Très cher Damien,
Tout d’abord, comment ça va ? Non, parce qu’à Lyon lundi dernier, ça n’avait pas l’air d’être la grosse forme. D’ailleurs, tes 3 dernières dates viennent d’être annulées. On a eu chaud à Lyon… Enfin, quand je dis que tu n’avais pas la forme, sur le coup, je m’en suis pas vraiment rendu compte du haut des gradins. Oui pour une fois j’ai pris de la hauteur à ton concert – ne t’y habitue pas, c’était pas l’idée du siècle d’être loin de l’action. Bref…
La dernière fois que j’ai pris la plume pour t’écrire directement ici, c’était pour revenir sur ton concert de Lyon en 2017. J’étais bien remontée et pas seulement contre toi d’ailleurs. Plus de 2 ans plus tard, je reviens pour la même chose. Mais ne t’inquiète pas, tu ne vas pas en prendre pour ton grade, cette fois. Alors oui, tu n’as pas joué tes 3h30 traditionnelles. Tu n’as pas non plus fini sur Tu y crois… Décidément la dernière fois je l’avais raté parce que j’étais partie avant la fin, et cette fois je ne l’ai pas eu parce que c’est toi qui es parti avant la fin. J’y crois pas, moi !
Mais au-delà de ça, ce concert un peu tronqué m’a raccroché à ta cause en quelques sortes. J’ai eu rapidement l’impression d’avoir le Damien que j’aime bien devant moi. Un mec proche qui se prend pas au sérieux et qui part au milieu de son set pour aller faire un tour aux chiottes, un peu comme si tu étais tranquille, à la maison. Un Damien qui échange (vite fait – ne nous emballons pas non plus) avec le public. Un Damien qui est là. Effectivement, plusieurs fois je me suis demandée pourquoi tu te levais pas de ton foutu fauteuil pendant Fils de France, ou J’accuse au moins… mais j’ai fini par comprendre 2h plus tard, quand tu t’es levé pour quitter la scène… épaulé par un technicien. Quand le rappel commence à s’éterniser, là je me dis que tu ne vas peut-être jamais revenir… Beaucoup de choses ont traversé mon esprit à ce moment là : soit tu étais trop défoncé pour tenir debout soit tu étais bien malade… et si ça se trouve tu es même en train de faire une attaque dans les coulisses… Ouf, tu finis par revenir sur un J’veux qu’on baise sur ma tombe sublime à souhait. Et quand tu quittes une nouvelle fois la scène, je regarde l’heure et je prie pour qu’ils ne rallument pas la salle. Dommage…
C’est con, cette fois, j’étais dans le concert dès les premières minutes et même dès que j’ai entendu les différents thèmes issus de God Blesse Katagena, avant ton entrée sur scène. Et pourtant, j’étais venue avec une grande appréhension. C’était même le concert de la dernière chance pour toi. Si tu foirais c’était fini entre nous. Mais tu ne t’es pas vraiment foiré. Au contraire, même. Tu as tenu le coup pendant 2h pour éviter d’annuler la date. ça, c’est une belle marque d’affection de ta part et ça vaut tous les mercis du monde.
Alors tu as mérité une nouvelle « lettre » de ma part. Une lettre que je ne sais pas vraiment comment finir… ça te fait une belle jambe, mais j’espère sincèrement que tu vas bien. Ce n’est pas ton genre d’annuler des concerts. Maintenant, tu arrêtes les conneries ! Les poètes maudits c’est rigolo au lycée ou en 1ere année de fac de lettres modernes mais six pieds sous terre, ça l’est moins bien. Donc prends le temps qu’il te faut mais retape toi un peu.
Allez, bisous et à la prochaine, hein ! Et cette fois on reste tous les deux jusqu’à la fin…
PS : Sache que je ne t’en veux pas d’avoir fini plus tôt. Ce n’est donc pas fini entre nous. Je te donne un petit sursis. Ouais tu t’en fous. Tout le monde s’en fout mais je me le note pour plus tard.
Source : touteouie.wordpress.com