2016
Bon nous y voilà, nous sommes le 25 décembre 2016, Le Manifeste a débuté, l’Oiseau Liberté a pris son envol et les 3 dates du Bataclan sont passées, il est temps d’essayer de poser des mots sur les émotions. C’est impossible à faire, et ce texte restera à mille lieues de ce que j’ai vraiment ressenti et vécu, mais je dois poser des mots là dessus. (17385 pour être précise)
Ça faisait 3 ans que « l’Ours » hibernait. 3 ans que je l’avais vu pour la dernière fois devant le Théâtre de Verdure à fustiger Estrosi.
3 ans, c’est long, mais nécessaire pour que l’envie de le revoir et de l’entendre soit violente, surtout en cette période troublée.
Ce texte donc, je l’ai commencé il y’a 3 ans lui aussi et je pensais qu’il était fini, mais, finalement, je vais le continuer
Par contre, je te préviens, c’est long. {Edit du 1er janvier : d’ailleurs, c’est même plus long à ce niveau, c’est putain de beaucoup trop long}
11 juin 2016 – Un retour ?
Effervescence sur les réseaux.
Aucun message sur les comptes Facebook et Twitter de Saez depuis 3 ans. Les comptes sont nettoyés intégralement, pour ne laisser apparaitre qu’une date, énigmatique : 16.06.16 sur un fond de sable vert. Je vous passe les considérations sur le rapport entre 16 et Saez, vous avez compris.
Ça s’emballe. Personne ne sait rien, tout le monde commente tout.
Et puis les messages énigmatiques continuent tout en s’assombrissant au fur et à mesure pour finir sur un fond totalement noir.
Je crois que le pire fût le : « Voilà… à dans trois ans » J’ai crié au génie et à l’enfoiré en lisant ça.
Il va vraiment le faire ? Non, c’est pas possible, il se fout juste de notre gueule et je me marre en l’imaginant goguenard derrière son écran à voir tout le monde s’exciter à chaque message.
Et puis un nouveau message donne rendez-vous à 20h00 (enfin peut être) et puis à 20h00, de nouveau, hystérie collective sur Twitter et FB, et rien, jusqu’à 22h30. Et l’annonce d’une nouvelle tournée.
Exultation. Ça veut dire que je vais le revoir sur scène.
Puis apparait un dernier message sur fond noir : www.culturecontreculture.fr
Et en cliquant sur le lien : tu tombe sur une pépite visuelle. La vidéo d’un clown triste qui vient planter des fleurs « A l’heure des guerres des champs d’horreur faire de la terre des champs de fleurs »
Elle est sublime cette vidéo, tout comme la mélodie qui l’accompagne. Typiquement le genre d’images que j’aime faire, la couleur est démente.
Plusieurs questions me viennent alors : où va t-il ? Vers quoi veut-il nous emmener ? C’est bien lui sur les images ?
Si j’ai depuis, eu la réponse à ma dernière question, en revanche, les deux premières restent encore un peu sans réponse, je vois à peu près les contours de l’œuvre, mais je crois qu’à moins de s’appeler Damien Saez, personne ne sait bien à quoi tout ceci va ressembler.
Le Manifeste
Le 23 juin, je suis au Palais des Congrès, pour une représentation en ciné-concert du Parrain et en sortant, je vois que j’ai reçus des DM sur Twitter, Damien Saez demanderait 60€ pour un projet flou. Bon je suis dans le métro et je ne comprends rien à ce qu’on me raconte, je verrai ça en rentrant.
Evidemment, sur les réseaux ça gueule dans tous les sens, t’a ceux qui sont pour, ceux qui sont contre mais qui ne peuvent pas s’empêcher d’ouvrir leurs gueules et qui veulent imposer leur point de vue (dont tout le monde se fou soit dit en passant).
Mais en fait, c’est assez simple, soit t’achète le Manifeste parce que tu fais confiance au mec, soit tu l’achète pas et tu attends de voir, mais sans déconner pourquoi vouloir que le monde entier partage ton avis ?
Damien Saez propose donc d’« embarquer en voyage sans connaître la destination »
Bref, moi j’ai réfléchi deux minutes et puis je me suis dit que j’avais toujours aimé ce que Damien Saez avait proposé, donc je prenais finalement assez peu de risques, si ce n’est de perdre 60€, mais vu les merdes que je peux acheter régulièrement, après tout, je me priverai sur une saloperie ou une autre.
Me voilà donc embarquée. Je ne sais pas vers où, mais nous y sommes.
Je n’ai pas trop de souvenirs des débuts du Manifeste, je me souviens juste avoir beaucoup rit avec l’application Requiem et les messages alambiqués de Damien.
J’ai beaucoup moins ri en lisant « une naissance » la tristesse, la douleur qui transpirent de ce texte putain… c’est dur de lire ça pour quelqu’un qui aime autant un artiste.
Tu te sens impuissante face à la douleur de quelqu’un, quelqu’un qui es présent dans ta vie tous les jours, mais que tu connais pas… Mais qu’est ce qu’on peut faire nous autres ? A part juste être là et lui dire que ça sert pas à rien ce qu’il fait. Qu’on est là et que même si c’est complètement con ou fou de dire ça, on a besoin de lui, de ses mots ?
Puis en août est arrivé le texte intitulé « les enfants pauvres », je ne sais pas bien comment expliquer l’impact qu’il a eu sur moi, mais il m’a retournée. C’est comme souvent avec Damien, dramatiquement triste et beau à la fois. Dramatiquement vrai, il suffit de se balader à Paris pour le constater.
Tu sais quoi ? Juste pour ce texte, jamais je ne regretterai les 60€ dépensés.
Ce texte, il est toujours dans un coin de ma tête. Toujours.
J’ai lu aussi les anecdotes qui entourent la sortie de Messina, mon album préféré.
Mais en réalité, j’ai encore assez peu d’avis, puisque je n’ai pas encore eu vraiment le temps de me pencher sur l’intégralité des textes. Donc je réserve mon jugement pour la fin.
Je ne sais plus à quel moment il a annoncé les dates des concerts, mais je me souviens avoir acheté des places pour les 2 Zénith de Paris dès leur sortie en billetterie et aussi avoir commencer à prier pour les dates du Bataclan.
Le Bataclan… Damien tu es vraiment le seul artiste pour qui je vais me forcer à franchir les portes de cette salle.
L’oiseau Liberté – Sortie de 2 titres
Début novembre, 2 titres sont en téléchargement gratuit sur CCC (Culture Contre Culture ndlr)
« Les Enfants Paradis » et « Tous les Gamins du Monde », le 1er titre évoque les attentats du Bataclan et le 2ème celui de Charlie Hebdo.
Comment dire… je vis dans le 11ème arrondissement depuis avril 2015, à quelques centaines de mètres du Bataclan. J’ai vécu les attentats de novembre comme quelque chose d’absolument atroce, pendant des mois, j’ai regardé les visages de ces personnes défiler, leurs histoires, les témoignages des familles de victimes et ceux des rescapés.
Je connais cette salle de concert (2012), je passe devant tous les jours, le lieu est resté bâché, meurtri, pendant presque un an. Et puis régulièrement aussi, je vois des connards faire des selfies devant comme si ce lieu était un lieu de tourisme. L’être « humain » est vraiment abject.
Et puis t’a Damien Saez qui te balance un truc comme « Les enfants paradis »
Au piano.
La chanson est sublime.
Un vibrant hommage à ces gens qui n’étaient là que pour écouter de la musique ou pour passer un moment entre amis ou en famille dans des cafés.
La, si Damien a prévu de jouer ce titre au Bataclan, je pense qu’il faudra prévoir un stock de mouchoirs…
Et puis « Tous les gamins du monde » fait référence à Charlie Hebdo.
Charlie aussi j’avais vécu un séisme. L’incompréhension totale. Comment peut-on tuer des gens qui ne font que dessiner ? En 2015 putain ?
Et puis, c’est aussi le début d’une peur nouvelle, du genre de celle que je n’avais encore jamais connue : et si je ne rentrais pas chez moi ce soir, ou demain ? Et si mon enfant est touché ? Et si… ? La peur.
Le morceau de Damien donne envie de se lever et de ne pas laisser ces gens là gagner et nous enlever ce que nous sommes. Mais en sommes-nous encore seulement capables ?
Tu les as vu les scores du FN monter ? Tu les as vu les connards de droite faire de l’œil à l’extrême droite ? Tu les as vu les connards de gauche faire pire que les connards de droite ? Il nous reste quoi comme putain de choix à nous ? On vote pour qui sans déconner ?
Et puis ça sert à quoi de voter ? L’illusion de la démocratie, voilà bien ce que ça nous apporte. Une putain d’illusion, pendant que nous, le putain de « pays des lumières » on va essayer d’aller donner des leçons de démocratie aux autres. Chimère.
Nous voilà coincés entre les connards qui nous gouvernent et les connards qui veulent nous assassiner à cause des connards qui nous gouvernent. Oui, je sais, ça fait beaucoup de connards.
Un truc positif ressort de ces deux titres dévoilés : des gens découvrent Saez ou change un peu d’opinion sur lui.
Voilà qui change de l’habituel discours sur Damien que j’entends dès que j’évoque le sujet.
Au mieux j’ai le droit à : C’est qui ? au pire à : Ah ouais, le mec de Jeune et con ? Ah ouais le mec qui fait des chansons de dépressifs et/ou suicidaires ? etc. {Spolier alert : Niquez-vous}
Même le Figaro sort un papier bienveillant (c’est pour te dire)
Et puis là, c’est le drame.
Communication de crise
« J’annule tout » s’il y a un truc que je vais retenir de la mélasse Amazon / Wagram / Damien Saez c’est ça. Et là, j’ai été en colère. Pas tant qu’il décide de tout arrêter, mais j’avoue que je n’ai pas compris pourquoi c’était son public qui devait payer le prix des conneries de sa maison de disque.
Comme beaucoup, j’ai trouvé la réaction disproportionnée (Spoiler : depuis je l’ai écouté parler de l’épisode Nancy à la sortie d’un Bataclan et de sa façon de voir les choses, je dois bien reconnaître qu’après tout, il ne doit rien à personne et qu’il donne ce qu’il veut.) Mais bon, sur le moment, j’étais soulée.
Donc voilà, c’est la crise, moi qui me faisait une joie de le revoir, finalement plus rien « jusqu’à nouvel ordre » Mais bon va savoir ce que veut dire jusqu’à nouvel ordre, avec un Damien Saez enragé comme il a l’air de l’être. Je pense que ses proches ont dû en entendre de belles pendant cette période.
Et puis au delà de ça, je crois que ce qui m’a « attristée », ce sont toutes ces réactions hostiles à son égard. C’est clair que si tu connais pas un minimum, le texte qu’il a écrit peut paraître n’avoir aucun sens… et pourtant il en a.
A postériori, je comprends la réaction. Je ne connais pas l’homme, mais si je me fie à mon intuition, ce mec est un passionné et il est entier. Il a bossé sur un projet qui est balancé n’importe comment, alors que l’ensemble forme un tout, forcement, ça n’a pas dû lui plaire beaucoup.
Et puis, finalement, changement d’avis, il maintient tout ; tournée et sortie d’album. De nouveau, il est la risée sur les réseaux. Je crois que j’aurai encore préféré qu’il maintienne sa décision, histoire de faire un truc cohérent et de faire fermer leurs gueules aux bien pensants de canapé.
Mais bon, on ne va pas se mentir, je suis égoïstement contente que tout « rentre dans l’ordre »
Bataclan : mise en vente des places
Bref, le moment d’acheter les places pour le Bataclan est arrivé. 3 dates sont prévues.
Avec le Manifeste, tu as la possibilité d’avoir une place (et une seule) pour 15€, tandis que le Bataclan les vend 55€ (il y a comme une légère inflation depuis 2012), mais bon, il paraît que quand on aime… Au pire, je vendrai un rein.
Donc, comme prévu, énorme bordel sur CCC à l’ouverture de la vente. Après quelques tentatives sur mon portable (Mon employeur a gentiment bloqué l’accès à CCC), je fini par laisser tomber de peur de manquer le concert du 21 décembre et je prends une place sur le site du Bataclan.
Une heure après, accalmie sur CCC, je prends donc une place à 15€ pour le 23 décembre.
Pour le 22, je me dis que, vu le prix de la place sur le site du Bataclan, tant pis, je ferai juste la 1ère et la dernière date.
Evidemment, une semaine après, je sens que je vais regretter si je n’y vais pas, j’achète donc aussi une place pour le 22…
Me voilà donc en possession de mes 3 places et dans la foulée, je pose des jours de congés : je ne sais absolument pas comment je vais vivre ce retour au Bataclan, je préfère ne pas me polluer avec le boulot.
Le Manifeste L’Oiseau Liberté & Prélude Acte II
La sortie de l’album physique est prévue pour le 9 décembre 2016.
Sur CCC, les titres sont en streaming, mais bon je suis une collectionneuse, il me faut forcement le disque.
Perso, je n’avais entendu aucun des extraits publiés par Amazon, donc pour moi le disque était une réelle surprise.
Comme à l’accoutumée : achat du CD, impatience d’être à la maison, gravure du disque et écoute.
Le disque 1 contient 7 titres. Le prélude de l’acte II en contient 3.
Le 1er disque ne contient en fait que 5 chansons « inédites » puisque il contient également les 2 titres dévoilés début novembre 2016 sur CCC.
Je ne saurai dire pourquoi, mais si j’ai vraiment beaucoup aimé les 2 titres évoqués plus haut, j’étais moins emballée par le reste du disque. Mais ayant déjà eu cette sensation avec Miami je ne m’inquiète pas plus que ça, il faudra que je réécoute ça.
Première impression : j’aime beaucoup le rythme des « Enfants Lune » et je n’aime pas le « Dernier disque » : plus pour ce qu’elle évoque que pour autre chose {Spoiler alert : le 23 décembre au Bataclan, un moment magistral sur ce titre)
Mais le prélude de l’acte II en revanche, je l’ai aimé dès la 1ère écoute.
Encore une fois, je réalise à quel point Damien Saez est lucide sur notre monde, ce qui m’interroge, c’est pourquoi est ce l’un des seuls… ?
Les 2 premiers titres sont une critique bien acide sur notre société, nos dirigeants et…sur nous.
Et oui, messieurs dames, les terroristes, ils ne sont pas arrivés là par magie. Il y a un environnement fertile pour ça, et ce sont d’autres terroristes qui le cultive. (Tu te rappelle du Fuck You Goldman Sachs ? Tu peux le ressortir)
Je les ai écoutés en boucles ces 3 titres, je suis parée pour chanter au Bataclan, s’il nous joue l’un de ceux-ci.
Bataclan – 21 décembre 2016
Bon le jour espéré et redouté à la fois est arrivé. Il va falloir franchir les portes du Bataclan, mais c’est pour revoir l’Artisan.
C’est étrange cette sensation d’angoisse et de bonheur mêlés.
La procédure pour les billets est plus lourde que d’habitude : à partir de 14h, il faut aller au Bataclan avec une pièce d’identité pour qu’on te mette un bracelet en papier coloré avec la date du jour. Si tu n’as pas ça le soir, tu n’entre pas.
Je suis au boulot le matin, j’ai mille truc à faire avant les 3 jours de congés, donc je ne pense pas trop au concert.
Je fini par aller chercher mon bracelet rouge à 15h et puis je rentre chez moi. Je reviens vers 18h30, et comme je m’y attendais : je suis loin, très loin dans la file d’attente.
Je rencontre Blaise pour la 1ère fois, un « échoué » qui profite de la file d’attente pour demander un peu d’argent. Avec un certain style je dois bien l’avouer, je discute quelques minutes avec lui et puis il continue son chemin.
Ils ont ouvert les portes à 19h00, donc moins d’une heure après, j’étais installée, pas si mal que ça vu l’heure à laquelle j’étais arrivée, et je suis plutôt bien située par rapport à la scène.
Le concert ne commencera qu’à 20h50, ça en laisse du temps pour observer la salle.
Cette salle.
Quand j’avais vu « place assise » sur les billets, j’étais un peu déçue, j’avais envie de rock, envie de me défouler. Maintenant que je suis assise là, je remercie Damien pour avoir fait ce choix. Je reconnais à peine la salle avec tous ces fauteuils rouges et heureusement.
J’ai une pensée pour nos 90 amis tombés en ces lieux. Nous sommes les enfants du Bataclan. Tous.
Passé 20h00, la salle va régulièrement appeler Damien.
Jusqu’au moment où le noir se fait. Il est 20h50. Et là dans le noir, tu attends le moment.
J’essaie péniblement de distinguer quelque chose sur la scène : par où il va arriver ? Par quoi il va commencer ?
Puis j’entend des hurlements et des applaudissements, il est sur la scène, c’est sûr, mais silencieux.
Et soudain, les premières notes des « Enfants paradis » et sa voix qui s’élève.
C’est violent ce moment, tu es pris entre les larmes à cause de la chanson, du lieu et les frissons de l’entendre.
Certains m’ont déjà dit qu’ils avaient beaucoup de mal avec la voix de Saez quand il chante, moi, c’est tout le contraire, sa voix m’électrise totalement.
Le silence du public est assourdissant. Pas un bruit dans la salle, juste le piano, sa voix, et l’émotion à l’état brut. Les applaudissements de son public s’élèvent à la fin, respectueux et retenus.
Il enchainera ensuite avec « Mon pays je t’écris » et « l’Humaniste » Il ne nous a toujours pas parlé. La salle est toujours mesurée, empreinte de retenue.
Et puis, il nous sort un « ça vaut bien un petit verre » et s’ensuit un moment assez drôle avec Fred qui est nouveau et qui a oublié d’ouvrir la bouteille de whisky : du coup c’est « un peu la galère » pour Damien quoi.
Quelques échanges assez drôles avec le public qui détendent bien l’atmosphère.
Et un petit coup de troll d’un Damien goguenard : « ça va, c’était pas trop cher ? » Rapport aux critiques sur le prix des places, son public rit de bon cœur : il est détendu.
Et il enchaine avec la désormais incontournable : « Tu y crois » une bien jolie version acoustique sur laquelle il monte progressivement en intensité, le public commence à taper des mains en rythme.
« A ton nom » : elle est de circonstance celle là. Son public murmure sur le « Alléluia inch’allah »
De nouveau, il nous parle. Il nous raconte par exemple qu’il « a fait un effort pour aller faire le clown sur la plage, mais que bon, chassez le naturel… » tout en nous montrant son verre de whisky. Ceux qui savent, savent.
Puis il demande à Thomas d’éclairer la salle : salve d’applaudissements, ça va durer de longues secondes et il nous dit simplement « merci » Il sait pas à quel point, c’est nous qui avons envie de lui dire merci…
Et puis quelqu’un de Saez Live (je crois) lui demande si nous on a changé : « je vous avais pas reconnu » éclats de rire de tout le monde.
Ensuite, il attaque le « Dernier disque » : le public applaudit mollement, moi, je n’applaudis pas du tout. Et j’attends qu’il ait fini cette chanson, décidément je l’aime pas.
Il enchaine directement sur « C’est la Guerre » et je me redresse tout de suite sur mon siège : ça, ça promet d’être bon.
Il s’interrompt rapidement avec un « ouais j’ai pas changé » et puis on a droit à un petit speech sur les piano vs le foot dans les HLM. Une jeune femme dans le public raconte son histoire, ce moment d’échange entre elle et Damien est assez drôle.
Puis ensuite c’est une anecdote à la fois touchante et drôle sur son enfance « c’est beau hein, mais c’est triste »
Et il reprend « C’est la guerre », le public l’accompagne avec des applaudissements en rythme. Je pressens que cette chanson, s’il la fait au Zénith, ça risque d’être vraiment bon. Ça monte doucement, mais surement en puissance pendant 10 minutes.
Après, on a droit à un petit speech sur l’évolution de la société. Et puis, il annonce une date pour le prochain album : « on va essayer d’être prêts pour le 15 février, y a quand même 60 chansons » : explosion de joie dans la salle, et là : « ouais enfin, y a 60 bases hein, faut les finir » Damien : mode troll activé.
Et là, il attaque « Jeunesse lève-toi », je frissonne dès les premières notes. Que j’aime cette chanson et j’aime beaucoup la version qu’il nous propose ce soir.
Et puis, il nous parle à nouveau, notamment sur le fait qu’il a choisi de ne pas répéter du tout pour ces Bataclan : il a souhaité remettre les choses dans leur simplicité. Il a fustigé le côté professionnel de tout, et puis aussi « ceux qui ne savent même pas accorder une guitare »
Et puis ses mots « t’es là dedans (le processus de création, ndlr) et tu sors de ça pour quelque chose d’exceptionnel, qui est vous rencontrer à nouveau, dans cet endroit là »
Ce soir, il nous parle beaucoup, c’est l’avantage indéniable d’une salle intimiste comme le Bataclan, le partage avec le public est vraiment possible.
Avant de reprendre « La Lutte » (elle n’est présente sur aucun album mais déjà jouée à la Rochelle en 2013, ndlr) il nous lâche un « c’est difficile les mots hein… enfin vous m’avez compris » et puis il s’arrête à nouveau pour un long speech que je suis obligée de retranscrire en intégralité, parce que putain… ça doit être partagé. (Merci à SaezLive pour les enregistrements)
« (…) Cette putain de société, ou ceux qui n’ont plus rien, n’ont besoin que de l’origine pour se créer leur propre identité, c’est un problème.
Ce problème-là, c’est la société qui l’a créé.
Elle l’a créé, parce que ses bras ne sont pas ouverts.
Et ça fait longtemps qu’ils ne sont pas ouverts.
Elle l’a créé, parce qu’elle trouve plus important de donner la parole à celui qui se différencie qu’à celui qui trouve son point commun envers l’autre. Vous comprenez bien ce que je suis en train de dire ?
Et cette putain de société qui cultive ça, à longueur d’ondes, elle vous fait croire que, finalement plus aucun lien n’existe. On doit être à peu près…, je dis on, parce qu’une partie de mes origines est concernée, il me semble ne pas être celui qui parle ou qui écrit le pire français de ce pays.
Et c’est intéressant de savoir d’où ça vient ça. Cet amour de ça, de cette langue, de qui nous sommes, de cette terre la. Ici. L’origine ce n’est pas un drapeau, le seul drapeau, c’est où nous allons. Et le devoir de toute société, qui plus est, la nôtre, est d’ouvrir, toujours d’ouvrir et de tirer vers le haut et de ne pas laisser en bas, et de ne certainement pas cultiver, à coup de pognon, la misère d’en bas.
Puisque c’est ça qu’elle fait, c’est ça qu’elle fait, c’est ça que tous les pouvoirs veulent au monde. Tous. Du fin fond du désert ou, là, à l’Elysée, c’est toujours la même histoire.
Comment on les contrôle. Comment ils ne sont pas ensemble.
Et à grand coup de médias, qui finalement, aujourd’hui sont… enfin, le président c’est pas le président hein. Le président, c’est le média. C’est lui, et voire, ces putains de réseaux la, dont j’arrête pas de parler.
Parce que ces réseaux quand même… là ou chacun poste sa putain de photo de famille, la ou demain, enfin pff demain… à mon avis aujourd’hui, je suis sûr qu’aujourd’hui, une femme a donné naissance à un enfant : avant d’imprimer la photo de son gamin, elle l’a déjà postée, pour un mec qui a fait ses études de l’autre côté de l’Atlantique (coucou Mark Z, ndlr) et qui fait sa thune, sur toutes les photos de tous les gamins du monde, gratuitement, offert. Pour ce mec la.
Enfin, c’est quand même une hallucination, de se dire que l’humanité accepte de se livrer, d’offrir son intime, à ça.
Le ça en question, qui va vous censurer une paire de seins, comme d’autres, d’autres horizons, voudraient le faire, mais mettre des guerres en direct.
Croyez moi, il y a 30 ans (applaudissements dans la salle) J’ai pas fini ! Y’a 30 ans, y’ 30 ans, ça, ça emmenait des gens dans la rue. Aujourd’hui ça donne quoi ? Ca donne regarde mes photos de soirée.
Et ça, c’est nous. C’est pas vous ou moi, c’est nous tous.
Si ce monde la est acceptable, tout ce qui en découle est acceptable.
Et ce qui en découle, en ce moment, c’est beaucoup de sang, beaucoup de fractures, beaucoup de gens pointés du doigt, beaucoup de malaises, beaucoup de misère, beaucoup de tristesse.
Ça, c’est nous. La France aujourd’hui, c’est ça. Nous sommes ça. Nous ne sommes pas révoltés. Nous sommes ça. Nous sommes où nous sommes aujourd’hui, et nous sommes ça. Nous sommes ça »
Et il enchaine avec « La Lutte », la rage dans la voix. Je connais par cœur cette chanson, elle est forcement de circonstance : « c’est la gangrène de mon pays » (coucou le bleu marine)
Applaudissements nourris et Damien annonce une pause. Je ne me souviens plus du temps que ça a duré.
Puis il revient sur scène, et il enchaine avec les « Bals des Lycées » un titre bien mélancolique. Au Portugal, on utiliserait le mot Saudade pour ce type de chanson. C’est un terme qui n’a pas d’équivalent en français, c’est la mélancolie et la nostalgie mêlées mais sans le côté négatif des deux termes.
Sans pause, il reprend sur « Rois demain ». Cette chanson, je l’aimais bien sur Messina, mais je ne sais pas pourquoi, cet été, elle est devenue une de mes chansons préférées. La version album monte en puissance, la fin est sublime. J’ai beau avoir arrêté de croire en l’amour, c’est difficile de ne pas espérer qu’un jour quelqu’un te chante ce genre de choses.
D’ailleurs l’enchainement des 5 chansons suivantes est intéressant je trouve : « Rois demains », « Ceux qui sont en laisse », « Que tout est noir », « On meurt de toi » et « Putains vous m’aurez plus ».
Moi je vois ça comme la suite logique d’une histoire d’amour (ou plutôt de mes propres histoires, je vais éviter les généralités) : L’amour fou, l’impossibilité de s’attacher, la séparation, la douleur et les regrets de l’histoire finie, et la rage contre l’autre, contre tous les autres.
Jusqu’à « Putains vous m’aurez plus », la salle est silencieuse, même les applaudissements sont contenus.
C’est aussi la que je prends conscience que Damien Saez est un putain d’interprète, je connais bien le côté auteur-compositeur, mais là j’ai le temps de l’observer, de le voir habité par ces titres. Lors des 4 précédents concerts, c’était bien plus rock, je me suis plus bousillé les cordes vocales que je ne l’ai vraiment observé.
Vers la fin il nous gratifie d’un :« Vous êtes tous malades ou quoi ? A vous tous, vous êtes moins forts que moi tout seul » C’est vrai que ça manque d’entrain sur la fin du titre.
A la fin, il lance : « Vas y éclaire moi ce bordel-là » (la salle, ndlr)
Tonnerre d’applaudissements, et la je pense : ENFIN.
Enfin, le public s’anime un peu. Je sais que le lieu n’est pas simple, mais il fallait que ça explose à un moment.
Nous sommes quelques uns à entonner le fameux « God blesse America »
Il lève la tête vers les balcons et souriant : « J’avais pas vu, y a les pirates de SaezLive là haut. Ba applaudissez les quand même ! S’ils avaient pas été là, y’aurait pas beaucoup de versions concerts hein »
J’en profite d’ailleurs pour vous remercier aussi SaezLive, le boulot sur votre site c’est dingue. L’émotion des versions concerts, c’est grâce à vous si on peut la revivre un peu.
Ensuite une fille dans le public réclame que Damien s’installe au piano « Mais qu’est ce qu’elle a avec le piano ? C’est fou ! En même temps, ça fait ça à toutes les filles hein »
Ensuite il réalise qu’il a pas Marguerite dans les textes qu’il va interpréter, le « ah ouais c’est con hein » qu’il nous balance était vraiment drôle.
Et puis il attaque « Peuple Manifestant », excitation dans la salle.
Un morceau qu’il a dû écrire (ou modifier) après l’affaire A**zon et puis le papier des Inrocks.
Près de 15 minutes où tout le monde en prend plein la gueule avec un Damien en rage, c’est quand même bon ça.
Il va s’arrêter pour des petits speechs contre nos politiques et leur incompétence, sur ce qu’on a fait à la Grèce etc.
Encore une fois, il demande à Thomas d’éclairer la salle : applaudissements à tout rompre.
J’espère sincèrement que ce genre de moment lui apporte ne serait-ce qu’un millième de ce qu’il nous donne en concert.
Il annonce une nouvelle pause et « un moment de grâce » à venir.
Et quel moment de grâce, putain… Il revient avec Sarah sur scène pour un Ave Maria hallucinant. J’en ai encore des frissons. Je ne peux pas détacher mon regard de lui interprétant ce morceau, tellement concentrée que j’en oublie de pleurer.
Le silence dans la salle est impressionnant.
Et c’est dans ce genre de moment que je repense à mon envie d’apprendre le piano, j’en rêve depuis tellement longtemps et je n’ai toujours rien fait pour m’y mettre. Je vais mettre ça en premier sur la liste des réalisations 2017.
Il refait les « Enfants paradis » et les applaudissements sont bien plus importants que pour la 1ère.
« Mon Terroriste » une de mes préférées ce soir (et il fallait la savourer, elle ne sera pas rejouée sur les deux soirs qui ont suivi)
Concernant les paroles, j’en ai déjà parlé, et vu la longueur de mon propos, je ne vais pas la refaire, mais bordel : il faut l’écouter celle la.
Le public est réveillé et moi sur « roi de la propagandancia » j’exulte.
Visiblement, on ne chante pas assez fort pour Damien : « j’entends rien » et la ça reprend en cœur.
Je me dis que 1789 est bien loin… « la guillotine au ministère » …si seulement tiens. Mais non, on est tous des révoltés de canapé.
Et on a droit à un joli Messine.
Messine, Messine, Messine. Putain les paroles de cette chanson…
Le public chante aussi. C’est beau quand même.
Et oui « Roubaix c’est assez pour s’aimer » Même avec un mec qui aurait un dixième de son talent…
Applaudissements de la salle.
« Thomas éclaire. Thomas, je veux plus de noir, tu laisse comme ça, » redoublement des applaudissements. C’est aussi bon pour lui que pour nous.
« Il faut que je me souvienne de Marguerite » : hurlements de la salle
Et c’est parti, tous debout et en chœur avec lui. Et ça part plus rock, beaucoup plus rock.
Il s’interrompt : « On va chopper vos noms, sincèrement, si vous venez pas aux concerts de rock, ça va chier hein »
Hurlements du public : tu m’étonne qu’on va y venir aux concerts rock !
« Et je vous signale que maintenant, bon c’est pas moi, mais, Tioum il a vos numéros de cartes » (il manque le smiley qui pleure de rire pour représenter le moment, mais tu l’as)
Puis après l’Himalaya, le trop bourré et « le tant qu’elle m’habite entre ses reins » : sacré Damien.
« Allez asseyez vous. Et d’ailleurs non restez debout si vous préférez. C’est mon côté dictateur ça, Napoléon.
La tu peux éteindre (la salle, ndlr), celle la c’est la nôtre. Celle qui vient. Je l’ai déjà chantée pendant le concert, et je vais la rechanter, parce que c’est la nôtre »
« Je sais pas si moi je vous mérite, mais en tout cas, vous, vous me méritez, ça c’est sûr ». Applaudissements.
« Vous savez la leçon que ça leur donne aux autres ? Vous imaginez même pas. La leçon que ça leur donne aux autres. Ba oui, parce qu’ils connaissent pas. Vous dites oui à une aventure (les 60€ du Manifeste, ndlr), vous savez pas ce que c’est. Vous savez pas ce que c’est et vous dites oui. Et peu importe moi en fait, c’est pas de moi dont il est question, c’est d’une façon de voir, une façon de voir les choses, une façon de voir le monde.
Et vous dites ouais ok, ouais, bien sur, bien sur, ça.
Vous avez même pas idée, parce que là, vous en êtes là, et les plus belles choses que j’ai pu voir, parce que c’est celles la qui sont vraies, c’est que d’une certaine manière, soit c’est gratuit, soit ça n’a pas de prix. Et y a pas d’entre deux. Et quand, on voit une remarque sur un texte, qui arrive sortie de nul part, et que, quelqu’un dit ba ouais mais ça, juste ce texte là, il vaut tout l’or du monde. Et bien plus, il a tout compris. Non pas parce qu’il a payé, on s’en fout qu’il ai payé, on s’en fout, c’est pas ces paiements qui font : ça et qui font ce qui va arriver. Et beh non. Faudrait que ce soit un peu plus cher. Ben oui, et c’est la réalité du monde, elle est là. Nan, c’est pas le paiement l’important, l’important c’est de dire oui. D’une certaine manière, je crois plus en ça, que le reste, parce qu’il me semble que le reste, il mène pas à grand chose.
Ou alors, faut qu’on me montre, faut qu’on m’emmène à des concerts, faut qu’on me… mais il me semble que quand même, que la c’est la bérézina hein. Y a quoi dans ce pays ? Il reste quoi ? (Le public : Il reste toi) Nan, mais nan, nan, mais c’est sincèrement il reste quoi ? De ce qu’on était, il reste quoi ? Et ça, c’est vous. (Le public : nous) Exactement, c’est vous. Ben oui. Ben oui. Et ouais mon pote, c’est exactement ça, parce qu’aujourd’hui il faut se préserver, il faut se protéger, et d’une certaine manière, je vais revenir à ma tendre mère : » y a-t-il encore un endroit pour se cacher du monde » ? Elle me dit ça un jour, « y a-t-il encore un endroit pour se cacher du monde ? »
Et c’est ça qu’on est en train de faire, l’aberration, c’est que pendant des siècles on a cherché à graver, pendant des siècles, on a cherché à graver les choses, Lascaux, Vinci, c’est pour ça que j’en parle, c’est graver, aujourd’hui, l’ultime quête, c’est l’anonyme, c’est quand même fou ! C’est ne pas être pris en photo n’importe où, c’est garder ce qu’on a pour soi, pour soi, c’est avoir la vigilance dans la tête pour se dire : ouais, ça c’est bien ouais, ouais je communique, ce grand mot, la communication, je communique, mais…moi je suis qui la dedans ? Si tu marche complètement dedans, ben t’es rien, t’es rien. Exactement, tu n’es rien. Si tu te préserve et tu te donne, à qui, d’une certaine manière, tu as envie de te donner, mais, une réelle envie, pas le grand anonyme et ba tu te préserve et tu es grand, grand par ton humanité singulière, à toi. Et cette société, elle t’entrainera toujours vers le reste. Parce qu’ils vous pillent tous, toutes les dictatures au monde, commencent par la culture, je vous l’ai écrit. Par la sud-Amérique, où on coupe la main aux joueurs de guitare, et c’est la même chose, ça a commencé dans un autre registre : Charlie, et puis après : « ba oui, mais quand même, quand même, tu comprends, ils l’avaient bien cherché » Et ouais, et puis après, ça donne quoi ? Ben non, ben non, triste idiot, bêtise de populaire, où t’en es aujourd’hui ? Ca s’ouvre, t’as cru quoi ? et non, ça s’ouvre et après ça touche le peuple. Et de l’autre côté, c’est la même, plus insidieuse, mais c’est la même, c’est exactement la même, voire pire.
Parce qu’il y en a une qui est aigue, comme une maladie aigue, comme une crise d’acné, ce que nous vivons dans cette société, une crise d’acné. Et puis tu as la maladie chronique, tu as le cancer, et le cancer, tu le sens pas venir, mais il est là. Et ce cancer, il s’appelle ce putain de Facebook. Et à ceux qui pourraient dire : « oui mais pourquoi de temps en temps il envoie des messages ? » Mais un peu mon vieux, un peu mon vieux que tu va chez l’ennemi, pour y aller, et pour labourer. Ben ouais.
Et puis un jour, tu t’arrête, parce que si le peuple est trop con et ba qu’il reste con, et puis si c’est qu’un troupeau de buffles qui va tout droit vers la falaise, et ba qu’il y aille.
C’est un peu ce qu’on va voir au prochaines élections, parce que ça ira vers la falaise, tous ensemble, tous ensemble, ba oui, parce que vous comprenez, la grippe, c’est 30 000 morts par an, et oui, et ici la tragédie ultime, l’horreur ultime, bien sur ! (l’attentat du Bataclan, ndlr) oui. 30000 morts par an la grippe, si on faisait au prorata, ça ferait beaucoup de JTs quand même… sur la grippe. Ben non, il vaut mieux diviser, il vaut mieux créer du…ba oui, c’est plus facile, c’est plus facile, et puis t’a raison, c’est vrai, c’est pas les rebeus en France, la solution à ton problème. Nan, nan, nan. C’est pas les 7 millions qui souffrent de ça, nan, nan, nan, garde les là bas là. Garde les, t’as raison, tu vas aller bien mieux. Et puis, c’est bien, et puis le populaire il va voter, et puis, il aura le même truc à la fin du mois, et il se fera toujours enculer par les mêmes enculés. Jusqu’au jour où ça coupera des têtes. C’est tout, c’est aussi simple que ça.
Et vous, là, vous dites oui à autre chose. Une autre, disons le mot, disons le… consommation. Ba oui, mais il faut bien en trouver une autre quand même parce qu’il me semble que ça donne pas grand chose au niveau culturel dans ce pays, ce qu’ils ont proposé. Ce vers quoi tout le monde est allé. Tout le monde a pillé sa propre culture, au profit d’autres.
C’est ça les termes, au profit d’autres, de sonneries de téléphones. Ça sonne… ça sonne débile, ça peut sonner même égocentrique, moi, j’en ai rien à branler, ça changera pas ma vie. Je vous le dis, ça changera pas ma vie, je continuerai à écrire ce que je mets, du fond de l’Alaska, y en aura peut être encore 100, j’en ai rien à branler. En revanche, vous là, j’en ai quelque chose à branler. Parce que là, ce que ça me dit, c’est ba non, la réalité n’est pas que ça. Et ce pays, ce n’est pas que ça culturellement.
Ce pays, ça n’est pas Facebook culturellement. Ça n’est pas ricain, c’est pas anglais, c’est français. Français, dans tout ce que ça comporte : tous les noms de famille de potes au bahut, au collège, qui viennent d’horizons différents. C’est ça la vérité. Nous sommes tous différents, mais nous sommes tous ici, nous, de ce pays qui a cette langue là. Et honnêtement moi cette langue je l’aime, je l’aime mais… Applaudissements du public, Damien reprend :
J’avais rien qui me prédestinait à être ici. Rien. Zéro. Juste un piano dans un HLM. Même l’envie, parce que l’envie, ça se crée et le piano ça crée l’envie et quand tu commence le piano et que t’as un prof bulgare, qui arrive et que le piano, c’est simple hein, à l’époque, je crois que ça coutait 30 par mois, c’est moins cher de faire du piano que d’être dans un club de foot hein. Hé oui, c’est pas un truc bourgeois, un piano droit chez toi pour le gamin, c’est moins cher que d’être dans un club de foot. C’est pas une question de prix ça, c’est une question d’une certaine, manière, c’est terrible, mais de valeur. Alors nous là »
et il enchaine sur un 2ème « Tu y crois »
Je suis tellement sonnée par ce discours, d’ailleurs toute la salle est restée relativement silencieuse. Mais ce discours putain… il en pose des questions. Sur nous même, sur notre relation à FB (et Twitter, et Instagram & co), sur notre course effrénée au likes, au followers, à la petite phrase qui va bien. Même le monde de l’entreprise s’y est mis, coucou Linkedin. Mais, ça nous apporte quoi ? Il restera quoi de tout ça au final ?
Ça me rappelle une histoire que j’avais eue avec un mec. Un type avec une certaine notoriété, sur Twitter, qui au matin de notre 1ère nuit m’a sorti un truc du genre : « alors ça fait quoi de coucher avec un type qui à X milliers de followers ? » Il le disait en plaisantant, mais il l’a dit, même dans l’intime, le mec ne se définissait que par rapport à ça. Ceci dit, au connaît son épitaphe au moins : ci-gît XX, l’homme au X milliers de followers, franchement, ça aura de la gueule sur la pierre tombale.
Bref, à titre personnel, je me pose encore la question du devenir de ma présence sur ces fameux réseaux. J’espère avoir un jour le courage de les arrêter.
Quand aux prochaines élections, oui on y va tous vers la falaise, mais que reste t-il à ceux qui ne veulent pas y aller ? Il faut quitter la France ? Mais pour aller où ? Et oui, elle a raison la maman de Damien : est ce qu’il reste un endroit où se cacher de ce monde ? Je me suis déjà sérieusement posé la question d’aller vivre au fin fond de la France, seule. Ça peut paraître complètement dingue dit comme ça, et je ne le ferai probablement jamais, mais ce monde est tellement hostile, tellement bruyant, tellement brutal comment font ceux qui y vivent normalement ?
Damien dit que la quête ultime c’est l’anonymat, pour moi ce serait de prendre le temps de vivre, juste le temps de vivre. Et puis du silence aussi.
Donc voilà, un nouveau « Tu y crois » aux paroles légèrement modifiées par moment « on leur montrera le chemin pour autre chose »
Et Damien, appelle Jules sur scène (Frutos, ndlr) un joli moment. Vraiment. Ils m’ont mis les larmes aux yeux. Tonnerre d’applaudissements pour les deux.
Voilà, la première date du Bataclan s’achève. Damien m’a permis de me réapproprier ce lieu, c’est comme si, il l’avait purifié, lavé à grandes eaux du mal qui s’y était abattu.
A vous tous, Luis, Olivier, Eric, Ariane, Claire, Fabian, Valeria, Sven, Maud, Hugo, Patricia, Lola, Madeleine, Raphaël, Thibault, Estelle, Matthieu, Valentin, Richard, Armelle, François-Xavier, Caroline, Franck, Manu, Aurélie, David, Lola, Christopher, Hélène, Romain, Christophe, Quentin, Marie, Cécile, Yannick, Fanny, Isabelle, Cédric, Antoine, Cécile, Christophe, Gilles, Renaud, Marie, Nathalie, Jean-Jacques, Milko, Elif, Marion, Nathalie, Pierre, Matthieu, Pierre-Antoine, Frédéric, Olivier, Pierre-Yves, Stéphane, Nohemi, Cédric, Matthieu, Mayeul, Juan Alberto, Suzon, Julien, Christophe, Grégory, Germain, Mathias, Thomas, Romain, Fabrice, Vincent, Alban, Elsa, Precilia, Anne, Nicolas, Baptiste, Nicolas, Claire, Elodie, Quentin, Maxime, Emmanuel, Guillaume, Thomas, Jean-Jacques, Nick, Stéphane. Nous n’oublions pas. Je n’oublie pas.
A demain Damien.
Bataclan – 22 décembre 2016
Bon, ce jour là, je pars au Bataclan à 14h, pour récupérer le bracelet, aujourd’hui, il est jaune et puis je reste dans la file d’attente. J’ai envie d’être plus près de la scène ce soir.
Dans mon sac, j’ai prévu un énorme pavé pour faire passer le temps, de la bouffe, de l’eau et un sac plastique pour m’asseoir par terre, il faut être prévoyant. Pour la 1ère fois de ma vie, je vais jouer la « cinglée » de ceux et celles prêts à passer 6 heures devant une salle de concert.
Et puis j’ai aussi embarqué mon reflex que j’ai affublé d’un petit objectif afin qu’il passe dans mon sac. Je sais c’est mal, mais la vieille, je ne l’avais pas emmené et j’ai vu des personnes qui s’en donnait à cœur joie sur les photos, ça a eu le don de me frustrer un peu. J’ai beau avoir un iPhone qui a fait quelques progrès niveau photo, ça ne vaudra jamais mon reflex. On verra bien si je passe la sécurité, et sinon, j’habite à côté, s’il faut je le ramènerai à la maison.
Et la longue attente commence. Et puis forcement, très vite, on discute avec les gens qui sont autour. Et là, la phrase « La magie des rencontres » prend tout son sens.
On était une dizaine, de tous horizons, des gens avec qui nous n’aurions pas forcement parlé en temps normal. L’attente je ne l’ai presque pas vue passer, c’était un joli moment. Merci à vous. J’ai notamment rencontré Enzo qui fêtera ses 20 ans à minuit, et c’est la 1ère fois qu’il verra Damien Saez en concert alors qu’il est fan depuis des années. Nous évoquons beaucoup ce moment qu’on ne vit qu’une seule fois.
Je vais également revoir Blaise, il est un peu plus agressif que la veille, mais j’arrive à le calmer. Il me reconnaît maintenant, et ça m’aide à dialoguer avec lui.
Je ne sais plus qui parle d’attendre Damien à la sortie, ça ne m’était jamais venu à l’esprit de faire ça… mais pourquoi pas. Il sortira probablement dans la ruelle désormais tristement célèbre. Avant de partir, j’ai pensé à emmener un petit carnet pour noter la setlist, ce petit carnet aura une autre utilité plus tard, mais je ne le sais pas encore.
19h00, ouverture des portes et la fouille, bon le reflex est passé.
3ème rang, au milieu, je suis bien placée, l’attente valait le coup donc. Et on peut enfin se réchauffer, le vin va aider un peu.
Comme la vieille, il débute par les « Enfants paradis » la version diffère, il l’interprète d’une autre façon, j’aime bien.
Et comme la vieille, il enchaine sur « Mon pays je t’écris » et « l’Humaniste » j’aime beaucoup la manière dont il termine, tout en douceur.
Je ne sais pas pourquoi, mais je ressens quelque chose de différent par rapport à la veille.
Ensuite, il plaisante un peu avec nous : la chemise blanche pas lavée, fallait faire des chansons 20 ans plus tôt tout ça…
Et « A ton nom » commence, et elle donne toujours autant de frissons, suivie du « Dernier disque », à qui je n’accorderai pas meilleur accueil que la vieille.
« Tu y crois », ça fait toujours son petit effet quand il attaque celle ci. Et puis un petit coup de « J’Hallucine » sur la fin putain cette chanson elle donne toujours envie de… non rien. Le public ne s’y trompe d’ailleurs pas, ce moment est énorme.
Il fait ensuite allumer la salle et on l’applaudit longuement.
Damien mode troll on : « Bon ba c’était sympa de vous voir, à la prochaine. Ba quoi ça n’a pas de prix ! (Sourire) Même une seule hein (chanson, ndlr) Demain un concert de 5 min. Damien mode troll off.
Ca va, moi, j’ai une tendance à m’épancher. C’est un peu comme sur la longueur des textes, C’est bon parce que je regarde les textes de la jeunesse, ils tiennent tous sur une page, maintenant, il en faut cinq. »
Et enchainement sur un « C’est la guerre » déchainé. Et puis, de nouveau un petit speech anti-Facebook, (concernant les photos données pour que MZ fasse son blé, ndlr). « Il faudrait un bug global, tout le monde perdrait ses photos de famille « Ha ouais merde, putain, fais chier, j’avais pas, j’avais rien imprimé » Et ouais, c’est vrai c’est con. » Eclats de rire dans la salle
« Jeunesse lève-toi »
Il annonce une pause et il revient en douce sur scène assez rapidement, pendant qu’une majorité de la salle est encore au bar ou partie fumer. Même moi qui suis restée à ma place, je ne l’avais pas vu revenir. Il fait signe aux gens de faire silence, alors que les applaudissements commencent, il s’amuse beaucoup de ce moment visiblement.
« Les bals des lycées »
« La lutte » « ça va voter bientôt » suivi d’une nouvelle pause.
« Rois demain », la version de ce soir est magistrale… merci Damien
« Messine » tout allait bien jusqu’à ce qu’un con ou une conne je ne sais pas bien, gueule je ne sais quelle insulte, Damien s’arrête un moment et là, le temps est comme suspendu, je pense qu’on est beaucoup à avoir la jurisprudence Nancy en tête, et personne ne veut le revivre… après quelques secondes « Bon ça va on n’est pas à Nancy, je suis détendu en ce moment » et là, le soulagement est réellement perceptible dans la salle quand il reprend.
Et la version de ce soir est un bijou.
Après ça, on a droit à un « Marguerite » déchainé
Le « Putains vous m’aurez plus » chanté avec le public était juste trop bon putain.
Les applaudissements vont durer un long moment.
En se rasseyant, il enlève son pull et se passe la main dans les cheveux ce qui lui vaudra évidement quelques sifflements admiratifs « Ba il vous arrive quoi la ? » Je me lave pas les cheveux, ça me gratte c’est tout » Quiconque à assisté à son concert au Zénith de Paris en 2002, sera forcément amusé par ce moment.
« Peuple Manifestant » En concert, elle se confirme : c’est une tuerie. « il faudra bien que tu te foutes dans le crâne qu’Ahmed est un prénom français » : il s’arrête deux secondes : « vous pouvez la tagguez hein cette phrase » et repart de plus belle.
Bon, je vous passe ce qu’il a fait lors du « il paraît qu’il a pété les plombs » mais il m’a bien fait rire.
« Il s’est pas relu » je crois que cette phrase, il l’a pas aimé par contre : petit speech
« J’accuse » alors là, il nous l’a pas faite hier soir celle là, mais putain cette version, c’est une de mes préférées.
Petite pause puis retour avec « Ave Maria » toujours aussi sublime que la veille.
Et il enchaine avec « Que tout est noir » qui se finit avec l’habituel : « oui je sais je suis glauque avec mes chansons tristes, mais j’emmerde le monde et il me le rend bien » certains lui crie de nous faire pleurer, ce à quoi il répond non, la vie le fait bien assez. Et big up à la fille qui dit : « ben « Sexe » alors ! »
Puis quelqu’un crie « Tango »
Il attaque les premières notes à la guitare : « attends, j’essaie de m’en souvenir : c’est ça hein ? »
« Tango » il ne l’a pas faite la veille. Ce moment, fût sublime, parce que celui qui l’a demandé, c’est mon voisin de concert et de file d’attente du jour, c’est Enzo, qui fête ses 20 ans en ce moment même. Et je crois que Damien vient de lui faire un cadeau magnifique. Il m’a beaucoup touchée, sincèrement.
Et puis cette version… Les applaudissements explosent à la fin du morceau : « Ça fait du bien de vous avoir. Redoublement des applaudissements et des hurlements : « Et pour être juste, ça commence à refaire du bien de vous avoir. Avec le temps va, tout s’en va, mais vous, vous êtes encore là. Merci, merci, merci. »
Longs, très, très longs et mérités applaudissements du public.
Ensuite, il nous chante « Je cherche encore » Cette chanson, je l’adore sur l’album, je l’ai écouté des centaines de fois, c’est toujours un plaisir de l’entendre en live. Surtout une aussi jolie version que celle qu’il nous propose.
J’entends des gens qui réclament « Marie » et il lance « Vas-y ! Allez, Karaoké vas-y !»
Et il nous fait « Marie » haaaaa putain qu’elle était bonne Marie ce soir.
« Allez deux encore et après vous allez dormir ». Le public continue à réclamer des titres. « Ha non ça y’est c’est fini le karaoké maintenant. Déjà là, il y a eu « Marie » et « On meurt de toi ». Ça fait deux déjà. Et là, certains lui rappelle qu’on n’a pas eu « On meurt de toi » et lui de répondre « ba elle arrive… »
Après, y’a l’histoire du piano (je crois que nous sommes nombreux à vouloir le voir s’y installer) et lui qui nous dit : « non je me suis dit qu’il fallait que vous reveniez, nan parce qu’on on va refaire des acoustiques après la tournée rock, faut que vous reveniez. »
Après il cherche le texte « On meurt de toi » qu’il ne retrouve pas : « Seeeb, tu me l’as dégagé ou quoi ? Putain ! Ha mais c’est un bordel, mais ce mec qu’arrête pas d’écrire là ! Putain ! Nan c’est un truc de fou sérieux ! (…) Nan, je la trouve pas hein… Haaa !! »
Il commence, puis s’arrête : « Comment tu t’appelle, toi qui m’a dit « On meurt de toi » ? (Prénom incompréhensible pour moi, je ne peux pas retranscrire (…) Qui m’a dit « On meurt de toi » tout à l’heure ? « C’est moi ! » Il lève les yeux vers le mec au balcon : « c’est toi ? Pour toi ». Et il reprend.
Il est longuement ovationné à la fin du morceau.
« Merci infiniment d’être là, d’être venus. Merci infiniment de pas lâcher, moi je lâcherai pas. A très bientôt. Merci beaucoup »
Evidemment, il sera rappelé sur scène, jeu auquel il se prête toujours de bon cœur, et en plus, ce soir, c’est l’anniversaire de Tioum, Damien le remercie pour son aide précieuse pour les « trucs numériques, et il le gratifie d’un « heureusement qu’il est là lui », il le fait monter sur scène pour qu’il vienne souffler les bougies sur son gâteau, et tout le public lui chante bon anniversaire. C’était un chouette moment.
Et ça se termine sur l’habituel « Châtillon-Sur-Seine ».
« C’était un grand concert. Entre vous et moi, c’était bien. Merci infiniment »
Ben je confirme, ce soir, c’était un grand concert. Le moment était fort. On sent que ça monte en intensité. Le concert de la vieille était bon, mais là, Damien (et nous aussi je crois) sommes montés d’un cran.
Ça laisse espérer une apothéose pour le lendemain. (Spoiler Alert : ho putain que oui avec smiley yeux écarquillés)
J’ai fait plusieurs dizaines de photos ce soir et les previews ont l’air pas mal. Donc jusque là, la journée et la soirée sont déjà parfaites mais…
Rencontre éphémère
Il est environ 00h30, je suis avec Enzo, Cam et Leaf (oui j’ai une mémoire de poisson rouge je ne me rappelle plus des vrais prénoms) et ils parlent d’aller attendre Damien. L’ambiance est vraiment bien, du coup, je décide d’attendre avec eux. J’ai toujours eu comme parti pris de ne jamais rencontrer Damien Saez, je n’ai jamais cherché à l’attendre, peut être pour garder une part de mystère. Je sais pas.
En tout cas, ce soir, je me dis, on attend et on verra bien, s’il sort, qu’il nous parle, ça sera un moment unique et sinon, on aura juste bien ri une bonne partie de la nuit.
Dans la ruelle où nous partons l’attendre, on rencontre aussi Dimitri.
Et on attend. Longtemps. On est plus à ça près ceci dit, après les 6 heures d’attente de cet après midi… Du coup on va attendre pas loin de 3 heures supplémentaires. On va voir des gens désormais familiers quitter le Bataclan les uns après les autres, les agents de la sécurité, Tioum à qui on re-souhaite un joyeux anniversaire et qui s’éloigne sourire aux lèvres en nous disant « la vie est belle quand même ». En le regardant s’éloigner, son chapeau sur la tête et son bouquet de fleurs à la main, je ne peux m’empêcher de repenser à la couverture de VLP, il y a un vrai air de Damien dans cette image. Et sombre idiote que je suis, occupée à observer, j’ai oublié de sortir l’appareil photo de mon sac… mais la scène est gravée dans ma tête.
Puis, la porte s’ouvre et Damien sort accompagné de celui que je pense être son garde du corps. Il nous balance juste un « ba qu’est ce que vous faites là ? » gentiment moqueur et il s’approche de nous.
Quelqu’un a la mauvaise idée de commencer à filmer avec son portable (coucou miss vin rouge) et là, Damien lui demande de le ranger direct, pas vraiment content. Il nous explique que l’on doit vivre le moment présent, juste le moment présent. Moi, avec mon reflex dans la main, je ne vais pas oser ne serait-ce qu’esquisser un geste pour tenter une photo, parce que d’ici à ce qu’il pense que c’est un iPhone… je tiens encore un peu à la vie.
On va parler avec lui pendant une bonne vingtaine de minutes, de l’épisode Nancy, de nos impressions sur le concert de ce soir… ce moment était vraiment unique.
Tous à peu près, nous lui disons merci, et il n’aime pas ça visiblement, mais franchement comment ne pas lui merci ? Juste merci, merci pour ses mots, merci pour les concerts qu’il nous offre.
Il sait pas lui à quel point son art nous touche.
Là, je vais parler à titre perso, je sais que personne ne comprend mon addiction à sa musique, et j’en ai rien à foutre en fait, mais, par exemple, si je pas
Source : lusiades.fr