L'artiste révolté revient avec un triptyque, après trois ans de silence
Depuis 1999 et la chanson Jeune et con devenue le symbole d'une génération désenchantée, Damien Saez trace sa route en dehors des clous. En marge de l'industrie du disque, l'artiste originaire de Dijon, qui a vécu quelque temps à Marseille et dans les Alpes-de- Haute-Provence, n'a que 22 ans lorsqu'il sort son premier album Jours étranges. Révélation de la critique et du public, il ne suivra pas le chemin tout tracé d'une gloire facile. Publications sur Internet, téléchargements gratuits, formats de disque non académiques et coups de griffe en direct et en chanson sur des chaînes de télévision, lettres assassines sur les réseaux sociaux, Saez apparaît en artiste contestataire. Un rebelle qui n'a pas peur de susciter la polémique, comme en 2010 avec le titre J'accuse dont l'affiche publicitaire montrait une femme nue dans un chariot de supermarché. Rebelote en 2013 avec la pochette du disque Miami, révélant les fesses dénudées d'une femme, à peine dissimulées derrière une Bible, ou encore l'affiche de la tournée montrant un sexe d'homme recouvert de billets de 500€. Mais la controverse ne doit pas faire oublier la musique. L'artiste fougueux qui ne s'est pas assagi avec les années, y revient justement après trois ans de silence sous la forme d'un Manifeste en trois tomes : L'Oiseau Liberté & Prélude Acte II paru en juin 2016, Lulu qui vient de sortir en mars dernier et Le Dernier Disque à paraître d'ici la fin de l'année. De nouvelles chansons de révolte, pour les petits, les migrants, la culture et l'amour ; contre le capitalisme, le show-biz, les médias et le repli sur soi. A 40 ans, Saez est toujours en colère. Et il le dit en poésie.
Annabelle Kempff
Source : www.laprovence.com