Ceux d’entre vous qui ont pu voir le groupe en live lors de cette tournée automnale n’auront sûrement pas manqué de remarquer de nouvelles chansons.
Des chansons bien différentes, qui ont leur univers propre, et surtout des chansons excellentes et innovantes qui laissent présager le meilleur pour le Saez cuvée 2003 !
Retour sur deux d’entre elles…
Défoncé, défonce-moi
Ceux qui avaient crié au scandale en découvrant les paroles de Sexe ne risquent pas d’être réconfortés en lisant celles-ci. Mais que ceux qui s’inquiétaient de ne plus pouvoir bouger dans la fosse se rassurent, Saez n’a pas perdu sa verve et nous le prouve de façon magistrale ! Présentée en avant-première à Marseille, on a pu l’entendre tout au long de la tournée.
Le côté trash des paroles est poussé à l’extrême et… c’est pas plus mal ! Les mots sont débités à toute vitesse, et la rythmique est explosive avec sa ligne de basse hypnotique et entraînante. La chanson explose véritablement en live ! Taillée pour la scène, gageons que dès qu’elle sera connue de tous, des sursauts frénétiques agiteront vite le public, devant l’électricité de l’air, et l’énergie brute déployée par le groupe !
J’y peux rien tu m’allumes rien qu’à me regarder
Ca m’excite ça me défonce rien qu’à te voir
Danser à mes genoux comme un ange en danger
Tu me le fais ça me le fait de te savoir paré
Ecorché déchiré jusqu’à n’en plus savoir
A n’avoir jamais su qui je suis ou je vais
Je sais plus si c’est toi qui pousse ou si c’est moi
Qui te suce et qui rentre à l’intérieur de toi
A m’en exploser le cœur, à m’en exploser le cœur
Ecorché déchiré écartelé
Défoncé défonce moi, moi sans dessous dessus […]
Que l’on brûle en enfer
Et Ton Cinéma
Nouveauté 2002, Damien n’a plus le monopole derrière le micro et laisse sa place le temps d’une chanson à son compagnon de toujours, Antoine. Jusque là, on avait vu le jeune homme au clavier, et parfois à la guitare, même s’il avait déjà poussé la chansonnette avec Damien le temps d’une reprise de Leonard Cohen à la Cigale en juillet.
Ici, c’est tout seul qu’on le retrouve pour une chanson de sa composition. Jouée une première fois au Zénith, le groupe à réitéré l’expérience à Lille. Coup d’essai, coup de maître serait-on tenté de dire, tant la chanson est réussie ! D’autant plus qu’il ne doit pas être évident de se produire directement au Zénith quand on y est pas forcément attendu !
Dans un registre pourtant très différent de celui de Saez, Et ton Cinéma s’insère à merveille dans le répertoire, et arrive comme un petit souffle fort agréable avant le retour de la tempête. L’ambiance se fait étrange et douce. La chanson est très calme, minimaliste avec un guitare-voix, même si le groupe se rajoute sur la fin. La musique met en valeur les belles paroles, mi-chantées, mi-récitées par la voix posée d’Antoine.
Belle découverte et surprise. Et c’est donc avec curiosité et impatience qu’on attend d’en découvrir un peu plus.
La cervelle en passoire, petits trous dans ma mémoire
J’me traîne un sale cafard et ce soir j’erre dans le brouillard
J’avais pas vu c’soir il est tard
Prostré au long après tes lèvres dans le gris noir
S.O.S cœur chagriné, une croix rouge dans le pavé
M’as-tu bien vu quand je perds pied
Moi c’est tout vu, j’refuse tout amour édulcoré
Tu vois bien ma belle que j’t’adore trop comme ça
Y’a rien à voir dans mes histoires
Et seulement toi et ton cinéma […]
Ces chansons, interprétées en live, ne seront peut être pas sur le prochain album, à l’image de Black Skirt ou Frères lors de la tournée Jours Etranges.
Mais pour celles et ceux qui les ont découvert lors des concerts, nul doute qu’elles ont marqué les esprits, au même titre que la chanson A bout de Souffle.
Anna