Ouh là ! Je suis bien loin d'avoir le niveau, faudrait plutôt se tourner vers musashi ou boudi pour ça.

En même temps, est-ce qu'on a besoin d'avoir un niveau pour simplement profiter d'une oeuvre... Je ne crois pas

J'ai pas parlé de niveau mais de prophétisation. Ça implique juste une boule de cristal il me semble

J'ai pas parlé de niveau mais de prophétisation. Ça implique juste une boule de cristal il me semble

Ouh là ! Je suis bien loin d'avoir le niveau, faudrait plutôt se tourner vers musashi ou boudi pour ça.

Dire Non - Edwy Plenel

pas l'impression d'avoir appris grand chose mais c'est toujours réconfortant de ne moins se sentir isolé et incompris.

Dire Non - Edwy Plenel

pas l'impression d'avoir appris grand chose mais c'est toujours réconfortant de ne moins se sentir isolé et incompris.

n'empeche, personne s'en rend compte d'habitude.

Mais je le redirais la semaine pro, pour voir..

mais j'ai honte la quand meme c'est un truc que je voulais absolument posté depuis un moment mais j'y pensais jamais, et la meme devant le fait accompli j'ai aucun souvenir de l'avoir déjà posté!

faut peut etre que je m'inquiete la


(mais au moins j'ai une certaine constance dans le ressenti!)

Pour ne pas que tu te perdes dans le quartier de Modiano :

"C'est l'histoire d'un mec qui était peut-être écrivain mais on sait pas trop, qui rencontre on ne sait pas qui, qui a trouvé quelque chose lui appartenant et veux le voir pour lui parler d'on ne sait quoi. A ce moment là, une jeune femme lui rappelle de vagues souvenirs d'une personne dont il ne souvient plus vraiment. Il part alors on ne sait où, à sa recherche, pour y trouver on ne sait pas bien quoi, même si ce sont certainement ses souvenirs. Mais il se rend finalement compte qu'il ne sait pas vraiment s'il veut savoir."

En gros.

Mais ça se laisse lire.

Le Royaume d'Emmanuel Carrère :

Exégèse-autobiographique et vulgarisation scientifique autour du nouveau testament.
Et le mec tient le truc de bout en bout.

De toutes façons il est trop fort.
Lui c'est un génie.
Il construit de vrais cathédrales de papier.
Il est fou.
Limonov m'avait tué déjà.

Je vous le conseil impérativement.

En même temps, est-ce qu'on a besoin d'avoir un niveau pour simplement profiter d'une oeuvre... Je ne crois pas

Gainsbourg utilisait même ce critère pour différencier les arts mineurs des arts majeurs.
Les arts majeurs nécessitent une éducation.

De toute façon si tu ne sais pas lire, tu auras du mal à profiter de ne serait-ce Astrapi.

Limonov c'était excellent ouaip, j'en ai un souvenir intense. Après, le Royaume, c'est pas trop un roman quoi. La première partie est vraiment intéressante, mais après ça il nous a livré le fruit de ses recherches qui sont, franchement, de la vulgarisation de vulgarisation, pas un travail scientifique, ni un travail littéraire. mais ça reste agréable à lire!

Je réagirai pas pour ce qui est des spéculations sur ma capacité à attribuer le goncourt... Je me fous du Goncourt!

En même temps, est-ce qu'on a besoin d'avoir un niveau pour simplement profiter d'une oeuvre... Je ne crois pas

J'ai pas parlé de niveau mais de prophétisation. Ça implique juste une boule de cristal il me semble

dans certains cas si t'es pas assez compétant tu peux pas plainement profiter de l'œuvre, c'est une certitude.

Je réagirai pas pour ce qui est des spéculations sur ma capacité à attribuer le goncourt... Je me fous du Goncourt!

La brigade du rire de Gérard Mordillat. Une bande d'amis décide d'enlever un journaliste, qui écrit régulièrement pour stigmatiser les ouvriers et réclamer toujours plus de libéralisme, pour le faire travailler à la chaine dans les conditions qu'il préconise. Traité avec une bonne dose d'humour, une jolie galerie de personnages que cette expérience va aussi transformer.

Les voies du bonheur sont imprévisiblesAlexander McCall Smith. Trop plat et ennuyeux pour que j'ai quoi que ce soit à en dire.

Encore de Hakan Günday. Le roman uppercut du moment, c'est brillant, ironique, parfois cynique, désabusé. Impossible d'en ressortir indemne. Sorte de récit initiatique de la barbarie, dans lequel on suit le destin de Gazâ, à partir de ses 9 ans, dont le père est passeur de clandestins dans un petit village de Turquie. L'auteur est admirateur de Céline et ça se ressent dans sa vision plus noire que noire de l'humanité, la dédicace et la citation d'introduction donnent le ton :

"A ceux qu'au nom des nations
l'histoire des hommes
enterre vivants
dans les rues."

"La seule chose insupportable, c'est que rien n'est insupportable." Rimbaud-Verlaine d'Agniezka Holland.

ça y est je l'ai fini

Ulysses – James Joyce
Il y a comme ça des livres qu’on se dit qu’on a bien fait d’ouvrir.
Toutes les études, tous les résumés, toutes les tentatives d’expliquer ce texte là, même s’ils donnent des pistes importantes pour la compréhension de l’œuvre, ne livrent pas le tourbillon qu’est la langue de Joyce. J’avoue ne pas avoir tout compris et d’être arrivée en fin de certains chapitres me disant « mais qu’est-ce que…. ?! ».

Le fait est que l’on ne ressort pas indemne d’une lecture pareille, que je me sens intoxiquée, voire un peu ivre en refermant ce pavé. Ce doit être la lecture de la dernière phrase du livre qui m’a mise dans cet état second.

Je te conseille de relire plusieurs fois certains passages ! Tu verras, on peut faire différentes interprétations en lisant plusieurs fois. C'est ce côté "livre vivant" qui m'a émerveillé.

quels passages par exemple?

Mp

lol
c'est top secret ces passages!!

ah ben non en fait @julchana3 me donne pas les passages, mais me balance un lien avec des explications en francais!!
Je vous le partage pas parce qu'il faut demander l'autorisation de l'auteur de l'analyse de 68 pages.

mais moi aussi je peux vous balancer un lien, tout ce qu'il y a de public.
http://www.cliffsnotes.com/literature/u/ulysses

flouée je repars

C'est pour pas spoiler... Comme il m'est déjà arrivé de le faire par erreur ici, je ne prends plus de risque.

2084 – Boualem Sansal
Titre accrocheur, la quatrième de couverture disait « …dans la filiation d’Orwell », rien que pour ça moi j’achète. Bon certes dystopie intéressante avec la religion en ligne de mire, mais il m’a pas convaincu ce personnage principal. On ne sait pas trop ce qui lui arrive á la fin et il semble juste être accessoire pour nous promener au milieu de ce totalitarisme religieux que l’auteur veut dénoncer. Ceci dit il écrit bien le monsieur Sansal je trouve.
Petit caveat, pour tous ces mots d’UNE syllabe qui m’ont franchement énervée.

3 de mes coups de crayons qui ont relevé entre autres :
"Dormez tranquilles bonnes gens, tout est parfaitement faux et le reste est sous contrôle."
(dans l’avertissement )

"La liberté était là, dans la perception que nous ne sommes pas libres mais que nous possédons le pouvoir de nous battre jusqu’à la mort pour l’être.(saezien !)

"Quel meilleur moyen que l’espoir et le merveilleux pour enchainer les peuples à leurs croyances, car qui croit a peur et qui a peur croit aveuglement"(ça me rappelle Le nom de la rose d’Eco)

la quatrième de couverture disait « …dans la filiation d’Orwell », rien que pour ça moi j’achète.

Journal d'un corps - Daniel Pennac
Rare que j'accroche à ce point à un auteur encore en vie, MERCI On ne parle que trop rarement du corps, on l'oublie parfois même, et c'est beau de le voir aussi finement décrit. Ce n'est pas exhaustif et c'est ce que j'aime. C'est parfois trivial et c'est ce que j'aime aussi. Un incontournable

L'art à l'état gazeux : essai sur le triomphe de l'esthétisme - Yves Michaud
Pour les cours. Sur l'art contemporain et la perte de l'aura de l’œuvre d'art au sens traditionnel. Ça se lit bien et ça soulève des points intéressants mais pour un professeur de philosophie, je trouve qu'il emploie souvent une stratégie bien connue des élèves en dissertation qu'est de développer en 10 pages de paraphrases ce qui se résume en une. Du coup ça m'a soulée.

Complètement Cramé De gilles le gardinier.
C'est nul aussi.

Roman: les oranges du Maroc, de Vassili Aksionov. Excellent. Histoires croisées de Russes au bout du monde, dans les environs de Vladivostok, qui s'aiment, qui aiment, qui s'échauffent, qui travaillent, et puis plus, qui voient le monde changer, poursuivre sa course folle, et qui se réjouissent de l'arrivée d'une cargaison d'oranges au coeur de leur hiver. Vraiment chouette, merci à l'excellente main qui me l'a fait passer.

Essai: là, ça va gueuler dans les chaumières les enfants. J'ai lu le bouquin de Philippe de Villiers, "Le moment est venu de dire ce que j'ai vu", paru chez Albin Michel en novembre (avant les attentats, pour ceux qui se demanderont).
Je crois qu'il est formidablement instructif de lire ce livre quelles que soient nos opinions: elles retracent le parcours d'un homme politique pas comme les autres à de nombreux titres, qui est entré en politique "par effraction" et qui en est ressorti avec le dégoût... Et des expériences intelligentes, qu'il nous rapporte.
Je ne le suis absolument pas sur bon nombre de points; et il est parfois imprécis. Mais toujours droit dans son intention, honnête quoiqu'il puisse se tromper sur plusieurs chapitres.
Grosso modo, il y a plusieurs volets dans son ouvrage. La grande idée, c'est la France.
Et le mal (ou l'incompétence), installé au pouvoir, prend plusieurs formes: des élus, des décideurs privés (suivez mon regard), l'Europe "politique", les Etats-Unis, le libéralisme, etc.
Là, vous allez me dire: ben ouais, plus ou moins le FN, quoi.
Ben non, justement. C'est un souverainiste, pas un frontiste. Il n'est pas dans la haine- quoi qu'il ait fini par éprouver du dégoût et qu'il a le sens de la formule. Il a rencontré Poutine, mais aussi Soljenitsyne, à plusieurs reprises, et ses échanges avec "le maître", l'auteur de l'Archipel du Goulag, sont extrêmement intéressants. Il n'est pas tout blanc ou tout noir, quoi, et ce qu'il a à dire sur la fabrique des décisions et sur la détention réelle du pouvoir est intéressant parce que, au contraire de Mélenchon ou Le Pen, il a vu, entendu, vécu, participé, à tous les échelons, ET (surtout?) qu'il n'est plus en lice. Il peut témoigner. Et il ne choisit pas ses cibles, si je puis dire. Yen a aussi pour le Vatican, c'est dire.

Il est entré dans la machine, quoi que par effraction. Il en ressort avec un truc bâtard, mi-testament mi-confession, très bien écrit, et que je recommande parce que je crois qu'il y a dans ce bouquin trois choses:
- Un constat de toute première main qui nous concerne tous
- Des réflexions consécutives qui peuvent intéresser tous les fondus de liberté, égalité et fraternité que nous sommes
- Et des opinions politiques et sociétales qui à la limite le regardent et dont il faut pouvoir faire abstraction, parce que ce livre n'est pas le support d'une campagne électorale mais la dernière fente d'un escrimeur qui se retire et dont la parole est totalement libre, et pas intéressée personnellement.

Sur ce bonne soirée, j'espère ne pas vous avoir fait vous arracher les cheveux, toute requête pourra être faite par message privé pour éviter la pollution de ce beau topic. Amitiés comme toujours,
Musa'raser.

Actuelles – Albert Camus
Editoriaux, articles, discours, interviews des années 1944 à 1948. Les réactions à chaud d’un écrivain engagé regardant le monde se débattre avec sa conscience. C’est du Camus pur jus.

Le 30 août 45 il écrivait «Devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d’être mené. Ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison. »
(le 6 août il s’était passé un truc au royaume du soleil levant.)

Il parle aussi en 1947 d’esprit libre « l’esprit libre a toujours raison et finit toujours par triompher, puisque le jour où il cessera d’avoir raison sera celui où l’humanité tout entière aura tort et où l’histoire des hommes aura perdu son sens»

Camus, Camus, Camus, où es tu! On a besoin d'apparitions!

Le dernier DESJOURS intitulé "Les fauves". C'est violent, intelligent. Ça parle du jihad mais aussi des réactions de l'extrême droite face à ça, ça parle du syndrome post traumatique des vétérans qui rentrent du combat... C'est noir, c'est superbement écrit et surtout l'auteure est fan de Damien Saez : elle le cite en début de partie. A lire si ce n'est pas déjà fait !