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Pour moi, le triple Bataclan et la tournée de vingt Zénith en 2017 fait partie intégrante du tout qu'est LE MANIFESTE...
Sauf que les discours qu'a pu prononcer Damien pendant ces dates, ne sont retranscrits nulle part.... à part dans les captation pirate de saezlive.
Avant que l'éventuelle (hypothétique) prochaine tournée ne soit annoncée ;
l'idée de ce topic serait de prendre date par date les concerts de la tournée précédente, pour retranscrire les discours (qui valent le coup) et les poster ici.
Je me permet de reprendre un post (visible ici http://lusiades.fr/damien-saez-mon-dealer-musical/) afin d'illustrer mes propos.
Discours #1 @ Bataclan _ 21.12.2016
"Cette putain de société, ou ceux qui n’ont plus rien, n’ont besoin que de l’origine pour se créer leur propre identité, c’est un problème.
Ce problème-là, c’est la société qui l’a créé.
Elle l’a créé, parce que ses bras ne sont pas ouverts.
Et ça fait longtemps qu’ils ne sont pas ouverts.
Elle l’a créé, parce qu’elle trouve plus important de donner la parole à celui qui se différencie qu’à celui qui trouve son point commun envers l’autre. Vous comprenez bien ce que je suis en train de dire ?
Et cette putain de société qui cultive ça, à longueur d’ondes, elle vous fait croire que, finalement plus aucun lien n’existe. On doit être à peu près…, je dis on, parce qu’une partie de mes origines est concernée, il me semble ne pas être celui qui parle ou qui écrit le pire français de ce pays.
Et c’est intéressant de savoir d’où ça vient ça. Cet amour de ça, de cette langue, de qui nous sommes, de cette terre la. Ici. L’origine ce n’est pas un drapeau, le seul drapeau, c’est où nous allons. Et le devoir de toute société, qui plus est, la nôtre, est d’ouvrir, toujours d’ouvrir et de tirer vers le haut et de ne pas laisser en bas, et de ne certainement pas cultiver, à coup de pognon, la misère d’en bas.
Puisque c’est ça qu’elle fait, c’est ça qu’elle fait, c’est ça que tous les pouvoirs veulent au monde. Tous. Du fin fond du désert ou, là, à l’Elysée, c’est toujours la même histoire.
Comment on les contrôle. Comment ils ne sont pas ensemble.
Et à grand coup de médias, qui finalement, aujourd’hui sont… enfin, le président c’est pas le président hein. Le président, c’est le média. C’est lui, et voire, ces putains de réseaux la, dont j’arrête pas de parler.
Parce que ces réseaux quand même… là ou chacun poste sa putain de photo de famille, la ou demain, enfin pff demain… à mon avis aujourd’hui, je suis sûr qu’aujourd’hui, une femme a donné naissance à un enfant : avant d’imprimer la photo de son gamin, elle l’a déjà postée, pour un mec qui a fait ses études de l’autre côté de l’Atlantique (coucou Mark Z, ndlr) et qui fait sa thune, sur toutes les photos de tous les gamins du monde, gratuitement, offert. Pour ce mec la.
Enfin, c’est quand même une hallucination, de se dire que l’humanité accepte de se livrer, d’offrir son intime, à ça.
Le ça en question, qui va vous censurer une paire de seins, comme d’autres, d’autres horizons, voudraient le faire, mais mettre des guerres en direct.
Croyez moi, il y a 30 ans (applaudissements dans la salle) J’ai pas fini ! Y’a 30 ans, y’ 30 ans, ça, ça emmenait des gens dans la rue. Aujourd’hui ça donne quoi ? Ca donne regarde mes photos de soirée.
Et ça, c’est nous. C’est pas vous ou moi, c’est nous tous.
Si ce monde la est acceptable, tout ce qui en découle est acceptable.
Et ce qui en découle, en ce moment, c’est beaucoup de sang, beaucoup de fractures, beaucoup de gens pointés du doigt, beaucoup de malaises, beaucoup de misère, beaucoup de tristesse.
Ça, c’est nous. La France aujourd’hui, c’est ça. Nous sommes ça. Nous ne sommes pas révoltés. Nous sommes ça. Nous sommes où nous sommes aujourd’hui, et nous sommes ça. Nous sommes ça »
Discours #2 @ Bataclan _ 21.12.2016
« Vous savez la leçon que ça leur donne aux autres ? Vous imaginez même pas. La leçon que ça leur donne aux autres. Ba oui, parce qu’ils connaissent pas. Vous dites oui à une aventure (les 60€ du Manifeste, ndlr), vous savez pas ce que c’est. Vous savez pas ce que c’est et vous dites oui. Et peu importe moi en fait, c’est pas de moi dont il est question, c’est d’une façon de voir, une façon de voir les choses, une façon de voir le monde.
Et vous dites ouais ok, ouais, bien sûr, bien sûr, ça.
Vous avez même pas idée, parce que là, vous en êtes là, et les plus belles choses que j’ai pu voir, parce que c’est celles-là qui sont vraies, c’est que d’une certaine manière, soit c’est gratuit, soit ça n’a pas de prix. Et y a pas d’entre deux. Et quand, on voit une remarque sur un texte, qui arrive sortie de nulle part, et que, quelqu’un dit ba ouais mais ça, juste ce texte là, il vaut tout l’or du monde. Et bien plus, il a tout compris. Non pas parce qu’il a payé, on s’en fout qu’il ait payé, on s’en fout, c’est pas ces paiements qui font : ça et qui font ce qui va arriver. Et beh non. Faudrait que ce soit un peu plus cher. Ben oui, et c’est la réalité du monde, elle est là. Nan, c’est pas le paiement l’important, l’important c’est de dire oui. D’une certaine manière, je crois plus en ça, que le reste, parce qu’il me semble que le reste, il mène pas à grand chose.
Ou alors, faut qu’on me montre, faut qu’on m’emmène à des concerts, faut qu’on me… mais il me semble que quand même, que là c’est la bérézina hein. Y a quoi dans ce pays ? Il reste quoi ? (Le public : Il reste toi) Nan, mais nan, nan, mais c’est sincèrement il reste quoi ? De ce qu’on était, il reste quoi ? Et ça, c’est vous. (Le public : nous) Exactement, c’est vous. Ben oui. Ben oui. Et ouais mon pote, c’est exactement ça, parce qu’aujourd’hui il faut se préserver, il faut se protéger, et d’une certaine manière, je vais revenir à ma tendre mère : » y a-t-il encore un endroit pour se cacher du monde » ? Elle me dit ça un jour, « y a-t-il encore un endroit pour se cacher du monde ? »
Et c’est ça qu’on est en train de faire, l’aberration, c’est que pendant des siècles on a cherché à graver, pendant des siècles, on a cherché à graver les choses, Lascaux, Vinci, c’est pour ça que j’en parle, c’est graver, aujourd’hui, l’ultime quête, c’est l’anonyme, c’est quand même fou ! C’est ne pas être pris en photo n’importe où, c’est garder ce qu’on a pour soi, pour soi, c’est avoir la vigilance dans la tête pour se dire : ouais, ça c’est bien ouais, ouais je communique, ce grand mot, la communication, je communique, mais…moi je suis qui là dedans ? Si tu marche complètement dedans, ben t’es rien, t’es rien. Exactement, tu n’es rien. Si tu te préserves et tu te donnes, à qui, d’une certaine manière, tu as envie de te donner, mais, une réelle envie, pas le grand anonyme et ba tu te préserves et tu es grand, grand par ton humanité singulière, à toi. Et cette société, elle t’entrainera toujours vers le reste. Parce qu’ils vous pillent tous, toutes les dictatures au monde, commencent par la culture, je vous l’ai écrit. Par la sud-Amérique, où on coupe la main aux joueurs de guitare, et c’est la même chose, ça a commencé dans un autre registre : Charlie, et puis après : « ba oui, mais quand même, quand même, tu comprends, ils l’avaient bien cherché » Et ouais, et puis après, ça donne quoi ? Ben non, ben non, triste idiot, bêtise de populaire, où t’en es aujourd’hui ? Ca s’ouvre, t’as cru quoi ? et non, ça s’ouvre et après ça touche le peuple. Et de l’autre côté, c’est la même, plus insidieuse, mais c’est la même, c’est exactement la même, voire pire.
Parce qu’il y en a une qui est aigüe, comme une maladie aigüe, comme une crise d’acné, ce que nous vivons dans cette société, une crise d’acné. Et puis tu as la maladie chronique, tu as le cancer, et le cancer, tu le sens pas venir, mais il est là. Et ce cancer, il s’appelle ce putain de Facebook. Et à ceux qui pourraient dire : « oui mais pourquoi de temps en temps il envoie des messages ? » Mais un peu mon vieux, un peu mon vieux que tu va chez l’ennemi, pour y aller, et pour labourer. Ben ouais.
Et puis un jour, tu t’arrêtes, parce que si le peuple est trop con et ba qu’il reste con, et puis si c’est qu’un troupeau de buffles qui va tout droit vers la falaise, et ba qu’il y aille.
C’est un peu ce qu’on va voir au prochaines élections, parce que ça ira vers la falaise, tous ensemble, tous ensemble, ba oui, parce que vous comprenez, la grippe, c’est 30 000 morts par an, et oui, et ici la tragédie ultime, l’horreur ultime, bien sur ! (l’attentat du Bataclan, ndlr) oui. 30000 morts par an la grippe, si on faisait au prorata, ça ferait beaucoup de JTs quand même… sur la grippe. Ben non, il vaut mieux diviser, il vaut mieux créer du…ba oui, c’est plus facile, c’est plus facile, et puis t’a raison, c’est vrai, c’est pas les rebeus en France, la solution à ton problème. Nan, nan, nan. C’est pas les 7 millions qui souffrent de ça, nan, nan, nan, garde les là-bas là. Garde les, t’as raison, tu vas aller bien mieux. Et puis, c’est bien, et puis le populaire il va voter, et puis, il aura le même truc à la fin du mois, et il se fera toujours enculer par les mêmes enculés. Jusqu’au jour où ça coupera des têtes. C’est tout, c’est aussi simple que ça.
Et vous, là, vous dites oui à autre chose. Une autre, disons le mot, disons le… consommation. Ba oui, mais il faut bien en trouver une autre quand même parce qu’il me semble que ça donne pas grand chose au niveau culturel dans ce pays, ce qu’ils ont proposé. Ce vers quoi tout le monde est allé. Tout le monde a pillé sa propre culture, au profit d’autres.
C’est ça les termes, au profit d’autres, de sonneries de téléphones. Ça sonne… ça sonne débile, ça peut sonner même égocentrique, moi, j’en ai rien à branler, ça changera pas ma vie. Je vous le dis, ça changera pas ma vie, je continuerai à écrire ce que je mets, du fond de l’Alaska, y en aura peut être encore 100, j’en ai rien à branler. En revanche, vous là, j’en ai quelque chose à branler. Parce que là, ce que ça me dit, c’est ba non, la réalité n’est pas que ça. Et ce pays, ce n’est pas que ça culturellement.
Ce pays, ça n’est pas Facebook culturellement. Ça n’est pas ricain, c’est pas anglais, c’est français. Français, dans tout ce que ça comporte : tous les noms de famille de potes au bahut, au collège, qui viennent d’horizons différents. C’est ça la vérité. Nous sommes tous différents, mais nous sommes tous ici, nous, de ce pays qui a cette langue là. Et honnêtement moi cette langue je l’aime, je l’aime mais… Applaudissements du public, Damien reprend :
J’avais rien qui me prédestinait à être ici. Rien. Zéro. Juste un piano dans un HLM. Même l’envie, parce que l’envie, ça se crée et le piano ça crée l’envie et quand tu commence le piano et que t’as un prof bulgare, qui arrive et que le piano, c’est simple hein, à l’époque, je crois que ça coutait 30 par mois, c’est moins cher de faire du piano que d’être dans un club de foot hein. Hé oui, c’est pas un truc bourgeois, un piano droit chez toi pour le gamin, c’est moins cher que d’être dans un club de foot. C’est pas une question de prix ça, c’est une question d’une certaine, manière, c’est terrible, mais de valeur. Alors nous là »
Discours @ Zénith Paris _ 22.04.2017
« ba c’est mort. Non non c’est mort. Non, non, c’est la crise. Ba ouais, le CAC 40 : 75 milliards de bénéfices. Mais c’est la crise mon pote. Ba ouais. Puis il faut qu’ils payent leurs femmes et leurs enfants aussi, tu vois. Des p’tits sous quoi. C’est pas pour ta gueule mon pote. Non non c’est mort, mais bon… »
« Toutes ces années, c’est vous mes potes.
Un petit gamin avec ses poèmes, c’est ça qu’il y a devant vous. Et vous m’avez fait.
Autant que j’espère vous avoir un peu fait.
C’est l’infini tout ça, merci infiniment »