“J’veux du nucléaire, des bombes dans le RER”, en ces temps de campagne présidentielle aromatisée camomille, le programme de Saez dépote. Chacun son taf. A l’age ou d’autres grenouillent dans les amphis, l’ex “jeune et con” (24ans) tire dans le mille avec ce double album sans un poil de gras. God bless, ce sont deux disques en un, car l’homme est recto verso , l’ange rock provocateur, le sale gamin vomissant son 4 heures (solution) au nom de tous les siens. Face, le poète maladif et abrasif qui noircit des pages et des pages à la pleine lune. Tout au long du disque, la tentation de s’ identifier revient à la charge comme un sale virus:qu’il joue au mec facile et dominateur au pieu (sexe), au type émouvant à la gratte (So gorgeous, light the way), ou au post-ado obsédé par la peine capitale (Voici la mort).
En plus, les filles pourraient bien adorer, alors...
Mais, minute:
le minot pète quand même un peu haut lorsqu’il toise Baudelaire, singe Brel et papi Ferré sur le second CD lardé de couplets un peu trop Lagarde et Michard. On préfère y voir un putain de cran que la frime d’un faux James Dean cherchant un raccourci pour le panthéon. Et au moins, c’est plus qu’il en faut pour crier “sus aux couilles du rock français”.
Jérôme Boyon