Elle a les yeux d’un autre temps
Des siècles des mineurs de fonds
De ceux qui tombaient de la mine
Ceux qu’on parquait dans les corons
Elle est pas fringuée à la mode
Il y pas de logo sur son veston
Je crois qu’elle est juste aux antipodes
Comment dire, de sa génération
Abreuvée toujours au fumier
De celles qui aiment trop vendre leurs nues
Non elle tu pourras pas l’acheter
Ma populaire vend pas son cul
Elle a l’odeur des vieux bistros
Elle a l’odeur des prolétaires
Qui savent vous réciter Rimbaud
Autant qu’ils savent ouvrir leur bière
Avec les dents sur des comptoirs
Elle est la meilleure ouvrière
Elle a le drapeau de l’espoir
A l’encre rouge dans ses paupières
Tu pourras voir ses horizons
Qu’aucun pognon ne peut acheter
Tu pourras voir comme un pinson
Au matin qui vient vous chanter
Crois-moi qu’elle met pas de Chanel
Elle a pas de bijoux à porter
Que cette croix montrant le ciel
Tatouée sur son poignet
D’ailleurs elle porte rien du tout
Je crois que l’odeur de sa mère
L’odeur de ceux qui ont pas l’oseille
Mais qui ont le cœur des libertaires
Ceux qui ont les cœurs couleur vermeils
Ceux qui ont les cœurs comme des soleils
Pour venir réchauffer l’hiver
De ceux qui dorment sous les gouttières
Ma populaire
Ma populaire
Ouais, peut-être qu’elle elle a l’air de rien
Elle est pas comme toutes les putains
Qui vendent à tous les fils de rien
Leur gueule ouais sur des sacs à main
Elle a le migrant dans la peau
Elle a le cœur du sans-papiers
Elle a la lumière des flambeaux
Des populaires qui savent brûler
Pour éclairer l’obscurité
Pour éclairer l’obscurantisme
De cette triste humanité
Pour en faire oui des humanismes
Avec son sourire à tomber
Toutes les violences de la Terre
Son sourire à faire rêver
Oui je crois tous les populaires
Elle a le combat dans le sang
Elle a le point levé des luttes
Elle a le regard d’un enfant
D’une espérance face à la chute
Elle le regard qui se tend
Toujours vers celui à la rue
Quand elle lui offre un sentiment
Pour éponger un peu les crues
De ces oubliés des trottoirs
Des destins des désespérés
Ma populaire du désespoir
Elle elle sait vous faire espérer
Avec son air de populaire
De rien
Tu la verrais mon frère
Crois-moi que ça bronche pas au bistrot
Crois-moi quand elle me met la guerre
Pour que je finisse jamais vendu
Que je garde les pieds sur terre
Comment te dire ma populaire
Elle a les yeux d’une incendiaire
A vous faire cramer le pays
Histoire de faire de la lumière
Pour éclairer un peu la nuit
Du triste horizon de la Terre
Non elle elle croit pas aux nations
Du privilège et du pognon
Elle croit pas à cet état roi
Qui met son peuple dans les corons
Au profit de toujours les mêmes
Oui de tous les marchands d’esclaves
Au pouvoir de ces assemblées
Qui mettent le peuple sous l’enclave
Qui viennent racketter ton salaire
Oui toi le fils de la misère
Du berceau jusqu’au cimetière
Faut raquer pour le milliardaire
Elle dit mort aux démocraties
Puisqu’elles sont devenues putains
Qu’on laisse crever dans les ghettos
Toujours engraissée au purin
Pour abreuver le compte off-shore
Puisqu’il faut bien que le seigneur
Sur le dos des courbant l’échine
Fasse du pognon sur la sueur
Puis comme ils sont cons les prolos
Se faire enculer, ben ils aiment bien
Sélection naturel potos
Déterminisme quand tu nous tiens
Il y a pas de gauche, il y a pas de droite
Elle elle dit tous des enculés
Sont bon qu’à mettre des coups de matraque
Sur des manifs d’ouvriers
Toujours de la mort à crédits
Pour enrichir des actionnaires
Elle elle dit c’est quand l’incendie
Qui fera naître la lumière
Elle elle dit qu’il faut tout cramer
Pour mieux recommencer la Terre
Qu’ici il y a rien de bon à garder
Que seul l’amour est salutaire
Ma populaire
Ma populaire
Elle a les yeux des littéraires
Elle a les yeux des révoltaires
Poing levé face à l’univers
Tu la verrais ma populaire
Ma populaire
Ma populaire
Elle a les yeux des littéraires
Elle a les yeux des révoltaires
Poing levé face à l’univers
Tu la verrais ma populaire
Ma populaire © Damien Saez