Le passage par la case prison de Bertrand Cantat autorise quelques jeunes à se disputer le trône vacant. Saez, trop brouillon, se perd dans des digressions que ne s'autorise pas Luke... N'empêche, il a comblé l'Oasis jeudi et son (jeune) public.
Saez interprète à la perfection le rôle du jeune homme révolté. Emotif jusqu'à la dissolution. Il geint, chante et hurle un mal de vivre consensuel et vaguement articulé sur une misanthropie archétype.
Le fracas électrique de mélodies métalliques alterne avec quelques accalmies. Les sanglots viennent après la crise de nerf. Méthodiquement, Saez applique cette formule de douche écossaise qui prend comme une belle mayonnaise dans une mer d'huile.
Saez se disperse tant il a tant de choses à prouver et de malaises à exprimer. Son propos est si volubile et versatile qu'il en devient volatile. Qu'il frise l'incohérence et le chaos. Saez n'a pas l'étoffe d'un Bertrand Cantat ou l'assise intellectuelle de Luke : son répertoire se lit comme un abécédaire. Cette sécheresse dans le discours lui permettra de gagner la guerre de succession.
Tant pis.