Au-dedans les paupières
de tes yeux qui renversent
pile entre les phalanges,
de la pluie sur la braise.
Ces envies qui nous poussent
à embrasser le vide,
oui les bras en croix,
à filer à l’anglaise
dans tes yeux tout au bout
ce qu’il reste de nous
emporté par la mer,
qui s’endort sur les braises.
Accroché à leur cou
on finit tous un jour
par se croire immortel
sur le bord des falaises ;
j’ai pas voulu tout ça,
j’ai pensé qu’à moi,
j’ai pas voulu tout ça.
Au-dedans de tes yeux
les torrents traversant
paupières. Avant d’aller
s’échouer sur la braise.
on en a vu navires
qui ne sachant pas lire
les cartes se noyaient
tous au pied des falaises.
Qu’on soit rayon de feu,
que l’on soit fils de dieu
ou juste un indien fou
qui marche sur des braises,
qu’on ait le cœur amoureux
qu’on soit l’ombre des cieux
on n’est rien du tout,
qu’un fou sur la falaise.
Des flammes à la rivière !
Y’a des trous dans ma chair.
Ouais des siècles en enfer, à chercher,
ta flamme à la rivière.
Quand la plaine est aux fleurs,
quand les fleurs sont du mal,
quand j’ai mal à toi,
quand je suis sur des braises
au milieu des yeux rouges
de ces rois divorcés
qui recherchent une reine,
sur le bord des falaises
Que l’on marche sur l’eau !
Qu’on se soit aimé trop,
trop mené en bateaux
que l’on marche sur l’eau,
qu’on redevienne feu avec toi,
si tu veux,
ça n’y changera rien,
un jour oui tout s’éteint,
ça n’y changera rien de rien.
Un jour…
Oui, tout s’éteint. © Damien Saez