Le forum SaezLive est définitivement fermé, les archives restent accessibles en lecture seulement.
[quote="PetitPouzet"]Ah ouais et je dessine énormément. Si demain je décidais de dessiner un immense monster munch et que @Damien Chaise venait crier au scandale en me disant qu'il est interdit de représenter cette divinité. Il pourrait aller se faire sod****** par le dit Dieu. Et je me ferais un plaisir de le représenter.
Jamais ô gaand jamais, on m'interdira de dessiner quoi que se soit. Je pense que c'est plus ou moins valable pour un peu tout le monde. (dessinateurs, chanteurs, écrivains etc).[/quote]
monster munch est mon prophete. Balhsen est son Dieu
Ah ouais et je dessine énormément. Si demain je décidais de dessiner un immense monster munch et que damien Chaise venait crier au scandale en me disant qu'il est interdit de représenter cette divinité. Il pourrait aller se faire sod****** par le dit Dieu. Et je me ferais un plaisir de le représenter.
Jamais ô gaand jamais, on m'interdira de dessiner quoi que se soit. Je pense que c'est plus ou moins valable pour un peu tout le monde. (dessinateurs, chanteurs, écrivains etc).
monster munch est mon prophete. Balhsen est son Dieu
[quote="PetitPouzet"]Jamais ô gaand jamais, on m'interdira de dessiner quoi que se soit.[/quote]
Je te mets au défi de dessiner une bite géante dans le bac à sable d'un jardin d'enfants un mercredi après-midi ensoleillé.
Jamais ô gaand jamais, on m'interdira de dessiner quoi que se soit.
Je te mets au défi de dessiner une bite géante dans le bac à sable d'un jardin d'enfants un mercredi après-midi ensoleillé.
J'adhère totalement à l'idée, j'veux une photo à l'appui :D
[quote="Castor"][quote="PetitPouzet"]Jamais ô gaand jamais, on m'interdira de dessiner quoi que se soit.[/quote]
Je te mets au défi de dessiner une bite géante dans le bac à sable d'un jardin d'enfants un mercredi après-midi ensoleillé.[/quote]
Ptdr :D
Jamais ô gaand jamais, on m'interdira de dessiner quoi que se soit.
Je te mets au défi de dessiner une bite géante dans le bac à sable d'un jardin d'enfants un mercredi après-midi ensoleillé.
Ptdr
[quote="blat"]Hop, j'ai corrigé le post de @PetitPouzet !
Sinon ouais, c'est l'éternel débat. est-ce qu'on laisse les citations imbriquées au risque de se retrouver avec des blocs énormes et illisibles ou est-ce qu'on skip les citations de citations au risque de perdre le fil de la discussion ?
J'avais opté pour la solution 2, mais ca plaisait pas... Du coup fallback sur la solution 1 qui ne plait toujours pas :D[/quote]
solution 2 pour moi aussi. Dans un souci de clarté j'avais choisit de faire ça.... Mais au final c'était piiiiire. :D
Hop, j'ai corrigé le post de @PetitPouzet !
Sinon ouais, c'est l'éternel débat. est-ce qu'on laisse les citations imbriquées au risque de se retrouver avec des blocs énormes et illisibles ou est-ce qu'on skip les citations de citations au risque de perdre le fil de la discussion ?
J'avais opté pour la solution 2, mais ca plaisait pas... Du coup fallback sur la solution 1 qui ne plait toujours pas
solution 2 pour moi aussi. Dans un souci de clarté j'avais choisit de faire ça.... Mais au final c'était piiiiire.
"Un athée qui serait raisonneur, violent et puissant, serait un fléau aussi funeste qu’un superstitieux sanguinaire." Voltaire, Traité sur la tolérance.
C'est un peu facile de supposer que ceux qui ne se reconnaissent pas dans Charlie sont forcément des musulmans, donc sans cervelle, donc sans humour, donc sympathisants intégristes. Si je ne suis pas non plus Charlie ce n'est pas tant pour l'image du Prophète dont je me contrefous, que pour les raisons invoquées notamment par [url=http://www.article11.info/?Charlie-Hebdo-pas-raciste-Si-vous#nh5] ce journaliste[/url], dont je partage également [url=http://cqfd-journal.org/De-qui-Charlie-est-il-le-nom]les craintes[/url] quant à l'hystérie collective qui au final n'aboutit qu'à des décisions liberticides ou racistes sous les beaux atours des droits de l'Homme.
En admettant qu'ils étaient "seulement" artistes, si l'art n'avait aucune portée et était totalement inoffensif, pourquoi serait-il le premier a être détruit par les fascistes en même temps qu'un outil de propagande au service de ces régimes ? Et je n'oublie pas non plus que la caricature ça peut aussi être ça:
[url=https://pix.blizzart.net/image/1427061953][img]https://pix.blizzart.net/image/1427061953/medium.jpg[/img][/url]
Mais ce ne sont pas des humoristes qui ont été tués, mais des journalistes, donc des gens qui travaillent selon une certaine ligne éditoriale, qui défendent des idées au travers de leurs caricatures. On a aussi le droit de ne pas être d'accord avec les idées qu'ils véhiculaient et leur manière d'exercer leur profession, je ne pense pas que la vision de [url=http://www.lexpress.fr/styles/mode/le-caricaturiste-doit-passer-au-travers-des-interdits_479986.html#b5t4Z4JZ67LwIqw6.99]Plantu[/url] soit moins défendable que la leur. Si on peut évidemment rire de tout, la discrimination, qu'elle soit fondée sur l'ethnie, la sexualité, la religion…, est un délit et pas une opinion, et si Marine se faisait assassiner demain par deux autres crétins elle n'en deviendrait pas pour autant mon héroïne. Evidemment qu'un athée n'a pas à respecter un Dieu auquel il ne croit pas, il y a néanmoins un différence notable avec le fait d'assimiler doucement toute une communauté à des intégristes, comme si sa religion annihilait toute capacité de réflexion, d'indépendance, de choix, chez une personne, et c'est ce racisme insidieux qui finit par imprégner une société bien plus sûrement que celui qui avance à visage découvert. La radicalisation n'est pas une solution mais c'est sur le terreau de l'exclusion que recrute l'intégrisme islamique, de la même façon que le fait le FN. Et dans cette France qui ne s'est jamais senti aussi fière d'être française, un certain nombre de personnes ne s'est jamais sentie aussi étrangère, un peu à l'image de ce texte de Janne Teller (je précise que c'est une écrivaine Danoise) : « Café ici, café là. Amical, sympathique, ne fais pas bruit. Fais ce que tu veux. Sens-toi libre. Si tu es danois. Si tu n’es pas arabe. Si tu n’es pas africain. Surtout si tu n’es pas musulman. Sens-toi libre. Fais ce que tu veux. Sois amical. Sois sympathique. Ne fais pas de bruit. »
@bisounour en quoi tu estimes que les croyants ne te respectent pas ? Et qu'entends-tu par croyant ? (parce que de l'animisme à l'hindouisme en passant par le satanisme, ça fait du monde !) C'est une vraie question, pas une attaque.
@NicolasBlackMamba : selon moi la paix sociale c'est l'Etat qui l'assure pas les journalistes. Mais ce qui me gêne le plus dans tes propos c'est qu'en te différenciant de l'Occidental j'ai l'impression que tu n'y vois que des Blancs, et quand tu dis qu'il doit fermer sa gueule et courber l'échine parce qu'il est minoritaire je trouve que ça flirte dangereusement avec du racisme.
Allez bon vent, camarades ;)
[quote="X"]@bisounour en quoi tu estimes que les croyants ne te respectent pas ? Et qu'entends-tu par croyant ? (parce que de l'animisme à l'hindouisme en passant par le satanisme, ça fait du monde !) C'est une vraie question, pas une attaque[/quote]
Je ne pense pas avoir dis que je ne respectais pas les croyants, mais plutôt les croyances religieuses. Je respecte les hommes pas les religions.
Entant qu'athée, il ne me semble pas, tout au moins pour les 3 grandes religions monothéistes, que je sois considéré comme l'égal d'un croyant.
Je ne vois pas pourquoi je devrais respecter des religions qui n'ont aucun respect pour l'athée que je suis.
Bisounour en quoi tu estimes que les croyants ne te respectent pas ? Et qu'entends-tu par croyant ? (parce que de l'animisme à l'hindouisme en passant par le satanisme, ça fait du monde !) C'est une vraie question, pas une attaque
Je ne pense pas avoir dis que je ne respectais pas les croyants, mais plutôt les croyances religieuses. Je respecte les hommes pas les religions.
Entant qu'athée, il ne me semble pas, tout au moins pour les 3 grandes religions monothéistes, que je sois considéré comme l'égal d'un croyant.
Je ne vois pas pourquoi je devrais respecter des religions qui n'ont aucun respect pour l'athée que je suis.
Pour ceux que ça intéresse, le CLEMI (Centre de Liaison de l'Enseignement et des Médias d'Information) propose une revue de presse des journaux scolaires et lycéens Spécial Charlie, disponible ici:
http://clemi.fr/fr/productions-des-eleves/journaux-scolaires/revues-annuelles-de-la-presse-scolaire-et-lyceenne/
http://www.leparisien.fr/charlie-hebdo/la-verite-sur-l-attentat-de-charlie-est-encore-loin-18-10-2015-5196355.php?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#xtor=AD-1481423552
http://www.lepoint.fr/monde/bangladesh-les-ecrivains-assassines-04-11-2015-1979183_24.php#xtor=CS1-31
#JeSuisDépitée
http://www.topito.com/top-changement-depuis-charlie-hebdo-7-janvier-date-de-merde
Juste parce que c'est choupinoudoudou. Coeur, sourire et câlin de panda.
Bonjour,
J'ai fait un article sur mon blog et évoquant 1 an après les combats qu'il faut mener.
J'aimerais, si vous avez le temps que vous me donniez votre avis.
http://chris87.skyrock.com
Je sais que je vais paraître lourd avec ça, mais c'est vraiment important, il faut vraiment penser à bien se relire.
Il n'y a pas tant de fautes que ça, mais des coquilles oui. Je ne te jette pas la pierre, dans un journal aussi grand et fameux que le Ouest France, on peut en voir des belles, ce qui est bien dommage.
Là, voir deux virgules côte à côte, on se doute que l'une d'elle n'a rien à faire dans le coin.
Pour le premier point gros lourd, mais nécessaire, c'est fait :) C'est aussi que ça fait plus professionnel, ça donne plus envie de lire et de lire sérieusement.
Après, on sent que c'est engagé, et que c'est ton avis aussi, surtout. Donc il faut que tu t'attendes à des critiques sur ta façon de penser et de voir le monde. Surtout sur la partie concernant la laïcité et la définition que tu en donnes.
Après, que tu considères que Cabu est les autres sont les plus grands dessinateurs du XXème, c'est clairement ton point de vue et on ne va pas te juger la dessus :)
Mais comme la laïcité et la religion sont des thèmes assez houleux, il faut savoir utiliser les mots, et être sûr de ce qu'on dit.
Voilà, donc dans l'ensemble, c'est une bonne idée, ça manque peut-être un peu d'étoffe, de consistance, mais il y a des idées intéressantes :)
Bon courage !
Je ne sais pas si ça a sa place ici... mais bon... c'était ici ou dans les trollages.
No One Is Innocent à sortie un Clip pour "Charlie".
https://www.youtube.com/watch?v=uV2USDBLTMo
Sur la page Youtube, il est écrit que le clip est [i]Écrit, conçu et co-réalisé par Emmanuel de Arriba[/i]
Via google on trouve : http://www.agencelisearif.fr/auteur-realisateur/emmanuel-de-arriba/
Donc le mec qui écrit les paroles de No One Is Innocent, est scénariste de Soda, et de Scène de Ménage et Que du Bonheur...
Voilà...
https://www.youtube.com/watch?v=uV2USDBLTMo
Sur la page Youtube, il est écrit que le clip est Écrit, conçu et co-réalisé par Emmanuel de Arriba
Via google on trouve : http://www.agencelisearif.fr/auteur-realisateur/emmanuel-de-arriba/
Donc le mec qui écrit les paroles de No One Is Innocent, est scénariste de Soda, et de Scène de Ménage et Que du Bonheur...
Voilà...
:D
J'aime
J’avais commencé ce poème au soir du 7 janvier 2015. Trois choses m’attristent :
- n’avoir pas su l’écrire dans l’urgence
- qu’en dépit de cela il reste d’actualité
- que certaines choses écrites alors aient commencé à se concrétiser
Il paraît, m’a-t-on dit, que l’union fait la force,
Mais la force est l’union endeuillée au divorce.
À la poudre ou au fer, à l’acier, à ces flammes,
Ne reste pas de glace ou une mer en lame...
L’armure rouillera, te repeindra la chair,
Tu seras le vieux chien des troupeaux solitaires
Qui, brûlé par la lune, seul en ses tortures
Peu à peu suintera de nouvelles pelures :
Aux canines des crocs, les membres grandissant,
De la rage au berceau des fatigues d’antan,
L’œil perçant les brouillards désormais quotidiens
Entassés lentement par tous tes lourds matins.
Oh oui ! Tu seras fier ! Tu seras fier – et droit !
C’est juré ! Tu seras le gardien d’autrefois !
Par tes muscles nouveaux, ta puissante mâchoire
Tu poursuivras les loups venus des plaines noires !
Tu les traqueras tous ! Un à un s’il le faut !
Tu tueras chaque louve et chaque louveteau !
Tu seras le sauveur des faibles pâturages !
Le protecteur des monts aux paisibles herbages !
Alors, après des mois de chasses et de courses,
Quand tu auras tari, de tout poison, la source,
Tu t’en retourneras auprès de tes troupeaux,
Tu verras tes moutons, tes brebis, tes agneaux,
Tu scruteras leurs pas, sentiras leurs pelages,
Les observeras jouir de ces doux moments sages –
Ta gueule encore en bave du sang des exploits.
Un jour que ton chemin t’auras mis dans leurs pas
Tu les reconnaîtras parents des loups féroces
D’ici – la même peau – jusque-là – le même os !
Aux veines la même eau et la même écarlate !
La posture pareille sur ces quatre pattes !
Ainsi donc le poison – tu l’as bien découvert –
L’insidieux poison traversa les clairières,
Il inonda les terres, rampa par les roches,
Grouillant sous les racines, chaque jour plus proche !
Une source était née dans son nouveau domaine :
Ces anciens brouteurs quiets aux bêlements amènes.
Tu verras tes moutons, tes brebis, tes agneaux
Et tu les verras loups, louves et louveteaux !
Le mal s’était paré de frisettes affables,
Le mal, aux bergeries, s’était loué l’air aimable !
Tu pourras distinguer, derrière leurs yeux vides,
Le projet de ta mort en cette nuit placide :
Ils te guettent, t’épient, te cherchent une faille,
Ils rient de ton courage et renient tes batailles !
Tu te relanceras à l’assaut du poison,
Tu déchiquetteras toutes ses floraisons ;
Le regard à présent bestial en ses colères
Tu feras des montagnes de larges déserts
L’air fou, la gueule en sang tournant de tout côté
En quête d’un fléau qui serait oublié !
Puis tu délaisseras les versants de ce monde
Pour gagner les ténèbres des forêts profondes,
Clopinant, grand guerrier, et pour toute lumière
Les trop pâles reflets des étoiles amères.
À la poudre ou au fer, à l’acier, à ces flammes,
Ne reste pas de glace ou une mer en lame.
De la noirceur des loups jusqu’aux ombres des bêtes
Il n’est qu’un crépuscule au terrifiant squelette,
Qu’une carcasse vide cédant sous le poids
Des plus petites peurs et du plus grand effroi.
Mais glisser en ses os, voilà la traversée
Dont les prodiges seuls valent d’être contés :
« Le navire est à flot, brillant sur les eaux claires,
Il avance. Un à un, tous les hommes s’affairent
Informant sur le pont, de besogne en effort,
Un ballet de sueur, de violence et de corps :
Ça s’agite, se meut, ne s’interroge pas,
Ça agit et ça n’est que par jambes et bras ;
Chacun connaît sa tâche, chacun sait les gestes,
Chacun va, œuvre et fait sans demander son reste.
Fruit de ce lourd labeur, imposant de silence,
Pétri de ses pensées, le bâtiment avance
Dessus les mers fendues sous l’œil dur de la proue :
Un grand chien protecteur préservant des remous.
Tandis que se jouaient au rythme du ballet
Quelques paroles ternes transies de ‘‘Jamais !’’,
Un grand rire monta des obscurs fonds marins,
Un ris fort et sans heurts, un ris quiet, et soudain
Un cri ! Un cri profond d’entrailles écrasées !
Tranchant comme les coups de ton cœur encrassé !
Rongeant comme la peur ! Brûlant comme la rage !
Il te crache à la peau et te creuse au visage !
Oui ! Ce cri devant rien ne se peut faire éteindre,
Il emplit les marins et les écoute geindre
Car les eaux se colorent d’orange et de bleu
Devant quoi la proue même se crève les yeux !
Plus de chorégraphie, plus de ces engrenages,
Plus de subtilités différant en partage :
Un chaos diffracté, une absurde chorale
Se dispersent au pont, sur le mât, dans les cales !
Les larmes s’y répondent par rondes au charme
Boisé pour qui sait voir les lueurs de l’alarme.
Sonne et hurle la cloche ! Éclate le métal
Teintant pour des ténèbres sonores en râles !
Des enchevêtrements de fers et de fantasmes
S’agrippent aux pleurant, leurs prières, leurs miasmes !
Alors le grand navire au passé conquérant
Peu à peu s’immergea comme en des bras tremblants,
Ses planches pétrifiées sombrèrent des les flots
À ne s’étendre plus qu’en d’étranges échos :
‘‘Jamais ! Jamais. Jamais...’’, ‘‘Je ne puis ! Ne puis. Puis...’’
‘‘Ce ne peut ! Ne peut. Peu...’’, ‘‘Et je suis ! Je suis. Suis...’’
On raconte parfois qu’avant de disparaître
Le grand chien de la proue s’affola jusqu’à n’être
Qu’un piteux assemblage de membres difformes,
Un monstre s’enfonçant en des vagues énormes,
Une pupille rouge où sourdait tout une ire.
Certains disent aussi qu’il n’y eut pas de rire
Mais que l’on n’entendit qu’un seul long hurlement
Qui saisit l’équipage ainsi qu’un œil ardent
Foudroie d’un regard pâle, vitreux, fier l’audace
De ceux s’en venant par une stupide face
Traverser l’océan venteux de l’habitude.
Tous les marins auraient figé leur poigne rude
Avant que de ne plus oser battre le cil ;
Le chien triomphant se serait fait docile
Puis il aurait repris le cri des profondeurs
Le museau s’élevant d’une lunée noirceur
Et, tandis qu’il gagnait les putréfiants abysses,
Il se serait tourné, comme vers un supplice,
Pour toiser de sa soif l’insipide équipage,
La babine embavée d’une rancœur sans âge.
Dans un lent mouvement, pareil aux flots montant,
Sa tête se serait approchée et le vent
Aurait, maladif, tu son élan plein de rides
Comme pour embourber d’une sagesse vide
Les nuées qui pulsaient depuis le vieux sillon
Ensemencé des viols et du bris des passions,
Triste trace enfantant des chairs de barbelés
Blêmes de trop unir à la peur l’apeuré.
Par les plaies de mémoire ancrées en ce creuset
Se seraient extirpées des ombres aux regrets
Transpercés dans leur nuit éprise de repos
Où l’inquiétude aiguise ses pointes d’écho ;
Elles seraient montées, raclant, de la crevasse,
Traînant sur les parois leurs meurtrissures lasses
Jusqu’à poindre et – pansées ainsi qu’un souvenir
Ramène en son murmure à qui veut s’endormir
L’air, qu’on a cru boiteux, chaque jour oublié
Et qui tourne, tourne, tourne ! – s’articuler
En syllabes muettes, froides et pesantes
Formant, de leur silence, un chœur qui ne s’enchante
Que lorsque, par ses plaintes pressant chaque pore,
Il s’enfile aux désirs et se fond dans les corps
Pour renaître.
Alors, par trois fois faits cœur battant
D’un flux trop finement tissé, sourd et grondant,
Les marins se seraient peu à peu comme éteints,
Ils auraient vacillé, l’élan pris dans les mains
Puis, recroquevillés en une informe masse
Aux sursauts déchirant les creux de la carcasse
Céleste, ils auraient attendu, piètre victime
Qu’on para d’un fracas de plus en plus intime.
Quand se seraient tendus les derniers filaments
Pour tresser une toile comme un sacrement
Le monde à l’air rouillé se serait suspendu
Tout entier bu, sucé de ses encres écrues
Dessus, comme au-dedans, de ces vagues de peine
Craquelées à grands coups de sang, de mort, de haine,
S’échouant, immobiles, de leurs trois marées
Au rivage perclus de ses voies effacées.
Il se serait passé des siècles infinis
De caresses rongeant, comme couvre la nuit,
Les soupçons de repos qu’on devinait encore
Percer, halo de chair, par une boucle d’or
En un râle enrobant le bijou séculaire
Qui se fit étouffoir à se vouloir trop clair.
Enfin, lorsqu’il n’y aurait plus eu qu’un sel fade
Pour refléter de vieux lustres le rai maussade,
Que partout les éclats et les teintes passées
Se seraient écoulées, que le bois et l’acier
Auraient vu, plaies ouvertes, que ne restait guère
Qui pût être mouvant que les peines des vers,
Que le silence aux fers où germait le ressac –
Fût-il pris dans des crocs, libre, embué d’ammoniac –
Se serait terré là, emplissant les fissures,
Regardant, tel l’enfant terrifié de son mur,
Les vestiges de cauchemar, fuites de spasmes,
S’engorger d’un espace englué de fantasme ;
Quand la menace même, dans sa transcendance,
À dépasser le poids de sa propre existence
N’aurait plus signifié que les inspirations
Douloureuses qui liaient des souffles d’oraison
Aux asthmes pénétrés de fragments poussiéreux
De tout ce qui, vibrant, s’est terni, comme creux
Pour, en un grand fossé, reposer longuement
D’une patience aux fleurs refermées un moment
Avant que, recouvertes d’un aveugle voile,
De puiser à nouveau dans un terreau vital ;
Enfin, la toile pleine, énorme, aurait cédé
Et le dernier instant se serait élancé ;
Enfin, la tension lourde aux couleurs orageuses
Aurait éclaté, prise d’une pluie fangeuse
Emportant avec elle en un seul mouvement
La proue, l’ombre, les flots sur les matelots blancs ;
Ils ne regardaient plus et pas même un soupir
Ne s’en vint transpirer pour se faire martyr.
Ils moururent sans nom, par trois fois emportés :
Par leur peur, leur mémoire et leur crue gangrenée.
D’autres encore affirment que, pour tout voyage,
Il n’y eut qu’un paisible parcours au rivage
Et que rien ne fit œuvre de quelque merveille
Dans cette traversée au calme d’un éveil
À l’exception – peut-être – d’un fait amusant :
Tandis que le navire accostait doucement
On vit que le grand chien, fier garant de la proue,
Avait laissé son bois sec et froid pour plus doux,
Et que sur tout son corps une claire toison
Commençait à pousser ! »
Ce n’est pas sans raison
Qu’on entend raconter tant de choses étranges
Ni qu’ici le cruel se mêle, là, aux louanges ;
Ce sont trois traditions mais une seule histoire
Qui coule autour des feux à la tombée du soir.
Qu’on ne dise donc pas le vieil aveugle fou
Car c’est ta chair, mouton, qui enfanta le loup
Et de ton sexe, loup, jaillit le blanc mouton !
Fruit de votre mélange est la bête sans nom
À la fois protectrice, gardienne, muraille
Et si proche des fronts qu’elle y ouvre ses failles.
Cette histoire est la tienne, et c’est l’âme mi-close
Que tu joues et te vêts de ses métamorphoses.
À la poudre ou au fer, à l’acier, à ces flammes,
Ne reste pas de glace ou une mer en lame !
Il paraît, m’a-t-on dit, que l’union fait la force,
Mais la force est l’union endeuillée au divorce.
Certes on force un mur, on force une prison,
On force les entrées cloisonnées des bastions,
Mais on force aussi bien à taire une douleur
Tout comme on force à jouir dans la guerre ou la peur.
Si l’union fait la force, alors tout reste lisse
Et la force se dresse pour qu’on la polisse
Jusqu’à ne devenir qu’un grand mur tout uni
Sans relief ou cassure autre qu’un morne gris.
Les slogans répétés sonneront d’un seul cœur
Au rythme des pas durs sur le bitume en pleurs ;
Les visages, les noms ne seront qu’une masse
Abattue comme un gant au versant de la face
De celui qui s’est cru le dehors du commun
Et qu’on renvoie – dès lors – à ses frustres desseins.
Dis-moi, que te serait de si vital un mur
Où – enfin ! – se tairaient nos si tristes césures,
Où – enfin ! – nous pourrions avancer et, ensemble,
Enjouer de nos amours les jours qui nous ressemblent ?
Te simulerait-il, travesti de ta chair ?
Serait-il goudronné de tes espoirs amers ?
Deviendrait-il le socle où se réuniraient
Tes amis, ta famille et ceux faits de regrets ?
Vous pourriez tous chérir, rassemblés, comme d’un,
Le trésor qui vous lie au long des soirs sereins ;
Cela serait si beau, rempli d’un clair bonheur !
Illuminé de joie et pavé des valeurs
Qui vous élèveraient jusqu’à voir l’horizon
Se dorer aux venues d’harmonieuses saisons !
Ce serait merveilleux ! Et situé en plein
Centre d’un bidonville à l’œil clôt, morne, éteint.
Oh vous-mêmes, bien sûr, vous n’habiteriez pas
Dans ces décombres morts traversés de fracas,
Vous ne seriez non plus les témoins d’un ravage
Pris, dans votre unité, d’une insouciance sage,
Le dos tourné, rempart devant les moisissures,
Sous un même regard ignorant ses gerçures,
L’air saturé de voix rendues cacophoniques
Pullulant dans l’enclos en un écho cyclique !
Voilà ce que sera l’union pleine de force
Qui fera d’être « contre » son tronc, son écorce.
Cette union poussera, repoussera toujours
Car son terreau sera l’horreur et les cris sourds.
J’ai moi aussi marché, j’ai moi aussi chanté,
J’ai moi aussi pleuré, moi aussi communié,
Mais assez de tout ça ! Que reste souvenir
Ce qui fut l’éphémère d’un instant sans ire –
Au milieu des relents de nos ressentiments ;
Que continue de luire tel précieux moment
Ce souvenir ! Et qu’en chacun de nos esprits
Il puisse demeurer dans un lieu de sursis
Sans jamais se surprendre en pleine ubiquité
À se rendre pareil face à toute pensée,
Mais qu’il vive le nombre infini de ses places
Et qu’à chaque paupière il insère un espace.
Laissons-le donc, divers, singulier, advenir,
Qu’il germe de travers, ou sanglot, ou sourire,
Biaisé autant de fois qu’il le faut pour se tordre
Aux contours d’un réel ressaisi dans ces ordres
En dédales privés de ceux-là qui le pensent –
Qu’il se change, se mue, qu’il s’emplisse de sens !
Mais refusons qu’il soit érigé en mémoire
Et se fige, immortel, sous un grand rideau noir !
Que naîtrait-il alors d’une mémoire aux formes
Imposées, comme chues d’un ciel épris de normes ?
Elle serait déjà, quand bien même en enfance,
Un ancien bâtiment sclérosé, croupi, rance
D’où grouille, gros de siècles aux souffles viciés,
Ce qui, tu trop longtemps dans le fond du cellier,
S’est laissé déborder de son honteuse enclave
Pour prétendre embaver du cours de ses entraves
Tous les lieux et les champs dispersés alentour
Et couvrir son état contre les feux du jour.
Des plafonds de ténèbres, d’obscures colonnes :
Rien ici qui éclaire les temps monotones.
Que se cachera-t-il dans le fond de ses ombres ?
Qu’abriteraient ses murs ou qui plonge, ou qui sombre ?
Rien ! Entends-le bien : rien ! Ce sera la bâtisse
Elle-même qui, morne, deviendra matrice ;
C’est au sein de son vide qu’aucun vœux de cambre,
Engoncé d’un habit de mémorial de chambre,
Que naîtront les vestiges brandis en statues
De ce qui s’est lancé le long des avenues
Sous nos pieds cadencés : même si un espoir
Avait coagulé, colorant les trottoirs,
Nous étions tous emplis de grands cris de refus,
Nous lâchions « Non à ça ! », « Pas ici ! », « Jamais plus ! »,
Parfois « ¡No pasarán! » et, filant le cortège,
Nous écrasions les bris des écarts sacrilèges.
C’est ce flot de refus et ses oppositions
Qui dira la mémoire en en lestant le fond,
Et chacune des lignes, chacun des discours
Qu’on entendra s’extraire de ce contre-jour
Formé de nos massifs slogans tout en sermons
Ne feront qu’être « contre » ou « anti ». Qu’être un « Non ! »
Mais peut-être toi-même le désires-tu,
Peut-être, à tout ceci, trouves-tu des vertus ?
Car enfin, quoi de mieux qu’on nous tienne éloignés
De ceux-là qui pourrissent les fruits du panier ?
Il serait préférable avant que de devoir
Tout jeter par un triste défaut de bien voir,
De trier, surveiller et de séparer vite
Les mauvais engrainés, les rongés et leur suite
D’un côté, et de l’autre les pousses fécondes
Aussi saines qu’un doux soleil en tête blonde.
Avant d’ainsi juger, accepte qu’on questionne
Et qu’on entende un peu comme tes mots raisonnent :
S’ils sont toujours pétris de ce qui t’est si sûr
Ou s’ils, parfois, recèlent des creux et fêlures
Qui sonnent faux. Alors, permets que l’on en doute
Et que l’on les éclate ainsi qu’en une joute.
N’y a-t-il rien de fixe dans tous désirs :
Ou que l’on te protège ou ta cause à servir ?
L’ensemble de tes joies, le gouffre de tes peurs
Demeurent-ils toujours eux les tiens, non toi leur ?
Saurais-tu désigner tes pensées à leurs sources
Et sortir les ors faux bien tapis dans ta bourse ?
Ces métaux sont ainsi faits qu’insidieusement
Ils jouent, dessous tes actes, aux frais sentiments,
À ce qui, flambant neuf, va, te pousse et t’inspire,
Te menant aux sentiers tissés pour ton plaisir.
Tu suivras tout d’abord ces voies comme aveuglé,
Ébloui des lumières qui vont te frapper
Et, petit à petit, épousant leurs contours
Tu feras de toi-même un tapi de velours
Pour qu’on emprunte au mieux cette route si belle –
Dont tu es désormais une énième parcelle.
Moi je veux que tu marches et ne sois marché !
Je veux que tu aies peur et ne sois apeuré !
Que tu aies des idées ! Que tu les incorpores !
Mais pas qu’elles modèlent pour elles ton corps !
Ne sois pas une cire qui, sans être rase,
N’a que des frêles traces pour faire des phrases
Sillonnées aussitôt que dites, par l’empreinte
De ce qui t’impressionne marquant son enceinte.
Exprime ! Ingère ! Dis ! Récupère ! Transforme !
Façonne-toi principe ! Amorce de l’énorme
Gros de tes cafouillantes intentions à naître :
Que toujours t’appartienne l’enfant de ton être !
Bien sûr que tu as peur ! Et alors ?! Quel mal est-ce ?
Sera-t-il plus honteux d’être pris de tendresse ?
Renier ce qui t’anime, quelle absurdité –
Que sa lie soit joyeuse ou triste à en pleurer !
De tout ce brouhaha, ce que je veux savoir
C’est d’où, toi, tu le tiens : si c’est un cauchemar
Qui, par une nuit pâle, te l’inocula ;
Si c’est d’une rencontre où ta suite de pas
Fut prise d’arythmie, se raidit, s’élargit
Ou soudain se brisa ; à moins peut-être encore
Qu’un lourd marteau au bois cousu de lettres d’or
Se soit insinué par d’infinis à-coups
Ruinant, figeant, forgeant idoles et tabous...
Et s’il s’avère enfin que ce n’est qu’un ouï-dire
Qui, à trop bourdonner, te dévide et t’aspire,
Alors mets-donc parfois à l’épreuve ces bruits,
Écoute leurs promesses, reçois leurs envies
Comme une marche en ville : et lorsqu’à une rue
Tu pressens de devoir céder à la cohue
Sans pouvoir profiter de ce qui t’est offert,
Vois les formes, les vies, les reflets sur les verres
Et reviens plus après : ce que tu entendras
Résonnera peut-être comme émis de toi ;
Peut-être ces accords te seront-ils étranges
Mais qu’à les recevoir, des nuages ou fanges,
Tu harmoniseras quelques touches éparses
À l’air, jusques alors, d’une mauvaise farce
Que tu sais aujourd’hui avoir sa propre clef ;
Peut-être aussi, loin du pareil ou du trouvé,
Qu’il n’y a rien en toi pour recueillir ces sons
Que ce qu’on a forcé à pousser hors-saison,
Qu’un rigide tiroir aux murs d’un pur divers,
À la seule unité d’un bruissement dans l’air
Qui t’est irrespirable ! Alors autant souffler
Et faire un peu sortir ce qui s’est enfoncé
Par les plis assoupis en d’infimes recoins
Que tu laissas se perdre sans veille ni soin.
Ainsi, c’est de vibrer de totalité pleine
À ta suite sans casse, sans écart, sans gêne
Ou principe altérant qui te révélera
N’étant pas mû ni pris par des fixes en toi.
Ce n’est pas une invite au grand décentrement
Réflexif en distance et jaugeant d’un froid blanc,
À la sérénité remplie d’acceptation
Faite d’un bel amour pour l’humain, fier, profond ;
Pas de « je vois en toi l’enfant des mêmes terres » :
Je te dirai « ami », je te dirai « mon frère »,
Mais je t’appellerai aussi « connard », « raclure »
Et ne te souhaiterai que pluie de pourritures.
Couvre-ça tes oreilles, détourne les yeux,
Vire ton attention hors de ce flot brumeux,
Soupire, crache, ris, là n’est pas mon affaire ;
Mort-né, il coulera par ses seules voix claires,
J’emprunterai la mienne, laissée sur l’épaule
Sa lanterne apaisée qui me boise et me frôle :
« Tu n’es pas Charlie,
Tu n’es pas divin,
Ne sois pas qu’un cri,
Ni ne reste vain ».
V.
07/01/15-12/06/16
"Tu t’en retourneras auprès de tes troupeaux,
Tu verras tes moutons, tes brebis, tes agneaux,
Tu scruteras leurs pas, sentiras leurs pelages,"
fraîche sortie de Murakami (voir mes lectures) j'ai du mal avec le pelage des ovins ;)
pardon c'est une boutade.
j'ai lu ton poème à voix haute - les alexandrins ont cet effet sur moi- et je me suis un peu perdue dans le sens par endroit , mais ça se lit fort bien.
Bravo :)
haha, j'adore murakami mais je n'en ai pas encore lu avec des ovins, j'irai voir ^^
tant mieux pour la forme (j'ai passé un sacré temps à agencer tout ça), et le fond est - par endroit - volontairement (du moins en partie) alambiqué : mais c'est chouette que tu sois allée au bout ! Merci du compliment :)
Dorian, qui à fait se graf à Castres, à tout compris de ce qu'été vraiment Charlie et qu'elle été son rôle :
[URL=https://www.casimages.com/i/180824102252793103.jpg.html][IMG]https://nsa39.casimages.com/img/2018/08/24/180824102252793103.jpg[/IMG][/URL]
je continue à les soutenir car ils sont attaqués de toute part par des extrémistes de droite, de gauche et des fanatiques religieux
http://www.toujourscharlie.fr
https://www.marianne.net/debattons/editos/toujours-charlie