Très beau Poèmes de Stéphane Mallarmé en effet. Un de mes préférés et cela depuis plus de 20 ans. "Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie" C'est tiré du poème ZONE de Guillaume Apollinaire dans recueil de poésie ALCOOLS Je peux également vous inviter à aller voir Nerval dont voici un exemple : EL DESDICHADO Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé, Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie : Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé Porte le Soleil noir de la Mélancolie. Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé, Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie, La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé, Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie. Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ? Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ; J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène... Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron : Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée. Bonnes lectures
henlau Il y a 11 ans

Très beau Poèmes de Stéphane Mallarmé en effet. Un de mes préférés et cela depuis plus de 20 ans.

"Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie"

C'est tiré du poème ZONE de Guillaume Apollinaire dans recueil de poésie ALCOOLS

Je peux également vous inviter à aller voir Nerval dont voici un exemple :

EL DESDICHADO

Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

Bonnes lectures


les poemes d'Aragon dans le fou d'Elsa un tout petit juste pour vous donner envie: VERS A DANSER Que ce soit dimanche ou lundi Soir ou matin minuit midi Dans l'enfer ou le paradis Les amours aux amours ressemblent C'était hier que je t'ai dit Nous dormirons ensemble C'était hier et c'est demain Je n'ai plus que toi de chemin J'ai mis mon coeur entre tes mains Avec le tien comme il va l'amble Tout ce qu'il a de temps humain Nous dormirons ensemble Mon amour ce qui fut sera Le ciel est sur nous comme un drap J'ai refermé sur toi mes bras Et tant je t'aime que j'en tremble Aussi longtemps que tu voudras Nous dormirons ensemble
Eléa Il y a 11 ans

les poemes d'Aragon dans le fou d'Elsa

un tout petit juste pour vous donner envie:

VERS A DANSER

Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensemble

C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon coeur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble

Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble

Le surréalisme en général passe très bien chez moi. J'ai connu en seconde quand une prof de français nous a fait tester l'écriture automatique (exercice très intéressant d'ailleurs !) Y a pas longtemps quelqu'un parlait du côté carcan de la poésie, je trouve que le surréalisme s'en affranchit pas mal. Je connais pas en profondeur mais y a deux-trois poètes surréalistes qui me viennent en tête dont évidemment Aragon, mais aussi Eluard, que j'aime beaucoup. Nos yeux se renvoient la lumière Et la lumière le silence A ne plus se reconnaître A survivre à l'absence Je crois que c'est ça, flemme de vérifier si y a des erreurs ^^ Quatre vers, des mots super simples. Mais je l'ai jamais vraiment compris ce poème... bref, je sais pas pourquoi, mais ça m'a grandement marqué.
AnonymeIl y a 11 ans

Le surréalisme en général passe très bien chez moi. J'ai connu en seconde quand une prof de français nous a fait tester l'écriture automatique (exercice très intéressant d'ailleurs !) Y a pas longtemps quelqu'un parlait du côté carcan de la poésie, je trouve que le surréalisme s'en affranchit pas mal. Je connais pas en profondeur mais y a deux-trois poètes surréalistes qui me viennent en tête dont évidemment Aragon, mais aussi Eluard, que j'aime beaucoup.

Nos yeux se renvoient la lumière
Et la lumière le silence
A ne plus se reconnaître
A survivre à l'absence

Je crois que c'est ça, flemme de vérifier si y a des erreurs
Quatre vers, des mots super simples. Mais je l'ai jamais vraiment compris ce poème... bref, je sais pas pourquoi, mais ça m'a grandement marqué.

Putain ici aussi on parle d'Aragon. Vous voulez m'énerver, ça ne vous a pas suffit la dernière fois que je suis passé éructer, cracher, tempêter. Desnos, juste avant de cracher son dernier sang, eut ce mot "ce n'est pas la poésie qui doit être libre, c'est le poète". Poète il l'était, et libre à Térézin il le fut tout de même, et s'envola pour des soirs sans lune. Et vous lisant, je veux commettre le seul acte surréaliste. Je veux dire celui-là promu à ce rang par Breton. Descendre dans vos rues, et vous tirer dessus, à tous. Parce que certes nous sommes sur un forum, mais est-ce une raison pour tant d'approximations, de blablabla vers le nulle part ? Oui, peut-être, après tout. Vous êtes tellement citoyen.
boudi Il y a 11 ans

Putain ici aussi on parle d'Aragon. Vous voulez m'énerver, ça ne vous a pas suffit la dernière fois que je suis passé éructer, cracher, tempêter.

Desnos, juste avant de cracher son dernier sang, eut ce mot "ce n'est pas la poésie qui doit être libre, c'est le poète". Poète il l'était, et libre à Térézin il le fut tout de même, et s'envola pour des soirs sans lune.


Et vous lisant, je veux commettre le seul acte surréaliste. Je veux dire celui-là promu à ce rang par Breton. Descendre dans vos rues, et vous tirer dessus, à tous. Parce que certes nous sommes sur un forum, mais est-ce une raison pour tant d'approximations, de blablabla vers le nulle part ?

Oui, peut-être, après tout. Vous êtes tellement citoyen.

boudi: si je puis me permettre, ô noble esprit affranchi: j'emmerde André Breton, qui fut leader people et quasi politique d'une mouvance poétique dans laquelle il avait peu activité. Son oeuvre sans être néante est assez moyenne et sa prétention au génie, certaine. Alors, ses définitions du surréalisme... Merci. Baudelaire... Merci, ça va aussi. Nan, mais, sinon, sans déconner: ça fait chier personne (je n'insulte personne, ni dans sa culture ni dans son intelligence) ça fait chier personne de ne croiser que les noms de Baudelaire, Nerval, Rimbaud, Verlaine, Mallarmé, Apollinaire? ya bien quelques échappées, Saint John Perse, Desnos, Eluard.. Encore un peu et on croiserait René Char... Mais post seconde guerre mondiale, y'a aussi de la poésie à découvrir! Un topic pareil, c'est pas la peine de venir re-pondre les auteurs qui phagocytent les bouquins de lycées, lesdits bouquins sont déjà là pour ça. Allez fouiner dans de "l'inconnu", c'est comme ça qu'on va s'enrichir, "citoyens", et citoyen boudi en premier lieu, uhu. Bon, je mets en exergue Henri Michaux, dont quelques poèmes sont connus- mais faut vraiment se coltiner toute l'oeuvre, trouvez un moyen, c'est immense. Sinon, poète contemporain: Claude Ber. Elle a un site personnel, qui recèle de nombreux extraits pour qui sait chercher (l'interface est pas très bien foutue.) ça vaut vraiment vraiment le coup, beaucoup de souffle, et de belles choses à dire. http://www.claude-ber.org/ /fin de pub. belle nuit à tous.
musashi Il y a 11 ans

boudi: si je puis me permettre, ô noble esprit affranchi: j'emmerde André Breton, qui fut leader people et quasi politique d'une mouvance poétique dans laquelle il avait peu activité. Son oeuvre sans être néante est assez moyenne et sa prétention au génie, certaine.
Alors, ses définitions du surréalisme... Merci.

Baudelaire... Merci, ça va aussi.
Nan, mais, sinon, sans déconner: ça fait chier personne (je n'insulte personne, ni dans sa culture ni dans son intelligence) ça fait chier personne de ne croiser que les noms de Baudelaire, Nerval, Rimbaud, Verlaine, Mallarmé, Apollinaire?
ya bien quelques échappées, Saint John Perse, Desnos, Eluard.. Encore un peu et on croiserait René Char...

Mais post seconde guerre mondiale, y'a aussi de la poésie à découvrir!
Un topic pareil, c'est pas la peine de venir re-pondre les auteurs qui phagocytent les bouquins de lycées, lesdits bouquins sont déjà là pour ça.
Allez fouiner dans de "l'inconnu", c'est comme ça qu'on va s'enrichir, "citoyens", et citoyen boudi en premier lieu, uhu.

Bon, je mets en exergue Henri Michaux, dont quelques poèmes sont connus- mais faut vraiment se coltiner toute l'oeuvre, trouvez un moyen, c'est immense.

Sinon, poète contemporain: Claude Ber. Elle a un site personnel, qui recèle de nombreux extraits pour qui sait chercher (l'interface est pas très bien foutue.) ça vaut vraiment vraiment le coup, beaucoup de souffle, et de belles choses à dire.

http://www.claude-ber.org/

/fin de pub. belle nuit à tous.

J'aime pas Breton poète. Il n'en demeure pas moins un intéressant théoricien. On ne réunit pas autour de soi, fut ce pour une minute avant la haine, Artaud, Desnos, Aragon, Eluard, Crevel, Man Ray, Bunuel "pour rien". Enfin le recueil clair de terre de Breton est sublime. Le seul.
boudi Il y a 11 ans

J'aime pas Breton poète.
Il n'en demeure pas moins un intéressant théoricien. On ne réunit pas autour de soi, fut ce pour une minute avant la haine, Artaud, Desnos, Aragon, Eluard, Crevel, Man Ray, Bunuel "pour rien".

Enfin le recueil clair de terre de Breton est sublime. Le seul.

intéressant théoricien au début, alors- je propose cet amendement. parce que son second manifeste du surréalisme... mouais. Clair de Terre, je confesse, j'ai pas lu. Merci du tuyau. A vrai dire, il m'a déçu trois fois de suite, et j'ai lâchement décidé de solder mon jugement quand à sa "qualité", ou son acuité, ou son authenticité, ou peut être sa véracité? je crois que c'est ça: sa véracité est salement douteuse. Je trouve ça criant dans Nadja, et dans ce que j'ai lu de poésie.
musashi Il y a 11 ans

intéressant théoricien au début, alors- je propose cet amendement.
parce que son second manifeste du surréalisme... mouais.

Clair de Terre, je confesse, j'ai pas lu. Merci du tuyau.
A vrai dire, il m'a déçu trois fois de suite, et j'ai lâchement décidé de solder mon jugement quand à sa "qualité", ou son acuité, ou son authenticité, ou peut être sa véracité? je crois que c'est ça: sa véracité est salement douteuse.
Je trouve ça criant dans Nadja, et dans ce que j'ai lu de poésie.

Nadja nul L'amour fou, pire. Un de ses poèmes du recueil clair de terre Il allait être cinq heures du matin La barque de buée tendait sa chaîne à faire éclater les vitres Et dehors Un ver luisant Soulevait comme une feuille Paris Ce n’était qu’un cri tremblant continu Un cri parti de l’hospice de la Maternité tout proche FINIS FONDEUR FOU Mais tout ce qui passait de joie dans l’exhalaison de cette douleur Il me semble que j’étais tombé longtemps J’avais encore la main crispée sur une poignée d’herbes Et soudain ce froissement de fleurs et d’aiguilles de glace Ces sourcils verts ce balancier d’étoile filante De quelles profondeurs pouvait bien remontrer la cloche Hermétique Dont rien la veille encore ne me faisait prévoir l’arrêt à ce palier La cloche aux parois de laquelle Ondine Tout en agitant pour t’élever la pédale du sagittaire en fer de lance Tu avais gravé les signes infaillibles De mon enchantement Au moyen d’un poignard dont le manche de corail bifurque à l’infini Pour que ton sang et le mien N’en fassent qu’un Andre breton.
boudi Il y a 11 ans

Nadja nul
L'amour fou, pire.
Un de ses poèmes du recueil clair de terre
Il allait être cinq heures du matin
La barque de buée tendait sa chaîne à faire éclater les
vitres
Et dehors
Un ver luisant
Soulevait comme une feuille Paris
Ce n’était qu’un cri tremblant continu
Un cri parti de l’hospice de la Maternité tout proche
FINIS FONDEUR FOU
Mais tout ce qui passait de joie dans l’exhalaison de
cette douleur
Il me semble que j’étais tombé longtemps
J’avais encore la main crispée sur une poignée d’herbes
Et soudain ce froissement de fleurs et d’aiguilles de
glace
Ces sourcils verts ce balancier d’étoile filante
De quelles profondeurs pouvait bien remontrer la cloche
Hermétique
Dont rien la veille encore ne me faisait prévoir l’arrêt à
ce palier
La cloche aux parois de laquelle
Ondine
Tout en agitant pour t’élever la pédale du sagittaire en
fer de lance
Tu avais gravé les signes infaillibles
De mon enchantement
Au moyen d’un poignard dont le manche de corail
bifurque à l’infini
Pour que ton sang et le mien
N’en fassent qu’un

Andre breton.

pas touché à l'amour fou, avec un titre pareil, j'aurais même pas ouvert les fleurs du mal. haha. quand au poème, bon, ça ressemble plus à quelque chose. m'enfin, il me laisse ce goût de rhume de cerveau qui le suit et le précède. faudrait en arrracher des bouts, n'en garder que les perles serties sur un squelette pourri. parce qu'elles sont belles, j'admets. j'irai traîner bouquinistes quais de seine clair de terre, donc.
musashi Il y a 11 ans

pas touché à l'amour fou, avec un titre pareil, j'aurais même pas ouvert les fleurs du mal. haha.

quand au poème, bon, ça ressemble plus à quelque chose. m'enfin, il me laisse ce goût de rhume de cerveau qui le suit et le précède.
faudrait en arrracher des bouts, n'en garder que les perles serties sur un squelette pourri. parce qu'elles sont belles, j'admets.
j'irai traîner bouquinistes quais de seine clair de terre, donc.

si je puis me permettre d'ajouter que j'apprécie peu son rythme? on me crucifiera surréalistement? :)
musashi Il y a 11 ans

si je puis me permettre d'ajouter que j'apprécie peu son rythme? on me crucifiera surréalistement?

J'aime particulièrement les enjambements de ce poème, c'est un rythme de précipices, la marche de vertige où décroitre pour tomber de "La cloche aux parois de laquelle" à "Ondine" La glace sans tain des champs magnétiques est aussi très réussi. Mais je ne vais pas défendre Breton plus que nécessaire, je ne l'aime pas, c'est un sale type, puant, assez mauvais poète malgré quelques réussites. Nous sommes loin du poème d'Aragon, période surréaliste poème à crier dans les ruines, qu'allez, je vous colle Tous deux crachons tous deux Sur ce que nous avons aimé Sur ce que nous avons aimé tous deux Si tu veux car ceci tous deux Est bien un air de valse et j’imagine Ce qui passe entre nous de sombre et d’inégalable Comme un dialogue de miroirs abandonnés A la consigne quelque part Foligno peut-être Ou l’Auvergne la Bourboule Certains noms sont chargés d’un tonnerre lointain Veux-tu crachons tous deux sur ces pays immenses Où se promènent de petites automobiles de louage Veux-tu car il faut que quelque chose encore Quelque chose Nous réunisse veux-tu crachons Tous deux c’est une valse Une espèce de sanglot commode Crachons crachons de petites automobiles Crachons c’est la consigne Une valse de miroirs Un dialogue nulle part Écoute ces pays immenses où le vent Pleure sur ce que nous avons aimé L’un d’eux est un cheval qui s’accoude à la terre L’autre un mort agitant un linge l’autre La trace de tes pas Je me souviens d’un village désert A l’épaule d’une montagne brûlée Je me souviens de ton épaule Je me souviens de ton coude Je me souviens de ton linge Je me souviens de tes pas Je me souviens d’une ville où il n’y a pas de cheval Je me souviens de ton regard qui a brûlé Mon cœur désert un mort Mazeppa qu’un cheval Emporte devant moi comme ce jour dans la montagne L’ivresse précipitait ma course à travers les chênes martyrs Qui saignaient prophétiquement tandis Que le jour faiblissait sur des camions bleus Je me souviens de tant de choses De tant de soirs De tant de chambres De tant de marches De tant de colères De tant de haltes dans des lieux nuls Où s’éveillait pourtant l’esprit du mystère pareil Au cri d’un enfant aveugle dans une gare-frontière Je me souviens Je parle donc au passé Que l’on rie Si le cœur vous en dit du son de mes paroles Aima Fut Vint Caressa Attendit Épia les escaliers qui craquèrent 0 violences violences je suis un homme hanté Attendit attendit puits profonds J’ai cru mourir d’attendre Le silence taillait des crayons dans la rue Ce taxi qui toussait s’en va crever ailleurs Attendit attendit les voix étouffées Devant la porte le langage des portes Hoquet des maisons attendit Les objets familiers prenaient à tour de rôle Attendit l’aspect fantomatique Attendit Des forçats évadés Attendit Attendit Nom de Dieu D’un bagne de lueurs et soudain Non Stupide Non Idiot La chaussure a foulé la laine du tapis Je rentre à peine Aima aima aima mais tu ne peux pas savoir combien Aima c’est au passé Aima aima aima aima aima 0 violences Ils en ont de bonnes ceux Qui parlent de l’amour comme d’une histoire de cousine Ah merde pour tout ce faux-semblant Sais-tu quand cela devient vraiment une histoire L’amour Sais-tu Quand toute respiration tourne à la tragédie Quand les couleurs du jour sont ce que les fait un rire Un air une ombre d’ombre un nom jeté Que tout brûle et qu’on sait au fond Que tout brûle Et qu’on dit Que tout brûle Et le ciel a le goût du sable dispersé L’amour salauds l’amour pour vous C’est d’arriver à coucher ensemble D’arriver Et après Ha ha tout l’amour est dans ce Et après Nous arrivons à parler de ce que c’est que de Coucher ensemble pendant des années Entendez-vous Pendant des années Pareilles à des voiles marines qui tombent Sur le pont d’un navire chargé de pestiférés Dans un film que j’ai vu récemment Une à une La rose blanche meurt comme la rose rouge Qu’est-ce donc qui m’émeut à un pareil point Dans ces derniers mots Le mot dernier peut-être mot en qui Tout est atroce atrocement irréparable Et déchirant Mot panthère Mot électrique Chaise Le dernier mot d’amour imaginez-vous ça Et le dernier baiser et la dernière Nonchalance Et le dernier sommeil Tiens c’est drôle Je pensais simplement à la dernière nuit Ah tout prend ce sens abominable Je voulais dire les derniers instants Les derniers adieux le dernier soupir Le dernier regard L’horreur l’horreur l’horreur Pendant des années l’horreur Crachons veux-tu bien Sur ce que nous avons aimé ensemble Crachons sur l’amour Sur nos lits défaits Sur notre silence et sur les mots balbutiés Sur les étoiles fussent-elles Tes yeux Sur le soleil fût-il Tes dents Sur l’éternité fût-elle Ta bouche Et sur notre amour Fût-il Ton amour Crachons veux-tu bien
boudi Il y a 11 ans

J'aime particulièrement les enjambements de ce poème, c'est un rythme de précipices, la marche de vertige où décroitre pour tomber de
"La cloche aux parois de laquelle"
à
"Ondine"


La glace sans tain des champs magnétiques est aussi très réussi.

Mais je ne vais pas défendre Breton plus que nécessaire, je ne l'aime pas, c'est un sale type, puant, assez mauvais poète malgré quelques réussites.
Nous sommes loin du poème d'Aragon, période surréaliste poème à crier dans les ruines, qu'allez, je vous colle

Tous deux crachons tous deux
Sur ce que nous avons aimé
Sur ce que nous avons aimé tous deux
Si tu veux car ceci tous deux
Est bien un air de valse et j’imagine
Ce qui passe entre nous de sombre et d’inégalable
Comme un dialogue de miroirs abandonnés
A la consigne quelque part Foligno peut-être
Ou l’Auvergne la Bourboule
Certains noms sont chargés d’un tonnerre lointain
Veux-tu crachons tous deux sur ces pays immenses
Où se promènent de petites automobiles de louage
Veux-tu car il faut que quelque chose encore
Quelque chose
Nous réunisse veux-tu crachons
Tous deux c’est une valse
Une espèce de sanglot commode
Crachons crachons de petites automobiles
Crachons c’est la consigne
Une valse de miroirs
Un dialogue nulle part
Écoute ces pays immenses où le vent
Pleure sur ce que nous avons aimé
L’un d’eux est un cheval qui s’accoude à la terre
L’autre un mort agitant un linge l’autre
La trace de tes pas Je me souviens d’un village désert
A l’épaule d’une montagne brûlée
Je me souviens de ton épaule
Je me souviens de ton coude
Je me souviens de ton linge
Je me souviens de tes pas
Je me souviens d’une ville où il n’y a pas de cheval
Je me souviens de ton regard qui a brûlé
Mon cœur désert un mort Mazeppa qu’un cheval
Emporte devant moi comme ce jour dans la montagne
L’ivresse précipitait ma course à travers les chênes martyrs
Qui saignaient prophétiquement tandis
Que le jour faiblissait sur des camions bleus
Je me souviens de tant de choses
De tant de soirs
De tant de chambres
De tant de marches
De tant de colères
De tant de haltes dans des lieux nuls
Où s’éveillait pourtant l’esprit du mystère pareil
Au cri d’un enfant aveugle dans une gare-frontière
Je me souviens

Je parle donc au passé Que l’on rie
Si le cœur vous en dit du son de mes paroles
Aima Fut Vint Caressa
Attendit Épia les escaliers qui craquèrent
0 violences violences je suis un homme hanté
Attendit attendit puits profonds
J’ai cru mourir d’attendre
Le silence taillait des crayons dans la rue
Ce taxi qui toussait s’en va crever ailleurs
Attendit attendit les voix étouffées
Devant la porte le langage des portes
Hoquet des maisons attendit
Les objets familiers prenaient à tour de rôle
Attendit l’aspect fantomatique Attendit
Des forçats évadés Attendit
Attendit Nom de Dieu
D’un bagne de lueurs et soudain
Non Stupide Non
Idiot
La chaussure a foulé la laine du tapis
Je rentre à peine
Aima aima aima mais tu ne peux pas savoir combien
Aima c’est au passé
Aima aima aima aima aima
0 violences

Ils en ont de bonnes ceux
Qui parlent de l’amour comme d’une histoire de cousine
Ah merde pour tout ce faux-semblant
Sais-tu quand cela devient vraiment une histoire
L’amour
Sais-tu
Quand toute respiration tourne à la tragédie
Quand les couleurs du jour sont ce que les fait un rire
Un air une ombre d’ombre un nom jeté
Que tout brûle et qu’on sait au fond
Que tout brûle
Et qu’on dit Que tout brûle
Et le ciel a le goût du sable dispersé
L’amour salauds l’amour pour vous
C’est d’arriver à coucher ensemble
D’arriver
Et après Ha ha tout l’amour est dans ce
Et après
Nous arrivons à parler de ce que c’est que de
Coucher ensemble pendant des années
Entendez-vous
Pendant des années
Pareilles à des voiles marines qui tombent
Sur le pont d’un navire chargé de pestiférés
Dans un film que j’ai vu récemment
Une à une
La rose blanche meurt comme la rose rouge
Qu’est-ce donc qui m’émeut à un pareil point
Dans ces derniers mots
Le mot dernier peut-être mot en qui
Tout est atroce atrocement irréparable
Et déchirant Mot panthère Mot électrique
Chaise
Le dernier mot d’amour imaginez-vous ça
Et le dernier baiser et la dernière
Nonchalance
Et le dernier sommeil Tiens c’est drôle
Je pensais simplement à la dernière nuit
Ah tout prend ce sens abominable
Je voulais dire les derniers instants
Les derniers adieux le dernier soupir
Le dernier regard
L’horreur l’horreur l’horreur
Pendant des années l’horreur
Crachons veux-tu bien
Sur ce que nous avons aimé ensemble
Crachons sur l’amour
Sur nos lits défaits
Sur notre silence et sur les mots balbutiés
Sur les étoiles fussent-elles
Tes yeux
Sur le soleil fût-il
Tes dents
Sur l’éternité fût-elle
Ta bouche
Et sur notre amour
Fût-il
Ton amour
Crachons veux-tu bien

je veux bien.
musashi Il y a 11 ans

je veux bien.

"Crachons veux-tu bien Sur ce que nous avons aimé ensemble" on va finir par s'aimer pour pouvoir se détester mieux. le couple improbable Musashi-Boudi, vient de naitre :)
Eléa Il y a 11 ans

"Crachons veux-tu bien
Sur ce que nous avons aimé ensemble"

on va finir par s'aimer pour pouvoir se détester mieux.

le couple improbable Musashi-Boudi, vient de naitre

pas de naissances! rien qu'un beau Pèse-Nerfs :)
musashi Il y a 11 ans

pas de naissances! rien qu'un beau Pèse-Nerfs

bon nous avons établi déjà que je ne sais pas écrire, mais je connais un ou deux auteurs polonais, qui avaient fait mon bonheur en cours de littérature polonaise. Malheureusement j'ai beaucoup de mal a trouver des traductions françaises sur le net, donc je vous livre celui-ci en anglais. l'auteur s'appelle Boleslaw Lesmian, il est mort en 1937 Desire I'd like to have a hut in the wild forest density, Made of firewood and a forest's scarcity. Hanged high among old branches pinions, Over jaguar caves and snake's canyons. There, on moss, swung with a mad storm, I'd like to have a maid - strange and warm. Eat her breast, wounded with my teeth, And kiss her face - given as a feast; Hear the storm around my sinful indulge. A thunderbolt dying noiselessly at large. Roaring beasts, with our bodies' smell attracted. Ruptured bodies, elevated, in the spasm contracted. And there, through an accidental among branches hole, I'd like to look into the night and stars that glow. And take for god - any brightness in the sky. And on the girl's bosom wait over the night. But welcome the sun with a howl, scream and cry. Live blindfolded, not knowing the Life. And laughing boldly at the sky one night, Not knowing redemption or prayer nor fright, Like a fruit which devouring jaw awaits, Fall into death darkness with rumble and yells.
Eléa Il y a 11 ans

bon nous avons établi déjà que je ne sais pas écrire, mais je connais un ou deux auteurs polonais, qui avaient fait mon bonheur en cours de littérature polonaise.
Malheureusement j'ai beaucoup de mal a trouver des traductions françaises sur le net, donc je vous livre celui-ci en anglais.

l'auteur s'appelle Boleslaw Lesmian, il est mort en 1937


Desire

I'd like to have a hut in the wild forest density,
Made of firewood and a forest's scarcity.
Hanged high among old branches pinions,
Over jaguar caves and snake's canyons.
There, on moss, swung with a mad storm,
I'd like to have a maid - strange and warm.
Eat her breast, wounded with my teeth,
And kiss her face - given as a feast;
Hear the storm around my sinful indulge.
A thunderbolt dying noiselessly at large.
Roaring beasts, with our bodies' smell attracted.
Ruptured bodies, elevated, in the spasm contracted.
And there, through an accidental among branches hole,
I'd like to look into the night and stars that glow.
And take for god - any brightness in the sky.
And on the girl's bosom wait over the night.
But welcome the sun with a howl, scream and cry.
Live blindfolded, not knowing the Life.
And laughing boldly at the sky one night,
Not knowing redemption or prayer nor fright,
Like a fruit which devouring jaw awaits,
Fall into death darkness with rumble and yells.

tu pourrais te fendre d'un exercice de traduction? je suppose que tu maitrises parfaitement la langue anglaise (c'est une supposition pourrie peut être d'ailleurs.) lu deux fois, une fois pour la tête, une fois pour le coeur. fort fort.
musashi Il y a 11 ans

tu pourrais te fendre d'un exercice de traduction? je suppose que tu maitrises parfaitement la langue anglaise (c'est une supposition pourrie peut être d'ailleurs.)
lu deux fois, une fois pour la tête, une fois pour le coeur.
fort fort.

@musa, c'est gentil de me donner du boulot :), j'ai rien d'autre a foutre en période d'examens moi ;) bon je m'y pencherai peut être un de ces quatre, mais la poésie a traduire c'est un sacré challenge. d'abord l'anglais c'est déjà une traduction de la version originale polonaise, mais cette version a le mérite de respecter certaines règles classiques de la poésie, i.e. les rimes (pas super riches je dois le reconnaitre) si je traduis en plus de l'anglais au français, je te dis pas la perte de contenu ou de richesse poétique "lost in translation". tu remarques que ma réponse n'est pas un OUI catégorique, pour me fendre, comme tu dis. ;)
Eléa Il y a 11 ans

@musa, c'est gentil de me donner du boulot ,
j'ai rien d'autre a foutre en période d'examens moi
bon je m'y pencherai peut être un de ces quatre, mais la poésie a traduire c'est un sacré challenge.
d'abord l'anglais c'est déjà une traduction de la version originale polonaise, mais cette version a le mérite de respecter certaines règles classiques de la poésie, i.e. les rimes (pas super riches je dois le reconnaitre) si je traduis en plus de l'anglais au français, je te dis pas la perte de contenu ou de richesse poétique "lost in translation".
tu remarques que ma réponse n'est pas un OUI catégorique, pour me fendre, comme tu dis.

je ne lis pas beaucoup de poéte, mais pour en citer un bien qu'il soit inclassable et que cela ressemble aussi à de la prose: francis ponge, une écriture très sensorielle: pour découvrir ici "bords de mer": http://entrequatrezyeux.blogspot.fr/2011/09/bords-de-mer.html
AnonymeIl y a 11 ans

je ne lis pas beaucoup de poéte, mais pour en citer un bien qu'il soit inclassable et que cela ressemble aussi à de la prose: francis ponge, une écriture très sensorielle: pour découvrir ici "bords de mer": http://entrequatrezyeux.blogspot.fr/2011/09/bords-de-mer.html

merci @audrey83, c'est bien joli et ça donne envie de lire le reste du bouquin.:)
Eléa Il y a 11 ans

merci @audrey83, c'est bien joli et ça donne envie de lire le reste du bouquin.

I Regardez-les passer, ces couples éphémères ! Dans les bras l'un de l'autre enlacés un moment, Tous, avant de mêler à jamais leurs poussières, Font le même serment : Toujours ! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent Avec étonnement entendent prononcer, Et qu'osent répéter des lèvres qui pâlissent Et qui vont se glacer. Vous qui vivez si peu, pourquoi cette promesse Qu'un élan d'espérance arrache à votre coeur, Vain défi qu'au néant vous jetez, dans l'ivresse D'un instant de bonheur ? Amants, autour de vous une voix inflexible Crie à tout ce qui naît : "Aime et meurs ici-bas ! " La mort est implacable et le ciel insensible ; Vous n'échapperez pas. Eh bien ! puisqu'il le faut, sans trouble et sans murmure, Forts de ce même amour dont vous vous enivrez Et perdus dans le sein de l'immense Nature, Aimez donc, et mourez ! II Non, non, tout n'est pas dit, vers la beauté fragile Quand un charme invincible emporte le désir, Sous le feu d'un baiser quand notre pauvre argile A frémi de plaisir. Notre serment sacré part d'une âme immortelle ; C'est elle qui s'émeut quand frissonne le corps ; Nous entendons sa voix et le bruit de son aile Jusque dans nos transports. Nous le répétons donc, ce mot qui fait d'envie Pâlir au firmament les astres radieux, Ce mot qui joint les coeurs et devient, dès la vie, Leur lien pour les cieux. Dans le ravissement d'une éternelle étreinte Ils passent entraînés, ces couples amoureux, Et ne s'arrêtent pas pour jeter avec crainte Un regard autour d'eux. Ils demeurent sereins quand tout s'écroule et tombe ; Leur espoir est leur joie et leur appui divin ; Ils ne trébuchent point lorsque contre une tombe Leur pied heurte en chemin. Toi-même, quand tes bois abritent leur délire, Quand tu couvres de fleurs et d'ombre leurs sentiers, Nature, toi leur mère, aurais-tu ce sourire S'ils mouraient tout entiers ? Sous le voile léger de la beauté mortelle Trouver l'âme qu'on cherche et qui pour nous éclôt, Le temps de l'entrevoir, de s'écrier : " C'est Elle ! " Et la perdre aussitôt, Et la perdre à jamais ! Cette seule pensée Change en spectre à nos yeux l'image de l'amour. Quoi ! ces voeux infinis, cette ardeur insensée Pour un être d'un jour ! Et toi, serais-tu donc à ce point sans entrailles, Grand Dieu qui dois d'en haut tout entendre et tout voir, Que tant d'adieux navrants et tant de funérailles Ne puissent t'émouvoir, Qu'à cette tombe obscure où tu nous fais descendre Tu dises : " Garde-les, leurs cris sont superflus. Amèrement en vain l'on pleure sur leur cendre ; Tu ne les rendras plus ! " Mais non ! Dieu qu'on dit bon, tu permets qu'on espère ; Unir pour séparer, ce n'est point ton dessein. Tout ce qui s'est aimé, fût-ce un jour, sur la terre, Va s'aimer dans ton sein. III Eternité de l'homme, illusion ! chimère ! Mensonge de l'amour et de l'orgueil humain ! Il n'a point eu d'hier, ce fantôme éphémère, Il lui faut un demain ! Pour cet éclair de vie et pour cette étincelle Qui brûle une minute en vos coeurs étonnés, Vous oubliez soudain la fange maternelle Et vos destins bornés. Vous échapperiez donc, ô rêveurs téméraires Seuls au Pouvoir fatal qui détruit en créant ? Quittez un tel espoir ; tous les limons sont frères En face du néant. Vous dites à la Nuit qui passe dans ses voiles : " J'aime, et j'espère voir expirer tes flambeaux. " La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles Luiront sur vos tombeaux. Vous croyez que l'amour dont l'âpre feu vous presse A réservé pour vous sa flamme et ses rayons ; La fleur que vous brisez soupire avec ivresse : "Nous aussi nous aimons !" Heureux, vous aspirez la grande âme invisible Qui remplit tout, les bois, les champs de ses ardeurs ; La Nature sourit, mais elle est insensible : Que lui font vos bonheurs ? Elle n'a qu'un désir, la marâtre immortelle, C'est d'enfanter toujours, sans fin, sans trêve, encor. Mère avide, elle a pris l'éternité pour elle, Et vous laisse la mort. Toute sa prévoyance est pour ce qui va naître ; Le reste est confondu dans un suprême oubli. Vous, vous avez aimé, vous pouvez disparaître : Son voeu s'est accompli. Quand un souffle d'amour traverse vos poitrines, Sur des flots de bonheur vous tenant suspendus, Aux pieds de la Beauté lorsque des mains divines Vous jettent éperdus ; Quand, pressant sur ce coeur qui va bientôt s'éteindre Un autre objet souffrant, forme vaine ici-bas, Il vous semble, mortels, que vous allez étreindre L'Infini dans vos bras ; Ces délires sacrés, ces désirs sans mesure Déchaînés dans vos flancs comme d'ardents essaims, Ces transports, c'est déjà l'Humanité future Qui s'agite en vos seins. Elle se dissoudra, cette argile légère Qu'ont émue un instant la joie et la douleur ; Les vents vont disperser cette noble poussière Qui fut jadis un coeur. Mais d'autres coeurs naîtront qui renoueront la trame De vos espoirs brisés, de vos amours éteints, Perpétuant vos pleurs, vos rêves, votre flamme, Dans les âges lointains. Tous les êtres, formant une chaîne éternelle, Se passent, en courant, le flambeau de l'amour. Chacun rapidement prend la torche immortelle Et la rend à son tour. Aveuglés par l'éclat de sa lumière errante, Vous jurez, dans la nuit où le sort vous plongea, De la tenir toujours : à votre main mourante Elle échappe déjà. Du moins vous aurez vu luire un éclair sublime ; Il aura sillonné votre vie un moment ; En tombant vous pourrez emporter dans l'abîme Votre éblouissement. Et quand il régnerait au fond du ciel paisible Un être sans pitié qui contemplât souffrir, Si son oeil éternel considère, impassible, Le naître et le mourir, Sur le bord de la tombe, et sous ce regard même, Qu'un mouvement d'amour soit encor votre adieu ! Oui, faites voir combien l'homme est grand lorsqu'il aime, Et pardonnez à Dieu ! Louise ACKERMANN - L'amour et la mort
AnonymeIl y a 11 ans

I

Regardez-les passer, ces couples éphémères !
Dans les bras l'un de l'autre enlacés un moment,
Tous, avant de mêler à jamais leurs poussières,
Font le même serment :

Toujours ! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent
Avec étonnement entendent prononcer,
Et qu'osent répéter des lèvres qui pâlissent
Et qui vont se glacer.

Vous qui vivez si peu, pourquoi cette promesse
Qu'un élan d'espérance arrache à votre coeur,
Vain défi qu'au néant vous jetez, dans l'ivresse
D'un instant de bonheur ?

Amants, autour de vous une voix inflexible
Crie à tout ce qui naît : "Aime et meurs ici-bas ! "
La mort est implacable et le ciel insensible ;
Vous n'échapperez pas.

Eh bien ! puisqu'il le faut, sans trouble et sans murmure,
Forts de ce même amour dont vous vous enivrez
Et perdus dans le sein de l'immense Nature,
Aimez donc, et mourez !

II

Non, non, tout n'est pas dit, vers la beauté fragile
Quand un charme invincible emporte le désir,
Sous le feu d'un baiser quand notre pauvre argile
A frémi de plaisir.

Notre serment sacré part d'une âme immortelle ;
C'est elle qui s'émeut quand frissonne le corps ;
Nous entendons sa voix et le bruit de son aile
Jusque dans nos transports.

Nous le répétons donc, ce mot qui fait d'envie
Pâlir au firmament les astres radieux,
Ce mot qui joint les coeurs et devient, dès la vie,
Leur lien pour les cieux.

Dans le ravissement d'une éternelle étreinte
Ils passent entraînés, ces couples amoureux,
Et ne s'arrêtent pas pour jeter avec crainte
Un regard autour d'eux.

Ils demeurent sereins quand tout s'écroule et tombe ;
Leur espoir est leur joie et leur appui divin ;
Ils ne trébuchent point lorsque contre une tombe
Leur pied heurte en chemin.

Toi-même, quand tes bois abritent leur délire,
Quand tu couvres de fleurs et d'ombre leurs sentiers,
Nature, toi leur mère, aurais-tu ce sourire
S'ils mouraient tout entiers ?

Sous le voile léger de la beauté mortelle
Trouver l'âme qu'on cherche et qui pour nous éclôt,
Le temps de l'entrevoir, de s'écrier : " C'est Elle ! "
Et la perdre aussitôt,

Et la perdre à jamais ! Cette seule pensée
Change en spectre à nos yeux l'image de l'amour.
Quoi ! ces voeux infinis, cette ardeur insensée
Pour un être d'un jour !

Et toi, serais-tu donc à ce point sans entrailles,
Grand Dieu qui dois d'en haut tout entendre et tout voir,
Que tant d'adieux navrants et tant de funérailles
Ne puissent t'émouvoir,

Qu'à cette tombe obscure où tu nous fais descendre
Tu dises : " Garde-les, leurs cris sont superflus.
Amèrement en vain l'on pleure sur leur cendre ;
Tu ne les rendras plus ! "

Mais non ! Dieu qu'on dit bon, tu permets qu'on espère ;
Unir pour séparer, ce n'est point ton dessein.
Tout ce qui s'est aimé, fût-ce un jour, sur la terre,
Va s'aimer dans ton sein.

III

Eternité de l'homme, illusion ! chimère !
Mensonge de l'amour et de l'orgueil humain !
Il n'a point eu d'hier, ce fantôme éphémère,
Il lui faut un demain !

Pour cet éclair de vie et pour cette étincelle
Qui brûle une minute en vos coeurs étonnés,
Vous oubliez soudain la fange maternelle
Et vos destins bornés.

Vous échapperiez donc, ô rêveurs téméraires
Seuls au Pouvoir fatal qui détruit en créant ?
Quittez un tel espoir ; tous les limons sont frères
En face du néant.

Vous dites à la Nuit qui passe dans ses voiles :
" J'aime, et j'espère voir expirer tes flambeaux. "
La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles
Luiront sur vos tombeaux.

Vous croyez que l'amour dont l'âpre feu vous presse
A réservé pour vous sa flamme et ses rayons ;
La fleur que vous brisez soupire avec ivresse :
"Nous aussi nous aimons !"

Heureux, vous aspirez la grande âme invisible
Qui remplit tout, les bois, les champs de ses ardeurs ;
La Nature sourit, mais elle est insensible :
Que lui font vos bonheurs ?

Elle n'a qu'un désir, la marâtre immortelle,
C'est d'enfanter toujours, sans fin, sans trêve, encor.
Mère avide, elle a pris l'éternité pour elle,
Et vous laisse la mort.

Toute sa prévoyance est pour ce qui va naître ;
Le reste est confondu dans un suprême oubli.
Vous, vous avez aimé, vous pouvez disparaître :
Son voeu s'est accompli.

Quand un souffle d'amour traverse vos poitrines,
Sur des flots de bonheur vous tenant suspendus,
Aux pieds de la Beauté lorsque des mains divines
Vous jettent éperdus ;

Quand, pressant sur ce coeur qui va bientôt s'éteindre
Un autre objet souffrant, forme vaine ici-bas,
Il vous semble, mortels, que vous allez étreindre
L'Infini dans vos bras ;

Ces délires sacrés, ces désirs sans mesure
Déchaînés dans vos flancs comme d'ardents essaims,
Ces transports, c'est déjà l'Humanité future
Qui s'agite en vos seins.

Elle se dissoudra, cette argile légère
Qu'ont émue un instant la joie et la douleur ;
Les vents vont disperser cette noble poussière
Qui fut jadis un coeur.

Mais d'autres coeurs naîtront qui renoueront la trame
De vos espoirs brisés, de vos amours éteints,
Perpétuant vos pleurs, vos rêves, votre flamme,
Dans les âges lointains.

Tous les êtres, formant une chaîne éternelle,
Se passent, en courant, le flambeau de l'amour.
Chacun rapidement prend la torche immortelle
Et la rend à son tour.

Aveuglés par l'éclat de sa lumière errante,
Vous jurez, dans la nuit où le sort vous plongea,
De la tenir toujours : à votre main mourante
Elle échappe déjà.

Du moins vous aurez vu luire un éclair sublime ;
Il aura sillonné votre vie un moment ;
En tombant vous pourrez emporter dans l'abîme
Votre éblouissement.

Et quand il régnerait au fond du ciel paisible
Un être sans pitié qui contemplât souffrir,
Si son oeil éternel considère, impassible,
Le naître et le mourir,

Sur le bord de la tombe, et sous ce regard même,
Qu'un mouvement d'amour soit encor votre adieu !
Oui, faites voir combien l'homme est grand lorsqu'il aime,
Et pardonnez à Dieu !

Louise ACKERMANN - L'amour et la mort

L'enfant, le lecteur, pris dans l'apprentissage insomniaque de la vie en société, tenu dans cette bêtise générale par l'obligation faite de parler, toujours, de répondre présent, toujours, car il y a des questions, car il y a des appels, toujours, qui ne s'arrêtent pas de meurtrir le silence qui dort au fond de lui, le beau silence, le silence somnambule. La joie que c'est pour lui, de s'abstraire, d'ouvrir un livre, d'en finir avec toutes sollicitations, avec toutes compagnies, avec tous liens approximatifs. Purification. Entrée en lecture. Entrée en rêverie. Purification. Lisant, non pas pour savoir, non pas pour apprendre, pour accumuler, pour entasser, pour acquérir. Non, rien de tout cela. Lisant bien plutôt pour oublier, pour se déprendre, pour perdre, pour se perdre. Redevenant seul, infiniment seul. Assez seul pour ne plus l'être jamais. Christian BOBIN - Souveraineté du vide
AnonymeIl y a 11 ans

L'enfant, le lecteur, pris dans l'apprentissage insomniaque de la vie en société, tenu dans cette bêtise générale par l'obligation faite de parler, toujours, de répondre présent, toujours, car il y a des questions, car il y a des appels, toujours, qui ne s'arrêtent pas de meurtrir le silence qui dort au fond de lui, le beau silence, le silence somnambule. La joie que c'est pour lui, de s'abstraire, d'ouvrir un livre, d'en finir avec toutes sollicitations, avec toutes compagnies, avec tous liens approximatifs. Purification. Entrée en lecture. Entrée en rêverie. Purification.

Lisant, non pas pour savoir, non pas pour apprendre, pour accumuler, pour entasser, pour acquérir. Non, rien de tout cela. Lisant bien plutôt pour oublier, pour se déprendre, pour perdre, pour se perdre. Redevenant seul, infiniment seul.

Assez seul pour ne plus l'être jamais.

Christian BOBIN - Souveraineté du vide

Les jours d'hiver quand le froid serre Le bourg, le clos, le bois, la fange, Poteaux de haine et de misère, Par l'infini de la campagne, Les mendiants ont l'air de fous. Dans le matin, lourds de leur nuit, Ils s'enfoncent au creux des routes, Avec leur pain trempé de pluie Et leur chapeau comme la suie Et leurs grands dos comme des voûtes Et leurs pas lents rythmant l'ennui ; Midi les arrête dans les fossés Pour leur repas ou leur sieste ; On les dirait immensément lassés Et résignés aux mêmes gestes ; Pourtant, au seuil des fermes solitaires, Ils surgissent, parfois, tels des filous, Le soir, dans la brusque lumière D'une porte ouverte tout à coup. Les mendiants ont l'air de fous. Ils s'avancent, par l'âpreté Et la stérilité du paysage, Qu'ils reflètent, au fond des yeux Tristes de leur visage ; Avec leurs hardes et leurs loques Et leur marche qui les disloque, L'été, parmi les champs nouveaux, Ils épouvantent les oiseaux ; Et maintenant que Décembre sur les bruyères S'acharne et mord Et gèle, au fond des bières, Les morts, Un à un, ils s'immobilisent Sur des chemins d'église, Mornes, têtus et droits, Les mendiants, comme des croix. Avec leur dos comme un fardeau Et leur chapeau comme la suie, Ils habitent les carrefours Du vent et de la pluie. Ils sont le monotone pas - Celui qui vient et qui s'en va Toujours le même et jamais las - De l'horizon vers l'horizon. Ils sont l'angoisse et le mystère Et leurs bâtons sont les battants Des cloches de misère Qui sonnent à mort sur la terre. Aussi, lorsqu'ils tombent enfin, Séchés de soif, troués de faim, Et se terrent comme des loups, Au fond d'un trou, Ceux qui s'en viennent, Après les besognes quotidiennes, Ensevelir à la hâte leur corps Ont peur de regarder en face L'éternelle menace Qui luit sous leur paupière, encor. Émile VERHAEREN - Les mendiants
AnonymeIl y a 11 ans

Les jours d'hiver quand le froid serre
Le bourg, le clos, le bois, la fange,
Poteaux de haine et de misère,
Par l'infini de la campagne,
Les mendiants ont l'air de fous.

Dans le matin, lourds de leur nuit,
Ils s'enfoncent au creux des routes,
Avec leur pain trempé de pluie
Et leur chapeau comme la suie
Et leurs grands dos comme des voûtes
Et leurs pas lents rythmant l'ennui ;
Midi les arrête dans les fossés
Pour leur repas ou leur sieste ;
On les dirait immensément lassés
Et résignés aux mêmes gestes ;
Pourtant, au seuil des fermes solitaires,
Ils surgissent, parfois, tels des filous,
Le soir, dans la brusque lumière
D'une porte ouverte tout à coup.

Les mendiants ont l'air de fous.
Ils s'avancent, par l'âpreté
Et la stérilité du paysage,
Qu'ils reflètent, au fond des yeux
Tristes de leur visage ;
Avec leurs hardes et leurs loques
Et leur marche qui les disloque,
L'été, parmi les champs nouveaux,
Ils épouvantent les oiseaux ;
Et maintenant que Décembre sur les bruyères
S'acharne et mord
Et gèle, au fond des bières,
Les morts,
Un à un, ils s'immobilisent
Sur des chemins d'église,
Mornes, têtus et droits,
Les mendiants, comme des croix.

Avec leur dos comme un fardeau
Et leur chapeau comme la suie,
Ils habitent les carrefours
Du vent et de la pluie.

Ils sont le monotone pas
- Celui qui vient et qui s'en va
Toujours le même et jamais las -
De l'horizon vers l'horizon.
Ils sont l'angoisse et le mystère
Et leurs bâtons sont les battants
Des cloches de misère
Qui sonnent à mort sur la terre.

Aussi, lorsqu'ils tombent enfin,
Séchés de soif, troués de faim,
Et se terrent comme des loups,
Au fond d'un trou,
Ceux qui s'en viennent,
Après les besognes quotidiennes,
Ensevelir à la hâte leur corps
Ont peur de regarder en face
L'éternelle menace
Qui luit sous leur paupière, encor.

Émile VERHAEREN - Les mendiants

énorme. j'connaissais pas, merci
musashi Il y a 11 ans

énorme. j'connaissais pas, merci

Femme nue, femme noire Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté J’ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux Et voilà qu’au coeur de l’Été et de Midi, Je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calciné Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l’éclair d’un aigle Femme nue, femme obscure Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’Est Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée Femme noire, femme obscure Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du Mali Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau. Délices des jeux de l’Esprit, les reflets de l’or ronge ta peau qui se moire A l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux. Femme nue, femme noire Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’Éternel Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie. Léopold Sédar SENGHOR - Femme noire
AnonymeIl y a 11 ans

Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J’ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu’au coeur de l’Été et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l’éclair d’un aigle

Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée

Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.
Délices des jeux de l’Esprit, les reflets de l’or ronge ta peau qui se moire
A l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.

Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’Éternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.

Léopold Sédar SENGHOR - Femme noire

Merci @Angie. Je ne connaissais pas
AnonymeIl y a 11 ans

Merci angie. Je ne connaissais pas

Un poème errant effraya mon sommeil, J'ai passé la nuit à me promener dans ses vers. Mujbir as-Siqilli
AnonymeIl y a 10 ans

Un poème errant effraya mon sommeil,
J'ai passé la nuit à me promener dans ses vers.

Mujbir as-Siqilli

Un matin de juin, alors qu'il est trop tôt pour s'éveiller et trop tard pour se rendormir. Je dois sortir dans la verdure saturée de souvenirs, et ils me suivent des yeux. Ils restent invisibles, ils se fondent dans l'ensemble, parfaits caméléons. Ils sont si près que j'entends leur haleine, bien que le chant des oiseaux soit assourdissant. Tomas TRANSTRÖMER - Les souvenirs m'observent
AnonymeIl y a 10 ans

Un matin de juin, alors qu'il est trop tôt
pour s'éveiller et trop tard pour se rendormir.

Je dois sortir dans la verdure saturée
de souvenirs, et ils me suivent des yeux.

Ils restent invisibles, ils se fondent
dans l'ensemble, parfaits caméléons.

Ils sont si près que j'entends leur haleine,
bien que le chant des oiseaux soit assourdissant.

Tomas TRANSTRÖMER - Les souvenirs m'observent

Je lis : _du saez ( comme nous tous ) _du férré _du rimbaud _du baudelaire _du brassens. En fait, ça me procure de l'inspiration pour mes autres poèmes. Je veux dire : ce que j'écris moi même.
laboîteàvictor Il y a 10 ans

Je lis :
_du saez ( comme nous tous )
_du férré
_du rimbaud
_du baudelaire
_du brassens.


En fait, ça me procure de l'inspiration pour mes autres poèmes.
Je veux dire : ce que j'écris moi même.

Aux sons d’une petite musique narquoise, sautillante, Essoufflée, — tandis qu’il pleut, tandis qu’il pleut de la pluie pourrie, Saute, saute, mon âme, vieux singe d’orgue de Barbarie, Petit vieillard pelé, sournois, animal romantique et tendre. Avec ta queue d’automne effeuillée, prétentieusement tordue En point d’interrogation sur le vide ciel du crépuscule, Essuie tes pleurs, singe galant, mélancolique et ridicule, Singe galeux de l’amour mort, singe édenté des jours perdus. Encore un air, encore un air ! Celui qui sent les tabagies, Le faubourg lépreux, la foire d’automne et les fritures aigres Pour faire rire les filles mal nourries, — ô sale, affreux, maigre, Piteux, épileptique singe, animal pur des nostalgies ! Encore un air, hélas ! le dernier ! — Et que ce soit cette sourde Valse de jamais, requiem des voleurs morts, musique en échos Qui dit : adieu les souvenirs, l’amour et la noix de coco... — Tandis que la pluie pauvre fait glouglou dans la boue vieille et lourde. O.V DE LUBICZ MILOSZ - Danse de singe
AnonymeIl y a 10 ans

Aux sons d’une petite musique narquoise, sautillante,
Essoufflée, — tandis qu’il pleut, tandis qu’il pleut de la pluie pourrie,
Saute, saute, mon âme, vieux singe d’orgue de Barbarie,
Petit vieillard pelé, sournois, animal romantique et tendre.

Avec ta queue d’automne effeuillée, prétentieusement tordue
En point d’interrogation sur le vide ciel du crépuscule,
Essuie tes pleurs, singe galant, mélancolique et ridicule,
Singe galeux de l’amour mort, singe édenté des jours perdus.

Encore un air, encore un air ! Celui qui sent les tabagies,
Le faubourg lépreux, la foire d’automne et les fritures aigres
Pour faire rire les filles mal nourries, — ô sale, affreux, maigre,
Piteux, épileptique singe, animal pur des nostalgies !

Encore un air, hélas ! le dernier ! — Et que ce soit cette sourde
Valse de jamais, requiem des voleurs morts, musique en échos
Qui dit : adieu les souvenirs, l’amour et la noix de coco...
— Tandis que la pluie pauvre fait glouglou dans la boue vieille et lourde.

O.V DE LUBICZ MILOSZ - Danse de singe

drôlement chouette, merci
musashi Il y a 10 ans

drôlement chouette, merci