Quelque soit ceux-là qui leur crache
Ceux-là qui leur pisse à la face
Quelque soit tous les minables
À la bave de tous les estropiés
Du cœur de tous les amputés
Oui, ceux-là sont inatteignables
Les autres peuvent bien tirer
Tous les oiseaux du monde entier
peuvent commettre l'insupportable
devant l'enfer des gravités,
tu les verras, oui s'envoler
comme deux inséparables
Je crois que rien ne les déchire
pour le meilleur et pour le pire
en les inséparables
quand ils vont voir d'autres navires
Ils savent toujours, oui, revenir
comme un chien sous la table
quelque soit la chienne de vie
les quotidiens de leur folie
ou l'odeur des carnages
si je crois même à moitié
oui si je crois l'humanité
aimer toujours est incapable
portent-en manteau les cieux
te disent Rimbaud par les yeux
toutes ces voix impénétrables
et même quand ils se disent adieux
c'est en deux mots qu'ils le jurent eux
oui, les inséparables
de nos vies en compte à rebours
des commerces ou bien des amours
puisqu'ici rien est équitable
au grès des amours à crédit
si on ne sait promettre ici
oui je crois que des impayables
si quelque soit les pièces en or
tous les palais, les coffres forts
si quelque soit nos dépensables
tu sais qu'importe les saisons
quand l’hiver sonne les clairons
quand la terre n'est plus labourable
ils savent en faire des moissons
de tous les givres, tous les bourgeons
du poison faire de l'eau potable
en boutonnière sur le veston
c'est l'amour qu'ils portent en boutons
qu'ils portent au cœur de leurs semblables
alors soudain toi tu les vois
tu comprends qu'ici ou là
on n'achètes pas l'inestimable
vous pouvez vendre, vous pouvez vendre
oui mais leur cœur n'est pas à prendre
faut pas toucher aux intouchables
si c'est le siècle aux éphémères
au grès des portables lumière
l'humanité devient jetable
ils meurent avec le navire
jamais tu ne les verras fuir
contre un peu de fric sous la table
de l'innocent ou l'assassin
quand on a le cœur sur la main
je crois qu'on est jamais coupable
Tu peux tenter de les saisir
faire le siège de leur empire
tous leurs châteaux sont imprenables
Et même si tout amour tu sais
finira sous la cruauté
oui de ce monde impitoyable
quelque soit les mots, les injures
quand l'amour vire à la pourriture
quelque soit nos inqualifiables
si le chemin nous fait mentir
si la vie nous fait nous trahir
si elle nous fait conter des fables
Du nombre de pétales de fleurs
puis de nos battements du cœur
non, ne soyons jamais comptable
je t'aime, un peu, passionnément
à la folie, infiniment
d'un infini infinissable © Damien Saez