Produit au lendemain de la présidentielle française en 2002, « Fils de France » était devenu l’hymne des mobilisation contre Jean-Marie Le Pen. Quinze ans plus tard, Saez est toujours engagé et dénonce l’extrême droite mais aussi la finance avec « Premier Mai ».
Une semaine avant le résultat du duel Le Pen-Macron, Damien Saez a publié ce dimanche un nouveau morceau engagé, intitulé « Premier Mai ». « Toujours le cœur contre le front » et « le poing levé », le chanteur s’attaque à nouveau au FN, quinze ans après le célèbre « Fils de France ».
Et ils ne sont pas nombreux à se lever 15 ans après la première présence du Front National au second tour de la présidentielle. Hormis les tweets rageurs de certains artistes contre le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen, c’est le silence assourdissant d’une France au minimum résignée que l’on entend. Qu’ils semblent loin les Bérurier noir ou les membres de Noir Désir qui chantaient contre le FN. Seul résonne encore Saez et quelques indignés sur les réseaux sociaux.
« Pisser nos bières sur la gueule du banquier »
Alors que ce titre de 2002 visait exclusivement Jean-Marie Le Pen, « Premier Mai » lance ses missiles contre le monde entier : le capitalisme, les religions, les banques, Twitter. Saez évoque le fait de « brûler la bourse » et de « pisser nos bières sur la gueule du banquier », Saez appelle à « libérer la France des sourires des politicards et des sourires des banquiers ». Le sous-entendu envers Emmanuel Macron est à peine voilé. Mais s’il appelle à la révolution, il appelle aussi à la reconstruction, à une nouvelle Humanité et rejoint en ça certaines thèses d’un candidat déçu comme Jean-Luc Mélenchon.
Saez est un artiste à part sur la scène française. Ignoré par les médias, ostensiblement contre le système, il a sorti un triple album début 2017 uniquement accessible via le site CulturecontreCulture. Il était récemment à Forest National pour un concert fleuve dont il a le secret et qui a ravi ceux qu’ils appellent « les manifestants » soit son public qui le suit tant pour sa musique que pour ses combats.
Avec « Premier mai », il rompt le silence musical autour de ce second tour inédit pour la France. A qui le tour ?
Source : parismatch.be