dans mes battements de cil.
Dans mes battements de cil se confondent parfois, en quelques instants
Des belles gens, des gueules d'enfer, des courageux, des lunatiques
Puis un tas de gens qui cultivent leur grain de folie avec la patience de l'alité de longue date.
Mais arrivent tout à coup des stigmates du Nouveau Monde
D'horribles gens plus tant d'ici
Horribles parce qu'ils sont effrayants, qu'ils répercutent le cri infâme des claquements de portes
Dans les fast foods
Horribles parce qu'ils sont ici, et que leur existence dénature l'ici
L'appauvrit
Horribles parce qu'ils choisissent la voie de la facilité
Une voie qui fait cent pieds de large, qui est rectiligne, qui est un tapis roulant
Et donc, qui n'est pas un tapis volant.
Le vent d'ici est chargé d'embruns et de sauvagerie
Il charrie le cri des mouettes et les fantômes des vikings, c'est un vent frais qui vous tient éveillé.
La pluie d'ici est un épiphénomène quasi permanent
Elle est si vieille en ce pays qu'elle n'ose trop rappeler sa présence.
Elle se distrait comme elle peut.
Elle est passagère, fine, lourde, nocturne, elle est absolument ce qu'elle veut
Dans la limite de ses propriétés physiques.
Je suis ici passager
Passager de la limite.
Fin, lourd, nocturne, absolument ce que je veux
Mes propriétés physiques m'ont été dérobées
Je suis ici passager
Passager de la limite.
Ce que je veux absolument
C'est dérober
L'ici.
Pyramid song.
L'amour n'est pas s'il n'est pas Autre.
La politesse est essentielle comme un peigne et des vêtements sont essentiels.
Jumped in the river what did I see?
J'ai la crise au ventre, elle est une balafre purulente.
J'y ai vu les ondulations de Nessy, in the river. Il cherche un chemin vers le centre de la terre, c'est sa seule possibilité de quitter la terre.
Tu as de la biafine pour mon compte en banque Président Directeur Général?
Soldiers they unload their guns they really do
Et puis ils s'asseoient autour d'un ordinateur et boivent quelques
nouvelles du monde le monde parle d'eux et pense qu'ils sont des nouvelles.
A qui appartiens-tu?
J'appartiens à la caisse de ma guitare, mais ils me l'ont volée.
J'en ai pris une autre, comme on prend une autre.
Mais pour elle mon amour n'est pas car il n'est pas Autre.
Je t'écoute pour de vrai qu'as tu à DIRE?
...Pris de cours.
Qu'as tu à faire?
Faire poète et aussi du caramel au beurre salé.
A qui appartiens-tu?
Aux morts car l'éternité appartient aux morts et je suis une éternité pourrissante.
Aux morts car je porte sur mon iris un éclat fauve qui est leur trace, qui fait de moi leur frère.
Aux morts car je suis né de ceux qui sont nés des morts, aux morts car ma poitrine saigne et que la peau se détache de mes mains.
Ou vas-tu?
Bien, assez des questions, je n'ai pas de réponse autre que mes pieds. Ils disent qu'ils sont fatigués, ils se le disent quand je dors.
Quel est ton rêve?
Mes dents s'y déchaussent mes cheveux tombent ma poitrine se creuse et je chancelle et vacille voilà mon rêve
Je n'en dors plus beaucoup, ce qui rend le rêve réalité plus vite tu sais. Je me contredis à peine, mais je n'y fais rien, de fatigue je ne dors plus beaucoup.
Qui a volé ton couteau?
Toi, et toi, et toi, et toi, vous l'avez pris dans vos coeurs pour me prouver que vous survivriez.
Je ne peux plus le planter dans les autres, je regrette sans un geste mon apathie d'alors.
Une grande respiration
Précède une expiration équivalente
Qui est parfois un soupir
Parce que NON on ne peut emprisonner la vie en soi
Même ceux qui ne soupirent pas, dans leur apnée, la perdent par leurs pores et en viennent à avaler à nouveau une lampée d'air qu'ils ponctionnent à leur compte.
Leur compte est fixe
Et ils ont la crise au ventre comme une balafre purulente.
Qu'est ce qu'un sourire?
Un trésor
Et parfois je suis un dragon.
Mon cerveau n'a pas une forme géométrique classique
ça me torture, parce qu'il n'abrite pas de cases parallélépipédiques rectangles.
Release me... Release me...
Eteignez le chanteur. Next.
Oh! J'ai perdu le matériel de jardinage, il y a vraiment du lierre qui s'est agrippé à mon hémisphère droit
J'ai des cellules branlantes et descellées.
Je n'ai envie d'aller nulle part de peuplé
Viens avec moi.
(! Le message n'a pas pu être transmis, votre correspondant est déconnecté !)
J'veux faire poète.
Bite. Cul.
Connards. Connasses.
Saloperie, va!
Moi aussi j'veux faire poète quand je serai petite.
A nouveau.
Bisou!^^
L'eau a ici un goût différent
C'est peut être à cause de l'accent
Un accent calcaire qui trébuche aux oreilles
Quand à l'aurore, loin des Frères,
Il dit: tu es un peu chez toi!
La mer a ici un bruit différent
C'est être à cause des couleurs
Serpents sans terre bleu gris vert
Qui glissent sur l'océan, loin des Soeurs,
Pour dire: tu es un peu chez toi!
Calcaire des mes os,
Couleurs de mes yeux,
Accents de mes mots,
Terre des aïeux
Qui sont sang de mon sang
Eire!
Tu as des origines irlandaises?
http://youtu.be/ruNdU6bGE5E ^^
http://youtu.be/ruNdU6bGE5E
Il t'en reste donc un goût prononcé pour la moule. :)
Au regard noir d'une indienne main tendue dans l'air frais du trottoir
Noir éclair
Aux yeux libres d'un homme à canne battue au hasard du pavé
Libres et clairs
Est allée la lumière.
La lumière étalée
Au gant de crin
Des cheveux sauvages et fous d'une jument courant sur ce pavé
Ecrin blanc
A ce chien servile et lâche, l'oeil hagard, prostré dans son hangar.
Au silence troublé de charbons qui s'effritent
A l'oeil des chouettes qui trouvent au noir lueurs
A l'estomac des chauves souris
Aux gouttelettes prises aux pièges des araignées
Hier est allée la lune.
La lumière étalée
Sous la neige éternelle
Sous la paupière de l'embryon
Sous les paroles de pardon
Sous nos peaux qui pèlent
Sous les yeux des corbeaux.
Les corps beaux sous les Cieux
S'craquellent aux coups d'pelles
S'écrasant dessous les essieux
Des corbillards et des envieux
Sous rires fraternels
La lumière est allée
Se désaltérer au souffle de la fleur qui meurt
Hier est allé soleil
Au calice de la fleur de lys
A la larme de cet oeil qui brûle dans la nuit
Au tintamarre effroyable de cette tombe.
Avec Zanele. :) parce qu'il faisait un peu partie du cahier.
PUTAINS D'ETOILES VOUS ETES DES CAILLOUX
SOYEZ AUSSI DES AIMANTS!
Danseurs
J'en ai vu quelques uns, tant entourés, rieurs
Mais si seuls qu'entre deux brefs battements de cil
(Débattements du coeur)
On voit leurs yeux- nuits noires.
J'ai dans les miens bâti deux phares
Et trinque avec les naufrageurs
Nous sommes compagnons de malheur
Mais COMPAGNONS- C'est notre espoir.
24 heures après m’être rasé, ma peau est la plus horrible du monde. Je suis alors un paillasson au toucher, moi qui le suis déjà à la vue- mes cheveux.
J’aime bien prendre un café long, très noir, et très sucré, vers 18h. C’est une sorte de goûter d’étudiant je suppose.
Je suis pauvre. En l’état actuel des choses, si je ne trouvais aucun moyen de renflouer mes caisses, je pourrais certainement vivre 4 ou 5 mois en Irlande. En comptant sur le laxisme des gens de l’administration, je serais à la rue pour l’arrivée du printemps irlandais.
Je suis désormais un vrai étudiant. C’est-à-dire, un étudiant qui a presque autant d’études derrière lui que devant, et qui doit désormais penser à l’après-études- ?.
Si je dois garder une seule sonorité d’après-études- ?, c’est « apr ».
Le café n’est pas trop noir.
Que puis-je ? Je puis écrire des chansons. Ecrire des poèmes qui ne recevront pas l’aval du milieu, que l’édition surchargée rejettera.
Tout le monde écrit à présent.
L’humanité en 1860 n’écrivait pas beaucoup.
Supposez que Baudelaire ait été grillé par Houellebecq dans les maisons d’édition, dans les années 1980.
Cette proposition est amère.
Le café n’est pas trop amer.
Il pleut très fort à présent, et je continue à écrire. Me trotte en tête une question. Que faire de tous ces gens qui écrivent ?
Des milliers de gens écrivent, je t’assure.
Ludovic, Peb, Lucie, Benoit parfois… mon petit frère de 12 ans écrit.
Je sais que cette génération a quelque chose d’exceptionnel à faire de ce talent.
Nous sommes peut être aux dernières heures du Bescherelle et du Larousse. Nous sommes sur la faille sismique, entre deux mondes aux langues vaguement ressemblantes. Nous pouvons créer les deux. Les enlacer.
Nous avons le pouvoir de l’internet.
Nous avons le pouvoir du correcteur automatique.
Nous avons le pouvoir de la mise en page à domicile.
Et Toc. (ndla: pas vraiment ici hélas)
Nous avons le pouvoir de la lecture.
Nous avons le pouvoir de l’éducation.
Nous avons le pouvoir de la gratuité. Liberté si étrange à la peau lisse et neuve.
Nous avons le pouvoir de l’international.
I can say whatever I want, you’ll understand me.
Just traduce me on Reverso-
it’s not so precise
aber es macht den Werk.
Nous avons l’Histoire contre nous c’est vrai, qui se mord la queue
mais l’Histoire est surtout pour nous, parce que l’Histoire porte un agneau crucifié en son année 0.
Nous avons contre nous « tout est relatif » mais aussi « nous sommes absolument égaux en tout» qui sont deux menteurs avec des armes identiques et un passeport différent.
Nous avons contre nous la mollesse, la satiété, les plats cuisinés, les programmes de divertissement télévisé, l’ennui, l’indifférence.
Nous avons contre nous les antithèses telles que : philosophe médiatique, libre-penseur partisan, homme politique.
L’homme est homme. Les hommes politiques sont négation de l’homme et négation de la politique. La fabrique d’une élite exclusivement politicienne est une idée grotesque merveilleusement incarnée par Mr. Pays-Bas, homme qui fut peu de choses si ce n’est paroles et fonctions représentatives.
Nous avons contre nous les blessures non soignées, la honte
Nous avons contre nous la honte, j’insiste
Nous avons contre nous le mépris
Et tous les autres enfants du Serpent !
Nous avons contre nous le Serpent
Qui ne rampe plus ces jours-ci.
Mais nous avons encore pour nous
le pardon.
Le pardon est un si grand mot qu’il faut l’écrire petit pour le laisser s’étirer en vous. Qu’il faut le dire petit pour le laisser s’enrouler autour de vous et vous faire une peau pure.
Le pardon est la plus belle cause du monde. On ne tue pas pour le pardon. Mais on est tués pour le pardon. C’est un cas d’exception.
Mieux vaut être tués que les plats cuisinés.
Mieux vaut être tués que 7 millions de téléspectateurs devant France-Finlande.
On a plus le droit de se plaindre après une telle collaboration nationale à la procrastination élyséenne.
Et pourtant, je pardonne à ces téléspectateurs. Je leur pardonne leur faiblesse. Vois comme je suis bon.
Ils peuvent tous rejoindre les milliers d’écrivhaillons plumitifs, qui sont leurs frères et leurs sœurs.
Nous avons tant pour nous, tant contre nous, que ne rien faire est un crime passible d’aliénation mentale.
Je jette donc ici un point d’interrogation :
Que peuvent les écrivains pour ce siècle ? Pour l’humanité ?
Il n’y a jamais eu autant de personnes qui sachent lire. Savent-elles pour autant choisir ? Non, pas nécessairement. Mais elles peuvent grandir. Si et seulement si on leur accorde le pardon.
Que veux-tu que 7 milliards d’individus lisent ou entendent ? Que veux-tu chuchoter à l’oreille de tous, toi qui sais qu’il y a 2,5 milliards d’utilisateurs d’internet dans le monde ?
Les cris qui se perdent en échos dans les étoiles sont magnifiques
Mais ils se perdent. Hurle à la Terre.
Je veux, moi, qu’on entende «Pardon ». Je veux 7 milliards de « Pardon » dits, lus, murmurés, traduits, screenshotés, je veux que les aveugles voient le pardon, je veux que les sourds l’entendent, je veux que les tétraplégiques le dansent.
Je refuse qu’on euthanasie les tétraplégiques
que ça soit in utero ou en clinique
De la même manière, je refuse qu’on euthanasie les écrivains
Qu’ils persistent à orner les lampadaires ou le lit des cours d’eau
Je veux que les Nerval aient suicidé le suicide
Qu’on ne leur donne ni fleurs ni crachats
Rien qu’un baiser- pardon
Et qu’on pende la corde du pendu, et qu’on abatte son pistolet, et qu’on entaille son rasoir, et qu’on empoisonne sa ciguë
Qu’on avorte cette fille de la mort qu’est le suicide, qu’on l’avorte partout où la vie est et peut être!
Voir tant de gens qui scrutent les rivages du monde, guettant la vague qui viendra tout purifier et emporter ce vacarme, et son vacarme avec elle
Alors même qu’ils sont la vague- atomes de la vague.
Le pardon n’est pas passivité, il est une action. Pénible.
Il doit être dirigé sur tout et tout le monde.
Et être demandé.
On ne l’inflige pas. A qui ne veut pas être pardonné, pas de pardon de force. Le pardon forcé perd sa puissance. Laissez murir s’il le faut le mot et le moment du pardon.
Imaginez qu’il est une figue, fruit d’un arbre à la sève blanche.
Voir tant de beauté en ce monde, et tant de massacres, et tant de gens satisfaits des paradigmes, du progrès, du yin-yang, de l’équilibre, de la rationalité.
Plante un figuier, et donne à ton voisin
Une figue
Et une graine.
Ecris un pardon que tu donnes à quelqu’un.
Ecris un pardon que tu demandes à quelqu’un.
Donne au pardon ton nom.
Le poème est en marche, poème véritable, qui est aussi une prière, qui est aussi un don.
Ecris une paix que tu donnes à quelqu’un.
Ecris une paix que tu demandes à quelqu’un.
Donne à la paix ton nom.
L’homme est en marche, homme véritable, qui est aussi une poignée de main, qui est aussi une colombe.
Homme-poème, paix et pardon,
Recommence.
"Rien qu’un baiser- pardon" étrange formulation, un baiser n'est jamais rien, c'est l'amour dans toute sa beauté, toute sa force, un baiser c'est le don de soi le plus intime, on ne peut tricher dans un baiser.
***************
"L’erreur est humaine, le pardon divin."
de Alexander Pope
***************
Lorsque, par un décret des puissances suprêmes,
Le Poète apparaît en ce monde ennuyé,
Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes
Crispe ses poings vers Dieu, qui la prend en pitié :
- ” Ah ! Que n’ai-je mis bas tout un nœud de vipères,
Plutôt que de nourrir cette dérision !
Maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères
Où mon ventre a conçu mon expiation !
Puisque tu m’as choisie entre toutes les femmes
Pour être le dégoût de mon triste mari,
Et que je ne puis pas rejeter dans les flammes,
Comme un billet d’amour, ce monstre rabougri,
Je ferai rejaillir ta haine qui m’accable
Sur l’instrument maudit de tes méchancetés,
Et je tordrai si bien cet arbre misérable,
Qu’il ne pourra pousser ses boutons empestés ! ”
Elle ravale ainsi l’écume de sa haine,
Et, ne comprenant pas les dessins éternels,
Elle-même prépare au fond de la Géhenne
Les buchers consacrés aux crimes maternels.
Pourtant, sous la tutelle invisible d’un Ange,
L’Enfant déshérité s’enivre de soleil,
Et dans tout ce qu’il boit et dans tout ce qu’il mange
Retrouve l’ambroisie et le nectar vermeil.
Il joue avec le vent, cause avec le nuage,
Et s’enivre en chantant du chemin de la croix;
Et l’esprit qui le suit dans son pèlerinage
Pleure de le voir gai comme un oiseau des bois.
Tous ceux qu’il veut aimer l’observent avec crainte,
Ou bien, s’enhardissant de sa tranquillité,
Cherchent à qui saura lui tirer une plainte,
Et font sur lui l’essai de leur férocité.
Dans le pain et le vin destinés à sa bouche
Ils mêlent de la cendre avec d’impurs crachats;
Avec hypocrisie ils jettent ce qu’il touche,
Et s’accusent d’avoir mis leurs pieds dans ses pas.
Sa femme va criant sur les places publiques :
” Puisqu’il me trouve assez belle pour m’adorer,
Je ferai le métier des idoles antiques,
Et comme elles je veux me faire redorer;
Et je me soûlerai de nard, d’encens, de myrrhe,
De génuflexions, de viandes et de vins,
Pour savoir si je puis dans un cœur qui m’admire
Usurper en riant les hommages divins !
Et, quand je m’ennuierai de ces farces impies,
Je poserai sur lui ma frêle et forte main;
Et mes ongles, pareils aux ongles des harpies,
Sauront jusqu’à son cœur se frayer un chemin.
Comme un tout jeune oiseau qui tremble et qui palpite,
J’arracherai ce cœur tout rouge de son sein,
Et, pour rassasier ma bête favorite,
Je le lui jetterai par terre avec dédain ! ”
Vers le Ciel, où son œil voit un trône splendide,
Le Poète serein lève ses bras pieux,
Et les vaste éclairs de son esprit lucide
Lui dérobent l’aspect des peuples furieux :
” Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance
Comme un divin remède à nos impuretés
Et comme la meilleure et la plus pure essence
Qui prépare les forts aux saintes voluptés !
Je sais que vous gardez une place au Poète
Dans les rangs bienheureux des saintes Légions,
Et que vous l’invitez à l’éternelle fête
Des Trônes, des vertus, des Dominations.
Je sais que la douleur est la noblesse unique
Où ne mordront jamais la terre et les enfers,
Et qu’il faut pour tresser ma couronne mystique
Imposer tous les temps et tous les univers.
Mais les bijoux perdus de l’antique Palmyre,
Les métaux inconnus, les perles de la mer,
Par votre main montés, ne pourraient pas suffire
A ce beau diadème éblouissant et clair;
Car il ne sera fait que de pure lumière,
Puisée au foyer saint des rayons primitifs,
Et dont les yeux mortels, dans leur splendeur entière,
ne sont que des miroirs obscurcis et plaintifs ! ”
Charles BAUDELAIRE - Bénédiction
"rien qu'un baiser- pardon" je veux dire ici, en m'en excusant presque, qu'un baiser est un don si simple, si simple, car il est total, pur; on ne ment pas, effectivement, on ne peut pas mentir.
merci pour la bénédiction.
On peut comprendre un peuple en regardant ses vieux visages.
Ainsi du peuple du vent. Ses vieilles faces ont laissé au vent leurs cheveux ; leurs yeux se sont fermés à demi, pour laisser filtrer un rai de lumière dans leurs prismes plus bleus que leur ciel.
Ses vieilles faces sont tendues vers l’avant, c’est ainsi et seulement ainsi qu’on vieillit face au vent : vers l’avant pour n’être pas arraché.
Les enfants du peuple du vent sont trop jeunes pour témoigner de leur exception ; ce n’est pas dans les clubs branchés, ce n’est pas sur les affiches publicitaires que l’on doit observer un peuple méconnu ; c’est dans les mouvements de ses anciens.
Les mouvements des anciens ici sont amples, un peu maladroits ; ils témoignent d’une lutte constante contre l’air, ils rappellent les ébats des herbes folles sur les falaises, au bord de la mer d’Irlande.
Ici n’est pas le peuple de l’océan ; non c’est bien le peuple du vent, regardez les anciens. Ils ne sont pas bien hauts, ils sont ces murets de pierre péniblement bâtis partout sur les îles d’Aran et sur les rivages verts ; ils se tiennent, trapus, pour que contre leur dos, quelque chose à leur suite s’élève à l’abri du vent.
Le peuple du vent accueille en frère le visiteur que le vent lui apporte ; et c’est ainsi qu’il aime le vent ; il aime le vent car c’est un messager.
Ici peu de cœurs en cendre, mais des passions vives ; les vents attisent plus qu’ils ne balaient les flammes qui se risquent dans les hommes de l’île.
Ici peu de cœurs noyés, les filles du vent ne font pas chavirer l’étranger
Elles emportent son cœur, léger, comme une herbe folle au bord des falaises, qui s’élève à tout jamais
Que pèse un cœur, même lourd, sous les doigts de la fille du vent ?
S'être dévêtu à 22h04.
Compter à présent sur ses doigts les écorchures- lécher goulument le sang qui suinte comme un filet d'eau sur la pierre.
Baisser le store. Craquer ses vertèbres. Droite...
Gauche.
Un stylo en main pour tracer dans un cahier noir acheté un mois plus tôt: je n'ai que la peau et les mots.
Sensation agréable des doigts de pied gelés sous la couette.
Vrombissement lointain d'une querelle ancestrale qui reprend:
Il pleut.
Chaque zone de mon corps gémit. Tous les muscles sont douloureux.
J'aime cette sensation. Je la connais depuis de nombreuses années. Elle est un murmure qui accompagne ma vie, qui enregistre ma vie, la grave sur sa surface nue.
Il y a toujours à mon bureau l'affiche du PS 2012:
VOTEZ
François
Hollande
caricaturée par le feutre habile de V.C.
A son côté, sinistre, une bouteille de vin vide
Ce sont mes fenêtres sur la France.
Pas bien loin, sous les paupières tombantes d'un président normal traînent quelques bristols tâchés de vers rayés
Une tasse couchée qui sent le café et les vitamines C
Et puis tes lettres, tâchées des larmes
des nuages, que j'ai toujours enfoncées dans mes poings quand je vais battre le pavé au petit matin.
Avec le Temps
Avec le Temps va tout empire
Même les amoureuses déchirent leurs sourires
Et prennent de ces airs
D'éplucheuses d'oignons, de colporteuses d'hiver
De chiffonnières des sentiments!
Avec le Temps
Avec le Temps même le soleil
Et nos coeurs seront des supernovas.
Pour l'heure importent les tonnes de somnifères que sont mes cours de droit
Importent mes pieds froids au contact desquels tu ne trembles pas
Et la saison des guerres qui revient tout exprès pour moi
Le temps des pruneaux, du tord-boyaux.
Peut être puis-je glisser quelques mots hors de propos
Comme carabistouille, tartiflette, renoncule, bougnoule, satellite!
Et une sensation: le parfum du pin qui éclate en brûlant, à la façon des étoiles.
Ca n'est qu'une diversion, l'errance fictive d'un insecte avant qu'il ne rebrousse chemin, sa route barrée par une brindille.
Ma route barrée par des brindilles, quand mes paupières
Emmaillotent mes pupilles , je reviens vers toi
Dans ta veste d'Indienne d'Amérique
Dont je ne me souviens que le dos
Et le toucher, comme un prolongement de ta peau.
le parfum du pin léché par les flammes est donc convoqué :)
il y volonté d'en faire des bûchers, de ces brindilles!
mais je ne suis qu'un petit scarabée.
Cher Antonin Artaud.
Dans quelques minutes selon l'heure française
Qu'est ce que quelques minutes
Et quelle heure parle français?
J'aurai pris un an.
Et tu t'en FOU.
J'aurai pris pied dans ma dernière année
d'adolescence.
Vo s co me la p rase s eff ite p u à eu.
C'est la voiture-balai du Temps, on ramasse les masses inertes qui s'étaient assoupies un instant
Pauvres d'elles, et oui, et hop!
D'un coup de croc
D'un coup de gencive car le Temps n'a plus de dents
Ma 18ème année BROYEE c'est effroyable.
Je la regarde, un peu surpris.
Réduite à la taille d'un mètre cube, compressée, elle ne paraît pas si importante, après tout
Et qu'y a-t-il dedans?
Dedans, il y a un coup de pied
Et la liste de tout ce qui m'a fui en l'espace de 12 mois.
Les chiens daigneront-ils seulement la renifler, entre chien et loup, dans le demi-jour permanent des décharges luminescentes?
C'est un paquet léger dit Dieu-le-chien en la chargeant sur mon dos.
Paraît il que c'est bon signe, que c'est après qu'arrive le poids des ans, et qu'alors on regrette la légèreté des 18 ans.
C'est ce qu'il paraît, ce qu'ont dit les vieux, tu n'en disais rien, Artaud, et c'est tant mieux.
Toi, tu parlais pour les chiens. Et bien
Reniflez, reniflez, voici ma belle année, du temps que j'étais un bourgeon prêt à éclater, du temps qu'une Chloccinelle chassait encore les pucerons, du temps que j'avais des cheveux, des voisins qui s'envoyaient en l'air à toute heure de la journée, car à l'époque messieurs on s'aimait contre les murs contreplaqués des cités universitaires, du temps où l'insomnie était une succession d'accouchements nerveux, où les cauchemars eux-mêmes sentaient le musc,
Reniflez!
Alors le chien boiteux
Traine ses trois pattes vers un carton, s'y love, et contemple le paquet d'un air
de chien buté.
Dieu-le-chien déchire le ciel comme une vieille toile, une Chloccinelle descend- c'est tout à fait un pétale de coquelicot! se flétrit, se disloque, s'envole à nouveau dans le baiser de la Faux.
La Mort sourit de me voir, le dos courbé sur un clavier d'ordinateur, glisser doucement vers l'avant.
Et moi, Dieu-le-lion, je lui balance mon paquet à la gueule, et lui chante une berceuse,
pour prolonger la diversion.
:) il n'est que 23:10 Musa, le pays du vent te fait grâce de quelques minutes d'adolescence de plus. :)
Happy Birthday mon guide :)
Cher Flingue,
S'il manque des lettres, c'est qu'il en est Un, ou Une, qui s'amuse à les décrocher.
Un jour à la chaîne est enchainé à ton cou, que tu le portes bien cette entente cyclique!
Ton foudre est plein d'une cuvée qui a fait des tonneaux, dérapages et autres glissés-coulés, qu'il s'annonce en millésime dans les années à venir.
A cette table triangle, on mangera des ivresses de ces rides encore sous-cutanés.
Bien à toi, place me manque, saches le qu'il est un cyclique à ton cou de parfum.
Portes le avec élégance.
D'une main qui est ma dernière main, je salue les fenêtres, j'effleure un peu les passants, je plante des jonquilles maladroitement aux jardins des vieilles dames sourires, je remue ma planète comme un bouillon de poulet trop tiède.
D'une main qui est ma plus gauche main, j'augmente le feu sous ma peau pour contrer l'hiver, je m'incorpore graisses et thés brûlants, puis je corne des pages dans les recoins des livres qui enfoncent mon plancher.
Les pages cornées sont celles que j'eusse aimé écrire, celles qu'elle devra me relire, quand je la reverrai.
D'une main qui est un peu tordue, pleine de vieilles entorses et d'ongles brisés cent fois, j'effeuille l'arbre rouge qui flambe à ma fenêtre, je parcours mon cuir chevelu à la recherche d'indiens en chasse ou de chiens sans laisse, je caresse une chaine brisée qui autrefois pendait à mon cou lourde d'un prénom de comète, j'emprisonne des papillons puis les lâche dans ses veines, pour qu'elle ait des ailes de couleur qui remontent à son coeur.
D'une main qui est ma nouvelle main, je guide mon bateau imaginaire jusqu'à ses courants d'air, je dépoussière en souriant son tapis volant, je tue son amant.
:) morceau á quatre mains avant mort violente.
même emprisonnés, ils sont jolis ces papillons dans les veines.
merci @musa
@musashi
j'ai adoré le texte écrit avant l'arrivée de tes 19 printemps ^^
avec du retard, je te souhaite quand même un joyeux anniversaire
te v'là adulte maintenant :D
merci! je ne suis pas certain d'avoir atteint ce grade, mon commandant, qualifions mon âge d'âge étudiant ^^