Putain, 6 ans.
J'ai débarqué sur Paname en 2008, fraichement diplomé, un sac de fringue sur le dos, environ 300 euros sur mon compte épargne, et une promesse d'embauche en poche, avec pour seul but de n'être que de passage. J'imaginais rester un an ou deux, pas plus. Au cas où, je m'étais fixé pour limite de ne pas rester plus de 5 ans... au pire je devais partir avant mes 30 ans, hors de question de s'encrouter ici. Au final, j'ai un peu dépassé l'objectif, mais ca reste raisonnable, et ca me permet de répondre à tous les gens qui depuis 6 ans me répètent qu'il faut pas que je me leurre, que tout le monde prétend un jour partir mais que personne ne le fait, et bien si, moi je le fais. Je vous laisse votre grisaille, votre pluie, votre métro puant la pisse, votre périf' encombré, vos appartements minuscules et vos loyers exhorbitants. Je rentre à la maison, profiter du soleil et retrouver le bruit des vagues.
Oh, bien sur, ces 6 ans n'ont pas été que grissaille et pluie, sinon il y a longtemps que j'aurai mis les voiles.
On en a vécu des choses, on en a fait des rencontres. Je cois que ca a commencé avec taziden. On bouffait des crêpes dans la rue Mouffetard, et on jouait à la PS3 dans mon appartement vide. Et puis il y a eu Simo et avec lui toute l'aventure Désinvolt, et l'enchainement des concerts quasi chaque soir. Ah ca les concerts... On a fait combien d'after, à s'entasser à 10 dans mon studio jusqu'au lendemain matin ?
Mais Paris, c'est aussi le point de départ pour le reste de la France. La grande époque des meetings SaezLive. On ne parlait pas d'une soirée en ces temps là, mais d'un week-end complet. On était tous plus ou moins célibataires / sans enfants, et on avait du temps libre à revendre alors, pourquoi pas. C'était tellement fou. On se retrouvait sur le quai de la gare un vendredi soir, les salutations étaient timides, et ensuite c'était parti pour 48h de folie. On se retrouvait à nouveau le dimanche sur ce même quai de gare, à se serrer dans les bras les uns des autres, et il est arrivé plus d'une fois que j'ai du mal à retenir une ou deux larmes. Je me rappelle la violence des retours, ce trajet en train, la boule au ventre de quitter les gens sans savoir quand on allait les revoirs, et à l'arrivée, se retrouver seul chez soi. C'était vraiment les montagnes russes émotionnelles, et ca fait parti des expériences les plus dingues et intenses que j'ai eu l'opportunité de vivre. On a pas mal fait Nancy et Lyon. Y'avait celiate, idem, Atala, Isa, an0nyme, Simo... On a même trainé Bisounour une fois, et tortillo une autre. Tellement de <3 <3 <3 qu'on a exporté l'idée dans la team Désinvolt. On a vu Cherveux, et Batz, et Evres, et Beurray avec Maitre Kaio, parek et sa louloutte, petit nounours et son lapin, __Marine__, et Isa, et à nouveau, c'était <3.
Après, on est devenu plus vieux et plus sages. On a commencé à se contenter de quelques heures dans un bar, puis on rentrait retrouver femme et enfant... Du coup on a recentré ca sur Paris, et @didier, @Suzie, Alizée, lala et Samurai_Mugen ont fait leurs apparitions (bon, ok Samurai_Mugen il était déjà là avant, mais il faisait son timide).
Hier soir, on a fêté ca, dans un de ces pubs irlandais merdiques des Grands Boulevards. C'est là que j'ai dis pour la première fois à Tsuki qu'un jour j'allais l'épouser. Ca m'avait échappé, et j'avais été le premier surpris de découvrir que ces mots se cachaient là sans même que je ne les ai jamais remarqué. C'est là aussi que j'ai pris mes premières cuites parisiennes. Alors comme ca, la boucle est bouclée.
Et ne croyez pas que je zappe Skunnyk dans tout ca. Bien au contraire. Avoir l'opportunité de bosser avec mon meilleur pote, c'était tellement bien, que ca a justifié que j'ajoute 4 ans de gris aux 2 ans prévus initiallement. C'est juste que Skunnyk, c'est pas un paragraphe de mon chapitre parisien. C'est Paris qui n'est qu'un passage de notre histoire. Et oui @didier, j'assume totalement, hier ce petit con, il m'a fait chialer quand il m'a dit au revoir, car même si je vous aime tous beaucoup, c'est de loin lui qui va le plus me manquer. J'aimerais bien le prendre dans ma valise, mais je sais qu'il serait malheureux sans sa Lou. J'aurais aussi aimé rester, juste pour ne pas le quitter, mais quelques fois la vie vous pousse dans des directions opposées,.. Et puis même si je suis plein de tristesse, c'est juste un aurevoir.
Merci à tous ceux qui étaient là pour nous saluer une dernière fois. Merci aussi à tous ceux qu'on a croisé ces 6 dernières années, autant ceux que j'ai cité que ceux que j'ai oublié. Vous allez nous manquer, mais promis, on reviendra pour les vacances
Maintenant, il ne reste qu'à finir les derniers cartons, et prendre la route. Un chapitre se termine, un autre s'ouvre... et j'ai hate de voir ce qu'il nous réserve !