Le forum SaezLive est définitivement fermé, les archives restent accessibles en lecture seulement.
C'est si bon de te lire à nouveau.
J'aime particulièrement ce passage :
[quote="musashi"]L’exaltation m’a plus souvent saisi
Devant l’enfant
Que la femme. Pourtant
Les trompeuses ont de ces apparences !...
L’idée du ciel me vint du rire émerveillé
D’un tout-petit tenant mon doigt entre ses mains
Et son regard, si vierge, et déjà
Capable d’amour, et de reconnaissance.
J'avais été celui là![/quote]
Je ne pense pas qu'il y ait de moment plus brutalement doux et vertigineusement bouleversant que la rencontre d'un bébé.
J'aime aussi beaucoup l'idée de la moissonneuse, y a t-il un lien avec la recherche du ciel dans l'écriture ?
L’exaltation m’a plus souvent saisi
Devant l’enfant
Que la femme. Pourtant
Les trompeuses ont de ces apparences !...
L’idée du ciel me vint du rire émerveillé
D’un tout-petit tenant mon doigt entre ses mains
Et son regard, si vierge, et déjà
Capable d’amour, et de reconnaissance.
J'avais été celui là!
Je ne pense pas qu'il y ait de moment plus brutalement doux et vertigineusement bouleversant que la rencontre d'un bébé.
J'aime aussi beaucoup l'idée de la moissonneuse, y a t-il un lien avec la recherche du ciel dans l'écriture ?
En effet, le moissonneur que j'interpelle est céleste. Du céleste.. :) merci de ton retour.
Pendant que les pays du Sud s'oxydent, s'accidentent, au Nord l'espoir a le cancer
des parlements.
Les grands du Siècle ont une dent en or
Contre l'Histoire
Et les écrans portent leurs regards noirs et leurs doigts de lithiums et plasmas sur nos mémoires, sur nos savoirs...
Qu’y avait-il dans ton bec, colombe enfuie ? Qui nous parlât de haute paix, en quel honneur, en quelle folie ?
Pour prix de la paix le servage.
*
Quand je suis né j'avais un an de moins que toi. J'appris plus tard que c'était irréversible.
*
C'est parce qu'hier n'existe déjà plus que "je serai" fait mal. "Je serai" fait mal comme une épée. "Je serais" fait mal comme une corde.
Tant et si bien que "je suis" fait mal comme une prison.
Beaucoup attendent ainsi leur exécution.
Moi, à "je suis", je ronge les barreaux, dans la nuit sans aube de ma geôle.
Ainsi, pour moi, "je suis" fait mal comme à l'espoir des dents cassées. "Je suis" m'est une douleur aveugle.
"J'aime", voilà le verbe qui sauve.
*
Que ferais-tu, homme dont le coeur est en paix?
Nous voilà cent et mille et plus encore, et d'autres arrivent à n'en pas douter, arrivent avec le soleil, puis la lune, et de nouveau la même pantomime- comme si les astres y pouvaient quelque chose !
Nous voilà cent et mille et plus encore écartelés, fondant nos glaces, dénaturant jusqu'à nos fonds marins, jusqu'aux sommets de nos montagnes, que ferais-tu?
Voilà qu'après tant de promesses, tant de prouesses, se dresse encore devant moi l'Homme-qui-hait, l'Homme-qui-tire, l'Homme-qui-nie. Et moi, face à lui... Pleurant d'être l'Homme-qui-enterre, luttant contre la haine qui me vient, toute apprêtée, pour ces hommes-qui-trichent et leurs fausses monnaies.
Assourdissant silence par tranches niché dans la nuit, quand le jour vient nul ne s'éveille car nul ne s'était endormi. A la fenêtre, il y a... Et puis... Et encore... A la fenêtre, à la fenêtre, à la fenêtre, infiniment à la fenêtre, le monde s'étend, s'étrangle, se tire la queue par jeu, au nom de Dieu, aux mains du Diable- ou bien, au nom de rien, que la jouissance d'une chair de poule payée de survie- quand on survit…
*
Au nom de la patrie drapée de blanc que je porte en mon sein, je m'en vais desceller mon âme qui trop longtemps restât prisonnière au miroir, aux carnets, aux albums photos, aux longues dolentes pauvres lettres d’après-midi
tuées
Dorian Gray crevant la toile, puis, d'un trottoir à l'autre
Dressant des barricades en l'honneur de Gavroche!
*
Faire route vers ? Et si l’on ne se trouve que le talent des caps ?
Pourtant
Qui ne bâtit le navire de sa vie traîne sa précarité sur d’inertes radeaux (Poil aux tombeaux)
Il faudra bien se faire architecte
Il faudra bien se faire architecte disait le vieux sage
Mais j'étais déjà devenu poisson
Ecoutant aux abysses
Le long chant
des baleines
En un coeur italique
A jamais
Italique...
[quote="musashi"]C'est parce qu'hier n'existe déjà plus que "je serai" fait mal. "Je serai" fait mal comme une épée. "Je serais" fait mal comme une corde.
Tant et si bien que "je suis" fait mal comme une prison.
Beaucoup attendent ainsi leur exécution.
Moi, à "je suis", je ronge les barreaux, dans la nuit sans aube de ma geôle.
Ainsi, pour moi, "je suis" fait mal comme à l'espoir des dents cassées. "Je suis" m'est une douleur aveugle.
"J'aime", voilà le verbe qui sauve.
*
Il faudra bien se faire architecte disait le vieux sage
Mais j'étais déjà devenu poisson
Ecoutant aux abysses
Le long chant
des baleines
En un coeur italique
A jamais
Italique...[/quote]
Y a vraiment des fois où tu n'imagines pas comme tes mots me transportent.
[quote="musashi"]Faire route vers ? Et si l’on ne se trouve que le talent des caps ?
Pourtant
Qui ne bâtit le navire de sa vie traîne sa précarité sur d’inertes radeaux (Poil aux tombeaux)[/quote]Ainsi les combats-de-coq-tu-vas-voir-c'est-moi-qui-ai-la-plus-grosse relèveraient d'un quelconque talent :)
Sinon, là pour le coup je suis vraiment pas fan. Tu vas détester ce que je vais écrire mais y a une sorte de mépris petit-bourgeois de nanti, qui n'imagine pas qu'existe un monde où il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir et enrobe ça dans une jolie phrase pour faire passer la pilule. C'est d'autant plus dommage que tu es si loin de ça.
C'est parce qu'hier n'existe déjà plus que "je serai" fait mal. "Je serai" fait mal comme une épée. "Je serais" fait mal comme une corde.
Tant et si bien que "je suis" fait mal comme une prison.
Beaucoup attendent ainsi leur exécution.
Moi, à "je suis", je ronge les barreaux, dans la nuit sans aube de ma geôle.
Ainsi, pour moi, "je suis" fait mal comme à l'espoir des dents cassées. "Je suis" m'est une douleur aveugle.
"J'aime", voilà le verbe qui sauve.
*
Il faudra bien se faire architecte disait le vieux sage
Mais j'étais déjà devenu poisson
Ecoutant aux abysses
Le long chant
des baleines
En un coeur italique
A jamais
Italique...
Y a vraiment des fois où tu n'imagines pas comme tes mots me transportent.
Faire route vers ? Et si l’on ne se trouve que le talent des caps ?Ainsi les combats-de-coq-tu-vas-voir-c'est-moi-qui-ai-la-plus-grosse relèveraient d'un quelconque talent
Pourtant
Qui ne bâtit le navire de sa vie traîne sa précarité sur d’inertes radeaux (Poil aux tombeaux)
Sinon, là pour le coup je suis vraiment pas fan. Tu vas détester ce que je vais écrire mais y a une sorte de mépris petit-bourgeois de nanti, qui n'imagine pas qu'existe un monde où il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir et enrobe ça dans une jolie phrase pour faire passer la pilule. C'est d'autant plus dommage que tu es si loin de ça.
Alors, je te remercie de relever ces deux passages, je suis heureux qu'ils fassent écho.
Pour le troisième, que tu fusilles, je crains de n'avoir pas su me faire comprendre. C'est tout sauf petit-bourgeois nanti, ce que je cherche à exprimer ici. "Et si l'on ne se trouve que le talent des caps ?" dit bien qu'il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir, justement...
Pourtant, qui ne bâtit le navire de sa vie- mais pourtant, rêve- traînera sa précarité sur d'inertes radeaux (Poil aux tombeaux). Il n'est ici pas question d'un vouloir ou d'un pouvoir, mais d'un faire. Qui ne fait pas a beau désirer, il est presque, à la longue, malhonnête de désirer, lui qui dit mais n'agit pas, n'essaie pas, lui qui ne s'affaire pas, tout le jour durant, sur le chantier naval! Il s'agit de conjuguer vouloir et faire. Pouvoir est un autre sujet. Ai-je dit que le navire touchait au but? Pas nécessairement, et même, au contraire.
Et alors?
Moi, raide, l’oreille en fleur dans l’oreiller
Dans la pénombre, infiniment bercé dans
Cette chanson tant aimée que je ne t’ai pas partagée- et la pensée que tu puisses ne pas ressentir pleinement cette transe me perce des puits à la place des paumes à la place des tempes-
Et la chanson me reprend, m’enroule dans ses hoquets, dans sa bouche désirable, entrouverte
Dans cette évocation d’Olympe logée dans votre poitrine
Comme un bouquet
Cela qui vous vient, si vous avez l’oreille, de certaine chanson écoutée
Et qui brisât en vous toute présence au reste du monde pour un moment chéri et souvent désiré
Un moment seulement comparable à la minute de pénombre où vos deux mains
Seulement vos mains
Touchent l’autre
Son corps nu
Cette minute sans secondes
Lourde et pure et mate comme un plomb de pêche
Et qui me coulait en toi
Droit à l’abysse aveugle et brûlant de notre unique première personne du pluriel / ce nous sans sépulture et sans pareil, ce pronom aux verbes perdus- non pas oubliés…
De toi
Seulement toi
Il faut écrire que tu fus absente
D’abord, dans l’espace
[p align=right]Et je ne pouvais pas te toucher, te voir, soumettre mes sens à
Ta présence sans cesse révolution de mon cœur sur lui-même[/p]
Puis dans les mots
[p align=right]Qui ne disaient plus rien qui fut de nous
Rien que toi en cavale
Et qui se raconte[/p]
Puis enfin, absente sans un mot
[p align=right]Et ce plusieurs fois, étrange ballet
Très chère âme que je ne puis à présent même plus
Condamner pour les mots creux qu’elle commet
Chérir pour les mots pleins qu’elle offre
Désirer pour le passé qu’elle répand
A chaque tremblement
A chaque minute incertaine, dans une secousse de la mémoire montée sur regards
Prête à reprendre feux, à reprendre fiançailles[/p]
En un mot, absente.
Ne te sentant plus qu’à coups de mémoire
Et quelle mémoire !
Sur tes lèvres je sais avoir cueilli un souvenir
Qui sait me vêtir, au cœur de l’obscurité de la mort
Quand elle est attendue, quand elle est vraiment [i]présente[/i] à l’homme
Quand je suis cet homme.
[p align=right]Tu m’as tant de fois livré le paradis sans question, sans procès, tant de fois délivré
Et voici qu’encore, et pour longtemps, toujours sans doute
Tu me livres à moi-même[/p]
[p align=center]Et le final, lancinant, se déploie, et, parfaitement synchrones, nous nous replions
Puis partons
La musique et moi
Pour une plage de silence
Qui parlera de toi
Comme chaque silence le fait
Toi qui crus mourir la nuit où pour la première fois
Toi qui ne sus pas que je manquai mourir à l’aube où pour la première fois
Moi qui depuis, par à-coups, manque mourir comme
On manque un rendez-vous avec soi-même
Ce soi-même prisonnier
Dans tes bras
Dans mes rêves
Comme toi
Dans les miens
Dans les tiens
*
Et la musique cesse
Et te voilà
Silence
M’apportant son prénom et ma croix de potence
.[/p]
(si un modo veut me dire quelle langue il faut parler pour faire de la mise en page, je suis flemmard, j'ai pas cherché)
[quote="musashi"]
De toi
Seulement toi
Il faut écrire que tu fus absente
D’abord, dans l’espace
Puis dans les mots
Puis enfin, absente sans un mot
En un mot, absente.
Ne te sentant plus qu’à coups de mémoire
Et quelle mémoire !
Sur tes lèvres je sais avoir cueilli un souvenir
Qui sait me vêtir, au cœur de l’obscurité de la mort
Quand elle est attendue, quand elle est vraiment [i]présente[/i] à l’homme
Quand je suis cet homme.
[/quote]
J'aime beaucoup la force de ce passage tout en simplicité. (Désolée pour la citation tronquée mais la mise en page m'a poussée a le lire comme ça et j'ai adoré ;) )
De toi
Seulement toi
Il faut écrire que tu fus absente
D’abord, dans l’espace
Puis dans les mots
Puis enfin, absente sans un mot
En un mot, absente.
Ne te sentant plus qu’à coups de mémoire
Et quelle mémoire !
Sur tes lèvres je sais avoir cueilli un souvenir
Qui sait me vêtir, au cœur de l’obscurité de la mort
Quand elle est attendue, quand elle est vraiment présente à l’homme
Quand je suis cet homme.
J'aime beaucoup la force de ce passage tout en simplicité. (Désolée pour la citation tronquée mais la mise en page m'a poussée a le lire comme ça et j'ai adoré )
Bonsoir. Merci! La mise en page, bien qu'assez maladroite (un artisan sans grande maitrise ni expérience) poursuit ce but.
Donc c'est pas une citation tronquée. :) merci du retour, @idem et belle soirée!
C'est un peu alternatif mon cher...
Comme si l'inspiration se faisait par bouffées, mais qu'entre deux bouffées, il fallait tout de même écrire.
Quel dommage.
C'est précisément un cahier de brouillon, ici, je n'y reprends rien de ce que j'écris en un jet (sauf rare exception). Mais propose moi un raffinage de ma dernière provende, mon cher? Ça m'intéresse.
Oui
Cette poignée de mots comme
Une poignée de sel dispersée dans les flammes
Et son crépitement fumeux
Ainsi formé dans un déroulé de phalanges, le dessin d’adoucir le brasier du silence.
Un besoin de langue en moi car un besoin de sens en et par moi
Aléatoirement mes phrases et celles du sans-abri (inaudibles pour cause de bière et/ou d’indifférence)
L’insensé, le vain vaniteux de ma langue partie seule au combat
[i]Quel combat ?[/i]
J'écris en éclaireur m’enfonçant toujours plus
profondément dans une obscurité démente
et déserte à la fois.
Hostilités revisitées… je vous connais.
Oui
L’invincible loi de la mort pour que la vie se fasse jour dans notre nuit des temps
Le Mourir, ménage profitable au Futur de l’errance à tailles humaines
[i]Certaines ciselées comme des verres de cristal de Waterford- je note, pour que trace soit retrouvée je note
[/i]
Ce qu’il y a d’amoral dans l’inhumain qui vient
Veule, avec son cœur globalisé, son esprit que mes doigts découvrent granuleux crevassé carnivore
Son âme déportée disparue dans le vortex de la psychanalyse
Profanant l’Histoire avec les manières d’un brûleur de priorité
Comme si ça ne changeait rien ou si peu, ponctuant le massacre d’un bras d’honneur ignoble
Bras d’honneur par lequel c’est l’honneur que l’on viole
A son tour.
Mais !
Parce que survit l’honneur de vivre en ton cœur magnifique, mon ami
De mes lèvres salies une bénédiction prend envol avec un maintien de pissenlit et un message de frère
Vers toi
Homme en l’homme, demeure, pour que je puisse boire dans tes mains en coupes le salut
Qui déborde de tes yeux
Pour que j’y lave les miens
et ainsi, mon regard, et mon âme de pique
Pour que la pureté se conserve un logis, Homme en l’homme, demeure !
Si je ne fais étape à ton seuil d’espérance
Je ne peux compter qu'une poignée d'heures vives à mes calendriers et puiser des eaux lourdes pour mes rêves fiévreux, cela tant que « tant » dure
Et tant que « pourtant » dure
Le pourtant de vivre, et ce qu’il sème de cathédrales découvertes dénominations grammaires mégalithes poèmes [i]je t’aime[/i] des boîtes à clous pleines de pin’s seul trésor et ô derniers costumes repassés pour la
tombe
Poignées de porte brisées à chercher l’Infini
Sa trace dans le cornet de dés qu’à mon tour j’ai saisi
Décrire le 30 Juin 2015
Ce qu’il y a d’insoutenable dans le regard du criquet du Var, seigneur de ses terres, absolument parfait
Et son cousin, l’éphippigère
Cet insecte aux couleurs magnifiques que nous n’avons pas su nommer. Décrire
Ce qu’il y a dans le Styx que l’on remonte en levant l’ancre et sa chaîne rongée d’acides industriels
Fleuve absurde où la mort même est morte
Et la dépouille de Charon agrippée à la pelle de mon ancre de miséricorde
Priant sans doute les dieux que les morts prient
Qu'en faire?
Repris d’un cri d’enfant, le souvenir d’un livre ouvert autrefois
Reparti dans le courant du monde, l’enfant que j’étais pendant mes nuits d’enfant, les yeux roulant sous mes paupières, et décrivant
Comme se découvre le ciel au point d’être vide
Et noir.
Décrire encore
La vie, quand on la regarde alors qu’elle nous siffle
Quand on lève une oreille, qu’on renifle son odeur de vieille maîtresse tyrannique
La vie, que l’on doit suivre en trottant sous peine d’être mis à la niche
Ou dans un sac dans un fleuve dans un filet de pêche dans une benne à ordure dans un feu dans l’air
Enfin, dans l’infini du je-ne-suis-pas inexplorable et fascinant
Avec qui on échange à distance ses jalousies.
Ce que les gens de l’an 2300 diront de l’hygiène des hommes de mon temps
Donc, à peu près, de la mienne
Et ce que je m’en moque : éperdument.
La rétine tâchée de soleils qui s’estompent et rétrécissent
A l’autre bout du système, dans l’obscurité, un de mes destins improbables m’attend, tapi, narquois, retords
Et je le salue, d’une main lancée d’inquiétude, sur une autoroute poursuivie par un convoi de nuages camards
Epaulards célestes
Bisons traqués par la pollution de l’air
Sans compter les tissus de bêtises que nous filons sous tous les fuseaux horaires.
*
Une autre fois, quelques rêves plus tôt, sur cette même planète
Je reçois tes omoplates sous la plaine de ta peau mate, peau douce épaisse, peau juste, remarquablement bâtie, que tu paies de la tragédie
De ta vie
…Et puis ça n’est plus elle mais toi, une autre toi, à peau plus fine, la tragédie est toujours là
Méchant acharnement
Ô l’obscurité dans laquelle je discerne le miracle d’être vrais et ses invocations
Les prétentions des histoires sur l’étant et ce qu’il pourrait être
Ce qu’Hollywood et la pornographie conjuguent d’insanités
Qu’il faut mettre de côté face au réel- à savoir ton frisson et la perle de sueur qui tombe de mon front sur le tien
Et deux yeux bleus pris dans deux yeux noirs et réciproquement
Cherchant encore, quand tout est nu
Cherchant encore…
Ceux qui meurent et qui naissent
Ceux qui ont soif et qui boivent
Et ce que cela change quand il faut admettre deux autres « ceux »
Ceux qui meurent et ceux qui naissent
Ceux qui ont soif et ceux qui boivent
Ceux qui manquent de cieux
Ceux qui meurent et ceux qui mesurent...
Et ceux qui étaient présents, ce soir-là, dans cet appartement, de façon exclusive si l’on ne compte de vivant que l’humain, ceux
A savoir toi, avec moi
Au milieu de tous ceux-là, pris dans l’étreinte de l’information majeure, à savoir, les pauvres et la Terre souffrent de plus en plus par notre faute commune
Autrement dit, que toi et moi bien que mourants
Bien qu’aimants
Sommes matricides et fratricides
Et ce qui rime
Suicide
Mais ce qui fait mieux que rimer
L’éternité
*
L'éternité si elle a des yeux
Pleure de n'avoir pas de lèvres
Pendant que nous hurlons
De n'y rien voir!
L'éternité
L'éternité
J'ai le vertige du sidéral
J'ai la folie des voies lactées
Je ferai la guerre aux étoiles
Avec des avions en papier
Je n'ai pas peur mon général
Juste un frisson particulier
L'éternité
L'éternité
L'éternité
*
Merci beaucoup chère exilée :)
ça faisait bien longtemps en effet! Ce cahier de brouillon prend des pauses.
[URL=http://www.casimages.com/img.php?i=16043001492015810814189284.jpg][IMG]http://nsm08.casimages.com/img/2016/04/30//16043001492015810814189284.jpg[/IMG][/URL]
cool, @PetitPouzet et @Musashi en un clic :)
on a le Styx, il te reste à illustrer le reste du poème.
j'aimerais bien voir le dessin que tu fais pour la fin moi.
[small]y en a qui commande des trucs dans des bacs à sable, alors je me lance dans la .........rocket...........nan c'est mauvais.............je file ;)[/small]
Trop cool, @PetitPouzet ! Tu attaques le criquet du Var? Chiche?
:) merci en tout cas.
[quote="musashi"]Trop cool, @PetitPouzet ! Tu attaques le criquet du Var? Chiche?
:) merci en tout cas.[/quote]
Mais merci à toi !
C'était juste mon "j'aime".
Vos propositions sont sympas, mais je m'éparpille déjà beaucoup trop. Alors nan, n'en rajoutez pas svp. :D
Trop cool, @PetitPouzet ! Tu attaques le criquet du Var? Chiche?
merci en tout cas.
Mais merci à toi !
C'était juste mon "j'aime".
Vos propositions sont sympas, mais je m'éparpille déjà beaucoup trop. Alors nan, n'en rajoutez pas svp.
La bouilloire de 16 heures 27 fait son office électrique. Mon dos a pris ses jambes à son cou et je noie ma douleur tiède dans un thé- où est le sucre ?
Tiens, il est brun. Beau. S’effrite. S’e-ffrite. S’eff…
Au vrai, les mots sont d’occasion, amis.
La poésie est un murmure.
Un chant d’oiseau.
Si vous ne pouvez convoquer un chant d’oiseau à la mémoire, aux sens de mémoire, courez jusqu’aux bois. La mort vous mène et vous a bandé les yeux, courez. Le mensonge vous tient, il vous a pris aux tripes. Courez.
Une encoche, vous trouveriez une encoche, si vous palpiez mon âme avec soin. Je la creuse de temps à autre pour y crocher l’éternel départ. Âme nomade, cousue pour les grands espaces.
Des horizons éblouissants me sont offerts
A chaque fois que je m’accoude
Aux fenêtres du monde.
Contempler le lever du Roi
Ravit mon coeur d’un ravissement véritable
Et honorable. D’une vraie joie.
Ô…
Être un jour parmi cette douzaine d’oiseaux
Qui survole le val dans les fumées de l’aube
A tire d’ailes ensommeillées
Tranquille, en somme, au rythme des vieux chameliers!
Ils vont là où les océans s’achèvent, fermer les yeux
Sans y penser.
Ici je trace à la mine graphite les mots que mon cœur me suggère.
Lentement. Avec ce qu’il faut d’application et de… détachement.
Ici, avec application et une bonne poignée de l’innocence dont je peux me servir de mémoire, je consigne l’amour d’une femme. Courtois.
Ici, en Sibérie. Dans l’oblast de Novosibirsk. Ici, où le 21ème siècle étend son entreprise de grande assimilation. Son délire méthodique. Le tous pareils.
Moi, je suis allé en Sibérie. D’autres se font tatouer des tapisseries entières. Le fond est le même.
Les âmes s’effraient de ce que la technique, prodigieuse technique, ramène peu à peu l’Homme vers la bête, savamment. Comme on éreinte un taureau lors de la corrida.
Comme on le harcèle.
Nos temps de terreur médiatisée sont les charges de ce taureau en nous, effaré de l’arène qu’il s’est faite et du sort qu’il s’inflige.
Ici j’ajoute : ___________________.
Et s’en est suivie une déglutition inquiète.
J’ajoute la solitude. Pour mémoire. J’ajoute les miroirs. J’ajoute "griffonner" et l’amour des sonorités. Pour cela, j’ajoute la langue russe. Et les oiseaux du ciel. Et les bêtes et bestiaux de la Terre. J’ajoute, ici, le mystère. Et la quête de sens. Et les formes, telles que la rondeur, telles que la rondeur des lettres, la rondeur du vin, la rondeur du sein.
Là, date et signature. 16/07/16. Musashi.
Quel plaisir de te revoir par ici @musashi !
Cette élégance... quand je te lis je ne suis qu'admiration.
oui, c'est subtil :) ce qu'il faut de détachement, comme c'est bien précisé
[small]Tout le monde parle des couchers de soleil
Tous les voyageurs sont d’accord pour parler des cou-
chers de soleil dans les parages
Il y a plein de bouquins où l’on ne décrit que les couchers
de soleil
Les couchers de soleil des tropiques
Oui c’est vrai c’est splendide
Mais je préfère de beaucoup les levers de soleil
L’aube
Je n’en rate pas une
Je suis toujours sur le pont
A poils
Et je suis toujours le seul à les admirer
Mais je ne vais pas décrire les aubes
Je vais les garder pour moi seul
Blaise Cendrars[/small]
parce que d'autres aussi ont usé leurs coudes pour les levers du Roi, mais n'ont pas toujours partagé.
welcome back winged voyager :)
@idem: merci beaucoup :) l'élégance.... C'est un très beau compliment- et en tout cas, je le prends comme tel.
@MaitreK: je te jette un baiser. Dans le fond, nous sommes un peu amants... Nous nous donnons peu de mots doux, mais n'en pensons pas moins. ;)
@Elea: merci de me nourrir ainsi! Je ne connais à peu près pas Cendrars. Ce que tu en offres est amusant!
Oh, il aurait été préférable que Cendrars, plutôt que Musashi, nous livre ses vues sur les levers du Roi... surtout en l'occurrence. Je n'en dis pas grand chose d'intéressant. Il y a mieux à dire sur l'aube. Nous lui devons beaucoup- des tonnes de ravissement, en ce qui me concerne.
Un plaisir de te lire, comme toujours.
Garde précieusement ta plume.
Merci, ami.
une bouffée éclopée qui fait du bien.
Même si je préfère t'écouter nous les lire, enfin non, j'aime les lire aussi, tes mots.
Ce que j'apprécie le plus, c'est qu'à chaque lecture, ils prennent une sonorité différente, selon le temps qu'il fait dehors, ou dans l'esprit....
Merci p'Thi Musa, à bientôt!