Musique. Damien Saez, bientôt 40 ans, reste un artiste à part. Il sort deux albums, crée un site pour l’écoute de ses nouveaux titres et part en tournée.
Trois ans d’absence et le voici de retour, des valises pleines de rage. L’auteur-interprète, connu pour Jeune et con, a déjà sorti un album en décembre, Le manifeste l’oiseau liberté, émergence de tous les textes qu’il a écrits dans les deux mois qui ont suivi l’attentat du Bataclan « C’est une salle que j’ai faite quelques fois. Ce drame atteint le spectacle vivant, le concert, mon métier et l’endroit où j’ai rencontré l’amour de ma vie… Forcément, ça me parle ! » Entre les cris, Saez a le talent de glisser de la douceur avec Tous les gamins du monde ou Les enfants paradis.
Son projet, ou plutôt son concept, ne s’est pas arrêté là. Il a signé un nouvel opus, deuxième acte du Manifeste intitulé Lulu. Un triple album, à paraître le 10 mars, où se mêlent révolte et tendresse. Où la critique de notre société est toujours aussi virulente, avec Je suis : « Je suis mouton mais j’aime bien ça, marcher vers l’abattoir, je crois ». Mon Européenne s’inscrit dans la même veine : « Mon Européenne, elle est pas banquière pour un sou ».
Un troisième album en novembre
Un vent de rébellion souffle sur ces titres-là, façon Renaud des années 1980. « Je lui rends hommage avec le titre Ma gueule », annonce Saez. Ses influences, Brel, Ferré, Noir Désir s’entendent sur certains morceaux. Lulu n’est pas Jef de Brel, mais la chanson traite de l’amitié, du copain qui chiale et « que je ne console pas, précise-t-il. A partir du deuxième couplet, je lui dis à ce pote, qu’il a raison de pleurer et qu’il faut pas être blasée.
Un troisième album sortira en novembre. Et le tout, les trois opus, forme ce Manifeste, sorte de performance pour une diffusion sur Internet plus équitable pour les auteurs. Lui a supprimé ses morceaux de Youtube. « J’ai créé un site indépendant, culturecontreculture, sur lequel ma discographie s’écoute en streaming, jusqu’à Noël, contre la somme de 60 € pour l’année. C’est un peu cher, mais c’est pour dire aux auditeurs qu’il faut donner une valeur aux choses. »
A sa musique, l’artisan ajoute un film dont une partie sera projetée au début de chaque concert. Un monologue poétique, en séquence fixe, écrit par ses soins. Un artiste à part ! Tant pis pour le terme, qu’il « juge tellement galvaudé qu’il en est devenu écœurant ».
Dates dans l’Ouest : 10 mars à Nantes, 11 mars à Brest, 15 mars à Rennes, 21 au Mans, 22 mars à Caen, 19 avril à Rouen, 21 et 22 avril à Paris
Florence Lambert.
Source : www.ouest-france.fr