Vendredi soir, au Summum de Grenoble, Damien Saez a lancé son « Manifeste », un concert au format plutôt inédit, entre projections vidéo, textes rageurs et coups de gueule antisystème.

On a longtemps pensé que le public du chanteur était plutôt composé d’étudiants. Vendredi soir, il y avait, bien sûr, des jeunes, des trentenaires, mais aussi des plus âgés encore.

La tournée « Le Manifeste » c’est un concert en mode manif, avec un rock linéaire et puissant, mais surtout avec des textes qui tapent fort, très fort…

Saez ne mâche pas ses mots et se moque de son image médiatique

Lever de rideau sur un écran géant, projetant une jeune femme assise sur les toits, scandant des réflexions sur l’avenir de l’humanité et concluant avec la phrase : « Il faut faire vivre les morts ! » On s’interroge un peu… Mais la réponse vient immédiatement avec la chanson « Les Enfants paradis », hommage aux victimes du Bataclan. Des milliers de briquets allumés ont rajouté une émotion à ce texte d’une rare profondeur.

Saez, c’est l’émotion, mais surtout cette rage antisystème qui relègue le camarade Renaud au placard. La cigarette au coin des lèvres, un gilet de laine lui donnant l’allure de Kurt Cobain en concert « Unplugged », mais toujours le regard perçant, Saez ne mâche pas ses mots et se moque de son image médiatique. Le titre « Mon terroriste », bien ficelé, ne désigne aucun militant anarchiste ou fauteur de trouble « officiel », mais bien une certaine classe politique loin, si loin, du peuple…

Difficile de décrire une sonorité particulière dans un concert de Saez, c’est du rock, voilà tout, qui se cache pas derrière un anglais esthétique et livre des textes fusant comme des slogans.

Christophe CADET

Source : www.ledauphine.com