Il nous aura fallu du temps pour écouter le dernier triple album du sieur Saez, Lulu, issu de son Manifeste (ouvert en décembre dernier avec L’oiseau Liberté dont on n’a pas parlé ici). Non pas qu’on n’avait pas envie mais on avait simplement pas le temps de nous plonger dedans. Parce qu’un triple album de Saez qui plus est, il faut savoir l’apprivoiser et pour ça, il faut des conditions optimales. Donc, on a attendu un samedi pluvieux, on s’est calé sous la couette avec le chat et on a lancé l’écoute, les lames de rasoirs pas loin, au cas où.

En général, un triple album de Saez, ça se déguste et c’est souvent très beau. Il y avait eu le douloureux Varsovie, L’Alhambra et Paris, en 2008, puis le simplement magnifique Messina en 2012. Alors forcément, on attendait quelque chose d’aussi bien que les deux autres, sinon encore meilleur. Mais tu sauras que Saez n’est jamais où on l’attend.

Ces 29 nouveaux morceaux sont disséminés entre Mon Européenne, Lulu et En Bord de Seine. Ne t’attends pas à une review détaillée de ce triple album car il n’y en aura pas. En enchaînant tous les morceaux comme on l’a fait, on n’a pas vraiment retenu grand-chose, si ce n’est que Saez fait des efforts au niveau du chant, ce qui n’est pas si courant. Il fait malheureusement moins d’effort sur les textes de ses chansons. Si on faisait une étude de texte, on trouverait le même vocabulaire du début à la fin : amour, velours, cieux, pleurs… bref, Saez n’a pas appris de nouveaux mots et c’est fort dommage. Surtout qu’on sait qu’il est capable de tellement mieux…

Le seul morceau qui nous aura marqué cependant, c’est peut-être Notre-Dame Mélancolie où sa discussion avec Notre-Dame est bien fichue. On a aussi apprécié les morceaux en espagnol qui changent un peu. Si on sent très clairement les hommages à Jef de Brel ou à Renaud de la grande époque sur certains titres, on aura par contre touché le fond avec Pleure pas bébé, espèce de guimauve caricaturale genre Bruel des années 90. Non, mais sérieux, Damien, comment tu peux pondre des titres comme Putains vous m’aurez plus ou Les Meurtrières sur le même sujet et dégainer un Pleure pas bébé comme ça, sans prévenir ? Tu devrais changer tes pilules parce que ton dosage ne fonctionne plus.

Musicalement, il n’y a pas de grande révolution non plus mais ce n’est pas nécessairement ce qu’on attend de Saez. Il pourrait faire un album piano-voix ça nous irait si les textes étaient bien écrits. Mais là, même les thèmes qu’on aime en général, sonnent comme du déjà entendu. Si on s’est laissé emporté par le 1er album, Mon Européenne, sur la longueur, cette première impression s’est noyée dans la masse épaisse de ce triple album. A la fin, on se demande même quand ça va finir toute cette histoire. On a juste envie qu’il ferme sa gueule.

Pour être honnête, le problème de ce triple album réside surtout sur la longueur du projet. On aurait écouté les trois albums indépendamment à quelques jours d’intervalle, on n’aurait peut-être pas eu cet effet de lourdeur qu’on finit par accumuler à force d’entendre toujours les mêmes chansons. A essayer donc avec parcimonie, pour éviter l’overdose. Crois-le ou non, ça nous fait de la peine d’écrire ces mots concernant Saez, ce mec qu’on aime et suit depuis le début, mais là, c’était juste trop. (et puis après tout, il se gêne pas pour critiquer les blogueurs héhé!)

En attendant, on ira quand même voir le monsieur lors de son passage lyonnais mais pas sûr qu’on réécoutera Lulu d’ici là. D’ailleurs, on est en train de se nettoyer les oreilles en écoutant toutes les chansons qu’on aime de Saez. Peut-être qu’un jour tu auras un Top 10 (ou 30 ça sera plus facile) sur le sujet.

Source : touteouie.wordpress.com