"Jeune et con", premier single et énorme hit générationnel de Damien Saez, est sorti voilà tout pile quinze ans. Le chanteur, qui fascine autant qu'il agace, est aujourd'hui le sujet d'une première biographie, pensée comme ses albums dans un rejet catégorique du système commercial.
Encore un jour se lève sur la planète France. Mais ce jour-là est un peu différent des autres, puisqu'on va enfin pouvoir le passer à lire une biographie de Damien Saez. Le premier ouvrage consacré à l'artiste sera mis en vente à 20h, ce lundi 27 octobre, sur le site des Editions Braquage. Ca tombe bien : les fans célébraient ce week-end les quinze ans de la sortie de Jours étranges, le premier album de Saez, porté par son tube, Jeune et con.
Quand le titre débarque en radio, Romain Lejeune a treize ans. Fan immédiat, il suivra la carrière du chanteur, album après album, en archiveur méthodique. Une première vraie rencontre a lieu en 2010 sur la tournée J'accuse. Romain Lejeune, devenu journaliste, réalise une série d'entretiens-fleuve pour Le Nouvel Obs. "Mais c'est en avril 2013, après un concert au Zénith de Paris, qu'on a vraiment évoqué ensemble l'idée de cette biographie."
Si vous ne connaissez pas les Editions Braquage, c'est normal : le journaliste l'a fondée spécialement pour publier ce livre. "La démarche de Damien Saez m'a toujours interpelé, cette manière de s'inscrire en dehors des réseaux classiques de marketing et de distribution. Je voulais faire pareil : prouver qu'un projet viable est possible sans utiliser les schémas habituels." Il craint que les majors de l'édition dénaturent son oeuvre, dont il a une idée très précise :
Je voulais avant tout décrire l'homme, par l'intermédiaire de gens qui le connaissent très bien. J'ai eu des rendez-vous avec des gens comme son beau-père, qui l'a élevé, ou son prof de piano au conservatoire de Dijon, avec qui j'ai pu parler des oeuvres qu'il a étudiées.
On croise également Pascal Nègre, le pape de l'industrie musicale dans ce qu'elle a de plus commercial, qui le repère dès l'été 1999 dans les clubs branchés de la capitale. "Je louais une baraque chaque été à Saint-Tropez", raconte le PDG d'Universal Music France, "et Damien est venu y passer une semaine, il était d'ailleurs là pour mon anniversaire." Saez le pourfendeur du système n'en est pas à une contradiction près. Il faut d'abord exister avant de s'exprimer. Il quittera Universal en 2005.
Même sans publicité, Romain Lejeune est sûr de son coup. Son livre doit marcher. "Le potentiel de fans de Damien Saez, ça représente entre 50.000 et 100.000 personnes." Après tout, les albums continuent de bien se vendre sans grosse promo, pas de raison que cette biographie échappe à la règle. S'il remporte son pari, le journaliste n'exclut pas d'utiliser les Editions Braquage pour faire signer d'autres auteurs.
Source : www.lemouv.fr