Auprès de nos confrères du Parisien, Damien Saez s’est exprimé sur les problèmes de santé qui l’ont contraint à mettre un terme à sa tournée. «J’ai quelques soucis à la tête, qui seraient liés à l’oreille interne et à des vertiges, explique-t-il. À la fin de la tournée, c’était très violent, j’avais comme des coups de couteau, des décharges dans la tête. J’ai eu un traitement de cortisone assez lourd pour pouvoir faire Bercy et Lille mais après, cela n’a fait qu’empirer, le bordel. Les trois derniers concerts, je n’arrivais pas à mettre un pied devant l’autre.»
Il y a quelques jours, Damien Saez avait annoncé qu’il renonçait aux derniers concerts de sa tournée française pour «raisons médicales». Le chanteur défendait jusqu’alors dans les grandes villes de France son dernier album Ni dieu ni maître. Il a fait un premier malaise le 30 novembre alors qu’il se produisait à Clermont-Ferrand. Des «maux de tête» l’avaient forcé à quitter la scène au bout de quelques minutes de concert. Il avait ensuite passé une batterie d’examens à l’Hôpital américain de Neuilly.
Damien Saez explique ces problèmes de santé par une hygiène de vie laissant à désirer. «Trois ou quatre paquets de clopes par jour, les tournées à trois bouteilles de Jack Daniels par soir… Le problème de mes addictions, c’est le plaisir, admet le chanteur. Sur scène, l’alcool a un effet anxiolytique. Quand les musiciens jouent, il y a quelque chose de tribal, de l’ordre de la transe, et l’alcool permet de lâcher prise. Et l’autre problème, c’est que je ne suis pas quelqu’un de mesuré.» Inspiré par les Gilets jaunes
De mauvaises habitudes auxquelles il devra renoncer s’il souhaite poursuivre ses concerts à la même cadence. «Avec mon rythme de vie et mes addictions, ce n’est pas possible,» reconnaît ce chanteur antisystème, dont l’album Ni dieu ni maître est fortement inspiré de la contestation des Gilets jaunes. «Il y a l’idée de fresque sociale d’une époque. Le départ des Gilets jaunes, c’est J’accuse, il y a dix ans, avec cette phrase: “Il faut du gazole dans la bagnole”. La lutte contre le consumérisme, c’est ma vie.»
Son titre Manu dans l’cul est notamment devenu l’un des hymnes des Gilets jaunes. «J’en suis flatté, cela me touche. Mais je ne suis le porte-parole de personne,» tient à rappeler le Savoyard. L’interprète de Jeunes et cons affiche sans ambages son soutien au mouvement: «Le ras-le-bol est énorme et je ne peux qu’être avec. Les difficultés à survivre dans une société de plus en plus dure et individualiste, ça me met dans une colère…». Le rockeur engagé espère désormais pouvoir reprogrammer ses concerts annulés et continuer à défendre les causes lui tenant à cœur.
Source : www.lefigaro.fr