CV : Damien Saez naît en 1977. A 22 ans, il sort un album, Jours Etranges, avec le tube Jeune et con. En 2002, il propose un double album, God Blesse. Deux ans plus tard, arrive Debbie. Saez vient de sortir un triple album, Varsovie-L’Alhambra-Paris. Il sera aux Bouffes du Nord, à Paris, les 25 et 26 juin, à Marseille le 18 juillet, à Sète le 19, à Arles le 25 et à Sédières le 28.
Refuser des émissions télé ne fait pas de moi un rebelle
Un triple album de 29 morceaux, c’est un travail de titan...
Non, ça m’a pris 15 jours. Cet album parle de la rupture et je l’ai écrit comme une lettre en continu. Il est sorti de ce long texte une cinquantaine de morceaux. Je ne les ai pas retravaillés, contrairement à mon habitude. Je venais de passer un an sur un album en anglais [ndlr : il devrait sortir dans quelques mois]. En revenant, j’avais besoin d’écrire en français. Les textes sont sortis assez vite.
A quel âge avez-vous démarré la musique ?
J’ai voulu faire du piano à 8 ans. Je suis entré au conservatoire à 9 ans pour en sortir à 17. J’ai commencé la guitare à 12 ans : j’ai appris tout seul, grâce au piano. Enfant, je m’endormais toujours en écoutant Brassens, Brel... Ils me réchauffaient le cœur. J’ai toujours voulu faire de la musiques. J’ai eu de la chance d’avoir des parents qui préféraient me payer des cours de piano plutôt que de partir au ski. Et au conservatoire, j’ai eu un prof incroyable. Un Bulgare lunaire...
Vous êtes étiqueté « rebelle ». Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je suis plus conflictuel que rebelle. Je refuse de participer à certaines émissions de télé mais cela ne fait pas de moi un rebelle. Je pense être libre. En tout cas, j’ai lutté pour l’être. Aujourd’hui, avec une chanson un tantinet réaliste comme Fils de France, on est qualifié d’engagé ! Je suis seulement dans une écriture réaliste qui peint la réalité.
Quelle est l’histoire du morceau Jeunesse lève-toi ?
J’avais écrit trois chansons auparavant, dont celle-ci. C’est le premier morceau de l’album Paris. Le texte débute par « Comme un éclat de rire » et cette rupture après des morceaux tristes me plaisaient. Chez les jeunes Parisiens, le summum consiste à écouter de la musique qui ne veut rien dire et à danser dessus. Si j’étais au bahut aujourd’hui, je serais écœuré ! Il faut sortir du sommeil. Soyez jeunes, vivez ! C’est ce que dit cette chanson. Pour commencer, allez du canapé à dehors, boire un verre en terrasse !
Audrey Nait-Challal