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Chenille d'un jour
Ou chenil de nuit...
j'avoue, je lirais bien le manuscrit, mais tu pousses un peu là,
tu peux pas mettre la photo à l'endroit pour que j'évite le torticolis?
merci d'avance
perso j'ai tourné mon ordi portable, la dernière fois j'avais sorti une loupe. Ce qu'il ne faut pas faire pour te lire :). A se demander quel sera le prochain défi pour le lectorat de churinga.
Si déjà churinga arrive à survivre de son drôle d'état physique qui lui fait cracher du sang au réveil et avoir les nerfs optiques comme une massue qui frappe, à chaque quinte de toux se demander si c'est l'estomac ou les poumons ou les deux qui se décollent
[quote="suffragettes AB"]churinga doit peut-être aller consulter! Bon rétablissement[/quote]
Je ne suis pas fou
churinga doit peut-être aller consulter! Bon rétablissement
Je ne suis pas fou
[quote="Churinga"][quote="suffragettes AB"]churinga doit peut-être aller consulter! Bon rétablissement[/quote]
Je ne suis pas fou[/quote]
Que tu crois...
churinga doit peut-être aller consulter! Bon rétablissement
Je ne suis pas fou
Que tu crois...
[quote="Churinga"][quote="suffragettes AB"]churinga doit peut-être aller consulter! Bon rétablissement[/quote]
Je ne suis pas fou[/quote]
je ne te parlais pas de psychologue mais de médecin!
churinga doit peut-être aller consulter! Bon rétablissement
Je ne suis pas fou
je ne te parlais pas de psychologue mais de médecin!
:)
Quelques lignes avant de dormir.
Des mots qui restent, d'autres qui sont fugitifs, c'est la vadrouille dans ma tête : la rouille du temps fait son office, je n'ai plus le résistance d'hier, ou alors c'est que le climat de cette ville change trop et j'ai des sautes d'invincibilité.
Les mouettes appellent les migrations, je reste mortel et les divines ne veulent plus de moi alors j'attends de nouveau la femme qui fera nouvelle peau à mon squelette, celui qui rôde presque nu, le béton sur les os.
Ça se voit que j'ai la gueule des forêts et des prairies ?
J'attends la femme comme on attend la suite de son histoire, j'attends la suite de l'histoire.
Bâtisseur
J'aimerais que sous nos pas jamais ne s'installe le fébrile qui nous amène à l'extinction, l'extinction des feux, à quelle heure se fait-elle ?
J'avais écris que l'incendie viendrait à quinze heures et je ne vois toujours rien venir ; Ou alors est-ce que le feu est déjà passé, si ce n'était pas des flammes, mais une horaire pour le rendez-vous donné au phénix, ils appellent cette place comme ça ici, l'esplanade de la paix.
Le symbolisme toujours : bombardé, puis renaître de ses cendres, que veux-tu faire d'autre que de renaître ? Il n'est jamais bon de rester sous les débris, les pieds empêtrés dans les décombres, le cœur recouvert par les poussières en tout genre et les morceaux d'un Monde qu'on nous a dérobé.
L'extinction des feux, à quelle heure ?
Quand on fermera les yeux ou quand on tournera de l'oeil, n'est-ce pas du pareil au même, aller au lit ou au chevet, rejoindre des rêves qui n'existent pas, retourner aux éternités en suspension que le sommeil attrape le temps d'un voyage ou de deux seulement, moi je n'ai pas la mémoire des prénoms, ni des rêves, mais je n'oublie jamais les visages, physionomiste.
Je sais t'avoir vu ailleurs, bien qu'on ne se connaisse pas, j'ai ton regard en mémoire, la boussole de l'âme toute vibrante quand elle indique ta direction.
À quelle heure l'extinction ? C'est la fournaise dans mon corps, y'a pas d'heure pour la sueur des chaleurs d'hiver, pas d'heure pour les suées froides même si nocturnes sont souvent l'instant propice à leurs apparitions.
Allumez-moi, éteignez-moi, j'ai la gueule en chalumeau et le sourire d'un bec Bunsen relié à mes poumons, ce n'est pas de la vapeur que je crache, non monsieur, non madame, ni même du gaz rare que je laisserai échapper ou que sais-je qu'elle énergie fossile, ce n'est que mon souffle à souhait qui se perd, un peu percé comme le soufflet d'un accordéon qui ne donnerai plus la note juste.
L'extinction des feux, c'est maintenant. Après les derniers tirs des artificiers, après les dernières paroles des artistes qui ne tiennent rien comme promesse que fidélité à leur art stérile.
L'extinction des feux, c'est ici et maintenant, dans la pupille noire d'une auréole formée de défier le Soleil d'un regard, trop chaleureux pour moi, tu devineras pourquoi je préfère les lunes et les messes basses des nuits blanches qui s'écrivent,
Pour des temps de foudres modernes, car électrocutés par l'époque, par le prix des choses, par le prix du vide, par le prix des atolls de nos vies, nos têtes prises par la montée des eaux qui ne veulent qu'oublier que l'eau va nous noyer et que pendant ce temps nous brûlons tous, un peu seuls sur nos îles solitaires.
Tu sais, j'crois que je n'ai jamais voulu grandir.
Alors j'ai toujours la gueule de mes 21 ans, même à 26, on me donne plus jeune que mon âge, c'est pas faute de vieillir, d'avoir des trous dans la peau, puis quelques poils qui éloignent de plus en plus de là.
J'suis resté rue Bohin, au 3, rez de chaussée, là, devant l'école, à la grande fenêtre où passaient les courants d'air.
Tu crois que l'âme des vivants reste parfois dans des endroits ?
Qu'elle se détache, juste un petit morceau, puis qu'elle s'attache à certains endroits, à certains lieux ?
J'ai l'âme dans des rivières vertes, puis qui marche sur des galets d'Espagne, de Bretagne, puis dans les rues de trop de villes et de villages et de bourgades que même ma mémoire oublie.
J'ai l'âme dans le mélancolie parfois, dans la nostalgie, dans la joie aussi quand elle traîne avec mes morts, quand elle reste avec ce qui a été, quand elle se boit jusqu'à l'ivresse de tours en voiture. J'ai l'âme à Saint-Julien, elle tombée dans une cuve de vin rouge ou dans un rosé pétillant.
J'ai l'âme sur la route, le pouce en l'air et j'ai le corps figé entre quatres murs statiques, j'ai beau les pousser, mon esprit n'a pas la force nécessaire pour transpercer les cloisons de ma vie ; c'est que j'en suis là, l'âme fragmentaire.
Je suis devant le zénith à Toulouse, au 3 rue Yves du manoir, à suffoquer dans la fumée d'une drogue populaire. J'ai l'âme dans des photographies sur lesquelles je n'arrive plus à mettre de date, rendez-moi en un bout, ne serait-ce qu'un infime morceau, c'est pour une greffe du cœur : mes sentiments s'estompent.
J'ai 26 ans on me dit que je ne les fais pas, j'ai jamais réussi à grandir, j'ai jamais vraiment voulu prendre mes responsabilités, à quoi ça sert de rentrer dans le jeu, dans ce jeu auquel j'ai jamais souhaité participer ?
Les règles sont truquées. Regarde, c'est tout bétonné ici, c'est pas si beau et pourtant je trouve cette ville belle, elle n'a rien de spécial, moi non plus je n'ai rien de spécial, j'ai que mon cœur d'attache et mon âme en dérive, éparpillée, j'ai plus de jardin, j'ai plus d'enfants à faire croître, j'ai plus ma terre, pour un taureau ça fout mal, j'respecte plus rien, pas même mon signe, puis les signes ils sont où ?
Je vogue vers l'inconnu et je ne sais pas encore qui va me recevoir, qui va m'accueillir, qui va m'orienter.
La magnétite je l'ai dans ma tête, je crois que je voudrais être Harry Haller, qu'on vienne un jour à ma rencontre et qu'on m'offre une entrée pour le théâtre magique...
C'est ici ? Y'a quelqu'un ? C'est vachement vide et j'vois pas mes restes, mes disparitions d'âme, mon erratum anima, j'entends plus le ricochet de ce que j'écris dans d'autres, c'est perturbant ce silence, les pierres baptisées de la Lune se taisent, les étoiles se font discrètes par dessus la pollution, les nuages semblent plus épais qu'ailleurs, puis il fait froid ici, c'est pas ce que j'imaginais, j'attendais rien, comment voulais-tu même t'imaginer quoi que ce soit ?
Je crois que parfois on égare sa vie quelque part, partir ailleurs mais pour aller où, je pourrais revenir sur mes pas, rebrousser le chemin, je rencontrerai peut-être mon âme sur le trajet ?
Mon âme sœur, ou la fille de mon âme, j'ai dû enfanter depuis des spectres et des spectres de mes chimères...
Les graines de l'irréel poussent, je le sais et ses racines s'enfoncent vers le ciel
Atelier d'écriture vers 17h !?
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[url=http://pix.toile-libre.org/?img=1519769559.png][img]http://pix.toile-libre.org/upload/img/1519769559.png[/img][/url]
Comme une marche arrière.
Quand l'horizon et bouché, parfois ce n'est pas plus mal de rebrousser chemin, non ?
Prendre le contre-pied de l'avenir quand les circonstances s'amusent à faire un croche-patte.
Salut les mouettes, salut les goélands, je retourne dans les terres, suivre les rails qui ramènent sur la voie de la raison.
J'imagine que les quais seront blanchis par le temps.
J'dois faire mon sac, finaliser les quelques trucs qu'il me reste à faire.
Je reviendrai pour un dernier voyage, en attendant, je vais aller mordre dans cette falaise, retrouver mon passé, embrasser la rivière, marcher au milieu des arbres.
Quand Avril viendra, je pourrais contempler la coloration des feuilles, l'arrivée du Printemps, j'irai marcher à travers le vent et son air préservé.
Je retrouverai la Lune comme je l'ai laissée là-bas, entourée d'une myriade d'étoiles ; Le ciel y est plus profond la nuit, les épaisseurs sont visibles, le bras de la galaxie tu le vois s'étirer dans le vaste de l'infini des nuits dégagées.
Salut le béton, salut la ville, salut ta pollution et tes chauffeurs chauffards, salut le port et son marché, salut tes enseignes allumées même quand c'est fermé, salut ton agitation, tes cris, tes hostilités, salut ton sens floué et tes rapts d'astres, salut tes écluses puantes et ta jeunesse qui squatte le hall d'entrée des immeubles, salut l'irréel colporté par les couloirs des rues.
Comme une marche arrière qui change l'orientation, les panneaux indicateurs indiquaient " toutes directions " , alors, en prendre une anciennement pensée.
Parfois, c'est ça, on se trompe de sentier, alors, on coupe à travers champs pour rejoindre les paysages que l'on connait déjà...
Le changement d'adresse c'est tout une aventure.
Je ratisse la carte un peu plus, j'ai fais des croix et des points, j'ai appris le nom des rues, le nom des arrêts de bus, le nom des cafés et des bars, j'ai croisé de nouvelles personnes, j'ai parlé avec des anges et d'autres balayés par leurs démons intérieurs, j'ai connu de l'intérieur ce que je voulais connaître.
La valeur d'une poésie n'est pas son ISBN mais sa force à perdurer dans les consciences et a émouvoir l'esprit vierge qui vient se salir du vécu d'un autre.
J'ai toujours aimé les éclaboussures d'encre, quand, figée dans un livre, elle saute à tes yeux pour te peindre la rétine et te laisser des taches indélébiles sur les iris.
Une pluie de météores qui laisse sur son passage les marques du passé, une tronche d'étoile, t'as vu que certaines personnes ont le regard percé par l'infini ?
C'est l'univers tatoué en soleil autour de la pupille des femmes, le pouvoir de l'attraction des amours qu'elles sèment.
C'est une goutte de vin tombée de haut en plein milieu du chevalet du peintre, sur lequel était, en attente, une toile prête à recouverte d'une muse inspirée du néant.
J'ai perdu l'usure, j'ai commencé le maître et Marguerite et j'ai souri à la rencontre du diable sur ce banc d'essai de l'humanité et de cette journée vide.
*
T'as déjà vu des étoiles à en perdre la perspective ?
Ici il y en a des myriades, des légions, des cohortes, c'est fou tellement c'est brillant, on dirait que la nuit pleure et que des milliers de perles sont tombées sur la voûte du ciel, des milliers de trésors et de chaleurs éloignées les unes des autres. Y'a des solitaires, des rouges qui doivent suffoquer sur elles-mêmes, des à bout de course, ça doit user de briller pour des siècles d'étoiles, ça doit paraître l'éternité d'ici-bas...
Puis tu as les autres qui font des amas, que les anciens ont dessinés, tu comprends l'éternité ?
On partage avec les morts les mêmes étoiles, de leur vivant, elles étaient déjà là, dansantes, tous les soirs, parceque tourne notre terre.
L'immensité nous appartient à tous, passé, présent et avenir étroitement lié à côté d'astres gigantesques et immobiles, qui, de notre petite place, de notre petite planète, nous paraissent minuscules, tandis que c'est notre boule bleue qui nous apparaît grande, une fois les pieds posés dessus.
C'est perturbant les perspectives quand on s'y penche, de quoi avoir le vertige.
Comment imaginer que nous sommes dans le vide ?
Comme une bulle de savon qui flotte dans l'air, y'a pas de sens, y'a pas de sens dans l'univers, ça se trouve quand on lève la tête au ciel et qu'on se tord le cou, on regarde juste en bas. Mais c'est qu'une question de point de vue, ça se trouve ça n'a pas de sens, c'est sans queue ni tête l'espace, comme le serpent qui se mord la queue.
L'infini, mot trop frêle pour porter tout le poids de la force de ce qu'il représente, c'est trop léger un mot pour revendiquer pleinement la lourdeur de ce que ça symbolise.
*
Les étoiles c'est peut-être des phares et le noir des nuits la mer dans laquelle on est échoués ?
Oh hey, Marins ! On a pas de bateaux nous pour hisser les voiles et partir à l'abordage de ces récifs, puis faut voir ce qu'on a fait avec les caravelles, on va peut-être pas recommencer.
Les pauvres comme nous, on a nos paupières pour partir là haut, ou en bas, qui sait, ça se trouve quand on dort on rejoint les rayons et les autres qui sont ailleurs, ceux qui sont pas ici.
Oh hey, la capitainerie elle fait n'importe quoi ! Regarde la lune, puis les planètes voisines, ils veulent déjà mettre des cadastres dessus. Laissez donc le vierge des rêves et le sauvage de l'univers à son environnement.
Pierrot il est possible qu'il veuille rester tout seul là haut, avec son scaphandre d'astronaute et Colombine fossilisée en caillou lunaire : puis le drapeau, il s'en est fait une lance pour chasser les astéroïdes, attraper le petit prince et sa maison B612.
Pierrot aimerait bien apprivoiser le Petit Prince, j'sais pas si ça va marcher.
T'as déjà vu la ceinture des pierreries se baisser ? Déboucler l'entre jambe du ciel, c'est pas si simple, faut des sacrées mains-fusées, c'est pas donné à la portée des adultes, y'a que les enfants et leurs rêveries qui peuvent faire ça. C'est les seuls qui essayent encore de voler...
J'te dis qu'un jour on comprendra c'est quoi cet aquarium qui grossit à vue d'œil, il doit y avoir une histoire de vases communicant quelque part mais qu'on arrive pas encore à voir où.
L'homme est un poisson rouge et il se prend pour un poisson lune. J'te dis, au mois d'avril, ça ne sera pas une blague, le premier, les oiseaux quitteront leurs nids pour dessiner le printemps.
D'où ça se verra ?
Nous on verra rien, c'est pas d'en bas que ça se voit, mais d'en haut.
Ou c'est ptêt qu'on est trop haut en fait et qu'on ne regarde plus ce qui se passe en bas, pas sous nos semelles, bien qu'on a le regard qui traîne vers le sol mais on ne regarde plus vraiment, on regarde pas réellement, c'est contempler qui nous manque, il nous manque l'émerveillement du regard, pas qu'un furtif qu'on lance comme ça, mais un persistant qui scrute.
C'est comme ça qu'on voit que des étoiles peuvent en cacher d'autres, comme les trains.
C'est un voyage dans un voyage, la mise en abîme de l'univers abyssal.
J'vois la lune dans un carreau de lumière, je la vois mais je crois qu'elle ne me voit pas.
C'est de l'espionnage. De toute façon, elle traîne pas sur internet, même si elle est connectée avec nous tous mais qu'on est plus beaucoup à le sentir. C'est pas dans le nez que ça se passe, c'est sous la peau, peut-être même un peu dedans et dessus si t'as la gale, mais faut l'avoir accueillie pour comprendre. Même si elle squatte sans toquer plus qu'elle t'envoi une invitation en lettre cachetée et tout le respect que je vous dois.
Donc, je vois la lune à travers le carreau de la vitre, c'est ça ma vie, quand je vais au lit, paf, j'ai toujours un créneau pour la voir, pour prendre mon bain, même si là c'est plus une éclaboussure qu'un bain. Là elle est blonde, j'suis jamais sorti avec des blondes, j'crois qu'elles m'aiment pas les blondes, moi je le préfère quand elle est rousse, c'est souvent à la période des vendanges. C'est quand je suis en ivresse et que j'suis déconnecté du quotidien et d'Internet. Quand je laisse la lune se connecter un peu plus profondément en moi.
J'suis pas fou, j'suis sensible.
C'est ce qui fait que je suis célibataire, j'aime trop les pierres, je frotte mon esprit contre elles . Cœur de pierre à force d'être baptisé aux invisibles. Faut toujours semer ses graines à la bonne lune, mais ils comprennent pas les cornichons de sceptiques, sont nés dans des maisons zodiacales trop normalisées.
Moi aussi j'te kiffe wesh
Circulez, l'alcool fait ses tours : c'est comme un sort lancé quand je bois.
Mon esprit est une distillerie.
Venez chercher l'essence de ma candidature à la vie quand la magie s'opère à cœur ouvert : pulsations et rythmes de ce que je vois diffère.
Sur le cardiogramme de mes ivresses, tu vois les pointes sincères ?
Concordances de mon âme et de mon corps, mauvaise graine au départ et fleur rare quand je sais fleurir.
J'suis mellifère, j'attends le bourdonnement du printemps et les oscillations du soleil. J'attends les aurores et les crépusculaires où toujours la rosée est présente, quelque part, vacataire, pour repartir à son Ciel une fois que son cyclomoteur redémarre.
Venez, venez mais le rideau est tiré depuis plusieurs heures, qu'avons-nous à perdre à toquer sur l'apparence ?
Parfois l'invisible sait répondre et manifester son existence.
L'alcool transpire au corps la transparence de l'âme même si la tête vacille parfois quand les pluies ingurgitées ont l'audace des inondations.
C'est le crépitement à l'intérieur, comme si l'effervescence avait raison des quotidiens qui recouvrent les murs de notre citadelle de mousses épaisses, tantôt vertes, tantôt brunes, tantôt blondes ou rousses.
Le bal des saisons lacère nos pans, les plans de nos architectures en perpétuel mouvement prennent l'eau les acides le vin et se retrouvent illisibles. Dès lors l'on marche sur nos propres ruines, oubliées, nos restes qui se terrent, enfouis, dont seuls la nostalgie et la mélancolie dépassent parfois de l'être, en vestige du passé.
J'arrive pas à dormir
J'sens l'urgence en moi s'inviter, la chaleur de mon corps qui me chasse du lit, j'crois que c'est Morphée qui ne veut plus m'inviter à ses fêtes privées, c'est pas grave, j'ai réouvert une bouteille, la veille c'était hier et c'est le bon jour, c'est pas la bonne heure mais y'a l'humeur de t'écrire de trop bon matin parceque dormir c'est plus pour moi, j'ai passé le cap d'aller rejoindre la mer des songes, j'suis en route vers d'autres bords, d'autres horizons et le gouvernail a été saboté alors rien à faire, j'laisse l'encre couler j'ai levé l'ancre du sommeil, c'est plus pour moi ici, j'ai quitté le large de l'atoll, j'trace à la manière d'une filante ma lumière à moi, la blancheur qui va ressortir de ce contraste de nuit.
T'es prêt pour le départ ?
C'est déjà parti, pas besoin de t'apprêter comme ça, tu sais qu'on est tous beau dans le naturel et dans la nudité de l'instant, si t'es décoiffée je dirais que c'est l'vent, si t'es cernée j'dirais que c'est l'aventure du regard qui se pose sur des spectacles trop lourds à porter.
On fait une escale, t'aimes ça les contrées lointaines bercées par le chant des contre-jours? La lumière des grandes étoiles comme un instantané sorti d'une pellicule me parvient. C'est la renaissance des printemps, c'est saisonnier, c'est comme le pouls qui fait tourner la machinerie, c'est du va-et-vient incessant et faut pas chercher à mettre un sens à la terminologie des rouages, c'est dans l'sang, c'est le venin rouge d'un diable qui m'a atteint, ça fait quelques années déjà qu'il m'appelait, j'lui ai dressé le tapis, tu devineras la couleur.
Je verse le verre à la lisière de mes lèvres pour t'écrire mes vers, même si les rimes sont invisibles ici, dissimulées dans l'architecture ubuesque de mes usurpations fantasques et anachroniques de mon être. C'est la pleine tempête ici, tempête sèche, tannique, c'est des graines de sable qui germent sur la manivelle de mon esprit, j'suis le papier troué d'un orgue de barbarie, le porte-feuilles à la panse pleine de poésie retrouvé par terre, j'suis le tapissé du coin la gueule en graffiti, les poètes n'ont pas de visage quand ils renoncent à signer leurs proses. Alors on fait l'aviateur, on vole dans des contrées reliées entre elles par des poteaux téléphoniques, on s'écarte un peu les ailes au dessus des réseaux puis parfois on perd quelques plumes, le calamus d'une nouvelle mue, c'est qu'on est un peu des serpents glissés sous les rochers de la lune, réveillées par les gibbeuses et la grêle des réalités.
T'es perdu ?
J'crois qu'on a heurté un obstacle que le capitaine ne sait pas la provenance, ça a surgi sans prévenir, sans crier garde, c'est p'tet une autre épave, un de ces loups de mer totalement tourmenté sur sa barque qui cherche le soleil quand il ne fait que chanter gloire à la nuit.
C'est rien dit l'capitaine, c'est qu'un tourbillon, rien qu'une spirale de la pensée d'un monstre marin qui remonte. J'ai envie d'prendre un caneau et de descendre voir, y'a des marches ou faut s'projeter l'âme la tête la première dans ces lames éventrées ?
J'sais pas, j'men fous, à cette heure-ci, j'suis pacifique comme l'océan, il ne peut rien m'arriver, j'ai toujours un talisman il me protège, l'sentiment toujours bien accroché dans ma poitrine, j'vais aller lui causer au monstre, j'ai deux trois paroles à lui dire, s'il me laisse siphon ouvert, parfois les monstres n'aiment pas les autres monstres, à trop se ressembler on s'trouve toujours des raisons de s'en vouloir.
J'fais une apnée, j'ai pris un bol d'air, sait-on jamais, si je tarde à rejoindre la surface, ça pourra toujours me servir les jours sans oxygène, même si c'est plus la nuit maintenant que le jour, on va faire avec, on va faire avec ce qu'on est, ce qu'on a, ce qu'on veut. Faut pas que les ombres mangent mon identité même si la nuit tous les chats sont gris, au pire j'aurais une autre vie pour retomber sur mes pattes, p'tet un peu moins à côté de la plaque, les pieds un peu plus dans l'ciment, mais pas figés, j'veux pas me retrouver poings liés dans le dégueulasserie d'une bétonnière, j'ai besoin d'arbres, de nature, d'oiseaux. Bon la mer c'est pas l'idéal mais va pour le corail et les algues, va pour les poissons-lune plutôt que les chats, va pour les bouillonnements plutôt que la fumée, va pour les volcans qui se noient.
L'monstre j'l'ai pas trouvé, j'sais pas où est-ce qu'il se cache, il peut être plus en profondeur, p'tet en moi mais je l'ai pas trouvé, j'suis comme le petit poucet, je sème des restes de moi pour chasser la philosophale noire. C'est d'la roche volcanique, elle s'allonge sur le hamac du courant, c'est un drôle de matériau électrique.
Oh hey. Hey oh. Le monstre, t'es où ? Capitaine ! Les marins sont tombés, tu m'entends ? Ils ne se souviennent plus de rien, l'océan leur est tombé sur la tête ! Ils ne se souviennent plus des pirateries, quand ils étaient brigands et partaient conquérir d'autres villes à façonner des pâtisseries en sel de mer. C'est bien connu que les sirènes ont une haleine d'iode et que leurs baisers font couler des larmes ! Pouah, ils se sont perdus ces hommes, perdus dans des adolescences d'obsolescence, y'a plus le même parfum sur les méduses, même leurs regards ne pétrifient plus l'âme, y'a plus d'tasse à boire d'un thé marin, fade, rance, amer, ajoutes les termes que tu veux ! Y'a plus de hanse pour prendre avec du recul, le cœur accroché au cul, drôle de chimère qui sent la merde avec le recul de l'écho des photographies. En veux tu en voilà ?
Des phares à ne plus en finir, des berges interminables, le tumulte des mer mortes inspire plus des peintures de cimetières à bateaux que des jardins d'enfants.
Capitaine ! C'est l'heure de ta tournée ! T'entends pas l'appel des roses de sable ? On fait des déserts d'eaux ici, des océans de sables, c'est que le marchand est meilleur communicant que guérisseur. C'est pas si simple d'avoir des nuits noires, à rien penser, que le coup de massue d'un dieu qui te donnes répit, mais quand t'es en proie aux vertiges, aux tracasseries de la vie administrée, t'es la sardine dans sa boîte bouffé par le requin sans cervelle qui conserve son appétit juste pour te rappeler que t'es bon qu'à être mangé, mangé par la poésie fluviale qui te fais pousser des canaux sur la tronche. Tu connais la cartographies des écluses toi ? Y'a des sas à passer et c'est pas toujours facile.
Capitaine ! Allez, ressers un coup, j'tire l'oeil qui vire au vide, j'bois sur ton compte, tu permets, j'ai pas d'entreprise, j'ai que la vie pour remplir mon gobelet de contentement, tu sais, c'est ce besoin de consolation, capitaine, pourquoi on pêche ?
On est que d'la chair à consommation, on a l'goût des passions juste par égoïsme, quoi qu'on fasse, quoi qu'on dise, quoi qu'on tise, on est payant, des dépaysés d'notre propre sens. Alors on encense ceux qu'on veut encenser, souvent des reflets d'âmes qu'on pense être nous-mêmes, alors qu'on est potentiellement d'accord pour se cracher dessus dans le miroir ou qu'on a la prétention de ne même pas vouloir le faire, t'sais, le roi de la mer noire, faites ce que je dis et pas ce que je fais, la sale gueule de l'anarchie qu'on lui dresse, parceque c'est ça, ce n'est que du domptage, du "assis", "chut", "donne la patte" pendant que moi j'engraisse la mienne pépère.
Putain capitaine ! Oh ! Ta pitance me soulage, mais dis toi t'as capitulé face au capital capitaine ? C'est l'arme fatale : ils t'ont fait croire qu'à tout avoir tu t'étais trouvé ?
Tu me fais rire, même si tu te barres, c'est pas toi que t'as trouvé, t'es pas en équilibre avec toi même ou tu t'en contentes et t'es content d'passer à côté de tout ce que tu pourrais être ?
Le devenir... Pour ma pomme, j'lui ai toujours demandé de venir au devenir, même avec des prières et des gestes d'appels, il s'est jamais pointé. À croire qu'il était toujours là, disponible au changement, mais j'suis pas devin, j'sais juste lire dans les signes pour avoir la direction. C'est là que j'ai compris que l'insigne et que l'enseigne c'étaient pas mes potes, à la différence du capitaine et de ses tonneaux qui font mauvaise mine au fur et à mesure de mes monologues en aparté.
Tsais matelot, j'me suis toujours questionné sur le pourquoi on se partage, pourquoi on diffuse son message, même si des fois c'est rien qu'une plainte, qu'un coup de gueule, un bonheur, une joie, ou une élucubration un peu diffuse. C'est pour de sentir existant. Et dans son propre reflet terni par la solitude j'crois que ça ne suffit pas, j'ai juste ce besoin de briller ailleurs, même si on me déteste. J'en ai peu à faire qu'on m'aime, faut voir comment j'envoi chier les lessiveuses du pont avec leur langues, qu'elles lèchent la poussière elles, font' bien c'qu'elles veulent ces amatrices de poutres vermoulues dans leur cassure de poutre spirituelle, qu'on soit pas d'accord sur le sens vers lequel tourne le soleil n'empêche pas le soleil de briller. À chacun son pont comme on dit, c'est l'capitaine qui sait ça. Mais pourquoi partager un bout de son bois si c'est pour réchauffer des cœurs qui préfèrent le froid ? Y'a du sang froid et du sang chaud, du sang tiédie par rapport aux extrémités de nos raisonnements, j'crois qu'on fait mauvais usage de nos ressources, on se fend nos poutres chacun de nos côtés au lieu de construire l'édifice de notre humanité commune. C'est tellement triste que j'sais plus quoi penser des bâtisseurs de la normalité, j'me dis qu'ils voulaient qu'on s'effondre, tous, les uns contre les autres, à vouloir lever sa poutre plus haut que les autres et qu'on en oublie que c'est le poitrine qui porte la poutre et pas le contraire.
Capitaine ! Nan j'ai pas fini mon godet mais jveux juste te préciser que c'est l'idylle qui se cache dans ton tonneau. Ouais ouais je sais, c'est un peu un missile balistique, ça vise là où il faut, mais pour une insomnie j'voulais te préciser qu'elle me fait du bien, qu'elle me soulage, ces temps-ci je n'arrivais plus à me déverser comme ça, comme tu le fais avec ta pitanche.
J'crois que la vie ce n'est pas plus que de l'imprévu sur fond de programmé. Toujours un impromptu à l'antenne qui réhausse le professionnel tant attendu. C'est le hasard du direct, plus d'une heure collée sur la feuille numérique et sur le prompteur à créer, forcément que y'a du cafouillage. Tu n'entends pas les rires de l'intraveineuse de la création mais saches qu'ici on rigole marin et tout seul et personne pour juger qu'on est fou, aliéné, condamné à être alité avec la camisole. C'est automatique l'écriture, comme un bâillement qui défie le défi de l'insomnie, mais j'suis pas d'accord pour que mon cerveau me bâillonne et il le sait, c'est pas fini c'est pas fini dans le tonneau du capitaine, je revois la place du Capitole comme une hallucination devant moi, à marcher sur mon signe astrologique et à fixer mon ascendant, tu sais ces croyances, t'en fais ce que tu veux, je sais qu'elles sont d'une aide précieuse pour certains et pour d'autres, mais de ce que j'ai à te dire, c'est que si tu veux me prendre, c'est par les cornes, j'ai la bosse des mathématiques des signes sur la gueule c'est ma signature, et j'ai le comportement des sages, l'ivresse des coléoptères et la livraison sans domicile. T'sais parfois c'est ironique l'existence, être à la rue et créer un accident diplomatique dans la conscience des autres, j'ai ma bonne étoile, c'est ma foi qui te parles, j'ai ma bonne étoile, mon ange, nommes cette protection comme tu veux, mais j'suis à l'abri des caprices des choix de mon existence, c'est une foutue chance et j'ai de la reconnaissance pour la lumière qu'elle émane alors j'appelle le capitaine pour l'embrasser, parceque même s'il est gradé j'crois qu'il mérite d'avoir de la reconnaissance, on ne se sacrifie pas tous les jours, ou d'une manière anodine, comme ces bénévoles qui m'ont nourri quand j'traînais sous les coups de la rouste que me mettait ma soif d'expériences.
Capitaine ! Oh oh oh ! J'fais la ronde de ma solitude ! Quoi, encore ? Quoi quoi encore ? En coordination j'ai mon esprit en coopération avec mon corps. T'inquiètes pas de ça, vieux brigand, regardes mes yeux même s'ils te font penser à l'abysse. Au pire, si j'suis malade, mal, ça sera par dessus bord ! J'respecte trop les laveuses de ponts pour aller le salir. J'irai au bout de la planche et puis je ferais le grand saut. pas besoin d'une bouée, si je saute de planche je redeviendrai une planche. C'est la suite logique.
Capitaine ! Merci.
Qu'est ce que tu veux savoir ? T'as l'air tout triste dans ta cabine, avec ton journal de bord. Sérieux, t'as l'air triste. J'sais que tu ne l'es pas, mais t'as une sale gueule quand même. Qu'est ce qu'il t'arrives ? T'en a ras le cul des cartographies ?
On est tous pareils capitaine, capitonnés dans nos neurones, on cherche le neuf et de quoi se satisfaire, on tour en rond comme des poissons dans l'bocal, mais tu connais trop bien cette vie toi, des petites piaules de tes amantes aux lits d'une place pour deux et aux hôtels à dormir toujours tout seul. Souris capitaine, le tonneau est arrivé au bout de son existence, l'ivresse est là et tu n'auras pas été réellement seul. Dans une douzaine d'heures tu vas rejoindre le diable de tes derniers mois, tu vas te glisser à sa table pour y célébrer ton dernier repas. Qu'est ce que tu auras à lui raconter ? Pourquoi veux tu travestir ton âme et souiller ta pureté à la sienne ? C'est le goût des perditions et des destructions à long terme qui te gouvernes ? Pactiser avec ton passé ? Tu me fais rire. Tu connais les causes sans vouloir t'avouer tes horreurs, ça a un goût de vengeance, prendre une dernière fois le large sur l'océan qui t'a noyé pour être quitte avec cette tasse, bu de travers quand tu pensais qu'elle était pleine de destinée. Tu saisis capitaine ? Enfin, matelot, compagnon des salines infertiles, t'es qu'un humain, j'me permets de te redescendre un peu dans la gueule du sillage de l'existence humaine, y'a rien qui t'attends au bout de ta poutre ou de ta poitrine, ce n'est que l'essoufflement, t'as beau vouloir trouver la perle des coquillages, tu ne sais que te bâffrer de ces marrées miraculeuses qui font naître la mort du signe.
Jusqu'à la prochaine...
[quote="Churinga"]J'arrive pas à dormir
J'sens l'urgence en moi s'inviter, la chaleur de mon corps qui me chasse du lit, j'crois que c'est Morphée qui ne veut plus m'inviter à ses fêtes privées, c'est pas grave, j'ai réouvert une bouteille, la veille c'était hier et c'est le bon jour, c'est pas la bonne heure mais y'a l'humeur de t'écrire de trop bon matin parceque dormir c'est plus pour moi, j'ai passé le cap d'aller rejoindre la mer des songes, j'suis en route vers d'autres bords, d'autres horizons et le gouvernail a été saboté alors rien à faire, j'laisse l'encre couler j'ai levé l'ancre du sommeil, c'est plus pour moi ici, j'ai quitté le large de l'atoll, j'trace à la manière d'une filante ma lumière à moi, la blancheur qui va ressortir de ce contraste de nuit.
T'es prêt pour le départ ?
C'est déjà parti, pas besoin de t'apprêter comme ça, tu sais qu'on est tous beau dans le naturel et dans la nudité de l'instant, si t'es décoiffée je dirais que c'est l'vent, si t'es cernée j'dirais que c'est l'aventure du regard qui se pose sur des spectacles trop lourds à porter.
On fait une escale, t'aimes ça les contrées lointaines bercées par le chant des contre-jours? La lumière des grandes étoiles comme un instantané sorti d'une pellicule me parvient. C'est la renaissance des printemps, c'est saisonnier, c'est comme le pouls qui fait tourner la machinerie, c'est du va-et-vient incessant et faut pas chercher à mettre un sens à la terminologie des rouages, c'est dans l'sang, c'est le venin rouge d'un diable qui m'a atteint, ça fait quelques années déjà qu'il m'appelait, j'lui ai dressé le tapis, tu devineras la couleur.
Je verse le verre à la lisière de mes lèvres pour t'écrire mes vers, même si les rimes sont invisibles ici, dissimulées dans l'architecture ubuesque de mes usurpations fantasques et anachroniques de mon être. C'est la pleine tempête ici, tempête sèche, tannique, c'est des graines de sable qui germent sur la manivelle de mon esprit, j'suis le papier troué d'un orgue de barbarie, le porte-feuilles à la panse pleine de poésie retrouvé par terre, j'suis le tapissé du coin la gueule en graffiti, les poètes n'ont pas de visage quand ils renoncent à signer leurs proses. Alors on fait l'aviateur, on vole dans des contrées reliées entre elles par des poteaux téléphoniques, on s'écarte un peu les ailes au dessus des réseaux puis parfois on perd quelques plumes, le calamus d'une nouvelle mue, c'est qu'on est un peu des serpents glissés sous les rochers de la lune, réveillées par les gibbeuses et la grêle des réalités.
T'es perdu ?
J'crois qu'on a heurté un obstacle que le capitaine ne sait pas la provenance, ça a surgi sans prévenir, sans crier garde, c'est p'tet une autre épave, un de ces loups de mer totalement tourmenté sur sa barque qui cherche le soleil quand il ne fait que chanter gloire à la nuit.
C'est rien dit l'capitaine, c'est qu'un tourbillon, rien qu'une spirale de la pensée d'un monstre marin qui remonte. J'ai envie d'prendre un caneau et de descendre voir, y'a des marches ou faut s'projeter l'âme la tête la première dans ces lames éventrées ?
J'sais pas, j'men fous, à cette heure-ci, j'suis pacifique comme l'océan, il ne peut rien m'arriver, j'ai toujours un talisman il me protège, l'sentiment toujours bien accroché dans ma poitrine, j'vais aller lui causer au monstre, j'ai deux trois paroles à lui dire, s'il me laisse siphon ouvert, parfois les monstres n'aiment pas les autres monstres, à trop se ressembler on s'trouve toujours des raisons de s'en vouloir.
J'fais une apnée, j'ai pris un bol d'air, sait-on jamais, si je tarde à rejoindre la surface, ça pourra toujours me servir les jours sans oxygène, même si c'est plus la nuit maintenant que le jour, on va faire avec, on va faire avec ce qu'on est, ce qu'on a, ce qu'on veut. Faut pas que les ombres mangent mon identité même si la nuit tous les chats sont gris, au pire j'aurais une autre vie pour retomber sur mes pattes, p'tet un peu moins à côté de la plaque, les pieds un peu plus dans l'ciment, mais pas figés, j'veux pas me retrouver poings liés dans le dégueulasserie d'une bétonnière, j'ai besoin d'arbres, de nature, d'oiseaux. Bon la mer c'est pas l'idéal mais va pour le corail et les algues, va pour les poissons-lune plutôt que les chats, va pour les bouillonnements plutôt que la fumée, va pour les volcans qui se noient.
L'monstre j'l'ai pas trouvé, j'sais pas où est-ce qu'il se cache, il peut être plus en profondeur, p'tet en moi mais je l'ai pas trouvé, j'suis comme le petit poucet, je sème des restes de moi pour chasser la philosophale noire. C'est d'la roche volcanique, elle s'allonge sur le hamac du courant, c'est un drôle de matériau électrique.
Oh hey. Hey oh. Le monstre, t'es où ? Capitaine ! Les marins sont tombés, tu m'entends ? Ils ne se souviennent plus de rien, l'océan leur est tombé sur la tête ! Ils ne se souviennent plus des pirateries, quand ils étaient brigands et partaient conquérir d'autres villes à façonner des pâtisseries en sel de mer. C'est bien connu que les sirènes ont une haleine d'iode et que leurs baisers font couler des larmes ! Pouah, ils se sont perdus ces hommes, perdus dans des adolescences d'obsolescence, y'a plus le même parfum sur les méduses, même leurs regards ne pétrifient plus l'âme, y'a plus d'tasse à boire d'un thé marin, fade, rance, amer, ajoutes les termes que tu veux ! Y'a plus de hanse pour prendre avec du recul, le cœur accroché au cul, drôle de chimère qui sent la merde avec le recul de l'écho des photographies. En veux tu en voilà ?
Des phares à ne plus en finir, des berges interminables, le tumulte des mer mortes inspire plus des peintures de cimetières à bateaux que des jardins d'enfants.
Capitaine ! C'est l'heure de ta tournée ! T'entends pas l'appel des roses de sable ? On fait des déserts d'eaux ici, des océans de sables, c'est que le marchand est meilleur communicant que guérisseur. C'est pas si simple d'avoir des nuits noires, à rien penser, que le coup de massue d'un dieu qui te donnes répit, mais quand t'es en proie aux vertiges, aux tracasseries de la vie administrée, t'es la sardine dans sa boîte bouffé par le requin sans cervelle qui conserve son appétit juste pour te rappeler que t'es bon qu'à être mangé, mangé par la poésie fluviale qui te fais pousser des canaux sur la tronche. Tu connais la cartographies des écluses toi ? Y'a des sas à passer et c'est pas toujours facile.
Capitaine ! Allez, ressers un coup, j'tire l'oeil qui vire au vide, j'bois sur ton compte, tu permets, j'ai pas d'entreprise, j'ai que la vie pour remplir mon gobelet de contentement, tu sais, c'est ce besoin de consolation, capitaine, pourquoi on pêche ?
On est que d'la chair à consommation, on a l'goût des passions juste par égoïsme, quoi qu'on fasse, quoi qu'on dise, quoi qu'on tise, on est payant, des dépaysés d'notre propre sens. Alors on encense ceux qu'on veut encenser, souvent des reflets d'âmes qu'on pense être nous-mêmes, alors qu'on est potentiellement d'accord pour se cracher dessus dans le miroir ou qu'on a la prétention de ne même pas vouloir le faire, t'sais, le roi de la mer noire, faites ce que je dis et pas ce que je fais, la sale gueule de l'anarchie qu'on lui dresse, parceque c'est ça, ce n'est que du domptage, du "assis", "chut", "donne la patte" pendant que moi j'engraisse la mienne pépère.
Putain capitaine ! Oh ! Ta pitance me soulage, mais dis toi t'as capitulé face au capital capitaine ? C'est l'arme fatale : ils t'ont fait croire qu'à tout avoir tu t'étais trouvé ?
Tu me fais rire, même si tu te barres, c'est pas toi que t'as trouvé, t'es pas en équilibre avec toi même ou tu t'en contentes et t'es content d'passer à côté de tout ce que tu pourrais être ?
Le devenir... Pour ma pomme, j'lui ai toujours demandé de venir au devenir, même avec des prières et des gestes d'appels, il s'est jamais pointé. À croire qu'il était toujours là, disponible au changement, mais j'suis pas devin, j'sais juste lire dans les signes pour avoir la direction. C'est là que j'ai compris que l'insigne et que l'enseigne c'étaient pas mes potes, à la différence du capitaine et de ses tonneaux qui font mauvaise mine au fur et à mesure de mes monologues en aparté.
Tsais matelot, j'me suis toujours questionné sur le pourquoi on se partage, pourquoi on diffuse son message, même si des fois c'est rien qu'une plainte, qu'un coup de gueule, un bonheur, une joie, ou une élucubration un peu diffuse. C'est pour de sentir existant. Et dans son propre reflet terni par la solitude j'crois que ça ne suffit pas, j'ai juste ce besoin de briller ailleurs, même si on me déteste. J'en ai peu à faire qu'on m'aime, faut voir comment j'envoi chier les lessiveuses du pont avec leur langues, qu'elles lèchent la poussière elles, font' bien c'qu'elles veulent ces amatrices de poutres vermoulues dans leur cassure de poutre spirituelle, qu'on soit pas d'accord sur le sens vers lequel tourne le soleil n'empêche pas le soleil de briller. À chacun son pont comme on dit, c'est l'capitaine qui sait ça. Mais pourquoi partager un bout de son bois si c'est pour réchauffer des cœurs qui préfèrent le froid ? Y'a du sang froid et du sang chaud, du sang tiédie par rapport aux extrémités de nos raisonnements, j'crois qu'on fait mauvais usage de nos ressources, on se fend nos poutres chacun de nos côtés au lieu de construire l'édifice de notre humanité commune. C'est tellement triste que j'sais plus quoi penser des bâtisseurs de la normalité, j'me dis qu'ils voulaient qu'on s'effondre, tous, les uns contre les autres, à vouloir lever sa poutre plus haut que les autres et qu'on en oublie que c'est le poitrine qui porte la poutre et pas le contraire.
Capitaine ! Nan j'ai pas fini mon godet mais jveux juste te préciser que c'est l'idylle qui se cache dans ton tonneau. Ouais ouais je sais, c'est un peu un missile balistique, ça vise là où il faut, mais pour une insomnie j'voulais te préciser qu'elle me fait du bien, qu'elle me soulage, ces temps-ci je n'arrivais plus à me déverser comme ça, comme tu le fais avec ta pitanche.
J'crois que la vie ce n'est pas plus que de l'imprévu sur fond de programmé. Toujours un impromptu à l'antenne qui réhausse le professionnel tant attendu. C'est le hasard du direct, plus d'une heure collée sur la feuille numérique et sur le prompteur à créer, forcément que y'a du cafouillage. Tu n'entends pas les rires de l'intraveineuse de la création mais saches qu'ici on rigole marin et tout seul et personne pour juger qu'on est fou, aliéné, condamné à être alité avec la camisole. C'est automatique l'écriture, comme un bâillement qui défie le défi de l'insomnie, mais j'suis pas d'accord pour que mon cerveau me bâillonne et il le sait, c'est pas fini c'est pas fini dans le tonneau du capitaine, je revois la place du Capitole comme une hallucination devant moi, à marcher sur mon signe astrologique et à fixer mon ascendant, tu sais ces croyances, t'en fais ce que tu veux, je sais qu'elles sont d'une aide précieuse pour certains et pour d'autres, mais de ce que j'ai à te dire, c'est que si tu veux me prendre, c'est par les cornes, j'ai la bosse des mathématiques des signes sur la gueule c'est ma signature, et j'ai le comportement des sages, l'ivresse des coléoptères et la livraison sans domicile. T'sais parfois c'est ironique l'existence, être à la rue et créer un accident diplomatique dans la conscience des autres, j'ai ma bonne étoile, c'est ma foi qui te parles, j'ai ma bonne étoile, mon ange, nommes cette protection comme tu veux, mais j'suis à l'abri des caprices des choix de mon existence, c'est une foutue chance et j'ai de la reconnaissance pour la lumière qu'elle émane alors j'appelle le capitaine pour l'embrasser, parceque même s'il est gradé j'crois qu'il mérite d'avoir de la reconnaissance, on ne se sacrifie pas tous les jours, ou d'une manière anodine, comme ces bénévoles qui m'ont nourri quand j'traînais sous les coups de la rouste que me mettait ma soif d'expériences.
Capitaine ! Oh oh oh ! J'fais la ronde de ma solitude ! Quoi, encore ? Quoi quoi encore ? En coordination j'ai mon esprit en coopération avec mon corps. T'inquiètes pas de ça, vieux brigand, regardes mes yeux même s'ils te font penser à l'abysse. Au pire, si j'suis malade, mal, ça sera par dessus bord ! J'respecte trop les laveuses de ponts pour aller le salir. J'irai au bout de la planche et puis je ferais le grand saut. pas besoin d'une bouée, si je saute de planche je redeviendrai une planche. C'est la suite logique.
Capitaine ! Merci.
Qu'est ce que tu veux savoir ? T'as l'air tout triste dans ta cabine, avec ton journal de bord. Sérieux, t'as l'air triste. J'sais que tu ne l'es pas, mais t'as une sale gueule quand même. Qu'est ce qu'il t'arrives ? T'en a ras le cul des cartographies ?
On est tous pareils capitaine, capitonnés dans nos neurones, on cherche le neuf et de quoi se satisfaire, on tour en rond comme des poissons dans l'bocal, mais tu connais trop bien cette vie toi, des petites piaules de tes amantes aux lits d'une place pour deux et aux hôtels à dormir toujours tout seul. Souris capitaine, le tonneau est arrivé au bout de son existence, l'ivresse est là et tu n'auras pas été réellement seul. Dans une douzaine d'heures tu vas rejoindre le diable de tes derniers mois, tu vas te glisser à sa table pour y célébrer ton dernier repas. Qu'est ce que tu auras à lui raconter ? Pourquoi veux tu travestir ton âme et souiller ta pureté à la sienne ? C'est le goût des perditions et des destructions à long terme qui te gouvernes ? Pactiser avec ton passé ? Tu me fais rire. Tu connais les causes sans vouloir t'avouer tes horreurs, ça a un goût de vengeance, prendre une dernière fois le large sur l'océan qui t'a noyé pour être quitte avec cette tasse, bu de travers quand tu pensais qu'elle était pleine de destinée. Tu saisis capitaine ? Enfin, matelot, compagnon des salines infertiles, t'es qu'un humain, j'me permets de te redescendre un peu dans la gueule du sillage de l'existence humaine, y'a rien qui t'attends au bout de ta poutre ou de ta poitrine, ce n'est que l'essoufflement, t'as beau vouloir trouver la perle des coquillages, tu ne sais que te bâffrer de ces marrées miraculeuses qui font naître la mort du signe.
Jusqu'à la prochaine...[/quote]
<3
et voilà! va falloir speeder maintenant :), activation téléportation pour ne pas être en retard au boulot. 1, 2, 3. prêt feu partez!
J'arrive pas à dormir
J'sens l'urgence en moi s'inviter, la chaleur de mon corps qui me chasse du lit, j'crois que c'est Morphée qui ne veut plus m'inviter à ses fêtes privées, c'est pas grave, j'ai réouvert une bouteille, la veille c'était hier et c'est le bon jour, c'est pas la bonne heure mais y'a l'humeur de t'écrire de trop bon matin parceque dormir c'est plus pour moi, j'ai passé le cap d'aller rejoindre la mer des songes, j'suis en route vers d'autres bords, d'autres horizons et le gouvernail a été saboté alors rien à faire, j'laisse l'encre couler j'ai levé l'ancre du sommeil, c'est plus pour moi ici, j'ai quitté le large de l'atoll, j'trace à la manière d'une filante ma lumière à moi, la blancheur qui va ressortir de ce contraste de nuit.
T'es prêt pour le départ ?
C'est déjà parti, pas besoin de t'apprêter comme ça, tu sais qu'on est tous beau dans le naturel et dans la nudité de l'instant, si t'es décoiffée je dirais que c'est l'vent, si t'es cernée j'dirais que c'est l'aventure du regard qui se pose sur des spectacles trop lourds à porter.
On fait une escale, t'aimes ça les contrées lointaines bercées par le chant des contre-jours? La lumière des grandes étoiles comme un instantané sorti d'une pellicule me parvient. C'est la renaissance des printemps, c'est saisonnier, c'est comme le pouls qui fait tourner la machinerie, c'est du va-et-vient incessant et faut pas chercher à mettre un sens à la terminologie des rouages, c'est dans l'sang, c'est le venin rouge d'un diable qui m'a atteint, ça fait quelques années déjà qu'il m'appelait, j'lui ai dressé le tapis, tu devineras la couleur.
Je verse le verre à la lisière de mes lèvres pour t'écrire mes vers, même si les rimes sont invisibles ici, dissimulées dans l'architecture ubuesque de mes usurpations fantasques et anachroniques de mon être. C'est la pleine tempête ici, tempête sèche, tannique, c'est des graines de sable qui germent sur la manivelle de mon esprit, j'suis le papier troué d'un orgue de barbarie, le porte-feuilles à la panse pleine de poésie retrouvé par terre, j'suis le tapissé du coin la gueule en graffiti, les poètes n'ont pas de visage quand ils renoncent à signer leurs proses. Alors on fait l'aviateur, on vole dans des contrées reliées entre elles par des poteaux téléphoniques, on s'écarte un peu les ailes au dessus des réseaux puis parfois on perd quelques plumes, le calamus d'une nouvelle mue, c'est qu'on est un peu des serpents glissés sous les rochers de la lune, réveillées par les gibbeuses et la grêle des réalités.
T'es perdu ?
J'crois qu'on a heurté un obstacle que le capitaine ne sait pas la provenance, ça a surgi sans prévenir, sans crier garde, c'est p'tet une autre épave, un de ces loups de mer totalement tourmenté sur sa barque qui cherche le soleil quand il ne fait que chanter gloire à la nuit.
C'est rien dit l'capitaine, c'est qu'un tourbillon, rien qu'une spirale de la pensée d'un monstre marin qui remonte. J'ai envie d'prendre un caneau et de descendre voir, y'a des marches ou faut s'projeter l'âme la tête la première dans ces lames éventrées ?
J'sais pas, j'men fous, à cette heure-ci, j'suis pacifique comme l'océan, il ne peut rien m'arriver, j'ai toujours un talisman il me protège, l'sentiment toujours bien accroché dans ma poitrine, j'vais aller lui causer au monstre, j'ai deux trois paroles à lui dire, s'il me laisse siphon ouvert, parfois les monstres n'aiment pas les autres monstres, à trop se ressembler on s'trouve toujours des raisons de s'en vouloir.
J'fais une apnée, j'ai pris un bol d'air, sait-on jamais, si je tarde à rejoindre la surface, ça pourra toujours me servir les jours sans oxygène, même si c'est plus la nuit maintenant que le jour, on va faire avec, on va faire avec ce qu'on est, ce qu'on a, ce qu'on veut. Faut pas que les ombres mangent mon identité même si la nuit tous les chats sont gris, au pire j'aurais une autre vie pour retomber sur mes pattes, p'tet un peu moins à côté de la plaque, les pieds un peu plus dans l'ciment, mais pas figés, j'veux pas me retrouver poings liés dans le dégueulasserie d'une bétonnière, j'ai besoin d'arbres, de nature, d'oiseaux. Bon la mer c'est pas l'idéal mais va pour le corail et les algues, va pour les poissons-lune plutôt que les chats, va pour les bouillonnements plutôt que la fumée, va pour les volcans qui se noient.
L'monstre j'l'ai pas trouvé, j'sais pas où est-ce qu'il se cache, il peut être plus en profondeur, p'tet en moi mais je l'ai pas trouvé, j'suis comme le petit poucet, je sème des restes de moi pour chasser la philosophale noire. C'est d'la roche volcanique, elle s'allonge sur le hamac du courant, c'est un drôle de matériau électrique.
Oh hey. Hey oh. Le monstre, t'es où ? Capitaine ! Les marins sont tombés, tu m'entends ? Ils ne se souviennent plus de rien, l'océan leur est tombé sur la tête ! Ils ne se souviennent plus des pirateries, quand ils étaient brigands et partaient conquérir d'autres villes à façonner des pâtisseries en sel de mer. C'est bien connu que les sirènes ont une haleine d'iode et que leurs baisers font couler des larmes ! Pouah, ils se sont perdus ces hommes, perdus dans des adolescences d'obsolescence, y'a plus le même parfum sur les méduses, même leurs regards ne pétrifient plus l'âme, y'a plus d'tasse à boire d'un thé marin, fade, rance, amer, ajoutes les termes que tu veux ! Y'a plus de hanse pour prendre avec du recul, le cœur accroché au cul, drôle de chimère qui sent la merde avec le recul de l'écho des photographies. En veux tu en voilà ?
Des phares à ne plus en finir, des berges interminables, le tumulte des mer mortes inspire plus des peintures de cimetières à bateaux que des jardins d'enfants.
Capitaine ! C'est l'heure de ta tournée ! T'entends pas l'appel des roses de sable ? On fait des déserts d'eaux ici, des océans de sables, c'est que le marchand est meilleur communicant que guérisseur. C'est pas si simple d'avoir des nuits noires, à rien penser, que le coup de massue d'un dieu qui te donnes répit, mais quand t'es en proie aux vertiges, aux tracasseries de la vie administrée, t'es la sardine dans sa boîte bouffé par le requin sans cervelle qui conserve son appétit juste pour te rappeler que t'es bon qu'à être mangé, mangé par la poésie fluviale qui te fais pousser des canaux sur la tronche. Tu connais la cartographies des écluses toi ? Y'a des sas à passer et c'est pas toujours facile.
Capitaine ! Allez, ressers un coup, j'tire l'oeil qui vire au vide, j'bois sur ton compte, tu permets, j'ai pas d'entreprise, j'ai que la vie pour remplir mon gobelet de contentement, tu sais, c'est ce besoin de consolation, capitaine, pourquoi on pêche ?
On est que d'la chair à consommation, on a l'goût des passions juste par égoïsme, quoi qu'on fasse, quoi qu'on dise, quoi qu'on tise, on est payant, des dépaysés d'notre propre sens. Alors on encense ceux qu'on veut encenser, souvent des reflets d'âmes qu'on pense être nous-mêmes, alors qu'on est potentiellement d'accord pour se cracher dessus dans le miroir ou qu'on a la prétention de ne même pas vouloir le faire, t'sais, le roi de la mer noire, faites ce que je dis et pas ce que je fais, la sale gueule de l'anarchie qu'on lui dresse, parceque c'est ça, ce n'est que du domptage, du "assis", "chut", "donne la patte" pendant que moi j'engraisse la mienne pépère.
Putain capitaine ! Oh ! Ta pitance me soulage, mais dis toi t'as capitulé face au capital capitaine ? C'est l'arme fatale : ils t'ont fait croire qu'à tout avoir tu t'étais trouvé ?
Tu me fais rire, même si tu te barres, c'est pas toi que t'as trouvé, t'es pas en équilibre avec toi même ou tu t'en contentes et t'es content d'passer à côté de tout ce que tu pourrais être ?
Le devenir... Pour ma pomme, j'lui ai toujours demandé de venir au devenir, même avec des prières et des gestes d'appels, il s'est jamais pointé. À croire qu'il était toujours là, disponible au changement, mais j'suis pas devin, j'sais juste lire dans les signes pour avoir la direction. C'est là que j'ai compris que l'insigne et que l'enseigne c'étaient pas mes potes, à la différence du capitaine et de ses tonneaux qui font mauvaise mine au fur et à mesure de mes monologues en aparté.
Tsais matelot, j'me suis toujours questionné sur le pourquoi on se partage, pourquoi on diffuse son message, même si des fois c'est rien qu'une plainte, qu'un coup de gueule, un bonheur, une joie, ou une élucubration un peu diffuse. C'est pour de sentir existant. Et dans son propre reflet terni par la solitude j'crois que ça ne suffit pas, j'ai juste ce besoin de briller ailleurs, même si on me déteste. J'en ai peu à faire qu'on m'aime, faut voir comment j'envoi chier les lessiveuses du pont avec leur langues, qu'elles lèchent la poussière elles, font' bien c'qu'elles veulent ces amatrices de poutres vermoulues dans leur cassure de poutre spirituelle, qu'on soit pas d'accord sur le sens vers lequel tourne le soleil n'empêche pas le soleil de briller. À chacun son pont comme on dit, c'est l'capitaine qui sait ça. Mais pourquoi partager un bout de son bois si c'est pour réchauffer des cœurs qui préfèrent le froid ? Y'a du sang froid et du sang chaud, du sang tiédie par rapport aux extrémités de nos raisonnements, j'crois qu'on fait mauvais usage de nos ressources, on se fend nos poutres chacun de nos côtés au lieu de construire l'édifice de notre humanité commune. C'est tellement triste que j'sais plus quoi penser des bâtisseurs de la normalité, j'me dis qu'ils voulaient qu'on s'effondre, tous, les uns contre les autres, à vouloir lever sa poutre plus haut que les autres et qu'on en oublie que c'est le poitrine qui porte la poutre et pas le contraire.
Capitaine ! Nan j'ai pas fini mon godet mais jveux juste te préciser que c'est l'idylle qui se cache dans ton tonneau. Ouais ouais je sais, c'est un peu un missile balistique, ça vise là où il faut, mais pour une insomnie j'voulais te préciser qu'elle me fait du bien, qu'elle me soulage, ces temps-ci je n'arrivais plus à me déverser comme ça, comme tu le fais avec ta pitanche.
J'crois que la vie ce n'est pas plus que de l'imprévu sur fond de programmé. Toujours un impromptu à l'antenne qui réhausse le professionnel tant attendu. C'est le hasard du direct, plus d'une heure collée sur la feuille numérique et sur le prompteur à créer, forcément que y'a du cafouillage. Tu n'entends pas les rires de l'intraveineuse de la création mais saches qu'ici on rigole marin et tout seul et personne pour juger qu'on est fou, aliéné, condamné à être alité avec la camisole. C'est automatique l'écriture, comme un bâillement qui défie le défi de l'insomnie, mais j'suis pas d'accord pour que mon cerveau me bâillonne et il le sait, c'est pas fini c'est pas fini dans le tonneau du capitaine, je revois la place du Capitole comme une hallucination devant moi, à marcher sur mon signe astrologique et à fixer mon ascendant, tu sais ces croyances, t'en fais ce que tu veux, je sais qu'elles sont d'une aide précieuse pour certains et pour d'autres, mais de ce que j'ai à te dire, c'est que si tu veux me prendre, c'est par les cornes, j'ai la bosse des mathématiques des signes sur la gueule c'est ma signature, et j'ai le comportement des sages, l'ivresse des coléoptères et la livraison sans domicile. T'sais parfois c'est ironique l'existence, être à la rue et créer un accident diplomatique dans la conscience des autres, j'ai ma bonne étoile, c'est ma foi qui te parles, j'ai ma bonne étoile, mon ange, nommes cette protection comme tu veux, mais j'suis à l'abri des caprices des choix de mon existence, c'est une foutue chance et j'ai de la reconnaissance pour la lumière qu'elle émane alors j'appelle le capitaine pour l'embrasser, parceque même s'il est gradé j'crois qu'il mérite d'avoir de la reconnaissance, on ne se sacrifie pas tous les jours, ou d'une manière anodine, comme ces bénévoles qui m'ont nourri quand j'traînais sous les coups de la rouste que me mettait ma soif d'expériences.
Capitaine ! Oh oh oh ! J'fais la ronde de ma solitude ! Quoi, encore ? Quoi quoi encore ? En coordination j'ai mon esprit en coopération avec mon corps. T'inquiètes pas de ça, vieux brigand, regardes mes yeux même s'ils te font penser à l'abysse. Au pire, si j'suis malade, mal, ça sera par dessus bord ! J'respecte trop les laveuses de ponts pour aller le salir. J'irai au bout de la planche et puis je ferais le grand saut. pas besoin d'une bouée, si je saute de planche je redeviendrai une planche. C'est la suite logique.
Capitaine ! Merci.
Qu'est ce que tu veux savoir ? T'as l'air tout triste dans ta cabine, avec ton journal de bord. Sérieux, t'as l'air triste. J'sais que tu ne l'es pas, mais t'as une sale gueule quand même. Qu'est ce qu'il t'arrives ? T'en a ras le cul des cartographies ?
On est tous pareils capitaine, capitonnés dans nos neurones, on cherche le neuf et de quoi se satisfaire, on tour en rond comme des poissons dans l'bocal, mais tu connais trop bien cette vie toi, des petites piaules de tes amantes aux lits d'une place pour deux et aux hôtels à dormir toujours tout seul. Souris capitaine, le tonneau est arrivé au bout de son existence, l'ivresse est là et tu n'auras pas été réellement seul. Dans une douzaine d'heures tu vas rejoindre le diable de tes derniers mois, tu vas te glisser à sa table pour y célébrer ton dernier repas. Qu'est ce que tu auras à lui raconter ? Pourquoi veux tu travestir ton âme et souiller ta pureté à la sienne ? C'est le goût des perditions et des destructions à long terme qui te gouvernes ? Pactiser avec ton passé ? Tu me fais rire. Tu connais les causes sans vouloir t'avouer tes horreurs, ça a un goût de vengeance, prendre une dernière fois le large sur l'océan qui t'a noyé pour être quitte avec cette tasse, bu de travers quand tu pensais qu'elle était pleine de destinée. Tu saisis capitaine ? Enfin, matelot, compagnon des salines infertiles, t'es qu'un humain, j'me permets de te redescendre un peu dans la gueule du sillage de l'existence humaine, y'a rien qui t'attends au bout de ta poutre ou de ta poitrine, ce n'est que l'essoufflement, t'as beau vouloir trouver la perle des coquillages, tu ne sais que te bâffrer de ces marrées miraculeuses qui font naître la mort du signe.
Jusqu'à la prochaine...
<3
et voilà! va falloir speeder maintenant , activation téléportation pour ne pas être en retard au boulot. 1, 2, 3. prêt feu partez!
Popopo Churinga est dans la place ! ✌
En vrai, tu ralentis la cadence juste pour écrire d'un coup un pavé en fait ? Enfin soit ... l'important c'est que tu écrives hein :D tu vois ce que je veux dire !
La prochaine fois, faudra te regarder écrire lors d'une nuit blanche, tu sais l'empreinte de nos lumières ... ça doit se constater derrière ça je pense. Merci pour ta lumière cher petit Churinga sauvage !
Excusez moi
J'aime trop l'orage et ses éclats
Ses électrochocs le coup de foudre
Celui qui fait qu'on se met dans tous ses états
Pardonnez ma prose qui connait la débâcle
À l'image de ma vie elle connait des attaques
Qui au cœur font prendre de drôles d'essors
Ce ne sont que des secousses des pincements qui font manèges des sentiments
Perdez la tête l'alcool est entêtant
Comme le chant de la girouette qui module quand tourne le vent
Ni oubli ni pardon hein