Saez en studio ou en live, c’est toujours la surprise. On ne sait jamais à quelle sauce on va être mangé. Acoustique ou électrique, une heure ou 3 heures de show. En arrivant au Fil de St Etienne et jusqu’à l’arrivée de l’artiste sur scène, toutes ces questions se baladaient dans notre tête. Très vite effacées dès que Saez s’installa sur sa chaise, guitare en main. Pas de 1ère partie, Saez se suffit à lui-même !
Sans un mot, on démarre direct par un set acoustique, avec en tête de liste, Embrasons-nous, morceau interprété initialement lors des Victoires de la Musique 2009. Après un petit « ça va », Damien Saez embraye directement sur une de nos favorites de son dernier album, Les Meurtrières. Concentré et sur la réserve, il enchaine les titres résumant un peu sa carrière avec des titres comme Jours Etranges qu’on n’espérait pas entendre ou J’veux qu’on baise sur ma tombe. L’homme parle peu ce qui ne semble pas gêner le public plus que ça. Ce qui nous gênera bien plus sera sans doute certaines personnes assez irrespectueuses, mais hey, les relous en concert on en a déjà parlé, non et ce n’est pas la faute de Saez !
Après une grosse demi-heure acoustique, le groupe rejoint Damien Saez sur scène et c’est parti pour des grosses guitares, des solos et des cris. Saez, s’il parle peu ce soir-là, il esquisse quelques sourires entre deux regards noirs. Il finit par se détendre et on voit très clairement qu’il prend plaisir à être parmi nous, à fumer clopes sur clopes.
Côté setlist, il aura présenté quelques derniers titres (notamment un monumental Into the Wild) mais il aura aussi profité de l’occasion pour offrir de nouveaux arrangements à certains morceaux. C’est d’ailleurs ce qu’on apprécie quand on va voir Saez sur scène : les chansons prennent une autre dimension, d’autres sonorités. Comme Marie chantée sur l’air de Marie ou Marilyn, ou Fils de France qui s’entiche du rythme de batterie de Jeune et Con. D’ailleurs, un Fils de France qui garde malheureusement son message et plus encore lorsque Saez y ajoute ses commentaires sur les « problèmes de pains au chocolat » ou autre fait de société ridicule. Les poings se lèvent. « Un pays qui n’a pas de mémoire ne peut pas avoir d’avenir »…
Après 2 rappels, Saez revient une troisième fois sur scène et en profite pour remercier le public pour sa fidélité, et l’hospitalité de St Etienne dont il gardera un souvenir impérissable apparemment. Il termine le set par le titre sans doute le plus autobiographique de toute sa discographique, Châtillon sur Seine. Le public prendrait bien un 4e rappel et Saez aurait sans doute de quoi le remplir mais après 2h30 ou presque, il faut bien se rendre à l’évidence, c’est fini. Le temps se sera envolé en un clin d’œil. On est déjà dehors à repenser à ce Damien Saez qui aura encore une fois exécuté un concert magnifique, intense et sincère de bout en bout.
Si tu as raté sa tournée, sache qu’il passe au Bataclan ce soir (bon c’est complet !) mais il reviendra en 2013 pour une tournée de grande salle en mars/avril prochain. Ne le rate pas et prépare toi à en prendre pour ton grade.
Source : touteouie.wordpress.com