L’amour est sans doute le thème de ce 3ème cd du jeune Damien SAEZ qui nous pousse une nouvelle fois un cri de désespoir. Une voix rogue, pleine de tristesse et de désillusion au travers de textes tantôt dénonciateurs, tantôt provoquants, un message qui se trame au fil des paroles. Néanmoins ce cd m’a déçu dans sa qualité musicale. Les mélodies de "God Bless" (son album précédent) s’approchant de la perfection, il était dur de faire mieux. Eloge à Damien SAEZ qui nous interprète encore de magnifiques paroles où l’amour, le désir et la mort s’associent subtilement.
A l’amour, à la mort
A l’anarchie des corps, Damien parait mûrir dans ses textes. Déjà bien présent dans ses précédents albums, le sexe est « le napalm qui s’accroche à sa peau ». Un sexe anarchique, mais rempli d’amour où Damien vénère la femme, si chère à son âme.
A traîner sous l’orage
Un jour vient le naufrage, vibrant cri de détresse au monde tout entier. « dire qu’on avait des rêves, rappelle-toi ». Un monde corrompu par un système qui nous veut soumis, une jeunesse en quête de l’éphémère. Et oui, Damien est ainsi, un mélancolique de la liberté mais aussi un révolté du monde actuel où le paraître est le maître mot et où tout lui semble contrôlé par une élite « A la table des rois on a jeté les dés ».
Quand l’esprit rejoint le joint
Mon dieu que le monde serait insupportable sans ces petites évasions ! En concert, Damien ne se contente pas de chanter ses paroles, ce petit prince du rock comme on aime à l’appeler nous donne de sa voix une bouffée de rage et d’amour. Une bière et un joint qui montent à la tête pour mieux se détourner de la réalité, et pour s’extasier de voir trembler une femme nue dans l’obscurité. L’esprit SAEZ peut s’embraser ainsi.
A bas le monde de fric, mais vive le business
Comment peut-on imaginer une planète où un peuple se gave de dollars pendant qu’un autre crie famine ? Damien, qui se pose en accusateur de ce monde "vendu", permet lui-même qu’on vende ses cds plus de 17 euros et son livre (48 pages - livre de poche) à 9 euros. Saez, le "Robin des bois" des pauvres, se serait-il mis à aimer l’argent ? Mon dieu, où est la morale ? Bientôt les anarchistes vont proposer des amendements devant l’hémicycle !