j'attend la suite pour essayer de la cernée un peu mieux ^^
clem15700 Il y a 7 ans

j'attend la suite pour essayer de la cernée un peu mieux

[quote="Marta012"]Je vois plutôt ça comme de la maladresse moi venant d'elle[/quote] En plus c'était plutôt un compliment il me semble 😊
Petit.jour Il y a 7 ans

Je vois plutôt ça comme de la maladresse moi venant d'elle

En plus c'était plutôt un compliment il me semble 😊

Pour le coup, je rejoins clem, je la trouve un peu lourde, mais je vais aussi attendre la suite avant de tirer un trait sur l'histoire... PS : après le prend pas mal @francois19
JoannLataste Il y a 7 ans

Pour le coup, je rejoins clem, je la trouve un peu lourde, mais je vais aussi attendre la suite avant de tirer un trait sur l'histoire...
PS : après le prend pas mal francois19

[quote="Nulie"]assez surprenant. Sans indices sur l'âge jusque là on pouvait imaginer un peu ce qu'on voulait et personnellement je voyais un peu des adolescents voir jeunes adultes ! Le 42 ans m'a surpris mais surtout montré que l'histoire n'a pas de frontière de temps. Bref Sinon c'est en effet bien d'être passé sur l'histoire de Julien ... voyons la suite. 😊[/quote] Je rejoins l'avis de Nulie sur l'âge, j'ai du mal à penser qu'à 42 ans on réagisse comme ça, mais pour des jeunes adultes ça peut coller. Il me semble que lulute est une jeune femme qui se cherche encore, ce doit être pour ça qu'il y a beaucoup de blabla Moi, je lis cette histoire avec plaisir :)
bibounie Il y a 7 ans

assez surprenant.
Sans indices sur l'âge jusque là on pouvait imaginer un peu ce qu'on voulait et personnellement je voyais un peu des adolescents voir jeunes adultes ! Le 42 ans m'a surpris mais surtout montré que l'histoire n'a pas de frontière de temps. Bref

Sinon c'est en effet bien d'être passé sur l'histoire de Julien ... voyons la suite. 😊

Je rejoins l'avis de Nulie sur l'âge, j'ai du mal à penser qu'à 42 ans on réagisse comme ça, mais pour des jeunes adultes ça peut coller. Il me semble que lulute est une jeune femme qui se cherche encore, ce doit être pour ça qu'il y a beaucoup de blabla
Moi, je lis cette histoire avec plaisir

Bonjour à tous, S'agissant de l'âge, si Julien a bien 42 ans, Lulute, elle, n'a "que" 30 ans. Elle le dit à Julien au chapitre2: "J’ai trente balais, merde ! Je veux qu’elle soit pleine ma vie. Toute remplie. Qu’elle me déborde de partout. Qu’elle soit, tiens, comme un concert de Damien qui s’arrêterait pas. Qui me mettrait le cœur à feu et à sang. Dont je me réveillerais jamais." Plus âgée, il me semble qu'elle aurait été bien différente. Son bavardage intempestif? Sans doute est-ce une pente plus ou moins naturelle chez elle. De plus, à la maison, elle avait un Baptiste qui ne desserrait pas les dents, qui se souciait de ce qu'elle avait à dire comme d'une guigne. Alors maintenant qu'elle a, avec Julien, une oreille complaisante, elle se rattrape. Sans compter que, peut-être plus encore que son bavardage, c'est le silence de Julien qui peut être étouffant. Parler, c'est alors aussi un moyen, pour elle, de le remplir ce silence et, d'une certaine façon, de le nier. Parce qu'il la dérange et que, s'il perdure, il va réellement poser problème. Et puis enfin cette incessante "diarrhée verbale" lui donne l'occasion de dire des choses qui avaient besoin d'être dites. De se dévoiler à ses yeux. Les confidences sur l'oreiller au sujet de ses ex? Lulute est nature. Spontanée. Elle dit les choses comme elle les pense. Au moment où elle les pense. À tort ou à raison. En l'occurrence, elle serait sans doute fort surprise qu'on puisse lui en faire reproche. Ce n'est tout simplement pas, pour elle, un sujet tabou. Et, comme le fait remarquer Petit.jour, dans son esprit à elle, c'est très certainement un compliment qu'elle fait à Julien: "Tu t'y prends beaucoup mieux que les autres." Un Julien auquel elle avait d'ailleurs déjà parlé de ces deux ex. Quant à son comportement… Voilà une nana qui sort tout juste d'une relation calamiteuse avec Baptiste, qui est en outre passée, quelques mois auparavant, par quelque chose de complètement pourri avec Gaëtan. Se pointe Julien. Qui est amoureux d'elle. Ou qui le croit. Qui le dit en tout cas. Il faudrait qu'elle fasse quoi? Qu'elle saute à pieds joints dans cette nouvelle relation avec quelqu'un que, de surcroît, elle ne connaît pas vraiment puisqu'il ne parle pas? Ben non. Non. Bien sûr qu'elle a envie de quelque chose de suivi avec lui. Et, en même temps, ça lui flanque une trouille bleue. Peur d'une nouvelle gamelle. Alors qu'est-ce qu'elle fait? Elle appuie sur la pédale de frein et sur l'accélérateur en même temps. Elle teste. Elle provoque. C'est tout un tumulte intérieur qu'elle lui donne à voir. En toute sincérité. Et parce que ça la déborde de partout. Bien sûr, il aurait été plus simple de les faire jouer, tous les deux, dans un registre plus fleur bleue. "On s'aimera pour la vie" Happy end. Clap de fin. Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Il y a que dans les romans que ça se passe comme ça. Et on n'est pas dans un roman. On est dans un feuilleton. ;)
francois19 Il y a 7 ans

Bonjour à tous,

S'agissant de l'âge, si Julien a bien 42 ans, Lulute, elle, n'a "que" 30 ans. Elle le dit à Julien au chapitre2: "J’ai trente balais, merde ! Je veux qu’elle soit pleine ma vie. Toute remplie. Qu’elle me déborde de partout. Qu’elle soit, tiens, comme un concert de Damien qui s’arrêterait pas. Qui me mettrait le cœur à feu et à sang. Dont je me réveillerais jamais." Plus âgée, il me semble qu'elle aurait été bien différente.

Son bavardage intempestif? Sans doute est-ce une pente plus ou moins naturelle chez elle. De plus, à la maison, elle avait un Baptiste qui ne desserrait pas les dents, qui se souciait de ce qu'elle avait à dire comme d'une guigne. Alors maintenant qu'elle a, avec Julien, une oreille complaisante, elle se rattrape. Sans compter que, peut-être plus encore que son bavardage, c'est le silence de Julien qui peut être étouffant. Parler, c'est alors aussi un moyen, pour elle, de le remplir ce silence et, d'une certaine façon, de le nier. Parce qu'il la dérange et que, s'il perdure, il va réellement poser problème.
Et puis enfin cette incessante "diarrhée verbale" lui donne l'occasion de dire des choses qui avaient besoin d'être dites. De se dévoiler à ses yeux.

Les confidences sur l'oreiller au sujet de ses ex? Lulute est nature. Spontanée. Elle dit les choses comme elle les pense. Au moment où elle les pense. À tort ou à raison. En l'occurrence, elle serait sans doute fort surprise qu'on puisse lui en faire reproche. Ce n'est tout simplement pas, pour elle, un sujet tabou. Et, comme le fait remarquer Petit.jour, dans son esprit à elle, c'est très certainement un compliment qu'elle fait à Julien: "Tu t'y prends beaucoup mieux que les autres." Un Julien auquel elle avait d'ailleurs déjà parlé de ces deux ex.

Quant à son comportement… Voilà une nana qui sort tout juste d'une relation calamiteuse avec Baptiste, qui est en outre passée, quelques mois auparavant, par quelque chose de complètement pourri avec Gaëtan. Se pointe Julien. Qui est amoureux d'elle. Ou qui le croit. Qui le dit en tout cas. Il faudrait qu'elle fasse quoi? Qu'elle saute à pieds joints dans cette nouvelle relation avec quelqu'un que, de surcroît, elle ne connaît pas vraiment puisqu'il ne parle pas? Ben non. Non. Bien sûr qu'elle a envie de quelque chose de suivi avec lui. Et, en même temps, ça lui flanque une trouille bleue. Peur d'une nouvelle gamelle. Alors qu'est-ce qu'elle fait? Elle appuie sur la pédale de frein et sur l'accélérateur en même temps. Elle teste. Elle provoque. C'est tout un tumulte intérieur qu'elle lui donne à voir. En toute sincérité. Et parce que ça la déborde de partout.

Bien sûr, il aurait été plus simple de les faire jouer, tous les deux, dans un registre plus fleur bleue. "On s'aimera pour la vie" Happy end. Clap de fin. Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Il y a que dans les romans que ça se passe comme ça. Et on n'est pas dans un roman. On est dans un feuilleton.

Bonnes remarques, je trouve ;) , j'étais passé à côté de tout ça, je l'avoue. Bon, on attend la suite ! :)
JoannLataste Il y a 7 ans

Bonnes remarques, je trouve , j'étais passé à côté de tout ça, je l'avoue. Bon, on attend la suite !

mais qu'il parle je sais ps qu'il lui dise t'es bien gentille mais tu l'ouvres trop ^^
clem15700 Il y a 7 ans

mais qu'il parle je sais ps qu'il lui dise t'es bien gentille mais tu l'ouvres trop

13- Elle a ouvert un œil. L’autre. – Quelle heure il est ? – Pas loin de midi. – Ah, quand même ! Faudrait peut-être qu’on se bouge… Mais elle s’est blottie contre moi. – Tu m’en veux ? – Hein ? Mais de quoi donc ? – Je t’ai mis la honte cette nuit, non ? – T’étais un peu, disons, exubérante. – Je me souviens pas de tout. On y est allés à Notre-Dame ? – On n’a jamais pu arriver jusque là. – Je me revois sur le toit d’une voiture à un moment. Qu’est-ce que je faisais là-haut ? – Tu criais « Capitaine Flam ! Je t’aurai, vieux salaud ! » – Hou là là ! Et qu’est-ce que j’ai encore inventé d’autre ? – Rien. Ça n’a pas d’importance. Des bêtises. – Je devrais pas boire. Je le sais en plus. Je tiens pas l’alcool. Elle m’a lissé la tempe du bout du pouce. – J’adore ce petit sillon que tu as là. C’est tout mignon. Tout attendrissant. Et s’est serrée contre moi. – Je me sens bien avec toi. La seule chose… – La seule chose ? – C’est que tu parles pas. Tu dis rien. Je sais rien de toi. À part que tu aimes Damien et que tu es tombé, un jour, entre les griffes d’une espèce de toupie qui voulait te faire un enfant qu’était pas de toi. – C’est toujours ça. – C’est pas grand-chose. Parce que tout, moi, je voudrais savoir de toi. Ou presque tout. Ce que tu aimes. Ce que tu adores. Ce qui compte pour toi. Où t’as été. Qui t’as connu. Ce que t’as vécu. À quels jeux t’as joué. Quel gamin t’as été. T’étais comment quand t’avais dix ans ? – Malheureux. – Dis-moi ! – J’avais sept ans quand ma mère est morte. – Ah ! Elle m’a caressé la joue. – Tu te souviens d’elle ? – Un peu. Presque pas. Et sur les photos j’ai jamais aimé. C’est tout figé. – Qui c’est qui t’a élevé du coup ? Ton père ? – Et Florence. Sa deuxième femme. Mais la première, en fait, dans un sens. – Comment ça ? – Il l’avait connue au lycée. Deux ans ils sont sortis ensemble. Et puis il l’a laissée pour aller vivre avec ma mère. Quand elle est morte, ils se sont revus. Pas tout de suite. Plus tard. Ça a repris entre eux et, pour finir, on est allés habiter avec elle. Et avec Rebecca, sa fille. – T’avais quel âge ? – Douze ans. – Et elle t’a fait payer que ton père t’ait eu avec une autre. Et pas avec elle. – Oh, non ! Non. Elle n’a jamais fait la moindre différence entre sa fille et moi. Elle redoutait même tellement de se montrer injuste à mon égard qu’elle l’était parfois avec Rebecca. Là où ça n’allait pas, par contre, c’est qu’elle nous voulait l’un et l’autre absolument parfaits. Irréprochables. Exemplaires. Pas question de tolérer le moindre manquement, la moindre faiblesse de notre part. Elle était constamment à l’affût. Et on essuyait des reproches en permanence : c’était pas ça qu’on devait faire, c’était pas ça qu’on devait dire, c’était pas ça qu’on devait penser. – Et tu t’es renfermé. – Et ON s’est renfermés. Tous les deux. Ensemble, Rebecca et moi. Il n’y avait plus qu’avec elle que j’étais vrai.. Il n’y avait plus qu’avec moi qu’elle l’était. – Parle-moi d’elle ! – Ça risque d’être long. – On s’en fout. On a tout notre temps.
francois19 Il y a 7 ans

13-

Elle a ouvert un œil. L’autre.
– Quelle heure il est ?
– Pas loin de midi.
– Ah, quand même ! Faudrait peut-être qu’on se bouge…
Mais elle s’est blottie contre moi.
– Tu m’en veux ?
– Hein ? Mais de quoi donc ?
– Je t’ai mis la honte cette nuit, non ?
– T’étais un peu, disons, exubérante.
– Je me souviens pas de tout. On y est allés à Notre-Dame ?
– On n’a jamais pu arriver jusque là.
– Je me revois sur le toit d’une voiture à un moment. Qu’est-ce que je faisais là-haut ?
– Tu criais « Capitaine Flam ! Je t’aurai, vieux salaud ! »
– Hou là là ! Et qu’est-ce que j’ai encore inventé d’autre ?
– Rien. Ça n’a pas d’importance. Des bêtises.
– Je devrais pas boire. Je le sais en plus. Je tiens pas l’alcool.
Elle m’a lissé la tempe du bout du pouce.
– J’adore ce petit sillon que tu as là. C’est tout mignon. Tout attendrissant.
Et s’est serrée contre moi.
– Je me sens bien avec toi. La seule chose…
– La seule chose ?
– C’est que tu parles pas. Tu dis rien. Je sais rien de toi. À part que tu aimes Damien et que tu es tombé, un jour, entre les griffes d’une espèce de toupie qui voulait te faire un enfant qu’était pas de toi.
– C’est toujours ça.
– C’est pas grand-chose. Parce que tout, moi, je voudrais savoir de toi. Ou presque tout. Ce que tu aimes. Ce que tu adores. Ce qui compte pour toi. Où t’as été. Qui t’as connu. Ce que t’as vécu. À quels jeux t’as joué. Quel gamin t’as été. T’étais comment quand t’avais dix ans ?
– Malheureux.
– Dis-moi !
– J’avais sept ans quand ma mère est morte.
– Ah !
Elle m’a caressé la joue.
– Tu te souviens d’elle ?
– Un peu. Presque pas. Et sur les photos j’ai jamais aimé. C’est tout figé.
– Qui c’est qui t’a élevé du coup ? Ton père ?
– Et Florence. Sa deuxième femme. Mais la première, en fait, dans un sens.
– Comment ça ?
– Il l’avait connue au lycée. Deux ans ils sont sortis ensemble. Et puis il l’a laissée pour aller vivre avec ma mère. Quand elle est morte, ils se sont revus. Pas tout de suite. Plus tard. Ça a repris entre eux et, pour finir, on est allés habiter avec elle. Et avec Rebecca, sa fille.
– T’avais quel âge ?
– Douze ans.
– Et elle t’a fait payer que ton père t’ait eu avec une autre. Et pas avec elle.
– Oh, non ! Non. Elle n’a jamais fait la moindre différence entre sa fille et moi. Elle redoutait même tellement de se montrer injuste à mon égard qu’elle l’était parfois avec Rebecca. Là où ça n’allait pas, par contre, c’est qu’elle nous voulait l’un et l’autre absolument parfaits. Irréprochables. Exemplaires. Pas question de tolérer le moindre manquement, la moindre faiblesse de notre part. Elle était constamment à l’affût. Et on essuyait des reproches en permanence : c’était pas ça qu’on devait faire, c’était pas ça qu’on devait dire, c’était pas ça qu’on devait penser.
– Et tu t’es renfermé.
– Et ON s’est renfermés. Tous les deux. Ensemble, Rebecca et moi. Il n’y avait plus qu’avec elle que j’étais vrai.. Il n’y avait plus qu’avec moi qu’elle l’était.
– Parle-moi d’elle !
– Ça risque d’être long.
– On s’en fout. On a tout notre temps.

Mais c'est trop coooooooooourt !!!!!!!! La suite, la suite, la SUITE !!!!!!!!
JoannLataste Il y a 7 ans

Mais c'est trop coooooooooourt !!!!!!!! La suite, la suite, la SUITE !!!!!!!!

14- Et puis, non. Finalement on a décidé de se lever. – Histoire de se dégourdir un peu les jambes. Tu me raconteras la suite tout en se promenant. Et puis faut bien qu’on les laisse faire la chambre. Elle s’est arrachée du lit d’un bond. – Allez ! A filé sous la douche. Quand elle en est sortie, elle a multiplié les va-et-vient. Dans le plus simple appareil. De son sac de voyage au placard. De la poche de sa veste, sur la chaise, au tiroir de la table de nuit. De la tablette du lavabo à son mouchoir sous l’oreiller. Je ne l’ai pas lâchée un seul instant des yeux. – Tu veux ma photo ? – Dans cette tenue ? À poil ? Oh, oui, alors ! Et j’ai saisi mon portable. Qu’elle m’a aussitôt arraché des mains en riant. – Ah, non ! Non. Confisqué. Ça se mérite une photo comme ça ! – Comment ? – T’as pas une petite idée ? – Si ! Je l’ai ceinturée, fait tomber sur le lit. – T’as tout faux Ce serait beaucoup trop facile. Va vite te préparer, tiens, plutôt. Qu’on puisse descendre. Sur le Pont Notre-Dame, deux Américaines nous ont demandé de les photographier. – C’est les mêmes qu’hier soir, tu crois ? – Va savoir ! Elles ont posé devant l’objectif, et, échange de bons procédés, Lulute leur a tendu mon portable. L’a récupéré. – Merci. Là, voilà, tu l’as ta photo. – Parce que tu crois que je vais me contenter de ça ? Maintenant que tu m’as mis l’eau à la bouche… Elle m’a déposé un petit baiser derrière l’oreille. – On verra… Si tu es sage… On est allés s’asseoir dans le petit jardin, derrière la cathédrale. On a regardé les gens passer. Des couples enlacés. Des étudiants pressés. Des femmes avec des enfants dans des poussettes. – C’était qui, l’aîné ? Toi ou Rebecca ? – Moi. De six mois. Pile poil. Au jour près. Ce que je crois, c’est que, quand Florence a su – ou vu – que ma mère était enceinte, elle a décidé de l’être aussi. Par dépit. Pour signifier quelque chose à mon père. Ou pour se convaincre elle-même qu’il n’y avait plus le moindre espoir. Pour donner une réalité à leur rupture. Ou pour je sais pas trop quoi d’autre. Mais il y avait un lien. Je sais pas au juste lequel, mais je suis sûr qu’il y avait un lien entre ces deux grossesses. – Elle avait quelqu’un ? – Ben non, justement ! Ça a dû être une rencontre de hasard. Fortuite et fugace. Rebecca a longtemps cru qu’elle ne voulait pas lui révéler l’identité de son père. Ce n’est pas qu’elle ne voulait pas, c’est qu’elle ne pouvait pas. Parce qu’elle n’en savait vraisemblablement rien elle-même. Rebecca s’était fait une raison. « Tu te rends compte que je saurai jamais. Jamais. » Quelquefois, le soir, elle me rejoignait en cachette dans mon lit. Et elle s’inventait un père. Il y avait des jours où il était explorateur. Il découvrait une île que personne n’avait jamais trouvée. Ou bien alors c’était un grand chercheur : il mettait au point un vaccin qui guérissait toutes les maladies. D’autres fois encore, il avait une grande ferme avec tous les animaux qu’existent. Mais toujours, dans tous les cas, il avait plein de temps pour s’occuper d’elle. Moi, de mon côté, je lui racontais comment ça aurait été si ma mère était pas morte. Qu’il aurait fait soleil tous les jours. Que jamais j’aurais été triste. Souvent, on pleurait on se donnant la main. Et on finissait par s’endormir. Frangin, frangine. Au réveil, le matin, elle n’était plus là.
francois19 Il y a 7 ans

14-

Et puis, non. Finalement on a décidé de se lever.
– Histoire de se dégourdir un peu les jambes. Tu me raconteras la suite tout en se promenant. Et puis faut bien qu’on les laisse faire la chambre.
Elle s’est arrachée du lit d’un bond.
– Allez !
A filé sous la douche. Quand elle en est sortie, elle a multiplié les va-et-vient. Dans le plus simple appareil. De son sac de voyage au placard. De la poche de sa veste, sur la chaise, au tiroir de la table de nuit. De la tablette du lavabo à son mouchoir sous l’oreiller. Je ne l’ai pas lâchée un seul instant des yeux.
– Tu veux ma photo ?
– Dans cette tenue ? À poil ? Oh, oui, alors !
Et j’ai saisi mon portable. Qu’elle m’a aussitôt arraché des mains en riant.
– Ah, non ! Non. Confisqué. Ça se mérite une photo comme ça !
– Comment ?
– T’as pas une petite idée ?
– Si !
Je l’ai ceinturée, fait tomber sur le lit.
– T’as tout faux Ce serait beaucoup trop facile. Va vite te préparer, tiens, plutôt. Qu’on puisse descendre.

Sur le Pont Notre-Dame, deux Américaines nous ont demandé de les photographier.
– C’est les mêmes qu’hier soir, tu crois ?
– Va savoir !
Elles ont posé devant l’objectif, et, échange de bons procédés, Lulute leur a tendu mon portable. L’a récupéré.
– Merci. Là, voilà, tu l’as ta photo.
– Parce que tu crois que je vais me contenter de ça ? Maintenant que tu m’as mis l’eau à la bouche…
Elle m’a déposé un petit baiser derrière l’oreille.
– On verra… Si tu es sage…

On est allés s’asseoir dans le petit jardin, derrière la cathédrale. On a regardé les gens passer. Des couples enlacés. Des étudiants pressés. Des femmes avec des enfants dans des poussettes.
– C’était qui, l’aîné ? Toi ou Rebecca ?
– Moi. De six mois. Pile poil. Au jour près. Ce que je crois, c’est que, quand Florence a su – ou vu – que ma mère était enceinte, elle a décidé de l’être aussi. Par dépit. Pour signifier quelque chose à mon père. Ou pour se convaincre elle-même qu’il n’y avait plus le moindre espoir. Pour donner une réalité à leur rupture. Ou pour je sais pas trop quoi d’autre. Mais il y avait un lien. Je sais pas au juste lequel, mais je suis sûr qu’il y avait un lien entre ces deux grossesses.
– Elle avait quelqu’un ?
– Ben non, justement ! Ça a dû être une rencontre de hasard. Fortuite et fugace. Rebecca a longtemps cru qu’elle ne voulait pas lui révéler l’identité de son père. Ce n’est pas qu’elle ne voulait pas, c’est qu’elle ne pouvait pas. Parce qu’elle n’en savait vraisemblablement rien elle-même. Rebecca s’était fait une raison. « Tu te rends compte que je saurai jamais. Jamais. » Quelquefois, le soir, elle me rejoignait en cachette dans mon lit. Et elle s’inventait un père. Il y avait des jours où il était explorateur. Il découvrait une île que personne n’avait jamais trouvée. Ou bien alors c’était un grand chercheur : il mettait au point un vaccin qui guérissait toutes les maladies. D’autres fois encore, il avait une grande ferme avec tous les animaux qu’existent. Mais toujours, dans tous les cas, il avait plein de temps pour s’occuper d’elle. Moi, de mon côté, je lui racontais comment ça aurait été si ma mère était pas morte. Qu’il aurait fait soleil tous les jours. Que jamais j’aurais été triste. Souvent, on pleurait on se donnant la main. Et on finissait par s’endormir. Frangin, frangine. Au réveil, le matin, elle n’était plus là.

Y a plus de suite ? 😭😭😭
JoannLataste Il y a 7 ans

Y a plus de suite ? 😭😭😭

c'est vrai ça :S quand est-il de Lulute et de Julien ?
bibounie Il y a 7 ans

c'est vrai ça quand est-il de Lulute et de Julien ?

Non, non, c'est pas fini, Lulute. Désolé d'être resté aussi longtemps silencieux, mais il y a des moments, dans la vie, où il faut être sur toutes sortes de fronts à la fois. Et il devient difficile de tout gérer en même temps. Mais dès que possible…
francois19 Il y a 7 ans

Non, non, c'est pas fini, Lulute. Désolé d'être resté aussi longtemps silencieux, mais il y a des moments, dans la vie, où il faut être sur toutes sortes de fronts à la fois. Et il devient difficile de tout gérer en même temps. Mais dès que possible…

On attend mais on est patients ;)
Alextine Il y a 7 ans

On attend mais on est patients

Alors, où est passé Lulute ? :(
JoannLataste Il y a 7 ans

Alors, où est passé Lulute ?

Oui elle est où Lulute ? ^^
idem Il y a 7 ans

Oui elle est où Lulute ?