Après lui avoir adressé une lettre ouverte, un des fans de Saez nous a fait un live report de ce concert un peu particulier.
Des mois que les fans de Damien SAEZ, dont je fais évidemment partie, attendent le retour du poète sur scène. 20h20, le voici enfin, et bien sûr les 1000 personnes l’accueillent chaleureusement!
Le concert commence, et très rapidement on se rend compte que ça ne va pas… Le son est plus que mauvais, on n’entend quasiment pas la voix de Damien, couverte par des guitares et une batterie trop présente. Sur scène, plusieurs interventions du staff sur le micro et la guitare de Damien, semblent évidemment l’agacer.
Le public reste lui toujours plein d’entrain, même si quelques individus semblent trouver intelligent de commenter, interpeller, voire insulter Damien dans les moments de silence.
Dans un premier temps, il ne réagit que peu, nous montre simplement son agacement en soupirant…Et réplique que « face au bruit, le silence est la meilleure arme». Après environ 45 min de concert, Damien, se retire, mais avant, il nous dit ceci : « la première fois, ça fait mal, ça saigne, on se dit que c’était nul et finalement après coup, on se dit que ce n’était pas si mal! » Que fallait-il comprendre? Que son agacement était à son paroxysme…? Que cette première date lui faisait mal, à lui, à nous…Et que nous allions sur le moment détester, mais finalement, après coup, nous ne lui en voudrions pas? Peut-être… Toujours est-il qu’il revient sur scène, pour un set acoustique. Il réclame le silence…Malheureusement, là encore une personne le brise. Il finit sa chanson, nous annonce qu’il en fait une dernière, et une nouvelle fois demande le silence total, « je ne veux rien entendre » nous envoie-t-il. Je pensais à ce moment-là qu’il s’agissait de la dernière chanson en acoustique. Damien est interrompu lors de l’intro de « Que tout est noir », par la même perturbatrice. A priori dépité, il recommence, cette fois-ci le silence est présent. Il nous interprète cette chanson magnifique, c’est un grand moment, sa voix est cristalline, les frissons parcours les 1000 corps de la salle… A la dernière note, une personne crie une nouvelle fois. Damien pose alors sa guitare, et part, pour ne plus revenir. Il aura interprété 10 chansons, soit la moitié du set prévu initialement.
Sur le moment je ne comprends pas. Je lui en veux énormément. Après coup, et après avoir beaucoup parlé avec d’autres fans sur son site officiel, je m’apaise, et comprends.
Damien Saez est un écorché vif, un artiste qui, sur scène, se vide intégralement, donne tout ce qu’il a : sa voix, son talent, son âme dans un sens. Il est ainsi, il est entier. Ses chansons, comme « Châtillon-sur-Seine », sont souvent une manière pour lui de parler, se confier, se rappeler, se révolter. Ce soir-là, il s’est senti mal. Même s’il s’agissait d’une minorité, il attendait surement beaucoup de sa première date.
Ce soir-là, Damien Saez a été fidèle à lui-même, épidermique et impulsif. Il n’a, à l’évidence, pas pensé un seul instant qu’il allait faire du mal à ceux qui était venu pour lui ce soir. Il a peut-être simplement voulu se préserver.
Ce qu’il reste de cela, c’est qu’on ne va assurément pas voir Damien SAEZ, comme on va voir la plupart des autres concerts. Ici, on écoute, on se tait. Les textes sont tellement forts qu’ils ne souffrent pas qu’une parole imprévue vienne les heurter. Finalement, c’est un peu comme quand on va à l’opéra, on se tait, et on écoute. Ce n’est ni bien, ni mal. Ce n’est pas moralisable, c’est ainsi, c’est tout. Saez aime être écouté. Ce n’est pas de la prétention ou de la vanité. Pour lui la scène c’est difficile, contrairement aux apparences, il n’est pas à l’aise. Il a besoin de sentir qu’on reçoit ce qu’il nous donne. Il ne souffrira d’aucune forme de perturbation, qu’elle soit insulte ou déclaration d’amour. Seulement le silence.
Alors Damien je te le dis, je suis déçu de cette soirée, car j’étais venu t’écouter. Et oui je n’ai pas eu ma « dose ». Mais même si on peut penser que tu nous devais de rester sur scène et d’assurer le « spectacle », en réalité ce n’est pas ça qui ressort. Damien Saez est un homme comme un autre. Et ce soir il n’a pas supporté l’ensemble des perturbations. C’est ainsi, on l’aime comme cela Damien, entier. S’il changeait, ses textes changeraient, sa musique aussi. Et ce n’est pas ce que je veux…
Donc déçu, mais qu’importe, j’irais de toute manière te voir en 2013 à Amnéville !
Source : themarshall1901.com