Bonjour à tous ! Voilà, j'aime beaucoup l'Histoire avec un grand H et je ne pense pas être le seul dans ce cas donc je vous propose de venir ici, partager les moments de l'Histoire que vous trouvez intéressants. Cependant, il y a quelques règles : - vous devez mentionner la date historique de l'évènement (je sais ça paraît logique mais on sait jamais :D) - vous devez mentionner le nom de l'évènement (idem :D) - vous devez expliquer la raison de votre choix À vous de jouer !
JoannLataste Il y a 7 ans

Bonjour à tous !
Voilà, j'aime beaucoup l'Histoire avec un grand H et je ne pense pas être le seul dans ce cas donc je vous propose de venir ici, partager les moments de l'Histoire que vous trouvez intéressants.
Cependant, il y a quelques règles :
- vous devez mentionner la date historique de l'évènement (je sais ça paraît logique mais on sait jamais )
- vous devez mentionner le nom de l'évènement (idem )
- vous devez expliquer la raison de votre choix
À vous de jouer !

25 juillet 1914 - Le dernier discours de Jean Jaurès. 5 jours avant son assassinat, quelques semaines avant la barbarie.
Maitre Kaio Il y a 7 ans

25 juillet 1914 - Le dernier discours de Jean Jaurès. 5 jours avant son assassinat, quelques semaines avant la barbarie.

[quote]Citoyens, Je veux vous dire ce soir que jamais nous n'avons été, que jamais depuis quarante ans l'Europe n'a été dans une situation plus menaçante et plus tragique que celle où nous sommes à l'heure où j'ai la responsabilité de vous adresser la parole. Ah! citoyens, je ne veux pas forcer les couleurs sombres du tableau, je ne veux pas dire que la rupture diplomatique dont nous avons eu la nouvelle il y a une demie heure, entre l'Autriche et la Serbie, signifie nécessairement qu'une guerre entre l'Autriche et la Serbie va éclater et je ne dis pas que si la guerre éclate entre la Serbie et l'Autriche le conflit s'étendra nécessairement au reste de l'Europe, mais je dis que nous avons contre nous, contre la paix, contre la vie des hommes à l'heure actuelle, des chances terribles et contre lesquelles il faudra que les prolétaires de l'Europe tentent les efforts de solidarité suprême qu'ils pourront tenter. Citoyens, la note que l'Autriche a adressée à la Serbie est pleine de menaces et si l'Autriche envahit le territoire slave, si les Germains, si la race germanique d'Autriche fait violence à ces Serbes qui sont une partie du monde slave et pour lesquels les slaves de Russie éprouvent une sympathie profonde, il y a à craindre et à prévoir que la Russie entrera dans le conflit, et si la Russie intervient pour défendre la Serbie, l'Autriche ayant devant elle deux adversaires, la Serbie et la Russie, invoquera le traité d'alliance qui l'unit à l'Allemagne et l'Allemagne fait savoir qu'elle se solidarisera avec l'Autriche. Et si le conflit ne restait pas entre l'Autriche et la Serbie, si la Russie s'en mêlait, l'Autriche verrait l'Allemagne prendre place sur les champs de bataille à ses côtés. Mais alors, ce n'est plus seulement le traité d'alliance entre l'Autriche et l'Allemagne qui entre en jeu, c'est le traité secret mais dont on connaît les clauses essentielles, qui lie la Russie et la France et la Russie dira à la France : "J'ai contre moi deux adversaires, l'Allemagne et l'Autriche, j'ai le droit d'invoquer le traité qui nous lie, il faut que la France vienne prendre place à mes côtés." A l'heure actuelle, nous sommes peut-être à la veille du jour où l'Autriche va se jeter sur les Serbes et alors l'Autriche et l'Allemagne se jetant sur les Serbes et les Russes, c'est l'Europe en feu, c'est le monde en feu. Dans une heure aussi grave, aussi pleine de périls pour nous tous, pour toutes les patries, je ne veux pas m'attarder à chercher longuement les responsabilités. Nous avons les nôtres, Moutet l'a dit et j'atteste devant l'Histoire que nous les avions prévues, que nous les avions annoncées; lorsque nous avons dit que pénétrer par la force, par les armes au Maroc, c'était ouvrir l'ère des ambitions, des convoitises et des conflits, on nous a dénoncés comme de mauvais Français et c'est nous qui avions le souci de la France. Voilà, hélas! notre part de responsabilités, et elle se précise, si vous voulez bien songer que c'est la question de la Bosnie-Herzégovine qui est l'occasion de la lutte entre l'Autriche et la Serbie et que nous, Français, quand l'Autriche annexait la Bosnie-Herzégovine, nous n'avions pas le droit ni le moyen de lui opposer la moindre remontrance, parce que nous étions engagés au Maroc et que nous avions besoin de nous faire pardonner notre propre péché en pardonnant les péchés des autres. Et alors notre ministre des Affaires étrangères disait à l'Autriche: "Nous vous passons la Bosnie-Herzégovine, à condition que vous nous passiez le Maroc" et nous promenions nos offres de pénitence de puissance en puissance, de nation en nation, et nous disions à l'Italie. "Tu peux aller en Tripolitaine, puisque je suis au Maroc, tu peux voler à l'autre bout de la rue, puisque moi j'ai volé à l'extrémité." Chaque peuple paraît à travers les rues de l'Europe avec sa petite torche à la main et maintenant voilà l'incendie. Eh bien! citoyens, nous avons notre part de responsabilité, mais elle ne cache pas la responsabilité des autres et nous avons le droit et le devoir de dénoncer, d'une part, la sournoiserie et la brutalité de la diplomatie allemande, et, d'autre part, la duplicité de la diplomatie russe. Les Russes qui vont peut-être prendre parti pour les Serbes contre l'Autriche et qui vont dire "Mon cœur de grand peuple slave ne supporte pas qu'on fasse violence au petit peuple slave de Serbie. "Oui, mais qui est-ce qui a frappé la Serbie au cœur? Quand la Russie est intervenue dans les Balkans, en 1877, et quand elle a créé une Bulgarie, soi-disant indépendante, avec la pensée de mettre la main sur elle, elle a dit à l'Autriche "Laisse-moi faire et je te confierai l'administration de la Bosnie-Herzégovine. "L'administration, vous comprenez ce que cela veut dire, entre diplomates, et du jour où l'Autriche-Hongrie a reçu l'ordre d'administrer la Bosnie-Herzégovine, elle n'a eu qu'une pensée, c'est de l'administrer au mieux de ses intérêts." Dans l'entrevue que le ministre des Affaires étrangères russe a eu avec le ministre des Affaires étrangères de l'Autriche, la Russie a dit à l'Autriche: "Je t'autoriserai à annexer la Bosnie-Herzégovine à condition que tu me permettes d'établir un débouché sur la mer Noire, à proximité de Constantinople." M. d'Ærenthal a fait un signe que la Russie a interprété comme un oui, et elle a autorisé l'Autriche à prendre la Bosnie-Herzégovine, puis quand la Bosnie-Herzégovine est entrée dans les poches de l'Autriche, elle a dit à l'Autriche : "C'est mon tour pour la mer Noire." - "Quoi? Qu'est-ce que je vous ai dit? Rien du tout !", et depuis c'est la brouille avec la Russie et l'Autriche, entre M. Iswolsky, ministre des Affaires étrangères de la Russie, et M. d'Ærenthal, ministre des Affaires étrangères de l'Autriche ; mais la Russie avait été la complice de l'Autriche pour livrer les Slaves de Bosnie-Herzégovine à l'Autriche-Hongrie et pour blesser au cœur les Slaves de Serbie. C'est ce qui l'engage dans les voies où elle est maintenant. Si depuis trente ans, si depuis que l'Autriche a l'administration de la Bosnie-Herzégovine, elle avait fait du bien à ces peuples, il n'y aurait pas aujourd'hui de difficultés en Europe; mais la cléricale Autriche tyrannisait la Bosnie-Herzégovine; elle a voulu la convertir par force au catholicisme; en la persécutant dans ses croyances, elle a soulevé le mécontentement de ces peuples. La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l'Autriche ont contribué à créer l'état de choses horrible où nous sommes. L'Europe se débat comme dans un cauchemar. Eh bien! citoyens, dans l'obscurité qui nous environne, dans l'incertitude profonde où nous sommes de ce que sera demain, je ne veux prononcer aucune parole téméraire, j'espère encore malgré tout qu'en raison même de l'énormité du désastre dont nous sommes menacés, à la dernière minute, les gouvernements se ressaisiront et que nous n'aurons pas à frémir d'horreur à la pensée du cataclysme qu'entraînerait aujourd'hui pour les hommes une guerre européenne. Vous avez vu la guerre des Balkans; une armée presque entière a succombé soit sur le champ de bataille, soit dans les lits d'hôpitaux, une armée est partie à un chiffre de trois cent mille hommes, elle laisse dans la terre des champs de bataille, dans les fossés des chemins ou dans les lits d'hôpitaux infectés par le typhus cent mille hommes sur trois cent mille. Songez à ce que serait le désastre pour l'Europe: ce ne serait plus, comme dans les Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais quatre, cinq et six armées de deux millions d'hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie! Et voilà pourquoi, quand la nuée de l'orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je veux espérer encore que le crime ne sera pas consommé. Citoyens, si la tempête éclatait, tous, nous socialistes, nous aurons le souci de nous sauver le plus tôt possible du crime que les dirigeants auront commis et en attendant, s'il nous reste quelque chose, s'il nous reste quelques heures, nous redoublerons d'efforts pour prévenir la catastrophe. Déjà, dans le Vorwaerts, nos camarades socialistes d'Allemagne s'élèvent avec indignation contre la note de l'Autriche et je crois que notre bureau socialiste international est convoqué. Quoi qu'il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n'y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et, de sauvagerie, qu'une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c'est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d'hommes de s'unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l'horrible cauchemar. J'aurais honte de moi-même, citoyens, s'il y avait parmi vous un seul qui puisse croire que je cherche à tourner au profit d'une victoire électorale, si précieuse qu'elle puisse être, le drame des événements. Mais j'ai le droit de vous dire que c'est notre devoir à nous, à vous tous, de ne pas négliger une seule occasion de montrer que vous êtes avec ce parti socialiste international qui représente à cette heure, sous l'orage, la seule promesse d'une possibilité de paix ou d'un rétablissement de la paix.[/quote] Le voici. Pourquoi ce choix ?
JoannLataste Il y a 7 ans

Citoyens,

Je veux vous dire ce soir que jamais nous n'avons été, que jamais depuis quarante ans l'Europe n'a été dans une situation plus menaçante et plus tragique que celle où nous sommes à l'heure où j'ai la responsabilité de vous adresser la parole. Ah! citoyens, je ne veux pas forcer les couleurs sombres du tableau, je ne veux pas dire que la rupture diplomatique dont nous avons eu la nouvelle il y a une demie heure, entre l'Autriche et la Serbie, signifie nécessairement qu'une guerre entre l'Autriche et la Serbie va éclater et je ne dis pas que si la guerre éclate entre la Serbie et l'Autriche le conflit s'étendra nécessairement au reste de l'Europe, mais je dis que nous avons contre nous, contre la paix, contre la vie des hommes à l'heure actuelle, des chances terribles et contre lesquelles il faudra que les prolétaires de l'Europe tentent les efforts de solidarité suprême qu'ils pourront tenter.

Citoyens, la note que l'Autriche a adressée à la Serbie est pleine de menaces et si l'Autriche envahit le territoire slave, si les Germains, si la race germanique d'Autriche fait violence à ces Serbes qui sont une partie du monde slave et pour lesquels les slaves de Russie éprouvent une sympathie profonde, il y a à craindre et à prévoir que la Russie entrera dans le conflit, et si la Russie intervient pour défendre la Serbie, l'Autriche ayant devant elle deux adversaires, la Serbie et la Russie, invoquera le traité d'alliance qui l'unit à l'Allemagne et l'Allemagne fait savoir qu'elle se solidarisera avec l'Autriche. Et si le conflit ne restait pas entre l'Autriche et la Serbie, si la Russie s'en mêlait, l'Autriche verrait l'Allemagne prendre place sur les champs de bataille à ses côtés. Mais alors, ce n'est plus seulement le traité d'alliance entre l'Autriche et l'Allemagne qui entre en jeu, c'est le traité secret mais dont on connaît les clauses essentielles, qui lie la Russie et la France et la Russie dira à la France :

"J'ai contre moi deux adversaires, l'Allemagne et l'Autriche, j'ai le droit d'invoquer le traité qui nous lie, il faut que la France vienne prendre place à mes côtés." A l'heure actuelle, nous sommes peut-être à la veille du jour où l'Autriche va se jeter sur les Serbes et alors l'Autriche et l'Allemagne se jetant sur les Serbes et les Russes, c'est l'Europe en feu, c'est le monde en feu.

Dans une heure aussi grave, aussi pleine de périls pour nous tous, pour toutes les patries, je ne veux pas m'attarder à chercher longuement les responsabilités. Nous avons les nôtres, Moutet l'a dit et j'atteste devant l'Histoire que nous les avions prévues, que nous les avions annoncées; lorsque nous avons dit que pénétrer par la force, par les armes au Maroc, c'était ouvrir l'ère des ambitions, des convoitises et des conflits, on nous a dénoncés comme de mauvais Français et c'est nous qui avions le souci de la France.

Voilà, hélas! notre part de responsabilités, et elle se précise, si vous voulez bien songer que c'est la question de la Bosnie-Herzégovine qui est l'occasion de la lutte entre l'Autriche et la Serbie et que nous, Français, quand l'Autriche annexait la Bosnie-Herzégovine, nous n'avions pas le droit ni le moyen de lui opposer la moindre remontrance, parce que nous étions engagés au Maroc et que nous avions besoin de nous faire pardonner notre propre péché en pardonnant les péchés des autres.

Et alors notre ministre des Affaires étrangères disait à l'Autriche:

"Nous vous passons la Bosnie-Herzégovine, à condition que vous nous passiez le Maroc" et nous promenions nos offres de pénitence de puissance en puissance, de nation en nation, et nous disions à l'Italie. "Tu peux aller en Tripolitaine, puisque je suis au Maroc, tu peux voler à l'autre bout de la rue, puisque moi j'ai volé à l'extrémité."

Chaque peuple paraît à travers les rues de l'Europe avec sa petite torche à la main et maintenant voilà l'incendie. Eh bien! citoyens, nous avons notre part de responsabilité, mais elle ne cache pas la responsabilité des autres et nous avons le droit et le devoir de dénoncer, d'une part, la sournoiserie et la brutalité de la diplomatie allemande, et, d'autre part, la duplicité de la diplomatie russe. Les Russes qui vont peut-être prendre parti pour les Serbes contre l'Autriche et qui vont dire "Mon cœur de grand peuple slave ne supporte pas qu'on fasse violence au petit peuple slave de Serbie. "Oui, mais qui est-ce qui a frappé la Serbie au cœur? Quand la Russie est intervenue dans les Balkans, en 1877, et quand elle a créé une Bulgarie, soi-disant indépendante, avec la pensée de mettre la main sur elle, elle a dit à l'Autriche "Laisse-moi faire et je te confierai l'administration de la Bosnie-Herzégovine. "L'administration, vous comprenez ce que cela veut dire, entre diplomates, et du jour où l'Autriche-Hongrie a reçu l'ordre d'administrer la Bosnie-Herzégovine, elle n'a eu qu'une pensée, c'est de l'administrer au mieux de ses intérêts."

Dans l'entrevue que le ministre des Affaires étrangères russe a eu avec le ministre des Affaires étrangères de l'Autriche, la Russie a dit à l'Autriche: "Je t'autoriserai à annexer la Bosnie-Herzégovine à condition que tu me permettes d'établir un débouché sur la mer Noire, à proximité de Constantinople." M. d'Ærenthal a fait un signe que la Russie a interprété comme un oui, et elle a autorisé l'Autriche à prendre la Bosnie-Herzégovine, puis quand la Bosnie-Herzégovine est entrée dans les poches de l'Autriche, elle a dit à l'Autriche : "C'est mon tour pour la mer Noire." - "Quoi? Qu'est-ce que je vous ai dit? Rien du tout !", et depuis c'est la brouille avec la Russie et l'Autriche, entre M. Iswolsky, ministre des Affaires étrangères de la Russie, et M. d'Ærenthal, ministre des Affaires étrangères de l'Autriche ; mais la Russie avait été la complice de l'Autriche pour livrer les Slaves de Bosnie-Herzégovine à l'Autriche-Hongrie et pour blesser au cœur les Slaves de Serbie.

C'est ce qui l'engage dans les voies où elle est maintenant.

Si depuis trente ans, si depuis que l'Autriche a l'administration de la Bosnie-Herzégovine, elle avait fait du bien à ces peuples, il n'y aurait pas aujourd'hui de difficultés en Europe; mais la cléricale Autriche tyrannisait la Bosnie-Herzégovine; elle a voulu la convertir par force au catholicisme; en la persécutant dans ses croyances, elle a soulevé le mécontentement de ces peuples.

La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l'Autriche ont contribué à créer l'état de choses horrible où nous sommes. L'Europe se débat comme dans un cauchemar.

Eh bien! citoyens, dans l'obscurité qui nous environne, dans l'incertitude profonde où nous sommes de ce que sera demain, je ne veux prononcer aucune parole téméraire, j'espère encore malgré tout qu'en raison même de l'énormité du désastre dont nous sommes menacés, à la dernière minute, les gouvernements se ressaisiront et que nous n'aurons pas à frémir d'horreur à la pensée du cataclysme qu'entraînerait aujourd'hui pour les hommes une guerre européenne.

Vous avez vu la guerre des Balkans; une armée presque entière a succombé soit sur le champ de bataille, soit dans les lits d'hôpitaux, une armée est partie à un chiffre de trois cent mille hommes, elle laisse dans la terre des champs de bataille, dans les fossés des chemins ou dans les lits d'hôpitaux infectés par le typhus cent mille hommes sur trois cent mille.

Songez à ce que serait le désastre pour l'Europe: ce ne serait plus, comme dans les Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais quatre, cinq et six armées de deux millions d'hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie! Et voilà pourquoi, quand la nuée de l'orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je veux espérer encore que le crime ne sera pas consommé. Citoyens, si la tempête éclatait, tous, nous socialistes, nous aurons le souci de nous sauver le plus tôt possible du crime que les dirigeants auront commis et en attendant, s'il nous reste quelque chose, s'il nous reste quelques heures, nous redoublerons d'efforts pour prévenir la catastrophe. Déjà, dans le Vorwaerts, nos camarades socialistes d'Allemagne s'élèvent avec indignation contre la note de l'Autriche et je crois que notre bureau socialiste international est convoqué.

Quoi qu'il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n'y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et, de sauvagerie, qu'une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c'est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d'hommes de s'unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l'horrible cauchemar.

J'aurais honte de moi-même, citoyens, s'il y avait parmi vous un seul qui puisse croire que je cherche à tourner au profit d'une victoire électorale, si précieuse qu'elle puisse être, le drame des événements. Mais j'ai le droit de vous dire que c'est notre devoir à nous, à vous tous, de ne pas négliger une seule occasion de montrer que vous êtes avec ce parti socialiste international qui représente à cette heure, sous l'orage, la seule promesse d'une possibilité de paix ou d'un rétablissement de la paix.


Le voici. Pourquoi ce choix ?

17 juin 1940 : L'appel de Charles Tillon
Julien.R Il y a 7 ans

17 juin 1940 : L'appel de Charles Tillon

[quote="JoannLataste"]Le voici. Pourquoi ce choix ?[/quote]parce que le mec explique VRAIMENT la situation, il fait pas dans l'élément de langage prédéfini, il décrit un contexte et étaye sa vision par les faits. C'est un vrai discours POLITIQUE. Un modèle du genre. Et pas une prière putassière écrite par un publicitaire cramé aux UVs.
Maitre Kaio Il y a 7 ans

Le voici. Pourquoi ce choix ?
parce que le mec explique VRAIMENT la situation, il fait pas dans l'élément de langage prédéfini, il décrit un contexte et étaye sa vision par les faits. C'est un vrai discours POLITIQUE. Un modèle du genre. Et pas une prière putassière écrite par un publicitaire cramé aux UVs.

[quote="Julien.R"]17 juin 1940 : L'appel de Charles Tillon[/quote]:)
Maitre Kaio Il y a 7 ans

17 juin 1940 : L'appel de Charles Tillon

ça vas paraitre con ha ha, le 12 juillet 1998 la victoire de la france en coupe du monde, tout le pays qui faisait la fète, plus de problème de couleurs de peaux, c'était magique
clem15700 Il y a 7 ans

ça vas paraitre con ha ha, le 12 juillet 1998 la victoire de la france en coupe du monde, tout le pays qui faisait la fète, plus de problème de couleurs de peaux, c'était magique

14 juillet 1789 : dans son journal personnel Louis XVI note "rien". Même si cela faisait référence à sa partie de chasse sans prise de gibier, l'ironie de l'histoire est assez forte pour ce coup là :)
Nulie Il y a 7 ans

14 juillet 1789 : dans son journal personnel Louis XVI note "rien". Même si cela faisait référence à sa partie de chasse sans prise de gibier, l'ironie de l'histoire est assez forte pour ce coup là

18 mars 1871 début de la Commune de Paris. Entre le second empire totalement effondré et démonté en 1 mois et le début de la IIIème République bourgeoise il y a eu LE moment, celui où le peuple s'est saisi de lui-même et a tout renversé. Ça aura duré 2 mois mais ça marquera l'histoire française et internationale d'une marque rouge indélébile. Un moment de liberté et de fraternité unique écrasé par la force et les armes. Je crois qu'on aura jamais fini d'écrire sur la Commune de Paris
AnonymeIl y a 7 ans

18 mars 1871 début de la Commune de Paris.

Entre le second empire totalement effondré et démonté en 1 mois et le début de la IIIème République bourgeoise il y a eu LE moment, celui où le peuple s'est saisi de lui-même et a tout renversé. Ça aura duré 2 mois mais ça marquera l'histoire française et internationale d'une marque rouge indélébile. Un moment de liberté et de fraternité unique écrasé par la force et les armes.

Je crois qu'on aura jamais fini d'écrire sur la Commune de Paris

J'ai eu Mathilde Larrère en professeur à la fac, c'est celle qu a fait le buzz en mettant une fessée à Manuel Valls sur la Marianne. C'est une spécialiste de la Commune de Paris, pendant un semestre, on a étudié cette période très riche. http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20160929.RUE3929/cretin-mathilde-larrere-historienne-et-snipeuse-sur-twitter.html http://www.communcommune.com/2016/12/la-revolution-francaise-la-commune-de-paris-et-la-violence-karine-le-marchand-et-ardisson-prennent-une-lecon.d-histoire.html L'appel de Charles Tillon est également un événement très important de l'Histoire parce que éclipsé, il permet d'avoir un autre regard sur cette période et sur la réalité de la Résistance en 39-45. On aime dire que les communistes ont pactisé et ne sont entrés qu'en 41 mais on ne dissocie jamais le parti politique des militants sur le terrain. Et surtout un PC fractionné en 2. Le meilleur symbole n'est autre que Gabriel Peri, héros de la Résistance, qui marque la rupture avec le choix du PC de suivre Moscou et les militants déconcertés qui ne pouvaient se résoudre à ne pas résister contre les nazis. Il relance dans la clandestinité l'Humanité. Difficile de résumer, mais le premier parti de France à la sortie de la guerre est à mettre au titre des résistants communistes, qui tenaient tous les maquis, si bien que De Gaulle a du envoyer Jean Moulin pour tenter de récupérer sa part du gâteau. Rol Tanguy a libéré Paris, on représente souvent De Gaulle marchant sur les Champs. Un passage m'a marqué pendant mes études, j'en ai trouvé un extrait sur le net qui résume assez bien comment l'Histoire est fabriqué et transformé faisant De Gaulle le héros de la Résistance : "Toutefois, toujours sur la question de la date de participation des communistes à la Résistance, nous souhaitons également porter à votre connaissance les termes d’une lettre adressée le 11 février 1955 par Jean Brüller dit Vercors, au Général de Gaulle, après la lecture de « ses mémoires ». Il écrit : « En abordant hier soir la page 231, pourquoi a-t-il fallu que je retrouve sous votre plume les calomnies ordinaires que l’on porte contre les communistes… car mon Général, je mentirais par omission en ne témoignant pas pour eux. La première lettre que j’ai reçue, en août 1940 qui m’appelait à la résistance était signée du communiste jean-Richard Bloch. La première réunion à laquelle j’ai assisté en octobre 1940 chez le poète Arcos, s’était faite à l’initiative du même, accompagné du communiste Frédéric Joliot-Curie du communiste Wallon, du communiste Maublanc et du communiste Francis Jourdain …. La première revue clandestine fondée en décembre 1940 « La pensée libre » était une revue communiste et c’est sur ces cendres que j’ai fondé plus tard « Les éditions de minuit ». Le premier organe clandestin des intellectuels résistants (Comité national des écrivains), fut fondé en avril 1941 par le communiste Jacques Ducour. Il y laissa la vie. L’un des tout premiers résistants, que j’ai « pratiqué » qui fut arrêté presque sous mes yeux, puis torturé à mort, c’était le communiste Holweg. La première « grosse affaire » découverte par la Gestapo fut celle du Musée de l’Homme, conduite par le communiste François Lescure … et qui mena (en compagnie de Francis Cohen tous deux dirigeants des jeunesses communistes) l’affaire du 11 novembre 1940 à l’Arc de Triomphe. [Le 11 novembre 1940, eut lieu une grande manifestation à l’Arc de Triomphe de Paris, organisée par des étudiants qui protestaient contre l’occupation allemande. Parmi les principaux organisateurs il y avait François Lescure et Francis Cohen tout deux dirigeants de la jeunesse communiste]." Source pour tout lire : https://progreshumain.wordpress.com/2013/06/22/la-resistance-communiste-avant-juin-1941/ C'est en partie pour ces faits historiques qu'il est insupportable de voir voler le mot de patriote à l'extrême droite et de qualifier les "gauchistes" d'anti patriote, alors que comme toujours, les premiers à défendre la patrie, ce sont les "gauchistes".
Julien.R Il y a 7 ans

J'ai eu Mathilde Larrère en professeur à la fac, c'est celle qu a fait le buzz en mettant une fessée à Manuel Valls sur la Marianne. C'est une spécialiste de la Commune de Paris, pendant un semestre, on a étudié cette période très riche.

http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20160929.RUE3929/cretin-mathilde-larrere-historienne-et-snipeuse-sur-twitter.html

http://www.communcommune.com/2016/12/la-revolution-francaise-la-commune-de-paris-et-la-violence-karine-le-marchand-et-ardisson-prennent-une-lecon.d-histoire.html

L'appel de Charles Tillon est également un événement très important de l'Histoire parce que éclipsé, il permet d'avoir un autre regard sur cette période et sur la réalité de la Résistance en 39-45.
On aime dire que les communistes ont pactisé et ne sont entrés qu'en 41 mais on ne dissocie jamais le parti politique des militants sur le terrain. Et surtout un PC fractionné en 2. Le meilleur symbole n'est autre que Gabriel Peri, héros de la Résistance, qui marque la rupture avec le choix du PC de suivre Moscou et les militants déconcertés qui ne pouvaient se résoudre à ne pas résister contre les nazis. Il relance dans la clandestinité l'Humanité.

Difficile de résumer, mais le premier parti de France à la sortie de la guerre est à mettre au titre des résistants communistes, qui tenaient tous les maquis, si bien que De Gaulle a du envoyer Jean Moulin pour tenter de récupérer sa part du gâteau.
Rol Tanguy a libéré Paris, on représente souvent De Gaulle marchant sur les Champs.

Un passage m'a marqué pendant mes études, j'en ai trouvé un extrait sur le net qui résume assez bien comment l'Histoire est fabriqué et transformé faisant De Gaulle le héros de la Résistance :

"Toutefois, toujours sur la question de la date de participation des communistes à la Résistance, nous souhaitons également porter à votre connaissance les termes d’une lettre adressée le 11 février 1955 par Jean Brüller dit Vercors, au Général de Gaulle, après la lecture de « ses mémoires ».

Il écrit : « En abordant hier soir la page 231, pourquoi a-t-il fallu que je retrouve sous votre plume les calomnies ordinaires que l’on porte contre les communistes… car mon Général, je mentirais par omission en ne témoignant pas pour eux. La première lettre que j’ai reçue, en août 1940 qui m’appelait à la résistance était signée du communiste jean-Richard Bloch. La première réunion à laquelle j’ai assisté en octobre 1940 chez le poète Arcos, s’était faite à l’initiative du même, accompagné du communiste Frédéric Joliot-Curie du communiste Wallon, du communiste Maublanc et du communiste Francis Jourdain …. La première revue clandestine fondée en décembre 1940 « La pensée libre » était une revue communiste et c’est sur ces cendres que j’ai fondé plus tard « Les éditions de minuit ». Le premier organe clandestin des intellectuels résistants (Comité national des écrivains), fut fondé en avril 1941 par le communiste Jacques Ducour. Il y laissa la vie. L’un des tout premiers résistants, que j’ai « pratiqué » qui fut arrêté presque sous mes yeux, puis torturé à mort, c’était le communiste Holweg. La première « grosse affaire » découverte par la Gestapo fut celle du Musée de l’Homme, conduite par le communiste François Lescure … et qui mena (en compagnie de Francis Cohen tous deux dirigeants des jeunesses communistes) l’affaire du 11 novembre 1940 à l’Arc de Triomphe. [Le 11 novembre 1940, eut lieu une grande manifestation à l’Arc de Triomphe de Paris, organisée par des étudiants qui protestaient contre l’occupation allemande. Parmi les principaux organisateurs il y avait François Lescure et Francis Cohen tout deux dirigeants de la jeunesse communiste]."

Source pour tout lire : https://progreshumain.wordpress.com/2013/06/22/la-resistance-communiste-avant-juin-1941/

C'est en partie pour ces faits historiques qu'il est insupportable de voir voler le mot de patriote à l'extrême droite et de qualifier les "gauchistes" d'anti patriote, alors que comme toujours, les premiers à défendre la patrie, ce sont les "gauchistes".

21 janvier 1793 ... non la monarchie n'est pas morte avec la tête de Louis 16 qui tombe ce jour-là. En effet si on résume souvent Révolution Française = fin des rois, c'est faux ... on aura encore Louis 18, Charles 10, Louis-Philippe ... entre 1815 et 1848. Et je ne cite pas les deux empires. La fin de la monarchie est due à la Révolution de 1848 où la Deuxième République est programmée avant de "laisser place" au Second empire. En 1870 l'empereur est fait prisonnier à Sedan ... 2 jours après la République est proclamée.
Nulie Il y a 6 ans

21 janvier 1793 ... non la monarchie n'est pas morte avec la tête de Louis 16 qui tombe ce jour-là. En effet si on résume souvent Révolution Française = fin des rois, c'est faux ... on aura encore Louis 18, Charles 10, Louis-Philippe ... entre 1815 et 1848.
Et je ne cite pas les deux empires.
La fin de la monarchie est due à la Révolution de 1848 où la Deuxième République est programmée avant de "laisser place" au Second empire. En 1870 l'empereur est fait prisonnier à Sedan ... 2 jours après la République est proclamée.