Je me chauffe a toutes flammes mon bon @musashi ;)
Maitre Kaio Il y a 10 ans

Je me chauffe a toutes flammes mon bon musashi

Et des hommes s'il le faut? haha! :) à tantôt camarade, je serai ravi de me joindre à vous sur Paris lors de vos ébats à compter du glacial Janvier. Et merci à toi @Isa !
musashi Il y a 10 ans

Et des hommes s'il le faut?
haha! à tantôt camarade, je serai ravi de me joindre à vous sur Paris lors de vos ébats à compter du glacial Janvier.
Et merci à toi Isa !

Campant ici il est normal que les légitimes us et coutumes s'effacent. La chaleur de nos ébats est forte surtout dans le janvier glacial. Un membre en plus est une excellente nouvelle.
AnonymeIl y a 10 ans

Campant ici il est normal que les légitimes us et coutumes s'effacent.

La chaleur de nos ébats est forte surtout dans le janvier glacial. Un membre en plus est une excellente nouvelle.

[quote="musashi"]Songes invalides. Puis, dans un grincement de latte, nous explorâmes le grenier; il sentait la poussière, la lumière qui l'éclairait semblait elle même vétuste, remisée. Elimée. A l'âge du charbon sur les doigts, des toiles d'araignées dans les cheveux, nous étions au paradis; nous découvrions l'adrénaline, cette molécule de l'interdit. [/quote] Ça faisait un bail que je t'avais pas lu... Toujours aussi poignant le @musashi Ce passage m'a particulièrement touché. Et puis la sonorité des mots ( de tes mots ) est d'une beauté.
jej33 Il y a 10 ans

Songes invalides.



Puis, dans un grincement de latte, nous explorâmes le grenier; il sentait la poussière, la lumière qui l'éclairait semblait elle même vétuste, remisée. Elimée.
A l'âge du charbon sur les doigts, des toiles d'araignées dans les cheveux, nous étions au paradis; nous découvrions l'adrénaline, cette molécule de l'interdit.



Ça faisait un bail que je t'avais pas lu... Toujours aussi poignant le musashi

Ce passage m'a particulièrement touché. Et puis la sonorité des mots ( de tes mots ) est d'une beauté.



Merci. Je suis heureux que tu soies sensible aux sonorités. Je me rends compte qu'inconsciemment, je travaille principalement à l'orchestration des sons; je ne crois pas que l'écriture soit muette! Le son fait naitre le sens autant que le sens accouche d'un son. Bonne journée, camarade! :)
musashi Il y a 10 ans

Merci. Je suis heureux que tu soies sensible aux sonorités. Je me rends compte qu'inconsciemment, je travaille principalement à l'orchestration des sons; je ne crois pas que l'écriture soit muette! Le son fait naitre le sens autant que le sens accouche d'un son.

Bonne journée, camarade!

Effectivement, on est sensible et attaché aux mêmes choses. L'orchestration des sons, c'est exactement ça. Ça, en effet, autant d'importance que les mots et leurs messages. Je suis en train d'essayer de pondre un truc en ce moment. J'avais laisser la plume de côté dernièrement, trouvant mes écrits assez médiocres... J'irai peut-être faire un tour chez les poètes insomniaques si j'ai un peu de temps... Au plaisir de te relire l'ami ! Bonne journée à toi également.
jej33 Il y a 10 ans

Effectivement, on est sensible et attaché aux mêmes choses.
L'orchestration des sons, c'est exactement ça. Ça, en effet, autant d'importance que les mots et leurs messages.

Je suis en train d'essayer de pondre un truc en ce moment. J'avais laisser la plume de côté dernièrement, trouvant mes écrits assez médiocres... J'irai peut-être faire un tour chez les poètes insomniaques si j'ai un peu de temps...

Au plaisir de te relire l'ami !
Bonne journée à toi également.

Mon corps c’est de la contrebande Et ces monstres marins six pieds sous moi puissent-ils être fatigués! Je fuis comme une grand-mère, la dernière, fuit son foyer, pliée sur un long bâton de berger Sur une sente elle va, s’arrête aux arbres fruitiers, sait qu’elle cueille sa dernière heure Aux cognassiers en fleurs… Je fuis la faux, la peur, la Parque, et Méphisto Qui se tapissent dans le fleuve des nuages Je fuis la femme aux mains de pluie Qui chut sur moi comme une nuit. A l’arrière, tandis qu’au front reprend la guerre, je tire mes heures à la courte paille Et mon aimée d’hiver écorce ses journées, ses nuits déraillent S’était tirée naguère et ne s’en souvient Guère… j’ai noyé mon cœur dans un ruisseau de pierres. Un crocodile du Nil m’attend au pied de ma propre chute La gueule ouverte il dit : Un homme tombe une fois il meurt une fois Je dis : Je suis tombé une fois et je suis mort déjà Oublie moi. Le brasier songe, mémoire des hommes, dans sa cheminée. Il dit : N’oublie pas l’orgueil des tiens avant l’an de disgrâce 1348, etc. Je dis : Je n’oublie pas, mémoire des hommes. Ne m’oublie pas non plus Au jour du chant du crocodile. Au vent mettre mes yeux d’embruns Tressés gris-vert bleu de panthère Vivre donc vivre sans abri, se tenir droit dans la lumière! Qu'elle est vaine la complainte! Et faibles les forces! J'ai du requiem plein les draps, l'enfer au corps. J'envie l'aide soignante, la ronde qu'elle amorce Et malgré sa rogne son bonheur qu'elle ignore.
musashi Il y a 9 ans

Mon corps c’est de la contrebande
Et ces monstres marins six pieds sous moi puissent-ils être fatigués!
Je fuis comme une grand-mère, la dernière, fuit son foyer, pliée sur un long bâton de berger
Sur une sente elle va, s’arrête aux arbres fruitiers, sait qu’elle cueille sa dernière heure
Aux cognassiers en fleurs…

Je fuis la faux, la peur, la Parque, et Méphisto
Qui se tapissent dans le fleuve des nuages
Je fuis la femme aux mains de pluie
Qui chut sur moi comme une nuit.

A l’arrière, tandis qu’au front reprend la guerre, je tire mes heures à la courte paille
Et mon aimée d’hiver écorce ses journées, ses nuits déraillent
S’était tirée naguère et ne s’en souvient
Guère… j’ai noyé mon cœur dans un ruisseau de pierres.

Un crocodile du Nil m’attend au pied de ma propre chute
La gueule ouverte il dit : Un homme tombe une fois il meurt une fois
Je dis : Je suis tombé une fois et je suis mort déjà
Oublie moi.

Le brasier songe, mémoire des hommes, dans sa cheminée.
Il dit : N’oublie pas l’orgueil des tiens avant l’an de disgrâce
1348, etc.
Je dis : Je n’oublie pas, mémoire des hommes. Ne m’oublie pas non plus
Au jour du chant du crocodile.

Au vent mettre mes yeux d’embruns
Tressés gris-vert bleu de panthère
Vivre donc vivre sans abri, se tenir droit dans la lumière!

Qu'elle est vaine la complainte! Et faibles les forces!
J'ai du requiem plein les draps, l'enfer au corps.
J'envie l'aide soignante, la ronde qu'elle amorce
Et malgré sa rogne son bonheur qu'elle ignore.

bon, en fait, quand je passe par ici, j'ai toujours l'impression de dire la même chose ... mais là, désolée, mais putain que c'est beau !!!!!!!!!! la vache, du haut de ton âge si peu avancé (d'ailleurs, j'ai loupé ton anniv' :/ désolée) comment tu peux écrire des choses aussi belles ?!?! :) [color=white]putain, ça me tire quelques larmes des yeux, j'sais même pas pourquoi :s[/color]
melancholya Il y a 9 ans


bon, en fait, quand je passe par ici, j'ai toujours l'impression de dire la même chose ...
mais là, désolée, mais putain que c'est beau !!!!!!!!!!
la vache, du haut de ton âge si peu avancé (d'ailleurs, j'ai loupé ton anniv' désolée) comment tu peux écrire des choses aussi belles ?!?!


putain, ça me tire quelques larmes des yeux, j'sais même pas pourquoi

Je n'en mérite pas tant! :) merci, tout de même. Quand à mon âge si peu avancé, tu spoiles! laisse le mystère, certains sans doute m'imagineraient avec une longue barbe blanche, ou presque! Ce cher @didier lui-même fut ainsi pris au piège.
musashi Il y a 9 ans

Je n'en mérite pas tant! merci, tout de même.
Quand à mon âge si peu avancé, tu spoiles! laisse le mystère, certains sans doute m'imagineraient avec une longue barbe blanche, ou presque!
Ce cher @didier lui-même fut ainsi pris au piège.

haha, ça ne m'étonne pas ;) après, on est jeune même la trentaine passée hein, je n'ai pas cité ton âge, je respecte un minimum la vie privée ^^
melancholya Il y a 9 ans


haha, ça ne m'étonne pas
après, on est jeune même la trentaine passée hein, je n'ai pas cité ton âge, je respecte un minimum la vie privée

Je reste encore une nouvelle fois sans voix devant tant de beauté et de talent Comme @melancholya j'ai l'impression de me répéter, mais chacun de textes me touche et pour être tout à fait sincère, lorsque je me connecte à SL, j'espère que le cahier de @musashi vienne s'enrichir d'une nouvelle page :)
AnonymeIl y a 9 ans

Je reste encore une nouvelle fois sans voix devant tant de beauté et de talent
Comme melancholya j'ai l'impression de me répéter, mais chacun de textes me touche et pour être tout à fait sincère, lorsque je me connecte à SL, j'espère que le cahier de musashi vienne s'enrichir d'une nouvelle page

[quote="musashi"]Je n'en mérite pas tant! :) merci, tout de même. Quand à mon âge si peu avancé, tu spoiles! laisse le mystère, certains sans doute m'imagineraient avec une longue barbe blanche, ou presque! Ce cher @didier lui-même fut ainsi pris au piège.[/quote] Une barbe blanche avec une canne ? Blague douteuse tout ça, oui je sais.
Samurai_Mugen Il y a 9 ans

Je n'en mérite pas tant! merci, tout de même.
Quand à mon âge si peu avancé, tu spoiles! laisse le mystère, certains sans doute m'imagineraient avec une longue barbe blanche, ou presque!
Ce cher @didier lui-même fut ainsi pris au piège.


Une barbe blanche avec une canne ?

Blague douteuse tout ça, oui je sais.

[quote="musashi"] son bonheur qu'elle ignore.[/quote] Courage, patience, obstination, la pluie ne fait que passer.
alizee-deziles Il y a 9 ans


son bonheur qu'elle ignore.


Courage, patience, obstination, la pluie ne fait que passer.

@Muryel merci bien! Me voilà tenu à une productivité minimale, argh. @Samurai_Mugen misérable, ton heure viendra! j'attends ta ritournelle, d'ailleurs. chère alizée, patience j'ai!
musashi Il y a 9 ans

Muryel merci bien! Me voilà tenu à une productivité minimale, argh.
Samurai_Mugen misérable, ton heure viendra! j'attends ta ritournelle, d'ailleurs.
chère alizée, patience j'ai!

[quote="musashi"] @Samurai_Mugen misérable, ton heure viendra! j'attends ta ritournelle, d'ailleurs. [/quote] Ritournelle : Une ritournelle est un refrain qui reprend la même mélodie et les mêmes paroles dans certains madrigaux (le madrigal (madrigali), est une forme ancienne de musique vocale qui s'est développée au cours de la Renaissance et au début de la période baroque Merde je dois faire quoi là ? :D
Samurai_Mugen Il y a 9 ans



Samurai_Mugen misérable, ton heure viendra! j'attends ta ritournelle, d'ailleurs.

Ritournelle : Une ritournelle est un refrain qui reprend la même mélodie et les mêmes paroles dans certains madrigaux (le madrigal (madrigali), est une forme ancienne de musique vocale qui s'est développée au cours de la Renaissance et au début de la période baroque

Merde je dois faire quoi là ?

https://www.youtube.com/watch?v=mfyKxSesAhk&list=PL92D184672BFCC3CA
alizee-deziles Il y a 9 ans


https://www.youtube.com/watch?v=mfyKxSesAhk&list=PL92D184672BFCC3CA

[quote="Samurai_Mugen"][quote="musashi"] @Samurai_Mugen misérable, ton heure viendra! j'attends ta ritournelle, d'ailleurs. [/quote] Ritournelle : Une ritournelle est un refrain qui reprend la même mélodie et les mêmes paroles dans certains madrigaux (le madrigal (madrigali), est une forme ancienne de musique vocale qui s'est développée au cours de la Renaissance et au début de la période baroque Merde je dois faire quoi là ? :D[/quote] Bah si c'est trop compliqué, fais donc un simple fabliau!
musashi Il y a 9 ans


Samurai_Mugen misérable, ton heure viendra! j'attends ta ritournelle, d'ailleurs.

Ritournelle : Une ritournelle est un refrain qui reprend la même mélodie et les mêmes paroles dans certains madrigaux (le madrigal (madrigali), est une forme ancienne de musique vocale qui s'est développée au cours de la Renaissance et au début de la période baroque

Merde je dois faire quoi là ?


Bah si c'est trop compliqué, fais donc un simple fabliau!

Je dois faire une petite fable sur quoi ? J'ai aucun talent ni d'idée. Il y a un thème imposé ?
Samurai_Mugen Il y a 9 ans

Je dois faire une petite fable sur quoi ? J'ai aucun talent ni d'idée. Il y a un thème imposé ?

Tu fais ce que tu veux, raconte donc la fable de l'indifférence enfantine devant la violence dans le 93 (souvenirs)
musashi Il y a 9 ans

Tu fais ce que tu veux, raconte donc la fable de l'indifférence enfantine devant la violence dans le 93 (souvenirs)

Au pire, moi j'ai un thème à imposer si besoin :D Toujours là pour rendre service
Theo Putnam Il y a 9 ans

Au pire, moi j'ai un thème à imposer si besoin

Toujours là pour rendre service

je me suis rêvé écrivain, mais je n'ai aucun talent. Laissez moi tranquille ;)
Samurai_Mugen Il y a 9 ans

je me suis rêvé écrivain, mais je n'ai aucun talent. Laissez moi tranquille

comment il se fait prier lui, alors qu'il nous a pondu de jolies bafouilles. sort ta plume Samurai ;)
Eléa Il y a 9 ans

comment il se fait prier lui, alors qu'il nous a pondu de jolies bafouilles.
sort ta plume Samurai

[quote="Eléa"]comment il se fait prier lui, alors qu'il nous a pondu de jolies bafouilles. sort ta plume Samurai ;)[/quote] je préfère sortir ma bite... oui voilà, je suis classe. et puis merde.
Samurai_Mugen Il y a 9 ans

comment il se fait prier lui, alors qu'il nous a pondu de jolies bafouilles.
sort ta plume Samurai


je préfère sortir ma bite...

oui voilà, je suis classe. et puis merde.

[quote="Suzie"]Au pire, moi j'ai un thème à imposer si besoin :D Toujours là pour rendre service[/quote] envoie la purée.. à moins que [quote] je préfère sortir ma bite... [/quote] ne t'ait devancé?
musashi Il y a 9 ans

Au pire, moi j'ai un thème à imposer si besoin

Toujours là pour rendre service
@Suzie


envoie la purée.. à moins que
je préfère sortir ma bite...
ne t'ait devancé?

t'as pas loupé ta quote toi ? parce que j'ai pas compris p.s ah si c'est bon j'ai compris. quand je sors ma bite je ne sors pas forcément la purée. dégueulasse
Samurai_Mugen Il y a 9 ans

t'as pas loupé ta quote toi ? parce que j'ai pas compris

p.s ah si c'est bon j'ai compris.
quand je sors ma bite je ne sors pas forcément la purée. dégueulasse

c'est pas plus mal le cahier-de Musashi restera plus propre :)
Eléa Il y a 9 ans

c'est pas plus mal le cahier-de Musashi restera plus propre

[quote="Eléa"]c'est pas plus mal le cahier-de Musashi restera plus propre :)[/quote] quand tu viens aux apéros plus rien n'est propre après...
AnonymeIl y a 9 ans

c'est pas plus mal le cahier-de Musashi restera plus propre

quand tu viens aux apéros plus rien n'est propre après...

Bientôt, j’aurai le ravissement pour mouillage. Vénérables automnes vous m’avez dit qu’il n’est rien qui perturbe la dignité de l’être, quand bien même il serait condamné à périr humilié, dans le silence des pierres, dans le dédain des mousses. Hivers éternels je sais par vous la sagesse de l’insecte immobile, feignant la mort, trompant l’ennemi qu’un voile- la faim, la haine, la méchanceté- obscurcit. J’ai appris chez vous à me musser dans le pli chaleureux du silence, à explorer ce que même le paralytique peut explorer- que peut-être seul le paralytique explore : la couture de son âme. J’ai bâti mes regards aux montres de l’hiver: guetter, cesser la fuite un instant pour écouter les chants et respirer les vents ; savoir ce qui se tient tout près, derrière les bruits de botte et les rires trop clairs. Percer ce grand secret que taisent les marées, que trahissent parfois dans un tressaillement les rivières indiscrètes. Du printemps j’ai trouvé qu’il y avait une confiance à mettre quelque part, en sécurité. J’ai mis en dépôt ma foi au ciel, quand je vis qu’il amenait chaque année des chaleurs mesurées à nos terres fragiles ; qu’il brisait rhumatismes et engelures, pour étendre sur chacun les doigts de l’abondance. C’est en l’été que je plaçai ma joie. Étés comme des chevaux de monte, pour éreinter le monde et chaque soir dormir sous une lune chaude. A l’été se tenait chaque fois le drapeau des conquêtes, pour la rumeur des criques, la promesse des fruits, la traque des korrigans ; pour être l’homme qui va, dos tourné sur les âges, vibrant d’une plénitude que rien ne brise, pas même la fronde. Morts d’étés, vos âmes, pas mêmes indécises quand leur corps perd pied ! Vous filez droit au ciel, livrant vos restes au règne des bêtes reconnaissantes. Et les jours, imperturbables, filent entre tes doigts comme des épis murs. Qui es-tu, moissonneur ?
musashi Il y a 9 ans

Bientôt, j’aurai le ravissement pour mouillage.

Vénérables automnes vous m’avez dit qu’il n’est rien qui perturbe la dignité de l’être, quand bien même il serait condamné à périr humilié, dans le silence des pierres, dans le dédain des mousses.

Hivers éternels je sais par vous la sagesse de l’insecte immobile, feignant la mort, trompant l’ennemi qu’un voile- la faim, la haine, la méchanceté- obscurcit. J’ai appris chez vous à me musser dans le pli chaleureux du silence, à explorer ce que même le paralytique peut explorer- que peut-être seul le paralytique explore : la couture de son âme. J’ai bâti mes regards aux montres de l’hiver: guetter, cesser la fuite un instant pour écouter les chants et respirer les vents ; savoir ce qui se tient tout près, derrière les bruits de botte et les rires trop clairs.
Percer ce grand secret que taisent les marées, que trahissent parfois dans un tressaillement les rivières indiscrètes.

Du printemps j’ai trouvé qu’il y avait une confiance à mettre quelque part, en sécurité. J’ai mis en dépôt ma foi au ciel, quand je vis qu’il amenait chaque année des chaleurs mesurées à nos terres fragiles ; qu’il brisait rhumatismes et engelures, pour étendre sur chacun les doigts de l’abondance.

C’est en l’été que je plaçai ma joie.
Étés comme des chevaux de monte, pour éreinter le monde et chaque soir dormir sous une lune chaude. A l’été se tenait chaque fois le drapeau des conquêtes, pour la rumeur des criques, la promesse des fruits, la traque des korrigans ; pour être l’homme qui va, dos tourné sur les âges, vibrant d’une plénitude que rien ne brise, pas même la fronde.

Morts d’étés, vos âmes, pas mêmes indécises quand leur corps perd pied ! Vous filez droit au ciel, livrant vos restes au règne des bêtes reconnaissantes.
Et les jours, imperturbables, filent entre tes doigts comme des épis murs.
Qui es-tu, moissonneur ?

A ma fenêtre, 2 coups de feu. Et que sont ces 30 marches qui nous séparent, vous et moi ? Il faudrait sans doute s’inquiéter, lutter pour sa survie, assainir son territoire ou le quitter, pour partir en quête d’une terre- oh, pas une terre promise, seulement une terre célibataire, à laquelle s’unir simplement. Mais rien n’y fait, dehors les lampadaires ont les lumières ternies par la flambée d’une vieille Peugeot, tu m’étonnes, on brûle bien nos anciens de nos jours, mais ça doit faire quelque chose comme prix, une place de parking au crématorium, alors le trottoir ira aussi bien. Dois-je apporter une urne électorale pour recueillir les cendres ? Belle carcasse pour les poulets, au moins on y voit quelque chose, ça vaut mieux que vos feux de poubelle aux lueurs chassieuses, et vos cônes sans cesse rallumés étouffant de fumée. Si le feu ne faisait pas tant de lumière, vous seriez de sacrés pyromanes, m’est avis, noctambules abêtis de toxines- et voilà, ça n’est même pas la rage, c’est bien plutôt la déception et ses yeux cernés. Finalement, comment, pourquoi se livrer à la rage ? Tous les coups me viennent, sans ordre préétabli. Rien qui ne donne l’indice d’une harmonie, même incidente, même extraterrestre ; toutes les stupéfiantes coïncidences cosmiques viennent échouer dans cette vie sans parce que, cette vie dont le soleil doit dire que c’est un peu dommage. Coups de reins, coups de feu, coups de fil, coups de foudre, coups de sang, coups de barre, et pour finir, un coup de pelle. Et les jours, imperturbables, filent entre tes doigts comme des épis morts. Que fais-tu, moissonneur ?
musashi Il y a 9 ans

A ma fenêtre, 2 coups de feu.
Et que sont ces 30 marches qui nous séparent, vous et moi ?

Il faudrait sans doute s’inquiéter, lutter pour sa survie, assainir son territoire ou le quitter, pour partir en quête d’une terre- oh, pas une terre promise, seulement une terre célibataire, à laquelle s’unir simplement.

Mais rien n’y fait, dehors les lampadaires ont les lumières ternies par la flambée d’une vieille Peugeot, tu m’étonnes, on brûle bien nos anciens de nos jours, mais ça doit faire quelque chose comme prix, une place de parking au crématorium, alors le trottoir ira aussi bien. Dois-je apporter une urne électorale pour recueillir les cendres ?

Belle carcasse pour les poulets, au moins on y voit quelque chose, ça vaut mieux que vos feux de poubelle aux lueurs chassieuses, et vos cônes sans cesse rallumés étouffant de fumée.
Si le feu ne faisait pas tant de lumière, vous seriez de sacrés pyromanes, m’est avis, noctambules abêtis de toxines- et voilà, ça n’est même pas la rage, c’est bien plutôt la déception et ses yeux cernés.

Finalement, comment, pourquoi se livrer à la rage ? Tous les coups me viennent, sans ordre préétabli. Rien qui ne donne l’indice d’une harmonie, même incidente, même extraterrestre ; toutes les stupéfiantes coïncidences cosmiques viennent échouer dans cette vie sans parce que, cette vie dont le soleil doit dire que c’est un peu dommage.

Coups de reins, coups de feu, coups de fil, coups de foudre, coups de sang, coups de barre, et pour finir, un coup de pelle. Et les jours, imperturbables, filent entre tes doigts comme des épis morts.
Que fais-tu, moissonneur ?

Et BLAM! Nouveaux fragments Récits d’un esprit battant la campagne… en plein désert urbain. * Je me couche sur une pointe, une courtepointe d’amertume. De ce que la littérature est à l’Homme, je ne sais rien dire. De ce qu’elle est, parfois, à moi : une plaie. Une grande belle plaie bien saine, une blessure propre- et mortelle. Qui se relèverait du choc de l’imagination ? La littérature de fiction pose presque la question de Dieu. La poésie posera toujours la question de la Femme. Qui s’est inspiré de qui, des deux : je ne sais ; prendre chapelet et dire messes, pour que femme soit moins d Dieu, plus des Hommes ! La trace divine la plus brillante est la femme. Le péché originel est la concupiscence. Voilà une marque que je n’ai pas trouvée dans la pensée des miens. A 10 ans, peut-être 11, ma babysitter m’attirait mystérieusement (encore). Elle le sut sans que j’en fasse grand bruit, et s’en fut dérangée. Elle ne revint pas. Jamais. Quel polisson je faisais. Pas de chef plus insoumis que moi. Je ne pliais que devant l’autorité parentale- lors, de bonne grâce. Mais le monde est vaste ! Je nous fis, mon équipage et moi, voleurs, fugueurs, corsaires, proscrits, pirates vraiment. Tout en cette embardée répondait à l’impérieux désir d’être, d’être contre autrui, d’éprouver la résistance des hommes qui m’accueillaient, bon gré mal gré, dans ce monde étonnant. Je sus vite que la ruse me ferait des victoires. Et la force, des éclats, des médailles. * Et des amours volages De la duplicité Je ne veux plus voler Je ne peux plus lire une page ! Qu’elles sont mal tournées Ces femmes et ces phrases Ces mots comme des cages Ces cœurs Des sarcophages. * …Mais rien ne me venait. Comme pétrifié par la certitude de mon absurdité, je ne tirais rien de mon cœur quand je l’interrogeais. Ainsi, le voyage vers moi-même fut-il décevant. Je me demandais, dans un grand effort de conscience, ce que je foutais là. Je ne comprenais personne. Ni ceux qui faisaient des plans pour vingt ans (C’est ce qu’on appelle tenter le diable) Ni ceux qui faisaient culture de routines Ni ceux, plus nombreux, qui attendaient, un rien nerveux. Qu’attendaient-ils, au juste ? Que ça se passe, sans doute. Que la vie en eux se passe, comme on attend patiemment, et sans y rien pouvoir, qu’un gros rhume nous quitte. Au fond, cette majorité oiseuse, me dis-je, devait croire à la vie éternelle. * Et me voici Mis au monde et priant Pour que la faiblesse soit reine (Dames de temps oubliés…) Que l’Humanité se tienne Dans le baisemain, dans La fraicheur du babillage Des enfants Dans les pleurs consolés Dans l’aumône de ma vie Faite à celui qui en manque Me voici Jeté aux orties du siècle et crissant Des dents de loup devant le vide Qui me menace à la manière d’un cancer ! Pourquoi écrire encore Quand à l’aurore il nous faudra Enterrer les corps et qu’à cette heure Dehors, on tire, à ma fenêtre A nos fenêtres Windows ? Mais tout de même Me voici Monde misé par mes soins A la roulette et priant Pour ne pas tomber sur le rouge Et priant Pour que s’arrête le progrès ! Déjà l’on se dévisage soi-même Incertain Déjà l’on s’est défiguré ! * Quelle saveur si particulière ! Ecrire soi-même l’histoire Choisir les mots, soigneusement Que j’aime, que je chéris ceux qui m’offrirent l’écriture ! Il est instructif que, sachant écrire L’homme continue A hurler. Le cri ne vaut pourtant pas l’écrit N’est-ce pas, Dieu Toi qui me lis ? Et le lecteur d’être flatté, quel qu'il soit. *** A vol d’oiseau, il y a Cinquante centimètres de mes yeux à mon cœur. L’oiseau se déplace à la vitesse de la lumière Il fallut donc un temps que seuls les plus brefs papillons mesurent Pour que, t’ayant vu, je te porte A mon cœur. Depuis, ce cœur est tombé dans des profondeurs insondables Il est si lourd ! Jamais je ne pourrai T’en extirper, il te faut t’évader. * Le sang battre à mes tempes Et ton souvenir à contretemps Pulser, à contre courant de ma vie Et quand j’inspire tu sors Et quand j’expire tu rentres Et encore et encore Toi, soufflant Contre les vents qui me portent Toi, cadence Qui m’exhorte, trois fois maudite Depuis mon banc de galérien ! * Je me suis piégé dans ta gamme! Je suis le musicien que l’inspiration fuit Egrenant sans relâche une mélodie terne Comme une femme de quartiers de gare Ses lèvres Des coquelicots Fanés, et son corps, morne et sec Comme un bouleau Et qui se pèle… * L’exaltation m’a plus souvent saisi Devant l’enfant Que la femme. Pourtant Les trompeuses ont de ces apparences !... L’idée du ciel me vint du rire émerveillé D’un tout-petit tenant mon doigt entre ses mains Et son regard, si vierge, et déjà Capable d’amour, et de reconnaissance. J'avais été celui là! *** Dans le grillage de la page Se tient un mage Au corps perdu C’est son esprit, selon l’adage Qui se tient nu Pour être lu. Ce que l’on lit ? Que des bêtises Et rares sont Ceux qui comprennent Car ses chansons saoules de peine Sont d’autres langues. Leurs tendres brises Caressent amoureusement Dès le tympan Le cœur des femmes Et pour les hommes, ils plombent l’âme D’une cartouche De temps en temps Ainsi la lettre appelle Le sang. * Dans les chambres enchevêtrées Que j’investissais tour à tour, J’ai sans relâche, besogneux Noirci d’interminés ouvrages Cahiers inaptes, inespérants Plombés de vers insatisfaits Tout petits vers très vite faits, Honteusement… Honteux de tomber sans génie. Pourtant, je sens parfois que sous Mes doigts tremblants se tient le monde Presque saisi, presque livré Et puis il retourne à sa ronde Et moi je retourne à la nuit- comme elle est brune Que tu es blonde…
musashi Il y a 9 ans

Et BLAM!

Nouveaux fragments

Récits d’un esprit battant la campagne… en plein désert urbain.

*

Je me couche sur une pointe, une courtepointe d’amertume.
De ce que la littérature est à l’Homme, je ne sais rien dire. De ce qu’elle est, parfois, à moi : une plaie.
Une grande belle plaie bien saine, une blessure propre- et mortelle. Qui se relèverait du choc de l’imagination ? La littérature de fiction pose presque la question de Dieu. La poésie posera toujours la question de la Femme.
Qui s’est inspiré de qui, des deux : je ne sais ; prendre chapelet et dire messes, pour que femme soit moins d Dieu, plus des Hommes !

La trace divine la plus brillante est la femme. Le péché originel est la concupiscence. Voilà une marque que je n’ai pas trouvée dans la pensée des miens. A 10 ans, peut-être 11, ma babysitter m’attirait mystérieusement (encore).
Elle le sut sans que j’en fasse grand bruit, et s’en fut dérangée. Elle ne revint pas. Jamais.

Quel polisson je faisais. Pas de chef plus insoumis que moi. Je ne pliais que devant l’autorité parentale- lors, de bonne grâce. Mais le monde est vaste ! Je nous fis, mon équipage et moi, voleurs, fugueurs, corsaires, proscrits, pirates vraiment. Tout en cette embardée répondait à l’impérieux désir d’être, d’être contre autrui, d’éprouver la résistance des hommes qui m’accueillaient, bon gré mal gré, dans ce monde étonnant.
Je sus vite que la ruse me ferait des victoires. Et la force, des éclats, des médailles.

*

Et des amours volages
De la duplicité
Je ne veux plus voler
Je ne peux plus lire une page !
Qu’elles sont mal tournées
Ces femmes et ces phrases
Ces mots comme des cages
Ces cœurs
Des sarcophages.

*

…Mais rien ne me venait.
Comme pétrifié par la certitude de mon absurdité, je ne tirais rien de mon cœur quand je l’interrogeais.
Ainsi, le voyage vers moi-même fut-il décevant.
Je me demandais, dans un grand effort de conscience, ce que je foutais là.
Je ne comprenais personne.
Ni ceux qui faisaient des plans pour vingt ans
(C’est ce qu’on appelle tenter le diable)
Ni ceux qui faisaient culture de routines
Ni ceux, plus nombreux, qui attendaient, un rien nerveux.

Qu’attendaient-ils, au juste ?

Que ça se passe, sans doute. Que la vie en eux se passe, comme on attend patiemment, et sans y rien pouvoir, qu’un gros rhume nous quitte.
Au fond, cette majorité oiseuse, me dis-je, devait croire à la vie éternelle.

*

Et me voici
Mis au monde et priant
Pour que la faiblesse soit reine
(Dames de temps oubliés…)
Que l’Humanité se tienne
Dans le baisemain, dans
La fraicheur du babillage
Des enfants
Dans les pleurs consolés
Dans l’aumône de ma vie
Faite à celui qui en manque

Me voici
Jeté aux orties du siècle et crissant
Des dents de loup devant le vide
Qui me menace à la manière d’un cancer !
Pourquoi écrire encore
Quand à l’aurore il nous faudra
Enterrer les corps et qu’à cette heure
Dehors, on tire, à ma fenêtre
A nos fenêtres
Windows ?

Mais tout de même
Me voici
Monde misé par mes soins
A la roulette et priant
Pour ne pas tomber sur le rouge
Et priant
Pour que s’arrête le progrès !
Déjà l’on se dévisage soi-même
Incertain
Déjà l’on s’est défiguré !

*

Quelle saveur si particulière !
Ecrire soi-même l’histoire
Choisir les mots, soigneusement
Que j’aime, que je chéris ceux qui m’offrirent l’écriture !
Il est instructif que, sachant écrire
L’homme continue
A hurler.

Le cri ne vaut pourtant pas l’écrit
N’est-ce pas, Dieu
Toi qui me lis ?
Et le lecteur d’être flatté, quel qu'il soit.


***


A vol d’oiseau, il y a
Cinquante centimètres de mes yeux à mon cœur.
L’oiseau se déplace à la vitesse de la lumière
Il fallut donc un temps que seuls les plus brefs papillons mesurent
Pour que, t’ayant vu, je te porte
A mon cœur.
Depuis, ce cœur est tombé dans des profondeurs insondables
Il est si lourd !
Jamais je ne pourrai
T’en extirper, il te faut t’évader.

*

Le sang battre à mes tempes
Et ton souvenir à contretemps
Pulser, à contre courant de ma vie
Et quand j’inspire tu sors
Et quand j’expire tu rentres
Et encore et encore
Toi, soufflant
Contre les vents qui me portent
Toi, cadence
Qui m’exhorte, trois fois maudite
Depuis mon banc de galérien !

*

Je me suis piégé dans ta gamme!
Je suis le musicien que l’inspiration fuit
Egrenant sans relâche une mélodie terne
Comme une femme de quartiers de gare
Ses lèvres
Des coquelicots
Fanés, et son corps, morne et sec
Comme un bouleau
Et qui se pèle…

*

L’exaltation m’a plus souvent saisi
Devant l’enfant
Que la femme. Pourtant
Les trompeuses ont de ces apparences !...
L’idée du ciel me vint du rire émerveillé
D’un tout-petit tenant mon doigt entre ses mains
Et son regard, si vierge, et déjà
Capable d’amour, et de reconnaissance.
J'avais été celui là!


***


Dans le grillage de la page
Se tient un mage
Au corps perdu

C’est son esprit, selon l’adage
Qui se tient nu
Pour être lu.

Ce que l’on lit ? Que des bêtises
Et rares sont
Ceux qui comprennent

Car ses chansons saoules de peine
Sont d’autres langues.
Leurs tendres brises

Caressent amoureusement
Dès le tympan
Le cœur des femmes

Et pour les hommes, ils plombent l’âme
D’une cartouche
De temps en temps

Ainsi la lettre appelle
Le sang.

*

Dans les chambres enchevêtrées
Que j’investissais tour à tour,
J’ai sans relâche, besogneux
Noirci d’interminés ouvrages
Cahiers inaptes, inespérants
Plombés de vers insatisfaits
Tout petits vers très vite faits,
Honteusement…

Honteux de tomber sans génie.
Pourtant, je sens parfois que sous
Mes doigts tremblants se tient le monde
Presque saisi, presque livré
Et puis il retourne à sa ronde
Et moi je retourne à la nuit- comme elle est brune
Que tu es blonde…