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My favourite<br />bon c\'est assez spécial ^^ <br />c\'est un langage a part entiere ( oui oui on appelait meme ça la langue durassienne du temps de son vivant) <br />faut prendre le temps de rentrer dans son univers, dans ses silences et dans ses mots a elle<br />mais moi ça m\'a flanqué au sol la premiere fois ...<br />je vous conseille l\'amant, le vice consul, india song ( les trois là se passent dans l\'indochine des années 20 ,30 ) <br />hiroshima mon amour, la douleur, le ravissemnt de lol v stein <br />enfin tous <br /> moi perso je m\'en lasse pas ...<br /><br />qq extraits pour vous faire une idée<br /><br />« Un jour, j\'étais âgée déjà, dans le hall d\'un lieu public, un homme est venu vers moi. Il s\'est fait connaître et il m\'a dit : « Je vous connais depuis toujours. Tout le monde dit que vous étiez belle lorsque vous étiez jeune, je suis venu vous dire que pour moi je vous trouve plus belle maintenant que lorsque vous étiez jeune, j\'aime moins votre visage de jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté». Je pense souvent à cette image que je suis seule à voir encore et dont je n\'ai jamais parlé. Elle est toujours là dans le même silence, émerveillante. C\'est entre toutes celle qui me plaît de moi-même, celle où je me reconnais, où je m\'enchante . Entre dix-huit ans et vingt-cinq ans, mon visage est parti dans une direction imprévue, Ce vieillissement a été brutal. Je l\'ai vu gagner mes traits un à un... Ce visage-là, nouveau, je l\'ai gardé. Il a été mon visage. Il a vieilli encore, bien sûr, mais relativement moins qu\'il aurait dû. J\'ai un visage lacéré de rides sèches et profondes, à la peau cassée. Il ne s\'est pas affaissé il a gardé les mêmes contours mais sa matière est détruite. J\'ai un visage détruit...\"<br />[i]ça c\'est le debut de l\'amant[/i] <br /><br /><br /><br />\"L\'histoire de ma vie n\'existe pas. ça n\'existe pas. Il n\'y a jamais de centre. Pas de chemin, pas de<br />ligne. Il y a de vastes endroits où l\'on fait croire qu\'il y avait quelqu\'un, ce n\'est pas vrai il n\'y<br />avait personne.<br /><br />Je n\'ai jamais écrit, croyant le faire, je n\'ai jamais aimé, croyant aimer, je n\'ai jamais rien fait<br />qu\'attendre devant la porte fermée.<br /><br />Je me suis dit qu\'on écrivait toujours sur le corps mort du monde et, de même, sur le corps<br />mort de l\'amour.\"<br /><br />M.D.<br /><br />\"Après le départ l\'enfant sort du car. Elle regarde le fleuve. Elle regarde aussi le Chinois élégant qui est à l\'intérieur de la grande auto noire.<br />Elle, l\'enfant, elle est fardée, habillée comme la jeune fille des livres : de la robe en soie indigène d\'un blanc jauni, du chapeau d\'homme d\'« enfance et d\'innocence », au bord plat, en feutre-souple-couleur-bois-de-rose-avec-large-ruban-noir, de ces souliers de bal, très usés, complètement éculés, en-lamé-noir-s\'il-vous-plaît, avec motifs de strass.<br />De la limousine noire est sorti un autre homme que celui du livre, un autre Chinois de la Mandchourie ; Il est un peu différent de celui du livre : il est un peu plus robuste que lui, il a moins peur que lui, plus d\'audace. Il a plus de beauté, plus de santé. Il est plus « pour le cinéma » que celui du livre. Et aussi il a moins de timidité que lui face à l\'enfant.<br />Elle, elle est restée celle du livre, petite, maigre, hardie, difficile à attraper le sens, difficile à dire qui c\'est, moins belle qu\'il n\'en paraît, pauvre, fille de pauvres, ancêtres pauvres, fermiers, cordonniers, première en français tout le temps partout et détestant la France, inconsolable du pays natal et d\'enfance, crachant la viande rouge des steaks occidentaux, amoureuse des hommes faibles, sexuelle comme pas rencontrée encore. Folle de lire, de voir, insolente, libre.<br />Lui, c\'est un Chinois. Un Chinois grand. Il a la peau blanche des Chinois du Nord. Il est très élégant. Il porte le costume en tissu de soie grège et les chaussures anglaises couleur acajou des jeunes banquiers de Saigon.<br />Il la regarde.<br />Ils se regardent. Se sourient. Il s\'approche.<br />Il fume une 555. Elle est très jeune. Il y a un peu de peur dans sa main qui tremble, mais à peine, quand il lui offre une cigarette.<br />-vous fumez ?<br />L\'enfant fait signe : non.<br />- Excusez-moi... C\'est tellement inattendu de vous trouver ici... Vous ne vous rendez pas compte...<br />L\'enfant ne répond pas. Elle ne sourit pas. Elle le regarde fort. Farouche serait le mot pour dire ce regard. Insolent. Sans gène est le mot de la mère : « on ne regarde pas les gens comme ça ». On dirait qu\'elle n\'entend pas bien ce qu\'il dit. Elle regarde les vêtements, l\'automobile. Autour de lui il y a le parfum de l\'eau de Cologne européenne avec, plus lointain, celui de l\'opium et de la soie, du tussor de soie, de l\'ambre de la soie, de l\'ambre de la peau. Elle regarde tout. Le chauffeur, l\'auto, et encore lui, le Chinois. L\'enfance apparaît dans ces regards d\'une curiosité déplacée, toujours surprenante, insatiable. Il la regarde regarder toutes ces nouveautés que le bac transporte ce jour-là. Sa curiosité à lui commence là.<br />L\'enfant dit :<br />- C\'est quoi votre auto ?...<br />- Une Morris Léon Bollée. \"<br />[i]l\'amant[/i]<br /><br />\"Si tu reviens, a dit la mère, je mettrai du poison dans ton riz pour te tuer.<br />Tête baissée, elle marche, elle marche. Sa force est grande. Sa faim est aussi grande que sa force. Elle tourne dans le pays plat de Tonlé-Sap, le ciel et le pays se rejoignent en un fil droit, elle marche sans rien atteindre. Elle s\'arrête, repart, repart sous le bol. (page 10)<br />Dans la lumière bouillante et pâle, l\'enfant encore dans le ventre, elle s\'éloigne, sans crainte. Sa route, elle est sûre, est celle de l\'abandon définitif de sa mère. Ses yeux pleurent, mais elle, elle chante à tue-tête un chant enfantin de battambang. (page 28)<br />L\'enfant naît vers Oudang, dans un abri,... La femme l\'a aidée. Pendant deux jours elle lui a apporté du riz, de la soupe de poisson et, le troisième jour, un sac de jute pour le départ, écrit Peter Morgan. \"<br />[i]le vice consul[/i]<br /><br />\"LUI : Tu n\'as rien vu à Hiroshima. Rien.<br />ELLE : J\'ai tout vu. Tout... Ainsi l\'hôpital je l\'ai vu. J\'en suis sûre. L\'hôpital existe à Hiroshima. Comment aurais-je pu éviter de le voir ? LUI : Tu n\'as pas vu d\'hôpital à Hiroshima. Tu n\'a rien vu à Hiroshima... ELLE : Je n\'ai rien inventé.<br />LUI : Tu as tout inventé.<br />ELLE : Rien. De même que dans l\'amour cette illusion existe, cette illusion de pouvoir ne jamais oublier, de même j\'ai eu l\'illusion devant Hiroshima que jamais je n\'oublierai. De même que dans l\'amour. \"<br />[i]hiroshima mon amour[/i] <br /><br /><br />\"Des années après la guerre, après les mariages, les enfants, les divorces, les livres, il était venu à Paris avec sa femme. Il lui avait téléphoné. C\'est moi. Elle l\'avait reconnu dès la voix. Il avait dit: je voulais seulement entendre votre voix. Elle avait dit: c\'est moi, bonjour. Il était intimidé, il avait peur comme avant. Sa voix tremblait tout à coup, elle avait retrouvé l\'accent de la Chine. Il savait qu\'elle avait commencé à écrire des livres, il l\'avait su par la mère qu\'il avait revu à Saigon. Et aussi pour le petit frère, qu\'il avait été triste pour elle. Et puis il n\'avait plus su quoi dire. Et puis il le lui avait dit. Il lui avait dit que c\'était comme avant, qu\'il l\'aimait encore, qu\'il ne pourrait jamais cesser de l\'aimer, qu\'il l\'aimerait jusqu\'à sa mort.\"<br />[i]M.D. Février-Mai 1984 L\'Amant [/i]
Bon bah on va essayer ça alors
moi aussi c\'est un de mes auteurs (sans le "e" je supporte pas ça !! c\'est comme "ecrivaine" ça m\'hérisse les poils mdrrr)<br /><br />j\'adore son ecriture, notamment dans [i]L\'amant[/i], elle est jamais dans la vulgarité et pourtant ça pourrait etre facile de glisser de ce coté ci!!<br /><br />son écriture est merveilleuse comme le dit Atala il a des silences dans son écriture, des mots bien à elle...enfin c\'est sublime !!<br /><br />par contre j\'ai pas encore tout lu lol, je prend mon temps pour savourer à chaque fois !!!<br /><br />je conseille à tout le monde [i]"l\'amant"[/i] et aussi "barrage contre le pacifique"... c\'est 2 livres à connaitre !
atala dépanneuse en durassitude...<br />moui bon faut etre maso pour se faire tous les livres ( plusieurs foiiiiiiiiis ) :ohmy: <br />note pour plus tard: penser a lire plus mes cours et moins maggy ^^
[quote]atala dépanneuse en durassitude...<br />moui bon faut etre maso pour se faire tous les livres ( plusieurs foiiiiiiiiis ) :ohmy: <br />note pour plus tard: penser a lire plus mes cours et moins maggy ^^[/quote]<br />Peutetre qu\'avec un peu de chance tu pourras placer du Duras dans 1 copie mdrrr
atala dépanneuse en durassitude...<br />moui bon faut etre maso pour se faire tous les livres ( plusieurs foiiiiiiiiis ) :ohmy: <br />note pour plus tard: penser a lire plus mes cours et moins maggy<br />Peutetre qu\'avec un peu de chance tu pourras placer du Duras dans 1 copie mdrrr
jcrois pas que maggy et ses histoires d\'indochine interessent les profs de dermato ^^ <br />mais j\'essaierai lol
Duras n\'est pas tombée aux exams ,<br />la dermato non plus<br />grumph de grumph!
rahhh... moi non plus pas de duras à l\'exam (en meme temps en histoire grecque ancienne ça aurait fait un peu anachronique lol)!!<br /><br />faut pas qu\'on perde espoir on sait jamais il sufffit que les profs tombe sur la tete
Cette année, sans doute le livre imposé que j'ai préfé (et pourtant, étant une littéraire, j'en ai eu pas mal).<br />Je l'ai étudié dans une séquence sur l'autobiographie, j'ai dévoré "La douleur" en deux jours.
je crois que j\'ai enfin achevé ma collection duras <br /><br />avec l\'achat des carnets de la guerre <br /><br /><br /><br />je me replonge dans la vie materielle,<br />j\'avais besoin d\'un livre de tout et de rien
Je viens de voir sur le satellite, <br />le numéro d'Apostrophes de Bernard Pivot<br />consacré à Duras en 84 pour la sortie de l'amant<br />à voir...<br />ça m'a redonné des envies de Mékong, <br />de mangues fraiches, <br />de robes en toile, <br />de persiennes<br />et d'amants taciturnes...<br /><br /> :redheart: :redheart: :redheart: :redheart:
J'ai lu un de ses livres que j'avais beaucoup apprécié, je l'ai perdu... Je me souviens juste que ça parlait d'un monsieur qui s'était sauvé sur le toit.<br /><br /><br />Ah, retrouvé, cela s'appelle Dix heures et demie du soir en été. <br />Par contre Moderato cantabile, je n'ai pas du tout aimé.
Je déterre le topic.
Un nouveau livre d'entretien inédit avec une journaliste italienne est paru!
Très intéressant cet entretien, après je n'ai pas lu beaucoup d'entretiens de M.D.
Ce livre c'est La passion suspendue, entretiens avec Leopoldina Pallotta
Ah contente de voir qu'il y a d'autres fans de Duras !! c'est ma bible à moi, j'ai commencé comme tout le monde par L'Amant et puis j'ai tout acheté livre après livre...pour finalement m'offrir dernièrement la 1ère pléiade Durassienne, la seconde n'étant pas encore sortie.
Peu connu et pourtant très fort, je conseille également son premier roman "les impudents". Ca m'intéresserait de savoir ce que tu en penses @Atala.