C’est sûr, Saez va cartonner dans les cours de récré ! Paroles et fougue ado donnent à ce disque énergique et probablement sincère un réel éclat. Les « jours étranges » de Saez sont ceux des mal-être, des malaises et des naïvetés qui touchent quand on est « jeune et con », pour reprendre les mots du chanteur. Histoires de filles, rêves de rock’n’roll star, rébellion crachée à la face du monde, tout y est. Même le blues de la rentrée des classes donne lieu à une chanson (« J’veux m’en aller ») !
Trop typé, trop systématique, le disque vire parfois à la caricature. Extrait : « Encore une nouvelle rentrée/Encore peupler ce putain de lycée/Encore traîner les rues et mes cafés/Encore fumer ma clope à la récré/Encore se taire ou bien se révolter/Et saluer mes frères apprivoisés. » Noir Désir, groupe à l’écriture éternellement adolescente, se serait contenté des deux dernières phrases. La foi d’écorché farouche qui fait leur intérêt affleure trop rarement dans les paroles de Saez. Aux « jours étranges » du nouveau venu, je préfère définitivement le « jour de colère » (Dies Irae dans le texte) des vétérans.