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Cette étrange musique qu'on écoute ensemble, égarés.
des paroles qui tranchent comme des lames,
et moi, l'impassible, j'en arrive à pleurer,
alors que non, rien ne devrait me mener aux larmes.
Je suis bien plus proche de la trentaine, que de l'adolescence,
j'ai arraché tous les posters d'une vieille révolte,
mais cette voix, dix ans après, occupe encore mes silences.
et moi j'avance, sans me retourner, d'un air désinvolte.
Les disques prennent la poussière, mais jamais les idées.
autour de moi, je regarde un à un les poings se baisser,
je me doute qu'à la fin, nous ne serons plus que deux.
quand il me dit imbécile, de ne jamais fermer les yeux.
Comme une ombre, le silence rattrape lentement ce monde
les notes ne coulent plus, comme le sang dans mes veines,
je retourne à cette vie monotone, mais pas plus immonde.
Passant devant le miroir, je me vois seul, l'âme en peine.