La "jeunesse France" a son nouveau porte-parole. À la fois plein de talent et énervant (la corrélation entre les 2 n'étant pas exclue par ailleurs), le jeune Damien Saez est un peu le phénomène pop-rock français du moment.
Ayant indéniablement écouté Noir Désir, Radiohead et Jeff Buckley, il signe avec "Jours étranges" un 1er album de rock n' roll à la sauce consensuelle. Entre gentille provoc' ("Jeune et con" ou "Rock'roll star") et ballades pop pleines d'un spleen adolescent certainement très communicatif (déjà 45 000 albums vendus), Saez fait preuve d'une belle maîtrise, même quand il s'aventure dans une reprise ô combien périlleuse du "Funny Valentine" de Chet Baker. Le tout agréablement agrémenté des inévitables sonorités trip-hop, "Jours étranges" devrait plaire au plus grand nombre et c'est bien cela qui semble compter. Autant d'atouts qui devraient assurer à cette gueule d'ange un succès tranquille a fortiori si le jeune homme assure sur scène (1ère épreuve le 30 mars à La Maroquinerie avant le Café de la Danse en mai) : et là, franchement, on ne voit vraiment pas pourquoi ce ne serait pas le cas.
Laurent Thessier