Nous étions deux amis je crois
Ou peut-être un peu plus que ça
En bords de Seine
il faut voir comment se promènent
les sanglots longs
puis les je t’aime
en bords de Seine
peut-être un jour tu reviendras
Si un jour tu passais par là
En bords de Seine
Et est-ce que tu te souviendras
de nous deux là, et puis de moi
en bords de Seine
je promène et tu n’es pas là
mes tristes joies, mes tristes joies
mes jours de peine
tu sais j’ai dû penser mille fois
à m’y jeter oui dans les bras
des bords de Seine
Les bateaux vont
les bateaux viennent
et les souvenirs me reviennent
En bords de Seine
Quel lieu commun d’y dire qu’on s’aime
Et Dieu que c’est beau tout de même
Les bords de Seine
Du Pont Neuf ou de Normandie
Du port du Havre ou de Paris
Les bords de Seine
C’est toujours la mélancolie
C’est toujours Châtillon quand même
Les bords de Seine
Faut voir un peu comme on y traîne
puis faut voir comme on y prie
Qu’un jour reviennent
Les mots tendres et puis les maudits
Et puis tous les mots qu’on se dit
En bords de Seine
Et moi j’ai jeté mon empire
J’ai tout vendu pour te les écrire
Mes bords de Seine
Du haut d’un pont pour s’y enfuir
Au fond de l’eau pour s’endormir
Puis sur des scènes
On se dit s’aimer à mourir
Comment la vie vous fait mentir
En bords de Seine
Je voulais simplement te dire
Que moi j’ai gardé ton sourire
Mon bord de Seine
Et puis si mes yeux font que fuir
Et puis si la vie fait mentir
Mes bords de Seine
Que même quand on est prêt au pire
Que parfois la vie peut tenir
à un bord de Seine
Au passant qui vous fait sourire
A un souvenir qui vient vous le dire
Son bord de Seine
On se dit des mots tendres
On s’y met à genoux
Quand le cœur est à prendre
Quand il pleure sur les joues
Il ne faut pas méprendre
Il faut juste se prendre
savoir faire des reines
sur les bords de Seine
Puis c’est la vie qui passe
Puis c’est la vie qui fuit
C’est l’amour qui se casse
Quand c’est toi qui t’enfuis
Quand se pose la nuit
Des mots doux qu’on se dit
Aux odeurs de la pluie
De quand toi t’es partie
Les amours s’en vont
les amours s’en viennent
Nous marchons sur le pont
Quand soudain me reviennent
Nos bruines sur les joues
De ce trop vieux poème
Qu'on se murmure au cou
Que c’est beau tout de même
Ils sont tristes à mourir
Mais ils ont des je t’aime
Je crois à faire rougir
le noir des chrysanthèmes
Je revois ton sourire
J’attends que quelqu’un vienne
Des mots d’amours me dire
Sur les bords de la Seine
Y a pas les grands navires
Mais y a l’amour empire
des silences pour écrire
les choses qu’on n’ose dire
de ceux-là qui escomptaient
y prendre un bateau
Et quand la marée monte
C’est aux yeux des sanglots
C’est pas le Pont des arts
C’est celui des soupirs
Sur des ponts neufs trop vieux
qui n’ont plus rien à dire
Quelles que soient les guerres
Sous les lunes en sourire
Je crois qu’ici la mer
jamais ne se retire
Les amours s’en vont
Les amours s’en viennent
Nous marchons sur le pont
Quand soudain me reviennent
Les marées sur les joues
Les parfums des je t’aime
Tout ce qu’on s’était dit
sur le bord de la Seine
Sur le bord de la Seine © Damien Saez