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[center][b]Kidulthood [/b](2006)<br /><br />[img]http://www.jameshyman.com/blog/archives/KidulthoodFilmPoster.jpg[/img][/center]<br /><br />[quote]Londres, ses rues dans les années post 2000. Un collège de l'ouest de la ville : en apparence comme tous les autres, mais dont plusieurs destins sont déja plongés dans la fureur de vivre au dela des limites. Certains magouillent, d'autres se remettent en question, d'autres vont toujours plus loin. Quand on a quinze ans, on veut vivre à fond. Et quand on a pas de repères dans une société comme celle d'aujourd'hui, les excès paraissent tentant et profitables.<br /><br />Pour Trife, Jay et Moony, tuer le temps consiste à trainer les rues de Londres, dealer de l'herbe, se défoncer, et se prouver leur virilité de garçon en couchant avec les filles peu farouches de leur age. Trife est face à un croisement dans sa vie : son oncle le fait travailler en lui faisant limer des flingues et en lui faisant de l'argent facile, et lui propose d'aller plus loin dans la vie de ganster. Mais son ex petite amie Alisa veut se remettre avec lui pour fuir vers une vie meilleure.<br /><br />Alisa et son amie Beckie ont des corps de rêve qu'elles utilisent pour prendre du bon temps avec des adultes qui leur fournissent dope, vêtements et argent. Mais Alisa supporte de plus en plus mal ce matérialisme constant et le vide qui se crée en elle au contraire de Becky qui en veut toujours plus.<br /><br />Sam est un caïd, il tient l'école par les muscles. Déja source de tracas pour Trife et ses 2 copains qui veulent une revanche, son dernier souffre douleur est Katie, une belle et grande jeune fille de l'école, qui est discrète et réservée mais attise l'oeil des garçons et la jalousie des filles du gang de Sam. Un jour encore, Katie se fait battre, cette fois ci dramatiquement violemment.<br /><br />Le lendemain, l'école est annulée pour tous les jeunes : Katie s'est suicidée chez elle après les menaces répétées de ses tortionnaires.<br /><br />Chacun des protagonistes la connaissait à sa manière. Sans les cours, ils se retrouvent dans les rues de Londres, mais aussi face à leurs propres responsabilités et leurs démons intérieurs : est ce que tout ça aurait il pu être évité ? Mais la journée ne fait que commencer, et pour tous, cet évènement est l'amorce de 24 heures sans cours qui vont sceller leurs vies à jamais.[/quote]<br /><br /><br /><br />Un film anglais typique d'une réa mise en place par quelques grand frères : image glaciale et floue, plans inhabituels, montage électro qui rappelle parfois[i] Animal Factory, Green Street Hooligans[/i] ou[i] Requiem For A Dream[/i], et qui ressemble de façon trouble aux "psychotic teenagers" US de Larry Clark et Gus Van Sant ([i]Bully, Kids et Wassup Rockers[/i]) l'affiche allant jusqu'à faire cash penser à celle de [i]Bully [/i]à l'époque.<br /><br />Un film sur les ados trash 2000 aussi, enfants d'une société aliénée, ça pourrait faire les gros chous du cinéma "racaille" destiné à faire peur à la ménagère, mais ici, [i]Kidulthood [/i]est à des milles et des cents de ce genre, il tape dans le contemplatif et l'angoissé de Clark et Van Sant cités précémment, avec cependant beaucoup moins de plan sur les fleurs et le ciel et plus de dialogues, il tourne plus vers Clark en fait. Ca m'a quand même beaucoup aussi rappelé l'ambiance oppressante de [i]Requiem for a Dream[/i] qui monte (bien que beaucoup moins bourrine ici).<br /><br />La sauce anglaise donne cependant un ton urbain beaucoup plus proche de nous (street culture et urbanisme européen) et l'actualité du film remplace les essais mélancoliques ou punk des soundtracks US par la crème de la scène UK hip hop et ambiant (Dizee Rascal, Roots Manuva, The Streets...)<br /><br />Le titre est assez bien trouvé, puisque c'est un mot valise anglais entre kidhood et adulthood. Et surtout, parce que le film est la première parti d'un dyptique basé sur "trop vite trop tot". Dans [i]Kidulthood[/i], on suit une journée bascule de gamins jouant aux adultes trop tot. Dans [i]Adulthood[/i] (sorti l'an dernier), le séquel, on suit des gamins devenus adultes trop tot après le drame vécu avant.<br /><br />[center][img]http://chriscurtis.typepad.com/photos/uncategorized/2008/06/20/adulthood.jpg[/img][/center]<br /><br />Seulement, les français, pour faire chier comme d'habitude, on réussi à modifier le titre pour raccoler tellement à la porka (surtout quand c'est une release direct to DVD, ça les aidait pas, alors ils ont enfoncé des portes) pour nous sortir un génialement puéril et inutile "[i]Génération Gansta[/i]" (oh yeah, un film promu à douze oscars au moins \o/) pour essayer de traduire l'intraduisible ("[i]Adulescence[/i]" aurait plutot convenu dans l'effet inverse d'un adulte ado, mais ici..), et avec une tagline aussi à coté de la plaque et débile ("[i]aussi puissant que la Haine, aussi marquant que ma 6T Va Cracker"[/i]. Le film n'a rien à voir avec les 2 cités).<br /><br />Par contre le doublage, même si les voix sont parfois caricaturales (putain celle de Jay dedans, omg avec sa tronche de vieux babtou/reubeu caillera 90 il fait trop attardé, et cette voix c'est le sosie d'un pote à moi :D), est honnête et pas trop mal chié. <br /><br />Soyons clair, faut pas généraliser ce film sur la jeunesse londonienne en pleine perdition. Mais les destins croisés de ces adolescents aussi violents soient ils sont saisissants d'autenthicité et d'intensité. Brut et violent dans le propos désabusé du film (le jour où on prend conscience qu'on s'emmerde déja à quinze ans même en se défonçant à outrance, en vivant de larcins et en baisant partout) et l'introduction nerveuse du film, ce dernier évite pourtant l'étalage graphique des "films sur la jeunesse dangereuse" en restant très ambiant plutot que exlicite, et c'est pas la peine d'y chercher une fusillade règlement de comptes ou un viol graphique, [i]Kidhulthood [/i]ne peut pas laisser indiférrent mais ne fait pas non plus dans le cliché gratuit et JPPernot-sien des dérives de la jeunesse 2000. <br /><br />Ces gamins, c'est la génération qui suit la mienne, les petits frères et petites soeurs qui ont vécu avec le voyeurisme et l'impudeur d'une société myspace, youtube et next qui leur explique que l'amour n'existe pas, seulement la baise, et qu'on devient cool en publiant ses happy slappings sur internet ou en se défonçant à outrance de plus en plus jeune pour être dans la génération numérico-festive actuelle.<br /><br />Que ce soit les acteurs, la réalisation, le soundtrack ou l'histoire, tout est terriblement bien orchestré et le film est prenant de bout en bout, sans accuser la moindre fausse note, la moindre dérive. Mieux que ça, on est plongé au milieu de cette journée qui va changer la façon de voir les choses de chaque personnage, parce qu'on commence d'un coup et qu'on finit d'un autre cette journée avec eux sans étalage inutile. Certains évidemment regretteront ce truc faisant que la fin est limite "tranchante" et sans conclusion (hormis une espèce de sentiment "to be continued" si on pense au 2e film), mais le film en lui même est très maitrisé et ne baisse pas d'intensité en scènes inutilement longues ou pseudo-philosophiques. <br /><br />Le film ne pose pas de solution, de questionnement révolutionnaire ou de morale, il met simplement en lumière la façon dont à force de vouloir dépasser l'outrecuisance de leurs ainés, les nouvelles générations en manque de sensations dansent de plus en plus tot et de plus en plus vite autour des mines à fragmentations. Ca parle, quelque part, j'ai simplement eu l'impression de revivre une partie de ce que j'ai connu dans mes années lycées. Sauf que dans ce film, ça va plus loin, et ils sont encore plus jeunes que je n'étais à mon époque. Alors ouais, après le film, on se demande quand même si tout ça a un but et certains taxeront le filme d'opportuniste ou de malsain. J'avoue qu'en y repensant, j'ai apprécié le film mais j'ignore si le revoir apporterait quelque chose. Je sais pas, c'est franchement zarb comme sensation.<br /><br />Maintenant, il me reste à trouver [i]Adulthood[/i], mais je doute très fortement qu'il soit sorti en France, vu le passage totalement inconnu chez nous de la première partie, et ça me fait juste chier, quand je suis en face d'Albion, de pas pouvoir du coup ne serait ce qu'avoir une VOSTF ou A sous la main. D'autant plus que dans ce séquel qui lui prend place 6 ans après les évènements du premier, y'a Danny Dyer qui joue, et ça ça m'intéresse. <br /><br />Danny Dyer, comme tout le monde l'ignore, c'est le jeune cramé du cerveau qui joue Moff dans[i] Human Traffic[/i]. Et pour moi, bah rien que ça, c'est déja un putain de point d'avance.<br /><br />http://en.wikipedia.org/wiki/Kidulthood<br />http://en.wikipedia.org/wiki/Adulthood_(film)<br /><br />Oh pour info, si certains l'ont vu, Sam (le caïd) est joué par Noel Clarke. C'est de sa main que viennent à l'origine le scénario du dyptique, il est l'auteur originel de ces derniers.
Kidulthood (2006)<br /><br />
<br /><br />Londres, ses rues dans les années post 2000. Un collège de l'ouest de la ville : en apparence comme tous les autres, mais dont plusieurs destins sont déja plongés dans la fureur de vivre au dela des limites. Certains magouillent, d'autres se remettent en question, d'autres vont toujours plus loin. Quand on a quinze ans, on veut vivre à fond. Et quand on a pas de repères dans une société comme celle d'aujourd'hui, les excès paraissent tentant et profitables.<br /><br />Pour Trife, Jay et Moony, tuer le temps consiste à trainer les rues de Londres, dealer de l'herbe, se défoncer, et se prouver leur virilité de garçon en couchant avec les filles peu farouches de leur age. Trife est face à un croisement dans sa vie : son oncle le fait travailler en lui faisant limer des flingues et en lui faisant de l'argent facile, et lui propose d'aller plus loin dans la vie de ganster. Mais son ex petite amie Alisa veut se remettre avec lui pour fuir vers une vie meilleure.<br /><br />Alisa et son amie Beckie ont des corps de rêve qu'elles utilisent pour prendre du bon temps avec des adultes qui leur fournissent dope, vêtements et argent. Mais Alisa supporte de plus en plus mal ce matérialisme constant et le vide qui se crée en elle au contraire de Becky qui en veut toujours plus.<br /><br />Sam est un caïd, il tient l'école par les muscles. Déja source de tracas pour Trife et ses 2 copains qui veulent une revanche, son dernier souffre douleur est Katie, une belle et grande jeune fille de l'école, qui est discrète et réservée mais attise l'oeil des garçons et la jalousie des filles du gang de Sam. Un jour encore, Katie se fait battre, cette fois ci dramatiquement violemment.<br /><br />Le lendemain, l'école est annulée pour tous les jeunes : Katie s'est suicidée chez elle après les menaces répétées de ses tortionnaires.<br /><br />Chacun des protagonistes la connaissait à sa manière. Sans les cours, ils se retrouvent dans les rues de Londres, mais aussi face à leurs propres responsabilités et leurs démons intérieurs : est ce que tout ça aurait il pu être évité ? Mais la journée ne fait que commencer, et pour tous, cet évènement est l'amorce de 24 heures sans cours qui vont sceller leurs vies à jamais.<br /><br /><br /><br />Un film anglais typique d'une réa mise en place par quelques grand frères : image glaciale et floue, plans inhabituels, montage électro qui rappelle parfois Animal Factory, Green Street Hooligans ou Requiem For A Dream, et qui ressemble de façon trouble aux "psychotic teenagers" US de Larry Clark et Gus Van Sant (Bully, Kids et Wassup Rockers) l'affiche allant jusqu'à faire cash penser à celle de Bully à l'époque.<br /><br />Un film sur les ados trash 2000 aussi, enfants d'une société aliénée, ça pourrait faire les gros chous du cinéma "racaille" destiné à faire peur à la ménagère, mais ici, Kidulthood est à des milles et des cents de ce genre, il tape dans le contemplatif et l'angoissé de Clark et Van Sant cités précémment, avec cependant beaucoup moins de plan sur les fleurs et le ciel et plus de dialogues, il tourne plus vers Clark en fait. Ca m'a quand même beaucoup aussi rappelé l'ambiance oppressante de Requiem for a Dream qui monte (bien que beaucoup moins bourrine ici).<br /><br />La sauce anglaise donne cependant un ton urbain beaucoup plus proche de nous (street culture et urbanisme européen) et l'actualité du film remplace les essais mélancoliques ou punk des soundtracks US par la crème de la scène UK hip hop et ambiant (Dizee Rascal, Roots Manuva, The Streets...)<br /><br />Le titre est assez bien trouvé, puisque c'est un mot valise anglais entre kidhood et adulthood. Et surtout, parce que le film est la première parti d'un dyptique basé sur "trop vite trop tot". Dans Kidulthood, on suit une journée bascule de gamins jouant aux adultes trop tot. Dans Adulthood (sorti l'an dernier), le séquel, on suit des gamins devenus adultes trop tot après le drame vécu avant.<br /><br /><br /><br />Seulement, les français, pour faire chier comme d'habitude, on réussi à modifier le titre pour raccoler tellement à la porka (surtout quand c'est une release direct to DVD, ça les aidait pas, alors ils ont enfoncé des portes) pour nous sortir un génialement puéril et inutile "Génération Gansta" (oh yeah, un film promu à douze oscars au moins \o/) pour essayer de traduire l'intraduisible ("Adulescence" aurait plutot convenu dans l'effet inverse d'un adulte ado, mais ici..), et avec une tagline aussi à coté de la plaque et débile ("aussi puissant que la Haine, aussi marquant que ma 6T Va Cracker". Le film n'a rien à voir avec les 2 cités).<br /><br />Par contre le doublage, même si les voix sont parfois caricaturales (putain celle de Jay dedans, omg avec sa tronche de vieux babtou/reubeu caillera 90 il fait trop attardé, et cette voix c'est le sosie d'un pote à moi ), est honnête et pas trop mal chié. <br /><br />Soyons clair, faut pas généraliser ce film sur la jeunesse londonienne en pleine perdition. Mais les destins croisés de ces adolescents aussi violents soient ils sont saisissants d'autenthicité et d'intensité. Brut et violent dans le propos désabusé du film (le jour où on prend conscience qu'on s'emmerde déja à quinze ans même en se défonçant à outrance, en vivant de larcins et en baisant partout) et l'introduction nerveuse du film, ce dernier évite pourtant l'étalage graphique des "films sur la jeunesse dangereuse" en restant très ambiant plutot que exlicite, et c'est pas la peine d'y chercher une fusillade règlement de comptes ou un viol graphique, Kidhulthood ne peut pas laisser indiférrent mais ne fait pas non plus dans le cliché gratuit et JPPernot-sien des dérives de la jeunesse 2000. <br /><br />Ces gamins, c'est la génération qui suit la mienne, les petits frères et petites soeurs qui ont vécu avec le voyeurisme et l'impudeur d'une société myspace, youtube et next qui leur explique que l'amour n'existe pas, seulement la baise, et qu'on devient cool en publiant ses happy slappings sur internet ou en se défonçant à outrance de plus en plus jeune pour être dans la génération numérico-festive actuelle.<br /><br />Que ce soit les acteurs, la réalisation, le soundtrack ou l'histoire, tout est terriblement bien orchestré et le film est prenant de bout en bout, sans accuser la moindre fausse note, la moindre dérive. Mieux que ça, on est plongé au milieu de cette journée qui va changer la façon de voir les choses de chaque personnage, parce qu'on commence d'un coup et qu'on finit d'un autre cette journée avec eux sans étalage inutile. Certains évidemment regretteront ce truc faisant que la fin est limite "tranchante" et sans conclusion (hormis une espèce de sentiment "to be continued" si on pense au 2e film), mais le film en lui même est très maitrisé et ne baisse pas d'intensité en scènes inutilement longues ou pseudo-philosophiques. <br /><br />Le film ne pose pas de solution, de questionnement révolutionnaire ou de morale, il met simplement en lumière la façon dont à force de vouloir dépasser l'outrecuisance de leurs ainés, les nouvelles générations en manque de sensations dansent de plus en plus tot et de plus en plus vite autour des mines à fragmentations. Ca parle, quelque part, j'ai simplement eu l'impression de revivre une partie de ce que j'ai connu dans mes années lycées. Sauf que dans ce film, ça va plus loin, et ils sont encore plus jeunes que je n'étais à mon époque. Alors ouais, après le film, on se demande quand même si tout ça a un but et certains taxeront le filme d'opportuniste ou de malsain. J'avoue qu'en y repensant, j'ai apprécié le film mais j'ignore si le revoir apporterait quelque chose. Je sais pas, c'est franchement zarb comme sensation.<br /><br />Maintenant, il me reste à trouver Adulthood, mais je doute très fortement qu'il soit sorti en France, vu le passage totalement inconnu chez nous de la première partie, et ça me fait juste chier, quand je suis en face d'Albion, de pas pouvoir du coup ne serait ce qu'avoir une VOSTF ou A sous la main. D'autant plus que dans ce séquel qui lui prend place 6 ans après les évènements du premier, y'a Danny Dyer qui joue, et ça ça m'intéresse. <br /><br />Danny Dyer, comme tout le monde l'ignore, c'est le jeune cramé du cerveau qui joue Moff dans Human Traffic. Et pour moi, bah rien que ça, c'est déja un putain de point d'avance.<br /><br />http://en.wikipedia.org/wiki/Kidulthood<br />http://en.wikipedia.org/wiki/Adulthood_(film)<br /><br />Oh pour info, si certains l'ont vu, Sam (le caïd) est joué par Noel Clarke. C'est de sa main que viennent à l'origine le scénario du dyptique, il est l'auteur originel de ces derniers.