Nuit de Fourvière. Damien Saez, l'auteur du tube « Jeune et con », était hier et avant-hier sur la scène de l'Odéon, pour deux concerts intimistes qui affichaient complet.
Samedi et dimanche soir, les 1000 places de l'Odéon ont toutes été remplies par un public de grands ados venus en nombre voir Saez (Damien de son prénom). Car Saez est avant tout le rockeur de la jeunesse, sorte de mystérieux brun ténébreux jouant à fond la carte de l'artiste maudit, en retrait dans un monde qui ne lui convient pas. Hier soir, le jeune homme (30 ans tout juste) a entamé son concert par quelques titres en anglais, extraits de son prochain album. Seul à la guitare, sans fioriture. Façon rockeur désabusé empli de spleen, avec la voix étirée sur ces "baby" évocateurs d'un autre temps. L'ambiance était là, la révolte aussi.
« Du rêve et une guitare »
Car le plus important, chez Saez, c'est le discours, volontairement engagé. Un discours alarmiste sur les dérives de notre société, qu'il décrit comme gangrenée par l'argent et son pouvoir, et anéantie par une mondialisation féroce et sauvage. Il se fait ainsi le porte parole d'une jeunesse « qui n'a pas besoin de leurs dollars, mais juste de rêves et d'une guitare ». In message et des idéaux, qui trouvèrent écho chez le public, conquis d'avance. Le tout dans le décor du théâtre antique de Fourvière. Le son d'une guitare, d'une voix, une vue sur Lyon, le ciel à perte de vue, le public. Qu'on est bien tous ensemble pour se révolter !
Aurélien Martinez